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balbutiement

balbutiement [ balbysimɑ̃ ] n. m.
• 1750; de balbutier
1Action de balbutier, manière de parler d'une personne qui balbutie. Le balbutiement d'un enfant. ânonnement, babil. Le balbutiement du bègue. bégaiement. Le balbutiement d'un ivrogne, d'une personne émue. bredouillement.
2Fig. (surtout au plur.) Première tentative maladroite (dans un art ou un autre domaine). commencement, début. Les balbutiements de l'aviation.

balbutiement nom masculin Manière de parler de quelqu'un qui balbutie ; parole hésitante : Des balbutiements inaudibles. Tâtonnements du début, premiers essais (surtout pluriel) : Les balbutiements du cinéma en 1900.balbutiement (difficultés) nom masculin Prononciation Le groupe -ti- se prononce [&ph103;&ph93;]. De même pour balbutier. Orthographe Avec un e muet intérieur. Balbutiement correspond à balbutier, verbe du 1er groupe (comme aboyer correspond à aboiementaboiement).

balbutiement
n. m. Action de balbutier; paroles balbutiées. Les premiers balbutiements d'un enfant.
|| (Surtout au Plur.) Fig. Commencements incertains. Les balbutiements de l'unité africaine.

⇒BALBUTIEMENT, subst. masc.
A.— [Correspond à l'emploi intrans. du verbe; le suj. de l'action du verbe corresp. reste implicite ou est introduit par la prép. de]
1. Action de balbutier.
a) Manière de parler d'une personne qui balbutie :
1. ... elle s'amusa à lui nommer les objets qu'il touchait. Il n'avait qu'un balbutiement, il redoublait les syllabes, ne prononçant aucun mot avec netteté.
ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, p. 1331.
2. Comme si l'ivresse eût délié sa langue, l'ivresse qui met dans la bouche des hommes un balbutiement pareil à la voix des bêtes, lui, dès qu'il était saoul, devenait d'une loquacité terrible. Il parlait, il parlait tout seul, ...
MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 31.
Rem. En méd. et psych. : ,,Altération du rythme de la parole, voisin du bredouillement, mais avec une faiblesse vocale et une insuffisance d'articulation`` (MARCH. 1970). ,,Réduction au maximum de l'émission vocale. Chez les débiles profonds et moyens ou grands déséquilibrés par manque d'énergie et d'équilibre mental`` (LAFON 1969).
P. métaph. :
3. Certains tours, certaines formes du langage se dessinaient parfois d'eux-mêmes sur les frontières de l'âme et de la voix et semblaient demander à vivre. Ces commencements de l'état chantant, ces printemps intimes de l'invention expressive sont délicieux, comme est délicieux le balbutiement préalable de l'orchestre, quelques instants avant qu'il s'ordonne et s'assemble et qu'il obéisse, ...
VALÉRY, Variété 5, 1944, p. 119.
P. méton. [Le suj. de l'action du verbe correspondant désigne la voix, les lèvres] :
4. Mouret sentait comme une odeur d'encens chez lui; il lui semblait parfois, au balbutiement des voix, qu'on disait la messe, en haut.
ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, p. 1040.
b) P. ext. [En parlant du bruit confus produit par certaines choses] :
5. ... une petite rivière appelée la Vallouze, qui sort d'une gorge verte à vos pieds. Elle semble, par son scintillement et par son balbutiement sur les cailloux, sous les saules, vous engager à pénétrer dans cette gorge...
LAMARTINE, Le Tailleur de pierre de Saint-Point, 1851, p 389.
2. Au fig.
a) [Avec le plus souvent un compl. introd. par de et désignant la pers., le groupe, etc., qui accomplit l'action de balbutier] Première production maladroitement exprimée dans le domaine littéraire ou artistique :
6. Je lirai ce livre avec délice. C'est peut-être le balbutiement de quelque école qui trouvera une forme nouvelle pour le sentiment et la passion.
RENAN, Drames philos., 1888, p. 693.
7. ... si l'on se place au point de vue de la beauté logique, de la richesse et de l'harmonie des systèmes, il est manifeste que l'on ne saurait mettre en comparaison les fables primitives, les premiers balbutiements de l'esprit avec les théorèmes d'un Spinoza, ...
GAULTIER, Le Bovarysme, 1902, p. 185.
8. Et puis l'apaisement se fait en même temps que renaît l'espérance; les balbutiements du Cahier Noir deviennent des phrases liées : ...
MAURIAC, Le Cahier noir, 1943, p. 362.
9. Les premiers balbutiements de l'art semblent nés du hasard.
HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, p. 105.
b) P. ext. Débuts, premières manifestations encore timides :
10. ... nous, hélas! nous vivions dans une de ces périodes crépusculaires, d'une lumière douteuse, qui s'encadrent souvent entre la fatigue d'un siècle qui s'achève et les balbutiements d'un nouveau.
J. et J. THARAUD, Notre cher Péguy, 1926, p. 40.
Expr. En être à ses balbutiements (cf. en être à ses débuts) :
11. ... les travaux de laboratoire sur la fusion sont encore à leurs balbutiements et nécessitent le défrichement préalable de toute une branche nouvelle et passionnante de la science, « la physique des plasmas », c'est-à-dire des gaz ionisés; ...
GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, 1962, p. 260.
Fam. ... c'était l'enfance de l'art! le balbutiement! (VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Contes cruels, La Machine à gloire, 1883, p. 83).
B.— Rare. [Correspond à l'emploi trans. du verbe]
1. [L'obj. de l'action du verbe correspondant est introduit par la prép. de] Action de balbutier quelque chose :
12. Par moments, un chant sortait de l'église. On saisissait un murmure confus de voix désolées, un balbutiement de prière, d'où montaient brusquement des lambeaux de phrases latines, jetés à pleine voix.
ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, p. 1521.
13. Il y eut alors, à voix basse, un balbutiement rapide de syllabes italiennes.
ZOLA, Son Excellence E. Rougon, 1876, p. 303.
14. ... je dis Confiteor, puis des balbutiements de sons qui n'étaient pas des mots.
J. PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, p. 253.
2. P. méton. (souvent au plur.). Ce qui est balbutié :
15. Il [Blaise] surmonta vite le trac, les balbutiements et ces tortillements du corps (...) qui menacent les débuts...
A. ARNOUX, Pour solde de tout compte, 1958, p. 119.
Les premiers balbutiements. Les premiers mots prononcés par un enfant en balbutiant.
P. ext. Ce qui est exprimé, formulé d'une manière confuse ou maladroite :
16. ... chez les jeunes gens c'est l'inexprimé qui lie : ils s'entendent par des balbutiements.
MONTHERLANT, Le Songe, 1922, p. 52.
17. Les commentateurs ordinaires de Khayyam écrivent sur lui des choses bien oiseuses, de véritables balbutiements.
BARRÈS, Une enquête aux pays du Levant, 1923, p. 208.
Rem. Sur la différence entre les actions de balbutier, bégayer, bredouiller, cf. LITTRÉ : ,,Ce sont trois vices de prononciation. Le balbutiement est un parler mal articulé soit à cause de l'âge (enfance ou vieillesse), soit à cause d'une émotion. Le bégayement est une maladie convulsive des organes vocaux, qui consiste en un empêchement de prononcer certaines syllabes et une répétition saccadée de certaines autres. Le bredouillement consiste à rouler les paroles les unes sur les autres et à les confondre.``
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. 2. Forme graph. — Les finales en [-] s'écrivent : ,,-iman (caïman); -imant (déprimant et dirimant); -iement (tous les mots qui dérivent d'un verbe en -er, sauf châtiment. Ex. : licenciement, maniement, ralliement, remerciement, ...); -iment, sans accent circonflexe sur l'i ni e (tous les autres mots, y compris, et c'est une exception à la règle de formation des adverbes, tous les adverbes en -iment. Ex. : blanchiment, fourniment (...) gentiment, infiniment, joliment, ...). On peut, dans quelques mots en -iement, supprimer l'e, mais à la condition de mettre un accent circonflexe sur l'i : remercîment, renîment, ...`` (Ortho-vert 1966).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1750 balbutiement (Dict. des Aliments, t. 3, p. 411 d'apr. Rouvier dans Fr. mod., t. 23, p. 306 : des balbutiements ... corrigés par le tabac en machicatoire); 1782-89 « action de balbutier » (J.-J. ROUSSEAU, Conf. VI dans LITTRÉ : Tout en me promenant, je faisais ma prière qui ne consistait pas en un vain balbutiement de lèvres).
Dér. du rad. de balbutier; suff. -ment1.
STAT. — Fréq. abs. littér. :133.

balbutiement [balbysimɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1750; de balbutier.
1 Action de balbutier, manière de parler de celui qui balbutie. Prononciation. || Le balbutiement d'un enfant. Ânonnement, babil. || Le balbutiement du bègue. Bégaiement. || Le balbutiement d'un ivrogne. || Un grand trouble cause le balbutiement. Bredouillement.
1 Le balbutiement est un parler mal articulé soit à cause de l'âge (enfance ou vieillesse), soit à cause d'une émotion. Le bégayement est une maladie convulsive des organes vocaux, qui consiste en un empêchement de prononcer certaines syllabes et une répétition saccadée, de certaines autres. Le bredouillement consiste à rouler les paroles les unes sur les autres et à les confondre.
Littré, Dict., art. Balbutier.
2 Tout en me promenant, je faisais ma prière qui ne consistait pas en un vain balbutiement des lèvres.
Rousseau, les Confessions, VI.
3 Il n'est point un ivrogne à balbutiement et à hoquets (…)
Voltaire, Lettre à d'Argental, 4 juin 1770.
4 Son allégresse s'épancha dans des balbutiements de gâteux : … ba… bou… bibi… ne sais comment exprimer.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, VI.
5 Ce n'était là pour eux qu'un balbutiement de province, un zézaiement, alors qu'ils comprenaient la langue la plus perfectionnée de la terre entière.
Giraudoux, Bella, I.
2 Fig. Surtout au pluriel. Première tentative maladroite (dans un art auquel on n'est pas exercé). Commencement. || Les balbutiements de l'art sont gravés sur les parois des grottes préhistoriques.
6 Je n'ai jamais été plus modeste qu'en me contraignant à écrire quotidiennement dans ce carnet des pages que je sais et sens si pertinemment médiocres, des redites, des balbutiements si peu propres à me faire valoir, admirer ou aimer.
Gide, Journal, 1916.
(Dans tout domaine). || Les balbutiements de l'aviation, de l'astronautique. Début.

Encyclopédie Universelle. 2012.