banderole [ bɑ̃drɔl ] n. f.
• 1578; bannerolle 1446; it. banderuola, de bandiera « bannière »
1 ♦ Petite bannière en forme de flamme. « De longues perches enroulées de banderoles d'or » (Loti).
2 ♦ Grande bande de tissu qui porte une inscription. Les manifestants brandissaient des banderoles.
● banderole nom féminin (italien banderuola) Longue bande d'étoffe attachée au haut d'une hampe, et servant d'ornement. Longue bande d'étoffe portant une inscription. Figuration, dans une peinture, un bas-relief, etc., d'une bande d'étoffe ou de parchemin sur laquelle se déroule une inscription. (Art du Moyen Âge ; sert, notamment, à faire parler les personnages.) ● banderole (difficultés) nom féminin (italien banderuola) Orthographe Avec un seul l. ● banderole (synonymes) nom féminin (italien banderuola) Longue bande d'étoffe attachée au haut d'une hampe, et servant...
Synonymes :
- bannière
- fanion
- flamme
- pavillon
Figuration, dans une peinture, un bas-relief, etc., d'une bande d'étoffe...
Synonymes :
- phylactère
banderole
n. f. Longue bande d'étoffe qui sert à décorer.
|| Grande bande de tissu qui porte une inscription. Les banderoles des grévistes.
⇒BANDEROLE, subst. fém.
A.— Flamme ou étendard terminé en double pointe, dont on se sert, aux jours de combat ou de fêtes, pour orner les mâts d'un navire, les lances, les fanions. Les banderoles aux couleurs russes, françaises; le claquement des banderoles :
• 1. La brise autour des mâts roulait les banderoles.
QUINET, Napoléon, 1836, p. 189.
B.— P. anal. Longue bande d'étoffe qui sert d'ornement ou porte une inscription. Agiter, dérouler des banderoles :
• 2. Visite à travers les tentes. Musiques partout, grands préparatifs d'éclairage et d'illuminations publiques ou privées, officielles ou volontaires pour ce soir. Drapeaux, pavillons, banderoles : les couleurs françaises partout.
FROMENTIN, Voyage en Égypte, 1869, p. 122.
• 3. La foule forme la haie, et je ne vois qu'elle : le cortège est caché... pas tout à fait : deux grands mâts passent, soutenant une banderole horizontale de calicot blanc, oscillant comme des mâts de navire, et accompagnant en s'inclinant les coups sinistres, les grosses caisses qui dominent tous les cris. Je distingue les caractères qui couvrent la banderole : « mort aux Anglais... »
MALRAUX, Les Conquérants, 1928, p. 127.
— P. ext. Bande de papier, de tissu; ruban :
• 4. « Pendant que je faisais ces réflexions, de grands cris de joie se firent entendre dans toute la place, et je vis passer huit chameaux décorés de banderoles... »
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, La Chaumière indienne, 1791, p. 119.
— P. métaph. :
• 5. Elle [une phrase] fit des grâces un instant, puis s'élança, tirant après elle une banderole de mots toute sale.
COLETTE, Duo, 1934, p. 222.
♦ Emploi adj., rare :
• 6. Fluide, dépliée à peine, significative, hélas (l'écriture de Claude Chameière) négligeant boucles et barres, effaçant les jambages, une écriture banderole qui rêvait d'évasion, je gagnais à la déchiffrer autant d'irritation que de malaise...
COLETTE, Fanal bleu, 1949, p. 129.
— Spécialement
1. ARM., vx. Pièce de buffleterie à laquelle est attachée la giberne du soldat. Bretelle d'un fusil, qui sert à le suspendre à l'épaule.
2. ICONOGR. Long ruban sur lequel, sur une statue, dans un tableau, une gravure, se déroule une inscription concernant l'identité du personnage représenté ou les paroles qui lui sont attribuées. Synon. phylactère :
• 7. ... ils ont des mots ouatés et blancs de confesseur, des mots tels qu'on en lit au long des banderoles peintes, dans les missels, aux lèvres des élus.
RODENBACH, Le Règne du silence, 1891, p. 25.
PRONONC. :[]. Durée mi-longue pour la 1re syll. dans PASSY 1914 et BARBEAU-RODHE 1930.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1446 bannerolle « bande d'étoffe flottante terminée en double pointe qu'on arbore au sommet d'un mât, au fer d'une lance, autour d'un casque de tournoi » (Mém. d'Oliv. de la Marche, p. 410 dans GAY : Le Seigneur de Ternant entra dans la lice ... il ne portoit point de bannerolle de dévotion, la quelle chose je ne prise point); 2. 1584 banderolle (Nicot dans JAL2 : banderolle, c'est une petite bandière et banière telle qu'on porte au bout d'une lance ou qu'on met au hault des arbres d'un navire. Aucuns dient bannerolle); cf. 1578 (H. ESTIENNE, Dial. du lang. franç. ital., I, 367 dans HUG. : Je ne doute ni de l'ancienneté que vous dites [du mot Banniere], ni de l'origine. Mais toutesfois on l'a nommee en quelques lieux Bandiere : et suivant ceci sa fille est appelee Banderole plustost que Bannerole : encore qu'aucuns aiment mieux luy donner ce nom que l'autre).
Empr. à l'ital. banderuola (EST., supra; KOHLM., p. 30; SAR., p. 39; DG; REW3, n° 929; FEW t. 1, pp. 233-34, t. 151, pp. 53-56; EWFS2; DEI; BL.-W.5; DAUZAT73; JAL2) attesté dep. XVe s. (DEI); cf. 1618 (BUONARROTI IL GIOVANE, La Fiera, 187 dans BATT.). 1 reflète l'infl. de bannière.
STAT. — Fréq. abs. littér. :117.
BBG. — KUHN 1931, p. 169. — SAR. 1920, p. 39.
banderole [bɑ̃dʀɔl] n. f.
ÉTYM. 1578; bannerolle, 1446; ital. banderuola, de bandiera « bannière ».
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1 Petite bannière en forme de flamme. || Des banderoles flottaient aux mâts et aux vergues du navire. ⇒ Flamme.
1 En tête, une bande d'Arabes dansent au son du tam-tam, en agitant en l'air de longues perches enroulées de banderoles d'or.
Loti, Aziyadé, XXI, p. 62.
2 Mod. Grande bande de tissu qui porte une inscription. || Accrocher des banderoles sur les façades des maisons pour souhaiter la bienvenue à un chef d'État étranger. || Banderole revendicative dans une manifestation. || Porter, brandir une banderole (→ Calicot). || Défiler sous les banderoles d'un syndicat.
2 D'où ils se trouvaient (…) ils (…) ne pouvaient pas encore lire ce qui était écrit sur la banderole : elle aussi semblait flotter un peu en arrière du corbillard et légèrement décalée sur le côté, entraînée au gré des remous, se tordant, se détendant, s'affalant, se redressant, fragile et inconsistante…
Claude Simon, le Palace, p. 86.
REM. Le dér. banderoler « orner de banderole » est attesté :
3 Tu as raison de banderoler la limite obscure,
toute brillante de nuit.
Éluard, Ode à Salvador Dali, Pl., t. I, p. 859.
Encyclopédie Universelle. 2012.