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baraqué

baraque [ barak ] n. f.
• fin XIVe; catalan barraca « hutte » (XIIIe)
1Construction provisoire en planches. abri, cabane, hutte, loge. Ensemble de baraques. baraquement. Des baraques de forains. Une petite baraque servant de boutique. 1. échoppe.
2Fam. Maison mal bâtie, de peu d'apparence. bicoque, masure. Cette vieille baraque commence à s'écrouler.
Fig. et péj. Maison où l'on ne se trouve pas bien. On gèle dans cette baraque. Fam. et péj. Entreprise. boîte, boutique, crémerie.
Loc. fam. Casser la baraque : remporter un succès fracassant (arg. du spectacle); démolir, faire échouer brutalement une entreprise.

baraque nom féminin (catalan barraca) Construction légère, souvent démontable, servant à loger des troupes ou du matériel militaire, des pêcheurs, des chasseurs, des ouvriers, des outils, etc. Boutique de forains. Familier. Maison mal bâtie, inconfortable ; toute maison : Habiter une baraque en banlieue. Une baraque qui vaut cher. Familier. Entreprise, maison mal gérée : Une baraque où tout le monde commande.baraque (difficultés) nom féminin (catalan barraca) Orthographe Avec un seul r. De même pour les dérivés baraqué et baraquement. ● baraque (expressions) nom féminin (catalan barraca) Populaire. Casser la baraque, remporter un succès fracassant, en parlant d'un spectacle, d'un artiste ; faire échouer le plan de quelqu'un, lui faire perdre tous ses moyens. ● baraque (synonymes) nom féminin (catalan barraca) Construction légère, souvent démontable, servant à loger des troupes ou...
Synonymes :
- baraquement
- cabane
Boutique de forains.
Synonymes :
- échoppe
Familier. Maison mal bâtie, inconfortable ; toute maison
Synonymes :
- bicoque
- cahute
- cambuse (populaire)

baraque
n. f. Construction légère et temporaire. Les baraques de la foire.
Par ext. Fam. Maison mal bâtie, mal agencée ou mal tenue. Une vieille baraque.

⇒BARAQUE, subst. fém.
A.— Construction provisoire, généralement de planches :
1. ... le sous-lieutenant Louis Madelin, de qui les hasards de la guerre m'ont brusquement rapproché et qui m'offre un asile dans sa baraque en planches.
BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, p. 95.
2. Je reverrai longtemps notre arrivée au stalag IX A : tous les prisonniers travailleurs réfugiés sur ordre dans leurs baraques, volets fermés; ...
AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, p. 339.
En part.
1. Construction démontable en bois et/ou en toile utilisée par les commerçants ambulants, les forains, etc. Sur la place, des boutiques; au fond, deux baraques de saltimbanques, ... (FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, p. 362) :
3. Elle s'était assise sur un petit pliant et attendait la clientèle. Il y avait pas mal de monde qui circulait entre les petites baraques de toile du marché. Maria débitait ses crevettes; ...
VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, p. 150.
2. Construction rudimentaire servant d'abri pour les pêcheurs, les chasseurs, etc., ou de resserre à outils :
4. Les routes et les champs étaient déserts. Seul, dans la baraque d'un pâturage, un cheval regardait tomber la pluie; ...
ARLAND, L'Ordre, 1929, p. 492.
5. On commença timidement à démonter les rampes d'escalier, les trappes du grenier, l'inutile, l'accessoire. Les planches de placards, les planches de cave, où l'on mettait les aliments au frais. Puis les portes des cabinets, les planches, le siège, le toit. De cela, on se passe... Les volets des fenêtres, les cabanes à lapin, les baraques à outils, les caisses à charbon...
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 335.
JEUX, vx. Le jeu de la baraque. Sorte de jeu de billard.
Arg. scol., vx. Casier de rangement pour les écoliers :
6. Instruit [Louis] à la longue par la cruelle expérience des maux, force lui fut de songer à ses affaires, pour me servir d'une expression collégiale. Il lui fallut prendre soin de sa baraque, de son pupitre, de ses habits, de ses souliers; ...
BALZAC, Louis Lambert, 1832, p. 57.
B.— P. ext., fam., péj. Logement misérable et insalubre, ou maison mal tenue ou mal gérée :
7. La zone militaire, qui interdisait les maisons, tolérait les masures et les baraques. Un peuple d'irréguliers, de nomades, de déchus, ou d'immigrants en attente, en avait profité pour s'établir là, ...
ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, p. 202.
8. Les banlieues ne sont souvent qu'une agglomération de baraques où la viabilité indispensable est difficilement rentable. Maisonnettes mal construites, baraques en planches, hangars où s'amalgament tant bien que mal les matériaux les plus imprévus, ...
LE CORBUSIER, La Charte d'Athènes, 1957, p. 26.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1501-06 barraque « construction de planches servant d'abri » (AUTON, Chron., B.N. 5083, f° 35 v° dans GDF. Compl. : Les Genevois bruslerent leurs loges et barraques, puys myrent leur artillerye en mer et s'en allerent).
Empr., prob. par l'intermédiaire de l'a. prov. (cf. baraca en 1381 dans une charte lat. de Marseille citée par DU CANGE) au cat. de Valence barraca « petite construction primitive servant d'abri » attesté dep 1249 (sous la forme barraqua dans un texte lat. de Valence, Ord. in Privilegia Valentiae dans NED, s.v. barrack; av. 1276 sous la forme barraque, Conq. Valencia, ibid.), d'orig. très obsc., prob. préromane : barraca serait un dér. préroman, soit de barra « barre transversale » (v. barre), mot commun à toutes les lang. rom., soit de barrum « argile », mot préroman ibérique, l'argile et le bois entrant dans la construction des premières baraques catalanes (v. FEW t. 1, s.v. barra; COR. t. 1, s.v. barraca; M. THEDE, Volkstum und Kultur der Romanen, t. 6, pp. 210-273; v. aussi HUBSCHMID, fasc. 2, pp. 63-67). P. AALTO, Neuphilol. Mitt., t. 39, pp. 375-386, s'appuyant sur la ressemblance entre un type de temple babylonien et la baraque de pierres sèches courante aux îles Baléares, propose comme étymon du cat. barraca le syriaque , de l'assyrien parakku « temple, palais », mais cette hyp., séduisante, manque de fondements linguistiques : le mot manque en ar., lang. qui aurait pu servir d'intermédiaire, et aucune attest. cat. anc. de barraca ne se rapporte aux Baléares (v. ALC.-MOLL t. 2). L'ital. baracca ne peut être à l'orig. du mot fr. (BRUNOT t. 1, p. 510, WIND, p. 153, KOHLM., p. 31, EWFS2, DAUZAT68), le seul ex. attesté dans cette lang. antérieurement au XVIIe s. étant prob. une interpolation du XVIIe s. dans un texte du début XIVe s. (v. COR., loc. cit. note 2).
STAT. — Fréq. abs. littér. :822. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 264, b) 2 762; XXe s. : a) 968, b) 1 208.
BBG. — AALTO (P.). Contribution à l'étymol. de baraque. Neuphilol. Mitt. 1938, t. 39, pp. 375-386. — ARVEILLER (R.). « Barraque », bagne, guépard et la lang. franque. In. : [Mél. Fouché (P.)]. Paris, 1970, pp. 81-91. — BAIST (G.). Zum Stamm barr. Rom. Forsch. 1913, t. 32, pp. 894-896. — BRÜCH (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs. Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, p. 297. — KIDMAN (J.). Les Empr. lexicol. du fr. à l'esp. des orig. jusqu'à la fin du XVe s. Paris, 1969, pp. 51-54. — KOHLM. 1901, p. 31. — POHL (J.). La Maison dans les fr. marginaux. Vie Lang. 1969, p. 145. — THEDE (M.). Die Albufera von Valencia. Volkstum und Kultur der Romanen. 1933, t. 6, pp. 210-273. — WIND 1928, p. 153.

baraque [baʀak] n. f.
ÉTYM. V. 1500; esp. barraca, XIIIe, « hutte », par l'anc. provençal; le mot peut remonter au lat. vara « barre en travers ».
1 Construction provisoire en planches. Abri, cabane, hutte, loge. || La vieille caserne a été démolie et remplacée par des baraques. || Ensemble de baraques. Baraquement. || Des baraques de forains. || Une baraque pour remiser des outils. || Une petite baraque servant de boutique. Échoppe.
1 Ces longues baraques en planches, alignées sur le sol battu, sec et dur de décembre.
Alphonse Daudet, Contes du lundi, p. 173.
2 Il fut décidé que nous devions nous replier jusqu'au village de Baleicourt où se trouvait un groupe de ces baraques dites baraques Adrian.
G. Duhamel, la Pesée des âmes, VI.
2 Fam. a Maison mal bâtie, de peu d'apparence. Bicoque, cassine, masure. || Cette vieille baraque commence à s'écrouler. Fam., péj. Maison où l'on ne se trouve pas bien. || On gèle dans cette baraque.
b Fam., péj. Entreprise. || Il va démissionner de cette baraque. Boîte, boutique.
3 (…) avec le personnel de la baraque (…) je veux dire du collège (…)
J. Vallès, l'Enfant, p. 55.
c (Sans valeur péj.). Maison. || Ils se sont fait construire une belle baraque. || « L'été on loue une grande baraque en Dordogne, où les amis passent, restent une semaine, deux semaines » (Actuel, no 4, févr. 1980, p. 53).
3 Loc. fam. Casser la baraque : ruiner les projets (de qqn). || Il m'a cassé la (ma) baraque. (En t. de spectacle). Obtenir un triomphe.
4 Bientôt, tous les intoxiqués de Jésus-Christ new-look jetteront leur white-jean aux orties et les lanceurs de disques du show business et du Box-office casseront la baraque avec de sensationnelles opérettes opérationnelles démoniaques anti-néo-chrétiennes et pop-lucifériennes.
J. Prévert, Choses et autres, p. 296.
DÉR. Baraqué, 1. baraquer.

Encyclopédie Universelle. 2012.