blinder [ blɛ̃de ] v. <conjug. : 1>
• 1678; de 1. blinde
I ♦ V. tr.
1 ♦ Anciennt Garnir de blindes (un ouvrage de fortification). Blinder une casemate.
2 ♦ Mod. Entourer (un navire, un véhicule) d'une cuirasse, d'une armure de plaques de métal. ⇒ cuirasser. Blinder un wagon. — Isoler (un appareil électrique, un réacteur ou un engin nucléaire) par une protection.
3 ♦ Fig. et fam. Endurcir, armer. L'adversité l'a blindé. Pronom. Se blinder contre la critique. « On a beau se blinder, on finit par s'attacher à certains patients » (Pennac).
II ♦ V. intr. (cf. angl. blind « aveugle ») Jeux Miser avant d'avoir vu son jeu, au poker.
● blinder verbe intransitif Au poker, mettre le blind. ● blinder verbe transitif (de blinde) Garnir de blindes une tranchée ou un ouvrage fortifié pour le protéger de la vue de l'ennemi. Revêtir un abri ou un engin (char de combat, vaisseau, etc.) de blindages. Familier. Endurcir, rendre insensible : Les épreuves l'ont blindé. Protéger un appareil électrique au moyen d'un blindage. Munir une porte d'un blindage. ● blinder (synonymes) verbe transitif (de blinde) Familier. Endurcir, rendre insensible
Synonymes :
blinder
v. tr.
d1./d CONSTR Consolider les parois d'une tranchée, d'un tunnel par un coffrage, afin de réduire les risques d'éboulement.
d2./d Protéger par un blindage (sens 2).
d3./d Fig., Fam. Endurcir. Ce coup dur l'a blindé.
|| v. Pron. Se blinder contre le chagrin.
⇒BLINDER, verbe trans.
A.— Sens concr.
1. Vx. Garnir de blindes une tranchée ou un ouvrage fortifié pour le soustraire à la vue de l'ennemi.
Rem. Attesté dans tous les dict. généraux.
— TRAV. PUBL. Consolider les parois d'une tranchée, d'un tunnel, d'un puits au moyen d'un coffrage.
— P. ext. Protéger de la vue et des coups. Blinder une casemate. Les fenêtres des galeries du Louvre sont blindées avec des sacs de sable (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1870, p. 616) :
• 1. « Organisons notre défense! » se dirent les Tarasconnais, et tout le monde se mit à l'œuvre. En un tour de main, la ville fut blindée, barricadée, casematée. Chaque maison fut une forteresse.
A. DAUDET, Contes du lundi, 1873, p. 76.
2. Cour. Renforcer les parties les plus vulnérables d'un véhicule, d'un vaisseau, etc., pour les protéger contre les coups, les projectiles, les explosifs :
• 2. Aux Asturies, en 34, on blindait les wagons, mon garçon, finement. C'était du travail fait! Seulement y avait la distraction : la révolution est distraite. Alors les gars ont oublié de blinder la locomotive.
MALRAUX, L'Espoir, 1937, p. 490.
— Spéc. ÉLECTR. Protéger un appareil électrique par l'emploi d'un blindage. Blinder un moteur. RADIOTECHN. Protéger un bobinage ou tout élément d'un circuit contre les champs magnétiques extérieurs.
B.— Au fig., fam. et pop. (surtout au passif).
1. Endurcir, immuniser contre quelque chose :
• 3. Être en garde contre une chose. = Cuirassé. « Je ne crains rien, je suis blindé. »
G. DELESALLE, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 38.
• 4. À l'abri des maladies. Blindé (...). « — Le froid, je ne le crains pas, je suis blindé. »
A. BRUANT, Dict. fr.-arg., 1905, p. 4.
— Emploi pronom. Résigne-toi, blinde-toi, jusqu'à ce que majeur et ton maître, tu puisses t'affranchir (RENARD, Poil de Carotte, 1894, p. 286) :
• 5. Mais si je rentrais dans ma coquille, mon père se lamentait : je me desséchais, je n'étais plus qu'un cerveau. On parlait de m'envoyer à l'étranger, on demandait des conseils à la ronde, on s'affolait. J'essayais de me blinder; je m'exhortais à ne plus craindre le blâme, le ridicule, ni les malentendus...
S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 192.
2. Être ivre :
• 6. Nous étions [le jour de notre libération] bardés, blindés, (...) saouls comme des poux.
M. FOMBEURE, Soldat, 1935, p. 201.
— Emploi pronom. :
• 7. blinder (se) : S'enivrer. — Abréviation d'esblinder : stupéfier (...) — « Je me suis blindé hier soir. » (Procès Cornu, Gil Blas, 30 mai 88).
L. LARCHEY, Dict. hist. d'arg., Nouv. suppl., 1889, p. 29.
Prononc. :[], (je) blinde [].
Étymol. ET HIST. — 1. 1678 « couvrir de blindes » (GUILLET, Les Arts de l'homme d'épée, L'Art militaire expliqué, Paris, s.v. Blindes); 1831 mar. (WILL.); cf. un vaisseau blindé ds LAND. 1834; 1941 subst. masc. « corps composé de véhicules blindés » (L'Œuvre, 19-12); 1866 fig. (P. AVENEL, Les Calicots, p. 124); 2. 1881 part. passé adj. « ivre » (L. RIGAUD, Dict. de l'arg. mod., p. 44); 1888 se blinder « s'enivrer », supra ex. 7.
Dér. de blinde; dés. -er; 2 peut-être parce que l'état d'ivresse donne une sensation de sécurité, de protection.
STAT. — Fréq. abs. littér. :9.
BBG. — BEHRENS D. 1923, p. 50. — BOULAN 1934, p. 168.
blinder [blɛ̃de] v. tr.
ÉTYM. 1678; de 1. blinde.
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1 Anciennt. Fortif. Garnir de blindes (un ouvrage de fortification) pour protéger contre les projectiles. ⇒ Abriter, protéger. || Blinder une casemate.
♦ Techn. || Blinder une galerie de mine.
♦ Par ext. Protéger. || « En un tour de main, la ville fut blindée, barricadée, casematée » (Daudet).
2 (1831, mar.). Mod. Entourer (un navire, un véhicule) d'une cuirasse, d'une armure de plaques de métal (⇒ Blindage). || Blinder un wagon, une tourelle, une automitrailleuse.
♦ Techn. Isoler (un appareil électrique; un réacteur, un engin nucléaire) par une protection. || Blinder un moteur, une lampe.
3 (1866). Fig. Endurcir, armer. || L'adversité l'a blindé.
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se blinder v. pron.
1 (Du sens 3). || Se blinder contre la critique.
2 Se soûler, s'enivrer (→ ci-dessous, blindé, 3.).
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blindé, ée p. p. adj.
ÉTYM. (1834).
1 a Protégé par un blindage. || Véhicule blindé. || Abri blindé. ⇒ Blockhaus. || Train blindé. — Éléments, régiments blindés, composés de véhicules blindés, de chars. || Division (cit. 5) blindée.
1 Un train d'artillerie, suivi d'une dizaine de voitures blindées, montait vers la Bastille.
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 21.
2 (…) du point de vue de l'engin blindé, une armée adverse peu motorisée est comme immobile.
Saint-Exupéry, Pilote de guerre, XIII, p. 91.
3 Le train blindé sortit de son tunnel, menaçant et aveugle. Ramos prit une fois de plus conscience qu'un train blindé, ce n'est qu'un canon et quelques mitrailleuses.
Malraux, l'Espoir, I, II, 2.
4 Devant nous, l'armée allemande donnait moins l'impression de fuir que de s'en aller. Une nuit, on nous envoya contre un train blindé ce qui me charma par référence au morceau de Malraux (…)
Jacques Laurent, les Bêtises, p. 234.
♦ N. m. (1941). || Un blindé : véhicule militaire blindé. || Les blindés. ⇒ Char, tank.
5 Les gouvernements avaient voulu concilier les partisans d'Hitler et ses adversaires, les partisans des blindés et leurs adversaires. Alors, on a mis un demi-soldat dans un demi-char, pour livrer un demi-combat.
Malraux, Antimémoires, Folio, p. 140.
♦ Techn. || Appareil électrique, moteur, réacteur blindé. — Porte blindée.
b Se dit d'un projectile, destiné au gros gibier, dont la balle est recouverte de maillechort, cuivre ou nickel. || Balle blindée, demi blindée.
2 (1896, Delesalle). Fig., fam. Endurci. ⇒ Immunisé, protégé. || Il en a vu d'autres, c'est un homme blindé. || Maintenant, je suis blindé.
3 (1881; orig. obscure, p.-ê. altér. de dans les brindes, de brinder). Fam. (surtout attribut). Ivre. ⇒ Bourré, soûl. || Il était complètement blindé. — Var. : blinde (Bruant, in T. L. F.).
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CONTR. Découvrir, exposer. — (Du p. p.) Délicat, désarmé, vulnérable.
DÉR. Blindage.
Encyclopédie Universelle. 2012.