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bouc

bouc [ buk ] n. m.
buc 1121; gallo-roman °buccus, p.-ê. du gaul. °bucco ou de bouquer « frapper avec des cornes » bouter
1Mâle de la chèvre (bovidés). La barbe du bouc. Vieux bouc. 1. bouquin. Puanteur de bouc. hircin. Cuir de bouc. maroquin. Le Satyre, demi-dieu à pieds de bouc. Loc. vieilli Être bique et bouc, bisexuel.
Bouc émissaire : bouc que le prêtre, dans la religion hébraïque, le jour de Yom Kippour, chargeait des péchés d'Israël; fig. personne sur laquelle on fait retomber les torts des autres.
2(fin XIXe) Fig. Petite barbe au menton. barbiche. Porter le bouc.
⊗ HOM. Book (bookmaker).

bouc nom masculin (gaulois bucco) Mâle de la chèvre, aux cornes puissantes, à la barbe développée et à l'odeur très forte. Mâle de divers ruminants. Homme qui sent mauvais ; homme dégoûtant, lascif. Barbe qu'un homme porte au menton, le reste du visage étant rasé. Ciseau à froid servant dans les ardoisières pour le boucage et le quernage. ● bouc (citations) nom masculin (gaulois bucco) Henri Michaux Namur 1899-Paris 1984 Ne laisse personne choisir tes boucs émissaires. Poteaux d'angle L'Herne Arthur Koestler Budapest 1905-Londres 1983 Selon ce que je connais de l'histoire, je vois que l'humanité ne saurait se passer de boucs émissaires. Je crois qu'ils ont été de tout temps une institution indispensable. According to what I know of history, I see that mankind could never do without scapegoats. I believe it was at all times an indispensable institution. Le Zéro et l'Infini, III, 4 bouc (expressions) nom masculin (gaulois bucco) Bouc émissaire, personne qu'on désigne comme la seule responsable de quelque chose. (Chez les Juifs, à la fête des Expiations, on amenait au grand prêtre un bouc qu'il chargeait symboliquement de tous les péchés d'Israël et qui était ensuite chassé au désert.) ● bouc (homonymes) nom masculin (gaulois bucco) book nom masculin

bouc
n. m.
d1./d Mâle de la chèvre.
d2./d Mâle de toute espèce caprine.
d3./d Bouc émissaire: bouc que les Juifs chassaient dans le désert après l'avoir chargé des iniquités d'Israël; fig. personne que l'on charge des fautes commises par d'autres.
d4./d Barbe limitée au menton. Porter le bouc.

⇒BOUC, subst. masc.
A.— 1. ZOOL. Mâle de la chèvre. Sentir le bouc, vieux bouc :
1. Le bouc dans la Bible, pour des raisons nombreuses et manifestes, puanteur, lubricité, surabondance et rudesse de ses poils qui sont le caractère de la bestialité, cornes qui s'élèvent au-dessus de la tête et se recourbent sur elles-mêmes, violence, fantaisie, instinct sauvage et indomptable, est le symbole de la nature pécheresse.
CLAUDEL, Un Poète regarde la Croix, 1938, p. 54.
TECHNOL. Peau de bouc, et p. ell., bouc. Outre. Les peaux de bouc sont pleines d'eau (PSICHARI, Le Voyage du centurion, 1916, p. 185); un bouc d'huile, de vin (Ac. 1932).
2. P. anal. ou métaph., usuel, péj.
a) Homme qui sent mauvais. Bouc puant.
b) Homme d'une lubricité anormale. Vous avez en face de vous un vieux marcheur, une bête fornicante, un vrai bouc lubrique (AYMÉ, Les Quatre vérités, 1954, p. 96).
Loc. fig. [P. réf. au rite par lequel, selon la Bible (Lévitique, XVI), chaque année la Communauté d'Israël faisait disparaître toutes les impuretés en les transférant symboliquement sur un bouc, ensuite lâché dans le désert (d'où l'épithète émissaire, du lat. emittere « envoyer »] Bouc émissaire. Personne sur laquelle on fait retomber les fautes des autres :
2. Tel est le rôle historique de l'affaire Dreyfus. Sur ce bouc émissaire du judaïsme, tous les crimes anciens se trouvent représentativement accumulés.
CLEMENCEAU, La Réparation, 1899, p. 296.
B.— P. méton. Barbe de bouc, ou, p. ell., bouc. Petite barbe qui se porte au menton, le reste du visage étant rasé. Un monstre de vieil employé à barbe de bouc (BALZAC, La Cousine Bette, 1847, p. 35); porter le bouc :
3. J'ai rapporté d'Angleterre, entre mille autres choses, le mépris des Français qui sont de petits hommes avec bouc et moustache et qui ne savent tenir ni leur langue ni leurs affaires.
ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec J. Rivière], 1905, p. 119.
PRONONC. :[buk].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1121-35 buc « mâle de la chèvre » (Ph. DE THAON, Bestiaire, éd. Walberg, 2895); a) 1690 relig. bouc émissaire (FUR.); ca 1755 fig. « personne sur qui l'on fait retomber les fautes des autres » (SAINT-SIMON, 252, 128 dans LITTRÉ, s.v. émissaire); b) 1690 barbe de bouc « barbe en pointe » (FUR.); c) 1881 bouc « barbe en pointe » (L. RIGAUD, Dict. de l'arg. mod.).
Étant donnée l'aire géogr. du mot (a. cat. boch, 1249 dans ALC.-MOLL, s.v. boc; aragonais, COR., s.v. boque; ital. du Nord, DEI, s.v. bucco; dial. de Suisse romande bouk, bok, Pat. Suisse rom.), prob. du gaul. bucco (que l'on peut déduire de l'irl. bocc, kymr. bwch, bret. bouc'h, DOTTIN, p. 238). Le gallo-rom. buccus a ultérieurement bénéficié de la confluence du frq. buk, de même sens, avec lequel il s'est confondu. (cf. dans KLUGE20, s.v. Bock1, les corresp. germ. de ce frq.). Le mot est attesté sous la forme du lat. médiév. buccus dep. le VIe s. (Grégoire de Tours dans NIERM.).
STAT. — Fréq. abs. littér. :388. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 473, b) 500; XXe s. : a) 643, b) 591.
BBG. — BEHRENS D. 1923, p. 32. — DARM. Vie 1932, p. 61. — HUBSCHMIED (J.). Haustiernamen und Lockrufe als Zeugen Vorhistorischer Sprach-und Kulturbewegungen. Vox. rom. 1954/55, t. 14, p. 193, 201. — ROG. 1965, p. 39, 101. — ROHLFS (G.). Traditionalismus und Irrationalismus in der Etymologie. Etymologische Streitfragen. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, p. 205. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 104. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 142. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 53, 166; t. 2 1972 [1925], p. 37, 39, 284. — THURNEYSEN 1884, p. 91.

1. bouc [buk] n. m.
ÉTYM. 1121, buc; du gallo-roman buccus (VIe); p.-ê. du gaul. bucco — d'après des formes attestées dans plusieurs langues celtiques; pour Guiraud, déverbal de bouquer « frapper avec les cornes », à rattacher à bouter.
1 Mâle de la chèvre. || Relatif au bouc. Hircin. || La barbe du bouc. || Vieux bouc. 1. Bouquin. || Un troupeau de boucs ( Menon). || Le bouc dégage une odeur forte et désagréable.Une peau de bouc. Outre. || Cuir de bouc. Maroquin. || Demi-dieu à pieds de bouc. Satyre.
Par compar. || Puer comme un bouc. || Lascif, salace comme un bouc.
Fig. Homme extrêmement malpropre (rare), ou très sensuel (fam. et plais.). || Bouc lubrique. || Ce vieux bouc court après les petites filles.
Loc. (1690). Bouc émissaire : bouc que le prêtre, dans la religion hébraïque, le jour de la fête des Expiations, chargeait des péchés d'Israël (étym. Émissaire, cit. 3.).
1 Il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés.
Bible (Sacy), Épître aux Hébreux, X, 4.
2 Certains de ces rites avaient une valeur de symbole très claire : tel celui de ce « bouc émissaire », qu'on chargeait de tous les péchés d'Israël par des formules imprécatoires, puis qu'on chassait au désert.
Daniel-Rops, le Peuple de la Bible, IV, III, p. 366.
(Av. 1750, Saint-Simon). Fig. Personne (ou ensemble de personnes) sur laquelle on fait retomber les torts des autres.
3 Je me promène à grands pas en montrant le poing à un être imaginaire, à un bouc émissaire idéal, auquel je rapporte toutes mes douleurs; je commets toutes les extravagances possibles; je me livre à huis clos aux actes les plus insensés (…)
Loti, Aziyadé, XXIII, 102.
4 Dieu fait de la race le bouc émissaire de tous les péchés individuels; il condamne la race pour sauver l'individu.
F. Mauriac, Souffrances et Bonheur du chrétien, p. 61.
Didact. (ethnol., psychol. sociale). Victime expiatoire.Individu ou groupe social sur lequel se fixent de manière spontanée ou provoquée les attaques d'autres membres de la société. Souffre-douleur. || Le bouc émissaire est souvent un être « qu'un certain sentiment d'infériorité rend timide et peu sociable, ne participant pas à l'esprit de collectivité » (Baruk, cit. in Porot, 1975).
4.1 La coutume du bouc émissaire, la plus connue de toutes par un texte célèbre de la Bible (Lévitique, XVI, 21-22), a fourni à Frazer le concept désignant l'ensemble de ces rites d'extériorisation (du mal, du malheur, du péché…). Dans la Grèce ancienne, l'une de ces cérémonies consistait en un sacrifice humain. Le choix, la désignation, les soins particuliers et, finalement, la destruction rituelle du bouc émissaire (en grec : pharmakos) restaient l'intervention « thérapeutique » la plus importante et la plus significative que connaissait l'homme « primitif ».
Roland Jaccard, la Folie, p. 15.
Les brebis et les boucs : symbole biblique des bons et des méchants, des élus et des réprouvés ( Brebis, cit. 4).
5 Si Jésus-Christ paraissait dans ce temple, au milieu de cette assemblée, la plus auguste de l'Univers, pour nous juger, pour faire le terrible discernement des boucs et des brebis, croyez-vous que le plus grand nombre de tout ce que nous sommes ici fût placé à la droite ?
Massillon, Sermons sur le petit nombre des élus.
2 (1881). Fig. || Porter le bouc (par allus. à la barbe du bouc) : ne porter la barbe qu'au menton. || Il a un bouc, un petit bouc. Barbiche.
6 Il avait maintenant le menton ponctué d'un « bouc », il portait un binocle, une longue redingote, un gant, comme un rouleau de papyrus à la main.
Proust, le Côté de Guermantes, Folio, p. 227.
3 (Dans des composés, désignant des plantes). || Barbe-de-bouc : espèce de spirée (Rosacées), à fleurs blanches, appelée aussi salsifis sauvage.Persil de bouc. Boucage.
DÉR. Boucage, 2. boucaner, boucaud, boucher, n. m., 3. bouquet, 1. bouquin. — V. Boucaille.
HOM. Book (V. bookmaker), 2. bouc.
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2. bouc [buk] n. m.
ÉTYM. 1866; abrègement francisé de bookmaker.
Fam. Bookmaker, book. || « Thomas le Bouc — abréviation française de “le bookmaker” » (Maurice Leblanc, Arsène Lupin in Cellard et Rey).
HOM. Book (V. bookmaker), 1. bouc.

Encyclopédie Universelle. 2012.