moustache [ mustaʃ ] n. f.
• 1549; it. mostaccio, bas gr. mustaki, gr. a. mustax « lèvre supérieure »
1 ♦ Poils qui garnissent la lèvre supérieure de l'homme. ⇒fam. 2. bacchante. Un homme qui porte la moustache, des moustaches. ⇒ moustachu. Longues, petites moustaches. Moustache(s) en croc, en brosse, à la Charlot (Charlie Chaplin), à la gauloise. — Femme qui a de la moustache, dont le duvet de la lèvre supérieure est abondant. — Trace laissée autour des lèvres par un liquide. « Elle s'était fait une moustache blanche [en buvant du lait] » (Sartre).
2 ♦ Au plur. Longs poils tactiles poussant à la lèvre supérieure de carnivores et rongeurs (⇒ vibrisse). Moustaches du chat, du lion, du phoque, de la souris.
● moustache nom féminin (italien mostaccio, du grec mustaks, -akos, lèvre supérieure) Ensemble des poils qui croissent au-dessus de la lèvre supérieure chez l'homme : Il commence à avoir de la moustache. Ces poils que l'on conserve comme ornement (singulier et pluriel ont le même sens) : Porter la moustache, les moustaches. ● moustache (difficultés) nom féminin (italien mostaccio, du grec mustaks, -akos, lèvre supérieure) Nombre Comme tous les noms qui désignent une chose constituée de deux parties, moustache peut s'employer indifféremment au singulier ou au pluriel : il a une belle moustache ou il a de belles moustaches. - Pour les animaux, moustache ne s'emploie qu'au pluriel : les moustaches du chat. - Pour désigner le duvet de la lèvre supérieure, chez une femme, on emploie toujours moustache au singulier : elle est très brune, il faut qu'elle se décolore la moustache. ● moustache (synonymes) nom féminin (italien mostaccio, du grec mustaks, -akos, lèvre supérieure) Ces poils que l'on conserve comme ornement (singulier et pluriel...
Synonymes :
- bacchante (familier)
moustache
n. f.
d1./d Poils qu'on laisse pousser au-dessus de la lèvre supérieure. Homme qui porte la moustache.
d2./d (Plur.) Vibrisses du museau de nombre d'animaux carnivores et rongeurs.
⇒MOUSTACHE, subst. fém.
A.— Partie du système pileux qui garnit la lèvre supérieure. Synon. fam. bacante(s). Avoir, porter (la/des) moustaches(s); tailler, couper, tortiller, retrousser sa/ses moustache(s); se faire pousser la moustache; moustache(s) rugueuse(s), hérissée(s), blonde(s), frisée(s), tombante(s); paire de moustaches; moustache(s) à l'impériale, à la gauloise, à la tartare, en brosse, en crocs, franque. Lacarelle lissa ses moustaches gauloises (A. FRANCE, Orme, 1897, p. 95). Une moustache épaisse dissimulait la ligne de la bouche (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 263) :
• 1. ... il portait tout le dessous de la moustache rasé pour bien découvrir les lèvres et garder libre le tour de la bouche, afin de pouvoir sonner du cor plus facilement.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Rouille, 1882, p. 790.
— Loc. Cirer sa moustache. Enduire de cire sa moustache pour qu'elle se tienne raide. Callot (...) ne jure que par sa rapière et par son escopette, et (...) n'a d'autre inquiétude que de cirer sa moustache (BERTRAND, Gaspard, 1841, p. 63).
Rem. Le sing. désigne la même chose que le plur., sauf si le cont. explicite qu'il ne s'agit que de l'une des deux parties (du système pileux) situées de part et d'autre de la ligne médiane du visage.
— Fixe moustaches. V. fixer rem. 2 b.
— Femme à moustache(s). Femme dont la lèvre supérieure est garnie d'un duvet visible et abondant. De monstrueuses femmes à moustaches un ruban cerise dans leurs cheveux à l'enfant (GONCOURT, Journal, 1865, p. 171).
— Proverbe, fam. Un baiser sans moustache(s), c'est comme de la soupe (un œuf) sans sel. Eh bien, sans moustaches, ces baisers-là perdent aussi beaucoup de leur goût (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Moustache, 1883, p. 618). Un baiser sans moustache, disait-on alors, c'est comme un œuf sans sel; j'ajoute : et comme le bien sans mal (SARTRE, Mots, 1964, p. 29).
— Loc. fig., fam. Sur/à la moustache (de qqn). Synon. à la barbe de, sous le nez (de qqn). C'est Trissotin maintenant qui épouse Henriette à la moustache de Dorante conspué (VEUILLOT, Odeurs de Paris, 1866, p. 227). Donner sur la moustache à qqn (vx). ,,Frapper quelqu'un au visage`` (Ac. 1798-1878).
— P. méton., vx., fam. (Vieille) moustache. Vieux soldat ayant beaucoup d'années de service. Les délinquants s'amusèrent à comploter des délits inconstatables, et la vieille moustache [le garde-champêtre] enragea de son impuissance (BALZAC, Paysans, 1844-50, p. 154) :
• 2. Un général tout poudré, de l'Ancien Régime, fait rire les vieilles moustaches qui ont vaincu l'Europe entière...
STAËL, Consid. Révol. fr., t. 2, 1817, p. 220.
— P. anal. Moustache de qqc. Trace laissée sur la lèvre supérieure par une substance colorée. Moustache de chocolat. Le public (...) ne verra rien de ce qu'il doit ignorer (...) la moustache de sueur et de poudre collée, qui virilise si mal à propos ma lèvre supérieure (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 53).
B.— P. anal., gén. au plur.
1. Longs poils tactiles très sensibles poussant sur le museau de certains mammifères. Synon. vibrisses. Moustaches du phoque. Le nain difforme tirait la queue du singe et les moustaches du chat, dont l'un glapissait et l'autre jurait (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 260).
2. Barbillon des silures ou des poissons-chats. P. méton. Silure ou poisson-chat. Lotte franche (...) appelée aussi (...) Moustache (...) Corps gris jaunâtre avec des taches nuageuses (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 212).
3. MARINE
a) L'un des haubans servant à maintenir un beaupré ou un très long boute-hors conjointement avec les martingales (d'apr. GRUSS 1952). À 20 heures, ayant établi foc et brigantine pour appuyer le bateau, la moustache babord du bout-dehors cassa (CHARCOT, Rapp. prélim. camp. « Pourquoi-Pas? », 1934, p. 23).
b) Lame soulevée par la proue d'un bateau qui force la vitesse. Synon. lame de proue. (Ds SOÉ-DUP. 1906, LE CLÈRE 1960, Lar. 20e-Lar. Lang. fr.).
4. TECHNOL. Manivelle utilisée par les tireurs d'or pour tirer et dévider le fil d'or et de soie. (Dict. XIXe et XXe s.). Pince à longues branches qu'emploie le doreur pour retirer les pièces du feu (Dict. XIXe et XXe s.).
5. AÉRON. Ailerons d'un avion supersonique, rétractables en vol, employés à l'atterrissage et au décollage pour améliorer les performances de l'appareil (d'apr. GILB. 1971).
6. ASTRON. Panache lumineux associé à une éruption solaire, apparaissant dans la chromosphère (d'apr. Astron. 1973). La moustache dure quelques minutes. L'énergie libérée alors est très grande malgré les faibles dimensions de la structure (de 400 à 1 000 km) : la densité d'énergie est plusieurs milliers de fois supérieure à celle de la photosphère, d'origine thermique (Astron. 1973).
REM. Moustaché, -ée, adj. Pourvu de moustache(s). Synon. moustachu. La Cochet n'avait jamais aimé que les hommes bruns, moustachés, à bosquets sur les phalanges des doigts, des Alcides enfin (BALZAC, Paysans, 1844-50, p. 275). De lui, on ne voyait d'abord que le jet du corps, étonnant de grâce. Après seulement, et parce qu'il y avait là-haut une lueur, on allait au visage un peu plein, moustaché de blond par deux petites épines courbes à la Turenne (GIONO, Angelo, 1958, p. 27).
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1511 barbette moustache « partie de la barbe qui croît au-dessus de la lèvre supérieure » (J. LEMAIRE DE BELGES, Epistre du roy à Hector de Troye ds Œuvres, éd. J. Stecher, t. 3, p. 81); 1549 moustache (EST.); 1585 moustaches (N. DU FAIL, Contes et discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 169); 1626 loc. sous sa moustache synon. de à sa barbe (A. D'AUBIGNÉ, Histoire universelle, IV, 10, éd. A. de Ruble, t. 2, p. 249); 2. 1575 p. ext. nom donné aux grandes soies tactiles que beaucoup de mammifères portent au-dessus de la bouche, ici au masc. (BUTTET, Amalthée, 102, p. 244 ds HUG. : un mostache de chat); 1845 fém. nom donné aux barbillons de certains poissons (BESCH.); 3. 1745 p. méton. « soldat » (CAYLUS, Aventures des bals des bois ds Œuvres badines, t. 10, p. 122); 4. 1832 p. anal. « duvet ombrageant la lèvre supérieure (d'une femme) » (HUGO, N.-D. Paris, p. 332); 1910 « trace laissée autour des lèvres par une substance plus ou moins colorée » (COLETTE, Vagab., p. 67 : sa lèvre relevée dont le duvet garde une moustache de poudre). B. 1. a) 1690 moustache « manivelle du tireur d'or » (FUR.); b) 1840 « pince utilisée par le doreur » (Ac. Compl. 1842); 2. 1773 mar. moustaches « suspentes de la civadière et de la vergue barrée » (J. BOURDÉ DE LA VILLEHUET, Manuel des marins, t. 2, p. 111). Empr. au napolitain mustaccio, corresp. à l'ital. mostaccio qui est att. au sens 1 dep. la 2e moitié du XVe s. (G. INTERIANO ds BATT.; le mot ital. a aussi le sens de « visage » dep. fin XIVe s. Storia di Stefano, ibid., et de « museau » dep. 1329 d'apr. DEI), lui-même issu, peut-être par l'intermédiaire du lat. tardif mustaceum « moustache » (hyp. de KAHANE Byzanz, t. 1, p. 404; cependant ce mot n'est att. que dans des gloses anglo-norm. et n'a pas d'autre descendant dans les lang. rom., v. COR.-PASC.), du gr. byz. dimin. de « lèvre supérieure; moustache ». Le mot a dû être empr. par le fr. à l'occasion de la campagne de Charles VIII en Italie du Sud. Voir FEW t. 6, 3, pp. 328-319. Fréq. abs. littér. :1 835. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 971, b) 2 889; XXe s. : a) 3 519, b) 3 309. Bbg. HOPE 1971, pp. 211-212. — MACK. t. 2 1939, p. 126.
moustache [mustaʃ] n. f.
ÉTYM. 1549; ital. mostaccio [mɔstɑtʃo], du bas grec mustaki, grec anc. mystax « lèvre supérieure ».
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1 (Chez l'homme). Poils qui garnissent la lèvre supérieure à droite et à gauche du sillon qui la divise. ⇒ Bacchante (fam.), barbe (au sens général). — REM. Comme beaucoup de mots désignant une chose faite de deux parties semblables, moustache s'emploie indifféremment au singulier ou au pluriel : porter la moustache, des moustaches. Cependant l'usage du singulier est parfois réservé à l'une de ces deux parties. || « Il s'est brûlé la moustache droite » (Hatzfeld). → ci-dessous, cit. 1, Gautier. — Un homme qui se laisse pousser la moustache, porte la moustache, a de la moustache. ⇒ Moustachu. || Moustache épaisse (→ Courbure, cit. 3), fine, raide, souple, broussailleuse. || Longues (→ Barbe, cit. 19), petites moustaches (→ Accent, cit. 8). || Moustaches blondes et courtes (→ Bien, cit. 117). || Belle moustache (→ Favori, cit. 11). || Moustache(s) en croc (cit. 4), en brosse, à la Charlot (Charlie Chaplin), à la gauloise (cit. 2). || Moustache taillée, relevée en pointe (→ Impérial, cit. 4), retroussée au fer (→ Agressif, cit. 9). || Moustache cosmétiquée (cit.), cirée de noir (→ Frimas, cit. 5). || Moustaches jaunies, roussies par le tabac (→ Mâchonner, cit. 2 et 3). || Tirer sur sa moustache, lisser (cit. 1), tortiller, retrousser sa moustache d'un geste machinal, irrité… (→ Injure, cit. 10; irrésolu, cit. 4; irriter, cit. 9).
1 Deux petites moustaches rousses, cirées aux pointes et tournées en croc, se tortillaient sous ce nez comme des virgules, faisant symétrie à une royale en feuille d'artichaut.
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, III.
2 (…) une séduction irrésistible dans la moustache. Elle s'ébouriffait sur sa lèvre, crépue, frisée, jolie, d'un blond teinté de roux avec une nuance plus pâle dans les poils hérissés des bouts.
Maupassant, Bel-Ami, I, II.
3 Ses moustaches blondes, de dimensions inaccoutumées, semblaient faites de soie floche, de verre filé, d'une matière inconnue, impondérable : elles ondulaient au vent avec la légèreté d'une écharpe, avec la souplesse de ces barbes vaporeuses qu'on voit à certains poissons d'Extrême-Orient.
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 66.
4 Il avait de longues moustaches félines, flambantes, et qu'on eût dites, comme les antennes des insectes, animées d'un mouvement propre.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, III, VII.
5 Il était fier de ses moustaches, et il y avait de quoi : candides, très longues et très souples, elles contournaient les commissures des lèvres, s'infléchissaient en deux volutes harmonieuses, pour enfin prendre leur essor, flotter dans l'air ainsi que des fils de la Vierge.
M. Genevoix, Raboliot, II, III.
♦ Femme qui a de la moustache, dont le duvet de la lèvre supérieure est exagérément abondant (→ Laid, cit. 9).
6 Une portière à moustaches est une des plus grandes garanties d'ordre et de sécurité pour un propriétaire.
Balzac, le Cousin Pons, Pl., t. VI, p. 562.
♦ Trace laissée autour des lèvres par un liquide (vin, chocolat, etc.). || Se faire une moustache en se salissant, en buvant sans précaution.
7 La vieille rapportait un bol de lait mousseux. Marcelle le lui prit des mains et but à longs traits. Sa lèvre supérieure allait chercher le liquide très loin dans la tasse (…) Ça fait du bien, dit-elle avec un soupir. Elle s'était fait une moustache blanche.
Sartre, le Sursis, p. 39.
♦ ☑ (1662). Fig. et vx. Sur la moustache : au nez et à la barbe de qqn, en le bravant (→ Hardiment, cit. 5).
8 Afin qu'un jeune fou dont elle s'amourache
Me la vienne enlever jusque sur la moustache (…)
Molière, l'École des femmes, IV, 1.
♦ N. m. (1752). Par métonymie. Fam. Soldat. — ☑ Loc. (1834). Une vieille moustache : un soldat vieilli dans le service.
8.1 La vieille moustache se dressa sur ses étriers pour chercher un passage; partout des pavés, partout des barricades, l'escadron était cerné.
A. Robida, le Vingtième Siècle, p. 278.
2 (1690). Plur. (Chez les animaux). Longs poils tactiles poussant à la lèvre supérieure de nombreux carnivores et rongeurs (⇒ Vibrisse). || Moustaches du chat, du lion, du phoque, de la souris…
9 Il ne faut jamais couper les moustaches à un chat (…) Avec les moustaches il palpe le terrain (…) il explore coins et recoins.
10 Il y a là un couple de tigres (…) Une lame raide de poils élargit leurs joues musclées, et pas un brin ne manque à la rude aigrette des moustaches et des sourcils.
Colette, la Paix chez les bêtes, Jardin zoologique.
♦ Barbillons (de certains poissons).
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II N. f. pl. || Moustaches.
1 (1840). Techn. Pince à longues branches utilisée par le doreur pour ôter les pièces du feu.
2 Mar. anc. Paire de haubans servant à maintenir un beaupré ou un long bout-dehors sur le côté. — Vague d'étrave.
3 Techn. Filament métallique formé de monocristaux et doué de propriétés mécaniques remarquables (résistance, etc.). || « La technologie des moustaches (va) engager tout l'avenir de la métallurgie » (Science et Vie, no 588).
4 (V. 1970). Techn. (aviation). Aileron placé de part et d'autre d'un avion supersonique, rétractable à haute vitesse, et destiné à améliorer le décollage et l'atterrissage.
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DÉR. Moustachu.
Encyclopédie Universelle. 2012.