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bouffée

bouffée [ bufe ] n. f.
buffee « bourrasque » 1174; de bouffer
1Souffle qui sort par intermittence de la bouche. exhalaison. Bouffées de vin, d'ail. Tirer des bouffées d'une cigarette. fam. taffe .
2Par ext. Souffle d'air qui arrive par intermittence. Une bouffée d'air, de froid, de parfum. Odeurs qui arrivent par bouffées. « une bouffée odorante de rose et d'œillet » (Istrati). Bouffée de chaleur : sensation de chaleur qui monte brusquement à la face. — Mar. Bouffée de vent : souffle de vent.
3(1696) Fig. Manifestation, mouvement subit, passager. accès, explosion. Une bouffée de colère. Par bouffées : par intervalles. — Psychiatr. Bouffée délirante : épisode délirant très brusque. ⇒ raptus.

bouffée nom féminin (de bouffer 1) Exhalaison ou inspiration soudaine et intermittente par la bouche : Aspirer une bouffée de tabac. Souffle rapide et passager de l'air, d'une vapeur, etc. : Des bouffées d'air frais. Poussée brusque et fugitive d'une sensation : Une bouffée de fièvre. Accès subit d'un sentiment vif : Bouffée de colère.bouffée (expressions) nom féminin (de bouffer 1) Bouffée de chaleur, sensation de chaleur accompagnée de rougeur du visage, subite et passagère. Bouffée délirante, épisode délirant et/ou hallucinatoire aigu et transitoire apparaissant brutalement chez un sujet indemne de troubles psychiques patents jusque-là. ● bouffée (homonymes) nom féminin (de bouffer 1) bouffer verbebouffée (synonymes) nom féminin (de bouffer 1) Accès subit d'un sentiment vif
Synonymes :
- accès
- crise
- explosion
- poussée

bouffée
n. f.
d1./d Souffle, exhalaison. Bouffée de fumée, de tabac.
Par anal. Bouffée de vent, de chaleur.
d2./d Fig. Accès passager. Bouffées d'orgueil.

⇒BOUFFÉE, subst. fém.
I.— Souffle brusque, intermittent.
A.— Souffle aspiré ou expiré par la bouche. Aspirer, respirer une bonne bouffée d'air :
1. — Ah! s'écria-t-il en laissant échapper lentement sa première bouffée par la bouche et les narines, comme il y avait longtemps que je n'avais fumé!
MÉRIMÉE, Carmen, 1847, p. 7.
P. méton. Une bouffée (d'air chargé) de vin, d'ail, de tabac.
B.— P. ext. Souffle intermittent d'air, d'odeur, de vapeur, de son.
Bouffée de vapeur :
2. Elles sortaient de terre par centaines, les colonnes de vapeur empestée! Elles sortaient en bouffées, en halètements, en hoquets minces comme le filet clair d'une cigarette allumée, ou par jets énormes comme l'échappement d'une machine à vapeur de paquebot.
MILLE, Barnavaux et quelques femmes, 1908, p. 119.
Littér. Bouffée de son :
3. Le soir commençait à tomber. De temps à autre, des hommes, des ouvriers, entraient, (...), traversaient la salle et grimpaient à l'entresol; au moment où ils ouvraient la porte de l'étage, une bouffée de bruit, des éclats de discussion, se mêlaient un instant à la rumeur du dehors.
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 547.
SYNT. Bouffée d'air frais, de brise, de vent; bouffée nauséabonde d'égout, de parfum, bouffée chaude du printemps; bouffée de chants, de cris, d'échos, d'éclats de rire, de rumeurs, de voix.
C.— Emplois spéc.
MAR. Bouffée de vent. Souffle de vent.
MÉD. Bouffée de chaleur. Sensation soudaine et intermittente de chaleur qui envahit le corps et monte au visage. « Je n'ai rien », répondit-elle, en se raidissant, « une bouffée de chaleur, voilà tout. » (P. BOURGET, Nos actes nous suivent, 1926, p. 140).
Rem. De même bouffée d'angoisse, de fièvre, de rage, de sang. Cf. également amour ex. 155.
PSYCHOPATHOLOGIE, au plur. Bouffées délirantes. Accès délirants d'apparition soudaine, le plus souvent de courte durée se manifestant par des hallucinations, des illusions sensorielles, des interprétations délirantes et souvent accompagnés de confusion mentale.
Rem. Figure dans Lar. encyclop. Suppl. 1968 et très bien attesté dans les dict. spéc. de méd. et de psychopathologie modernes.
II.— Au fig. [Dans le domaine du comportement humain] Manifestation soudaine et passagère d'un sentiment :
4. Heureusement, la visite régulière de Monsieur Feuillebois, à l'heure du communiqué, leur apportait une bouffée d'optimisme, et comme un flux de confiance.
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 205.
SYNT. Bouffée d'ambition, d'amertume, d'amour-propre, d'aversion, de bonheur, de colère, de dévotion, d'émotion, d'enthousiasme, de gaîté, de générosité, de haine, de honte, d'humeur, d'ironie, d'ivresse, d'optimisme, d'orgueil, de patriotisme, de remords, de souvenirs, de sympathie, de vanité, de verve.
Loc. Par bouffées. Par intervalles irréguliers. Il ne s'adonne au travail que par bouffées (Ac. 1798-1932). Synon. par à-coups :
5. Le 30 octobre, j'ai terminé un drame en cinq actes : La Maréchale d'Ancre, commencé le 2 août de cette année. J'y travaillais par bouffées et par caprices.
VIGNY, Le Journal d'un poète, 1830, p. 922.
PRONONC. :[bufe]. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. boufée avec un seul f.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. a) 1174 bufee « souffle d'air (de vent généralement) qui arrive par intervalles », ici « bourrasque », emploi par image (G. DE PONTE-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 2830 : [En parlant des évêques qui n'osent pas encourir la colère du roi, lorsque celui-ci attaque l'Église] Mais n'osent la bufee plus que le ros atendre); mil. XIIIe s. boufee (Anc. pères, Ars. 3527, f° 182 b dans GDF. Compl.), se dit aussi ,,du feu, de la fumée, et des maladies qui ne durent pas`` (FUR. 1690); b) av. 1696 « accès subit, passager (de sentiments, de disposition d'esprit) » (SÉVIGNÉ, 188 dans LITTRÉ : cette bouffée de philosophie que vous me vîntes souffler); 2. spéc. 1704 péj. « souffle qui sort de la bouche par intermittence » (Trév.).
Dér. de bouffer étymol. 1 a et b; suff. -ée.
STAT. — Fréq. abs. littér. :854. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 588, b) 1 532; XXe s. : a) 1 215, b) 1 578.
BBG. — Termes techn. fr. Essai d'orientation de la terminol. établi par le Comité d'ét. des termes techn. fr. Paris, 1972, p. 19.

bouffée [bufe] n. f.
ÉTYM. Mil. XIIIe, au sens 2.; 1174, buffee « bourrasque », fig.; de 1. bouffer.
1 (1704). Souffle qui sort par intermittence de la bouche. Haleine; exhalaison, halenée (vx). || Des bouffées de vin, d'ail. || Bouffées de tabac. || Souffler une bouffée de fumée au nez de quelqu'un. Camouflet.Absolt. Bouffée de fumée. || Tirer des bouffées de sa pipe ( Bouffarde).
1 Il m'envoyait des bouffées de tabac à m'étouffer.
Antoine Hamilton, Mémoires du comte de Gramont, 3.
1.1 Et quand un ami venait la voir, elle parlait sans cesse de l'amour, de l'Opéra-Comique, de la Hollande et du chant, doucement, à intervalles réguliers, comme on exhale par bouffées la fumée de la cigarette qui sans cela nous étoufferait.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 780.
1.2 Tout Orgueil fume-t-il du soir,
Sans que l'immortelle bouffée
Torche dans un branle étouffée
Ne puisse à l'abandon surseoir !
Mallarmé, Autres poèmes et sonnets, I, Pl., p. 73.
2 (Mil. XIIIe). Souffle d'air, vapeur, courant qui arrive par intermittence. Émanation. || Une bouffée d'air, de froid, de parfum. Mar. || Bouffée de vent : souffle de vent.
2 D'abord, ce ne furent que des souffles passagers (de sirocco), tantôt chauds, tantôt presque frais (…) Peu à peu, il y eut moins d'intervalle entre les bouffées (…)
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, I, p. 85.
3 Des bouffées de vent chaud leur soufflaient au visage l'haleine des jardins qu'ils longeaient, un fumet de terreau mouillé, une odeur sourde de fleurs au soleil (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 215.
Par bouffées : de manière intermittente. || Le vent souffle par bouffées.
Bouffée de chaleur : sensation brusque de chaleur à la face.
3 (1696). Fig. || Bouffée de… : manifestation, mouvement subit, passager. Accès, crise, explosion, poussée. || Des bouffées d'orgueil, de dévotion. || Bouffée de colère, de gaieté. || Une bouffée de fièvre. || Par bouffées : de manière intermittente (→ ci-dessous cit. 4 et 7). Intervalle (par intervalles).
4 Qui sait même (…) si les plus douces satisfactions de l'homme mûr peuvent être autre chose que des sentiments d'enfance revivifiés, brise parfumée que nous envoie par bouffées de plus en plus rares un passé de plus en plus lointain ?
H. Bergson, le Rire, II, 1.
5 (…) leur passé remonte à leur mémoire (les maréchaux du sacre de Napoléon) au milieu de bouffées d'orgueil — après tout légitime.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, t. V, XV, p. 204.
6 Ses oreilles allumées par une dernière bouffée de colère (…)
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, II, I.
7 La poésie de cette nuit me saisit douloureusement parce que je ne l'éprouve que par brèves bouffées.
Claude Mauriac, le Temps immobile, p. 124.
Psychiatrie. || Bouffée délirante : état psychopathique aigu ou subaigu d'apparition brusque, de cycle évolutif court, se résolvant favorablement mais susceptible de récidives, et présentant comme symptôme dominant un délire plus ou moins bien systématisé. || Bouffée délirante déterminée par une intoxication, un état infectieux. || Bouffée (délirante) réactionnelle.
4 Techn. (phys. nucl.). || Bouffée de neutrons. Salve (de neutrons).
HOM. 1. et 2. Bouffer.
DÉR. Bouffarde.

Encyclopédie Universelle. 2012.