1. bouille [ buj ] n. f. ♦ Hotte pour la vendange. bouille 2. bouille [ buj ] n. f.
• 1890; par apocope de bouillotte
♦ Fam. ⇒ figure, tête. Avoir une bonne bouille. Elle fait une drôle de bouille.
● bouille nom féminin (argot bouillotte, tête) Familier. Visage, tête : Avoir une bonne bouille. ● bouille (homonymes) nom féminin (argot bouillotte, tête) bouille forme conjuguée du verbe bouillir bouillent forme conjuguée du verbe bouillir bouilles forme conjuguée du verbe bouillir boy nom masculin ● bouille ou boille nom féminin (origine préromane) En Suisse, grand bidon cylindrique servant à transporter le lait. Hotte de bois pour la vendange. ● bouille ou boille (homonymes) nom féminin (origine préromane) bouille forme conjuguée du verbe bouillir bouillent forme conjuguée du verbe bouillir bouilles forme conjuguée du verbe bouillir boy nom masculin
bouille
n. f. Fam. Figure, tête. Il a une bonne bouille.
I.
⇒BOUILLE1, subst. fém.
A.— Boille, subst. fém. Ancienne mesure de capacité pour le vin (cf. GUÉRIN 1892).
B.— Bouille, subst. fém.
1. Hotte pour la vendange (cf. LITTRÉ).
2. Mesure de charbon de bois, de braise employée dans les salines (cf. DG).
C.— Bouille, subst. masc. ou fém., boille, subst. fém. Synon. berthe. Bidon à lait :
• Très tôt, pour éviter la chauffe du lait dans les bouilles, l'aluminium chantait aux croisées des chemins où passent les ramasseurs.
H. BAZIN, Qui j'ose aimer, 1956, p. 238.
— Au fig. et p. plaisant. ,,Ventre, panse`` (GUÉRIN 1892), « femme ou fille courte et grosse » (PIERREH. Suppl. 1926).
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[buj]. Durée mi-longue sur [u] dans PASSY 1914 ([] mouillé à la finale dans FÉR. Crit. t. 1 1787, GATTEL 1841, NOD. 1844 et LITTRÉ). 2. Forme graph. — Noter la forme boille dans GUÉRIN 1892 et dans QUILLET 1965 pour le terme qui désigne une anc. mesure de capacité.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1353 Suisse bolie « mesure de capacité [pour le vin, le raisin] » (Texte cité dans PIERREH. : une bolie de risins); 1388 boille « id. » (Inventaire du Mobilier du Duc de Bourgogne, II, 336 dans IGLF Techn.); 1569 plus gén. « récipient » boille a l'avaine « panier ou hotte pour l'avoine » (Arch. Nord, B 13210, f° 7, ibid.); 1751 bouille « mesure pour le charbon » (Encyclop. t. 2).
Mot dont l'aire géogr. comprend le Tessin, les Grisons et le fr.-prov. : Franche-Comté (BEAUQUIER, Voc. étymol. des provincialismes usités dans le département du Doubs, Besançon), Suisse romande [attest. supra et Pat. Suisse rom., s.v. boly(e)]. Prob. d'orig. prérom. (Pat. Suisse rom., loc. cit. et s.v. bouè), à rapprocher de la glose : Hec bullia, « boile », tirée d'un vocab. lat.-fr. du XIVe s. traduisant des mots appartenant exclusivement à l'idiome pop. de la Franche-Comté (texte publ. par Ulysse Robert dans Bibl. de l'École des Chartes, t. 34, p. 35). L'hyp. d'un rattachement au b. lat. buttis, bouteille (DAUZAT 1968), par l'intermédiaire d'un lat. médiév. butella (XIIIe s. WILHELMUS RUBRUQUENSIS, Itin., p. 227, 13 dans Mittellat. W. s.v. butellus, 1629, 63) fait difficulté du point de vue phonétique. L'étymon frq. bullja [ags. bolla « jatte, tonneau »] (EWFS2) fait difficulté des points de vue chronol. et géographique.
II.
⇒BOUILLE2, subst. fém.
,,Longue perche dont les pêcheurs se servent pour remuer la vase et troubler l'eau, afin que le poisson entre plus facilement dans les filets`` (Ac. 1798-1932). Synon. bouloir.
Prononc. :[buj]. Étymol. et Hist. 1669 « perche servant à remuer l'eau » bouiller avec bouilles (Edit. de Louis XIV cité dans ISAMBERT, DECRUSY, TAILLANDIER, Rec. gén. des anc. lois fr., Paris, t. 18, 1829, p. 303). Déverbal de bouiller1. Il ne semble pas y avoir de rapport entre ce mot et l'a.fr. bole, boule « massue » attesté du XIIe au XVe s. (Renart dans GDF., s.v. boule; DU CANGE, s.v. bola 3, t. 1, p. 691c), prob. même mot que boule (l'extrémité de la massue étant renflée en une sorte de boule).
BBG. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 228.
III.
⇒BOUILLE3, subst. fém.
ADMIN. ANC. Marque de plomb apposée sur les pièces de drap et d'autres étoffes déclarées au bureau des fermes du roi; droit payé pour l'apposition de cette marque.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s., à l'exception de Ac. qui enregistre cependant bouiller (cf. bouiller2 infra).
Prononc. :[buj]. Étymol. et Hist. 1723 (J. SAVARY DES BRUSLONS, Dict. universel de comm.). Empr. au cat. bolla (cf. fr. bulle) « sceau qu'on appliquait sur les draps » (dep. 1387 dans ALC.-MOLL), puis « sceau de douane qu'on appliquait sur les tissus de laine ou de soie » (dep. 1444, R. Lang. rom., t. 49, 292, ibid.), hyp. de FEW t. 1, s.v. bulla, p. 614 et EWFS2, plutôt qu'à l'esp. bolla (REW3, n° 1385; DAUZAT 1973; SCHMIDT, p. 116; RUPP., p. 106; BOULAN, p. 64), le droit de douane de la bolla se payant en Catalogne, et bolla ne prenant ce sens en esp. qu'au XVIIIe s. (v. AL.).
BBG. — BOULAN 1934, p. 64.
IV.
⇒BOUILLE4, subst. fém.
Pop. Tête, expression du visage. Avoir une bonne bouille (cf. bouillotte C 1 a) :
• Il souffle comme un phoque, il s'éponge... On crève, c'est un fait... On étrangle absolument... Il se lève... Il décroche au clou la serviette éponge... Il se badigeonne toute la bouille avec l'eau courante...
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 384.
— Au fig. Être la bonne bouille. ,,Être la dupe`` (ESN. 1966). (Bonne) bouille. ,,Brave type`` (SANDRY-CARR. 1963); imbécile, naïf (cf. A. SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p. 181).
Prononc. :[buj]. Étymol. et Hist. Vers 1890 « visage » (d'apr. ESN.). Issu par apocope de l'arg. bouillotte « id. », v. bouillotte étymol. 3. Fréq. abs. littér. :17.
1. bouille [buj] n. f.
ÉTYM. 1669; de bouiller.
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♦ Pêche (vx). Longue perche servant à remuer le fond de l'eau pour faire déplacer le poisson. ⇒ Bouiller; bouloir.
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HOM. 2., 3. Bouille.
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2. bouille [buj] n. f.
ÉTYM. 1560, boille; 1353, bolie « mesure de capacité »; p.-ê. lat. pop. buttula, de buttis « tonneau », rad. gaulois bǔt-.
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➪ tableau Noms de récipients.
2 Régional. Hotte pour la vendange.
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HOM. 1., 3. Bouille.
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3. bouille [buj] n. f.
ÉTYM. V. 1890, Esnault; par apocope de bouillotte.
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♦ Fam. ⇒ Figure, tête. || Avoir une bonne bouille, une tête sympathique. ⇒ Boule.
0 C'est fou ce que ça te change de bouille d'avoir la barbe.
Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, p. 45.
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HOM. 1., 2. Bouille.
Encyclopédie Universelle. 2012.