tonneau [ tɔno ] n. m.
• tonniou 1380; tonnel 1150; de tonne
I ♦
1 ♦ Grand récipient cylindrique, en bois, renflé au milieu, fait de douves assemblées et cerclées, fermé par deux fonds de bois. ⇒ baril, barrique, feuillette, 2. foudre, fût, futaille, muid, pièce (II, B, 2o ), quartaut, tonnelet. Bonde, cerceau, chantepleure, douve, fond, jable, panse, robinet... d'un tonneau. Mettre en tonneau. ⇒ 1. entonner. Tonneau de vin, de bière; de poudre.
♢ Absolt Tonneau de vin. Mettre un tonneau en perce. Ouiller un tonneau. Vin au tonneau et vin bouché (en bouteille). Fond de tonneau : ce qui reste au fond du tonneau, où il y a de la lie; mauvais vin; fig. résidu. Rinçure de tonneau : mauvais vin. Loc. fig. C'est le tonneau des Danaïdes, une tâche infinie, interminable. — Du même tonneau : du même genre.
♢ Récipient de métal monté sur roues dont on distribue le contenu en divers lieux. Tonneau d'arrosage, pour arroser les voies publiques.
2 ♦ (1888) Voiture à cheval découverte, à deux roues, dans laquelle on pénétrait par-derrière.
3 ♦ Coffre (d'abord tonneau) dont le dessus est percé de trous (affectés d'un chiffre) dans lesquels le joueur s'efforce de lancer un palet de métal. « une caisse — où l'on essayait de lancer un palet de métal, et que l'on appelait un tonneau » (Perec). — Par ext. Le jeu lui-même. Jouer au tonneau.
4 ♦ Mouvement d'acrobatie aérienne; tour complet de l'appareil autour de son axe longitudinal. Le cascadeur a exécuté une série de tonneaux. Demi-tonneau : demi-tour.
♢ Accident par lequel une automobile fait un tour complet en pivotant autour de son axe longitudinal. La voiture a fait plusieurs tonneaux.
II ♦ (XVIe « tonne » néerl.) Mar. Unité internationale de volume employée pour déterminer la capacité des navires (⇒ jauge, tonnage), et valant 2,83 mètres cubes. « Ce brick, d'une jauge de trois à quatre cents tonneaux » (Jules Verne).
⊗ HOM. Tonaux (tonal).
● tonneau nom masculin (de tonne) Récipient de bois formé de douves assemblées retenues par des cercles, et ayant deux fonds plats ; son contenu. Accident d'une voiture qui fait un tour complet sur elle-même. Figure d'acrobatie aérienne, au cours de laquelle l'avion effectue une rotation de 360° autour de son axe longitudinal. Coffre dont la partie supérieure est percée de trous dans lesquels il s'agit de lancer des palets de métal ; le jeu pratiqué avec cet appareil. Appareil rotatif dans lequel on place des pièces brutes de fonderie ou d'usinage pour les débarrasser de leur sable, les ébarber ou les polir. ● tonneau (expressions) nom masculin (de tonne) Familier. Du même tonneau, de même valeur, de même acabit. Tonneau d'affrètement, quantité (masse ou volume) d'une marchandise déterminée, qui, multipliée par le taux du fret pour le pays de destination, donne le prix du transport de cette quantité de marchandise pour le pays considéré. Le tonneau des Danaïdes, dépense sans fin, personne très dépensière ou travail interminable, toujours à recommencer. Tonneau de jauge, ancien unité internationale de volume pour le jaugeage des navires, équivalant à 100 pieds cubes, soit 2,83 m3.
tonneau
n. m.
d1./d Grand récipient de bois fait de douves assemblées par des cerceaux, limité à chaque extrémité par un fond plat et destiné à contenir un liquide. Tonneau à vin, à huile. Mettre un tonneau en perce. Syn. baril, barrique, fût.
|| MYTH Tonneau des Danaïdes.
— C'est le tonneau des Danaïdes, se dit d'une tâche dont on ne voit pas la fin.
d2./d AVIAT Figure de voltige aérienne dans laquelle l'avion effectue un tour complet autour de son axe longitudinal.
|| Par anal. La voiture a dérapé et a fait trois tonneaux.
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tonneau
n. m. MAR Unité de volume servant à mesurer la jauge d'un navire, qui vaut 2,83 mètres cubes.
⇒TONNEAU, subst. masc.
A. — 1. Grand récipient cylindrique en bois, renflé en son milieu, fait de douves cintrées assemblées et maintenues par des cercles de bois ou de fer et fermé par deux fonds plats. Tonneau de bière, de choucroute, de harengs, de sardines, de vin; fonçage, jaugeage, reliage d'un tonneau; marquer, rouler un tonneau; cercler, décercler, recercler, relier un tonneau; boucher, débonder un tonneau; mettre un tonneau en perce; détartrer, nettoyer, soufrer un tonneau. Un tonnelier à manches retroussées et en tablier de cuir chevillait un gros tonneau. Les douves retentissaient sous le maillet avec ce bruit de bois creux si lugubre pour quiconque a entendu le marteau des fossoyeurs résonner sur un cercueil (HUGO, Rhin, 1842, p. 292). Cadine adorait les salaisons, elle restait en admiration devant les paquets de harengs saurs, les barils d'anchois et de câpres, les tonneaux de cornichons et d'olives (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 778).
♦ Vin au tonneau (p. oppos. à vin bouché, en bouteille(s)). Vin tiré directement du tonneau au moment de la vente. (Dict. XIXe et XXe s.).
♦ Fond de tonneau. Mélange épais de vin et de lie restant au fond du tonneau une fois que le vin a été tiré (Dict. XIXe et XXe s.). Au fig. Reste, résidu, chose médiocre et sans valeur (Dict. XIXe et XXe s.).
♦ Rinçure de tonneau. Vin médiocre, piquette. Qu'est-ce que je dirai donc, moi, de cette cochonnerie de piquette que Delhomme me donne pour du vin? Il éleva le verre, le regarda à la chandelle. — Hein? Qu'a-t-il bien pu foutre là dedans? Ce n'est pas même de la rinçure de tonneau (ZOLA, Terre, 1887, p. 212).
— P. méton. Contenu d'un tonneau. Car j'en boirais bien un tonneau, Que c'vin-là, par-dessus tant d'eau, Ça n'f'rait encore que d'l'eau rougie (DUMAS père, Noce et enterrement, 1826, I, 5, p. 78).
— Tonneau des Danaïdes. [P. allus. myth.; à propos de qqc. qu'il est impossible d'achever, qu'il faut poursuivre sans cesse] Paris est la grande illusion de tout ce qui pense que vivre c'est user la vie. Paris est le tonneau des Danaïdes; on lui jette les illusions de sa jeunesse, les projets de son âge mur, les regrets de ses cheveux blancs; il enfouit tout et ne rend jamais rien (SOULIÉ, Mém. diable, t. 1, 1837, p. 36). C'est mon affection qui succombe, d'anémie, parce qu'elle se sent inutile. Elle ne peut pas se nourrir éternellement d'elle-même. C'est une tâche surhumaine, c'est le tonneau des Danaïdes à recharger jusqu'à ce qu'on s'effondre (MONTHERL., J. filles, 1936, p. 996).
♦ En partic. [En parlant de qqc. qui cause des dépenses perpétuelles dont on ne voit pas la fin] (Dict. XIXe et XXe s.).
P. méton. Personne qui dépense sans compter. Synon. panier percé. Je ne vous parlerai pas des habitudes dépensières de M. Arthur; c'est le tonneau des Danaïdes (AUGIER, Me Guérin, 1865, p. 266).
— P. compar. Être gros comme un tonneau. Il était fabuleusement gros, et grand en proportion (...) le dos d'une largeur monstrueuse, le ventre comme un tonneau (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 575). Avec son bide énorme et son immense képi, encerclé de galons du haut en bas, comme un tonneau (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 261).
— Au fig., fam., vieilli. Qualité, valeur, importance d'une chose. Synon. calibre. J'ai lu de lui, cet hiver, des scènes historiques sur la Fronde, genre Vitet, qui sont d'un joli tonneau (FLAUB., Corresp., 1878, p. 128). Un insulteur de ce tonneau-là (GONCOURT, Journal, 1885, p. 438).
♦ Souvent péj. Du même tonneau. De la même valeur, de la même nature. J'ai entendu les deux actes. Oh! la fin du deux! C'est du même tonneau que Plaisir de rompre, quoique supérieur (RENARD, Journal, 1903, p. 815). Belle victoire pour une femme, d'être appelée enfin par un cacochyme! Du même tonneau que la victoire de l'Église, quand l'incroyant dans le coma accepte de voir un prêtre (MONTHERL., Démon bien, 1937, p. 1238).
2. Récipient en métal, cylindrique monté sur un châssis à roues, destiné au transport de l'eau, du lisier. Synon. tonne. Tonneau d'arrosage. L'atelier d'arrosage comprend généralement deux tonneaux dont l'un sur la chaussée et l'autre au remplissage; chaque tonneau est traîné par son cheval conduit par un homme (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 54).
3. Demi-tonneau dans lequel se tenait autrefois un marchand ou une marchande en plein air. (Dict. XIXe et XXe s.).
4. Voiture à cheval légère et découverte, à deux roues, dans laquelle on pénètre par derrière. Nous étant laissés entraîner trop loin dans une promenade, nous avions été fort heureux de trouver à Maineville deux petits « tonneaux » à deux places qui nous permettraient de revenir pour l'heure du dîner (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 926). En gilet blanc, veste de tussor écru, canotier, Desca attendait Jean à la station voisine de Joncherolles, son cheval attelé à un tonneau à l'ombre d'un arbre (CHARDONNE, Pauline, 1934, p. 236).
5. JEUX. Coffre dont le plateau supérieur, le plus souvent décoré d'une grenouille, est percé de trous affectés d'un chiffre correspondant à un nombre de points et dans lesquels les joueurs doivent lancer des palets. Oh! l'argent, les pièces de cent sous, ça ne me représente rien, ce sont comme des palets de jeu de tonneau que j'échange contre des jouissances des yeux (GONCOURT, Journal, 1888, p. 858). Une demi-douzaine de convalescents s'ébrouaient autour du vieux jeu de tonneau, et l'on entendait tinter les palets contre la grenouille de bronze (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 849).
— P. méton. Jeu du tonneau. Les boutiquiers causaient, discutaient entre eux en jouant au tonneau, et le mot argent sonnait sec dans ces voix aigres comme les palets qu'on heurtait (A. DAUDET, Contes lundi, 1873, p. 255).
6. P. anal. (avec le mouvement du tonneau qui roule)
a) AVIAT. Figure de voltige aérienne consistant à faire exécuter à l'appareil un tour complet sur lui-même autour de son axe longitudinal. (En 1913) Pégoud essayait sans le réussir entièrement le « tonneau », retournement latéral de l'appareil (Hist. de l'Aéronautique, 1942 ds PETIOT 1982).
♦ Tour complet sur elle-même effectué par une automobile autour de son axe longitudinal lors d'un accident. La voiture faisait un double tonneau (L'Auto, 18 avr. 1932 ds PETIOT 1982).
b) SPORTS (natation). Virage effectué par les nageurs de dos crawlé en bout de ligne. Depuis 1958 les nageurs de dos crawlé semblent être revenus à la plus simple formule du virage, appelée « tonneau »: les jambes pivotent à fleur d'eau. La poussée sur le mur renvoie le corps très en surface (Encyclop. des Sports, 1961 ds PETIOT 1982).
B. — MARINE
1. MÉTROL. Unité internationale de volume utilisée pour déterminer le jaugeage des navires et valant 2,83 mètres cubes. Un navire de 100 tonneaux de jauge, portant 140 tonneaux de charge, coûte 17 816 francs à Syra, et 46 000 francs à Marseille (ABOUT, Grèce, 1854, p. 166). La construction d'un navire de deux à trois cents tonneaux, c'était une grosse besogne (VERNE, Île myst., 1874, p. 542).
2. Tonneau d'affrètement. Quantité d'une marchandise déterminée, qui, multipliée par le taux du fret pour le pays de destination, donne le prix du transport de cette quantité de marchandise pour le pays considéré (d'apr. GDEL).
Prononc. et Orth.:[]. Qq. suj. ds MARTINET-WALTER 1973 disent [tono]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1150 tonel (WACE, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1140); 1380 tonniou (ROQUES t. 2, I, 3137); b) 1552 d'un autre tonneau « d'un autre genre » (RABELAIS, Quart Livre, éd. R. Marichal, p. 212); c) 1671 tonneau percé (BOUHOURS, Entretiens d'Ariste et d'Eugène, p. 95); d) 1684 tonneau des Danaïdes (BERNIER, Abr. philos. de Gassendi, p. 234); 2. 1615 « mesure de capacité pour le jaugeage d'un navire » (MONTCHRESTIEN, Traité d'Œconomie pol., p. 311); 3. 1643 des tonneaux de « des masses de » (TRISTAN L'HERMITE, Page disgracié, p. 191); 4. 1835 c'est un tonneau se dit d'un ivrogne (Ac.); 5. 1888 « voiture légère et découverte, à deux roues, tirée par des chevaux » (VILLATTE, Parisismen d'apr. FEW t. 13, 2, p. 416a); 6. a) 1917 « (pendant la guerre) vrille, acrobatie aérienne » (STABILO, Guerre aérienne ds ESN. Poilu); b) 1932 (L'Auto, loc. cit.). Dimin. de tonne; suff. -eau. Fréq. abs. littér.:807. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 021, b) 1 436; XXe s.: a) 1 328, b) 991. Bbg. BALL (R. V.). Nouv. dat. pour le vocab. de l'automob. Fr. mod. 1975, t. 43, p. 56. — CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p. 671. — QUEM. DDL t. 16.
tonneau [tɔno] n. m.
ÉTYM. 1380; tonel, v. 1138; tonnel, v. 1190; de tonne.
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1 Grand récipient cylindrique, en bois, renflé au milieu (⇒ Bouge, panse), fait de douves assemblées cerclées de bois ou de fer, fermé par deux fonds de bois, qui sert à contenir des liquides, ou est utilisé comme emballage de certains produits. ⇒ Barrique, botte, boucaut, feuillette, fût, futaille, muid, pièce, poinçon. || Grand tonneau. ⇒ Foudre, tonne. || Petit tonneau. ⇒ Baril, quartaut, tonnelet. || Parties d'un tonneau. ⇒ Bonde, cannelle, cerceau, cercle, chantepleure, douelle, douve, enfonçure, fonçailles, fond, jable, robinet, sommier, traversin. || Bois à tonneau. ⇒ Feuillard, merrain. || Ouvrier qui cercle, relie, décercle (→ Chassoir), recercle, rebat un tonneau. ⇒ Tonnelier. || Fonçage, reliage d'un tonneau. || Jaugeage d'un tonneau. || Marquer un tonneau. ⇒ Poinçon, rouanne. || Mettre qqch. en tonneau. ⇒ Entonner; entonnage. || Rouler un tonneau. || Poulain pour charger les tonneaux, charrette pour tonneaux. ⇒ Haquet. || Gerber des tonneaux. || Tonneau de bière, d'huile (→ 2. Balle, cit. 3), de choucroute, de sardines, de poudre. || Tonneau de protection. ⇒ Chape. || Tonneau de vin sur un chantier, dans une cave (→ Chanteau, cit.). || Mettre un tonneau en perce (cit. 1 et 2); boucher un tonneau. ⇒ Bondon, broche, douzil, fausset. || Débonder un tonneau. ⇒ Tire-bonde. || Vin qui tombe en le tirant au tonneau. ⇒ Baquetures, coulage. || Maintenir un tonneau plein. ⇒ Ouiller, rembouger. || Tonneau en vidange. || Acide des tonneaux : acide tartrique. || Détartrer, soufrer (cit. 1) les tonneaux. ⇒ Méchage, mécher. || Vin au tonneau et vin bouché (cit. 6).
1 (…) son âme s'enfonçait en cette ivresse et s'y noyait, ratatinée, comme le duc de Clarence dans son tonneau de malvoisie.
Flaubert, Mme Bovary, II, XII.
➪ tableau Noms de récipients.
♦ Fond de tonneau : ce qui reste au fond du tonneau, où il y a de la lie; mauvais vin. ⇒ Baissière. Fig. Résidu (→ Fond, cit. 6). — ☑ Rinçure de tonneau : mauvais vin (→ Piquette, cit. 3). — Par métonymie. Le contenu d'un tonneau. || Boire un tonneau de vin.
♦ ☑ Allus. myth. Le tonneau des Danaïdes. || « La haine (cit. 7, Baudelaire) est le tonneau des pâles Danaïdes ». || Diogène et son tonneau (→ Bon, cit. 48). — REM. Le « tonneau » de Diogène traduit le lat. dolium, « grand vase de terre ou de bois » (Cf. Rabelais, Prologue du Tiers Livre).
1.1 (…) peut-être les civilisations ne sont-elles bonnes qu'à se succéder pour jeter l'homme au tonneau des Danaïdes (…)
Malraux, Antimémoires, p. 48.
♦ Par compar., fig. || Avoir le ventre comme un tonneau (→ Gros, cit. 5). — Fig. ⇒ Ivrogne.
♦ Fig., techn. Son rappelant la résonance intérieure du tonneau.
1.2 Pratiquement, lorsque deux murs ou surfaces sont en regard, l'un d'eux doit être amorti par un meuble en bois, par une tenture, par un rideau. Les meubles à grands panneaux sont de bons absorbeurs de basses, ils éclaircissent l'audition et évitent le son dit « tonneau » dû à la production d'ondes stationnaires entre les murs.
P. Gilotaux, l'Industrie du disque, p. 89.
2 Récipient de métal monté sur roues pour distribuer, répartir son contenu en divers lieux. || Tonneau de porteur (cit. 5) d'eau. ⇒ aussi Tine. || Tonneau d'arrosage, pour arroser les allées, les voies publiques.
3 (Déb. XVIIIe, Saint-Simon). Anciennt. Demi-tonneau dans lequel se tenait un marchand en plein air. || Harengère (cit. 3) dans son tonneau.
4 (1888). Voiture à cheval découverte, à deux roues, dans laquelle on pénètre par derrière.
1.3 Quelques jours après la partie de furet, comme, nous étant laissé entraîner trop loin dans une promenade, nous avions été fort heureux de trouver à Maineville deux petits « tonneaux » à deux places qui nous permettraient de revenir pour l'heure du dîner (…)
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Folio, p. 598.
5 (1835). Jeu. Coffre (peut-être originairement un tonneau, 1.) dont le dessus est percé de trous (affectés d'un chiffre) dans lesquels le joueur s'efforce de lancer un palet de métal. — Par ext. Le jeu. || Jouer au tonneau.
6 Mouvement rappelant celui du tonneau qui roule. — (1917, in Petiot). Mouvement d'acrobatie aérienne; tour complet de l'appareil autour de son axe longitudinal. || Une série de tonneaux forme une vrille horizontale. || Demi-tonneau : demi-tour. — (1932). Accident par lequel une automobile fait un tour complet en pivotant autour de son axe longitudinal. || La voiture a fait plusieurs tonneaux sur la pente du ravin.
1.4 Sur une autoroute du Lancashire, par un très beau temps, une Taunus qui vient de nous doubler et, dans la longue ligne droite, précède de peu notre voiture semble tout à coup perdre sa direction. Après quelques zigzags, elle se place perpendiculairement à nous, puis exécute une série de tonneaux.
Michel Leiris, Frêle bruit, p. 131.
♦ (1961). Natation. Virage effectué en bout de ligne par les nageurs de dos crawlé, par pivotement des jambes à fleur d'eau.
7 Anat. Structure en forme de tonneaux des cellules nerveuses du cortex (zone des tonneaux).
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II (XVIe, « tonne »; sens mod. XIXe). Mar. Unité internationale de volume employée pour déterminer la capacité des navires (⇒ Jauge, tonnage), et valant 2,83 mètres cubes. || Une goélette (cit. 3) de 180 tonneaux.
2 En 1845, l'archipel possédait quatre cent quarante navires jaugeant quarante-deux mille tonneaux : il se faisait dans son port un va-et-vient de soixante mille tonneaux entrant et de cinquante-quatre mille tonneaux sortant sur douze cent soixante-cinq navires de toutes nations dont cent quarante-deux steamers.
Hugo, l'Archipel de la Manche, XIII.
♦ Tonneau d'affrètement : « mesure basée à la fois sur le poids et le volume des marchandises employée dans la navigation maritime pour déterminer le montant du fret » (Capitant).
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DÉR. Tonnelage, tonnelet, tonnelier.
Encyclopédie Universelle. 2012.