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bouillie

bouillie [ buji ] n. f.
boulie XIIe; de bouillir
1Aliment plus ou moins épais fait de lait ou d'un autre liquide et de farine bouillis ensemble, destiné surtout aux bébés qui n'ont pas encore de dents. Bouillies pour bébé. farine. Bouillie au chocolat, bouillie d'avoine ( porridge) , de semoule. Une assiettée de bouillie. Assiette, cuillère à bouillie. Loc. fam. C'est de la bouillie pour les chats, se dit d'un texte confus, incompréhensible.
2EN BOUILLIE : écrasé jusqu'à présenter la consistance de la bouillie. Des légumes trop cuits, en bouillie. Réduire une substance en bouillie. Fam. Mettre qqn en bouillie. écraser; écrabouiller, démolir. « On l'a ramassé, la figure en bouillie » (Martin du Gard).
3Par ext. Liquide pâteux. Bouillie de chiffons pour la pâte à papier. Bouillie bordelaise, bourguignonne : liquide à base de sulfate de cuivre pour traiter les végétaux.
⊗ HOM. Bouilli.

bouillie nom féminin (de bouillir) Farine de céréales cuite à ébullition dans de l'eau, du bouillon ou du lait jusqu'à consistance plus ou moins épaisse. Matière ayant la consistance de la bouillie : Boue formant une bouillie épaisse. Mélange confus, indistinct : Une bouillie de mots. Agriculture Suspension de produits fongicides ou insecticides, utilisée pour traiter les maladies des plantes ou pour combattre les insectes nuisibles. (La principale est la bouillie bordelaise, utilisée dans le traitement du mildiou.) ● bouillie (expressions) nom féminin (de bouillir) Familier. De la bouillie pour les chats, une chose informe, inutilisable ; texte, discours peu intelligible. Familier. Être, mettre, réduire en bouillie, à l'état de chose écrasée. Familier. Mettre, réduire un adversaire en bouillie, lui infliger une défaite totale. Bouillie de glace, stade de développement de la banquise, formée d'abondants cristaux de glace flottant dans l'eau. Explosif en bouillie ou bouillie explosive, explosif formé d'une suspension de petits grains ou de paillettes de tolite, d'aluminium, etc., dans un liquide (solution aqueuse de nitrate d'ammonium, de sodium ou de calcium) rendu visqueux par addition de matières appropriées. ● bouillie (homonymes) nom féminin (de bouillir) bouilli nom masculin

bouillie
n. f. Aliment, souvent destiné aux bébés, constitué de farine cuite dans un liquide (le plus souvent du lait) en ébullition, ou de farine précuite mélangée à un liquide chaud. Bouillie d'avoine, de mil, de sarrasin.
Par ext. Substance ayant perdu toute consistance. Cette viande s'en va en bouillie. Mettre en bouillie: écraser.
Fam. Mettre qqn en bouillie, le blesser gravement.

⇒BOUILLIE, subst. fém.
A.— Aliment plus ou moins épais, composé de lait ou d'eau et de farine bouillis ensemble, destiné surtout à la nourriture des enfants en bas âge :
1. ... il [le paysan breton] va retrouver sa galette de sarrasin et sa jatte de bouillie de maïs cuite depuis huit jours dont il se nourrit toute l'année, ...
FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, p. 284.
P. métaph. Mélange confus, indistinct. Être dans la bouillie des révolutions (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1876, p. 1138). Avoir de la bouillie dans la bouche (QUILLET 1965). Parler peu distinctement :
2. C'était un ramas de gâte-sauces, d'enfants qui crachaient de la vinaigrette et de vieux chantres qui mitonnaient dans le fourneau de leur gorge une sorte de panade vocale, une bouillie de sons.
HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 86.
Loc. proverbiales et fam. Faire de la bouillie pour les chats. Faire ,,un travail inutile`` (DG). (C'est) de la bouillie pour les chats. (C'est) une ,,chose indigeste`` (Pt Lar. 1906), inutile, une ,,affaire avortée, mal réussie`` (FRANCE 1907), ,,une chose incompréhensible`` (QUILLET 1965).
B.— Masse plus ou moins molle provoquée par un écrasement et présentant une consistance analogue à celle de la bouillie. (Être) en bouillie. (Être) écrasé. Des légumes trop cuits, en bouillie (Pt ROB.) :
3. « C'est par une suite de cette disposition que les liquides chauds agissent d'une manière différente sur les corps sapides qui y sont plongés. Ceux [les corps sapides] qui sont traités à l'eau se ramollissent, se dissolvent et se réduisent en bouillie; ... »
BRILLAT-SAVARIN, Physiol. du goût, 1825, p. 124.
Loc. fig. et fam. S'en aller, partir en bouillie (en parlant de la viande, des légumes). Perdre de sa consistance, pour avoir bouilli trop longtemps. Mettre, réduire (qqn) en bouillie, la figure en bouillie et, p. exagér., les reins en bouillie. Les reins rendus douloureux :
4. Que de fois, fourbu et les reins en bouillie, après les excès sportifs ou cythéréens, il s'était dit : « Il me faudra deux jours pour redevenir moi-même! » Mais c'était après deux heures qu'il n'y paraissait plus.
MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, p. 1312.
C.— P. ext. Mélange pâteux, souvent obtenu à froid :
5. Cette opération [le dégraissage] peut (...) se faire à froid en lavant et en brossant avec de la bouillie de chaux.
H. FONTAINE, Électrolyse, 1885, p. 67.
Spécialement
1. ,,Boisson aigrelette préparée avec de la farine qu'on laisse fermenter dans l'eau`` (Ac. Compl. 1842, etc.).
2. ,,Chiffons bouillis et réduits en pâte liquide, avec lesquels se fabriquent le papier et le carton`` (Ac. 1835-1932).
3. Bouillie berrichonne, bordelaise, bourguignonne; bouillie cuprique. Liquide à base de sulfate de cuivre utilisé pour la protection des végétaux et, plus particulièrement, de la vigne cf. PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, p. 204).
PRONONC. :[buji]. [] mi-long dans PASSY 1914. Pour la finale longue dans FÉR. 1768, GATTEL 1841 devant [] muet, cf. bougie, ([] mouillé dans FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, GATTEL 1841, FÉL. 1851 et LITTRÉ). Enq. :/buji/.
ÉTYMOL. ET HIST. — XIIe s. boulie (Naiss. du chev. au Cygne, 1867, Todd. dans R. Hist. litt. Fr., 1898, p. 299).
Part. passé fém. substantivé de bouillir.
STAT. — Fréq. abs. littér. :210.
BBG. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 75. — SIGURS 1963/64, p. 97. — Termes techn. fr. Essai d'orientation de la terminol. établi par le Comité d'ét. des termes techn. fr. Paris, 1972, p. 128. — TOURNEMILLE (J.). Au jardin des loc. fr. Vie Lang. 1967, p. 682.

bouillie [buji] n. f.
ÉTYM. XIIe, boulie; de bouillir.
1 Aliment plus ou moins épais, fait de lait ou d'un autre liquide et de farine bouillis ensemble (pour les féculents, on dit purée). || Farines alimentaires pour bouillies. || Une assiettée de bouillie. || Bouillies pour bébé. || Ce vieillard ne mange plus que de la bouillie. Céréale, farine. || Bouillie d'avoine, d'orge, de sarrasin, de maïs, de semoule, de châtaignes. Gaude, polenta, sagamité.
1 Je voudrais que vous eussiez la gueule pleine de bouillie bien chaude.
Molière, la Princesse d'Élide, 1er intermède, 2.
2 Il a été reconnu que la bouillie n'est pas une nourriture fort saine. Le lait cuit et la farine crue font beaucoup de saburre, et conviennent mal à notre estomac.
Rousseau, Émile, I, p. 52.
2.1 La bouillie coulait, toute noire et toute fumante, gonflant peu à peu le boyau, qui retombait ventru, avec des courbes molles.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 141.
Fig. Avoir de la bouillie dans la bouche; manger de la bouillie : parler de façon indistincte.
2 En bouillie : écrasé jusqu'à présenter la consistance d'une bouillie; réduit en petits morceaux. || Les légumes ont trop cuit, ils sont en bouillie. || Réduire une substance en bouillie. || « Ses archives ont été réduites à l'état de bouillie » (A. Bosquet, les Bonnes Intentions, p. 189). — ☑ Fam. Mettre qqn en bouillie, le blesser, en le rendant méconnaissable ( Abîmer, arracher), lui faire subir une défaite écrasante ( Écraser, fam. écrabouiller).Par ext. || Je suis en bouillie, très fatigué.
3 (…) des avions boches ont bombardé la gare ! On l'a ramassé, la figure en bouillie, un œil perdu et l'autre très menacé (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. IX, p. 121.
3 Loc. fam. (1798, in D. D. L.). De la bouillie pour les chats : de la besogne perdue, du travail inutile, mal fait ( Gâchis); un texte confus, incompréhensible.
4 D'un poème incompréhensible ou d'un roman finement insignifiant, il disait que c'était de la bouillie pour les chats.
M. Aymé, le Confort intellectuel, VIII, p. 113.
4 Mélange pâteux.
5 M. Gellert assure que cet acide, aidé d'une chaleur longtemps continuée, réduit en bouillie les bois les plus durs, ainsi que les cornes et les os des animaux.
Buffon, Hist. nat. des minéraux, in Œ. compl., t. III, p. 321.
Méd. || Bouillie élaborée dans l'estomac. Chyme.
Bouillie de matière végétale. Pulpe; pultacé. || Bouillie médicinale. Cataplasme.
Vitic., arbor. || Bouillie anticryptogamique, bordelaise, bourguignonne.
Techn. || Bouillie de chiffons pour pâte à papier. || Bouillie employée en céramique. Barbotine.
5 Par métaphore ou figuré. a (Concret). Mélange confus.
6 Dans le salon carré, c'était une bouillie de monde grouillante et bruissante.
Maupassant, Fort comme la mort, éd. 1889, p. 136.
b (Abstrait). Mélange confus, incompréhensible. || Je ne comprends rien de ce qu'il dit, c'est une vraie bouillie. || Une bouillie de mots ( Bafouillage).
7 Quand j'essayais de regarder l'écran c'était terrible, la tête me tournait. C'était une bouillie noire et blanche qui dansait au-dessus de ma tête et qui me donnait le mal de mer.
M. Duras, Un barrage contre le Pacifique, p. 283.
HOM. Bouilli.
DÉR. V. Bouillasse.

Encyclopédie Universelle. 2012.