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bouquiner

bouquiner [ bukine ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1611; de 2. bouquin
1Vieilli Fouiller dans les vieux livres, chercher des livres d'occasion ou des éditions originales ( bibliophile). « je ne sais pas de plaisir plus paisible que celui de bouquiner sur les quais » (France).
2(1840) Fam. Lire un livre. Bouquiner au lit.

bouquiner verbe transitif (de bouquin) Couvrir la femelle, en parlant du lièvre ou du lapin mâles. ● bouquiner verbe intransitif S'accoupler, en parlant du bouc ou de la chèvre. ● bouquiner verbe transitif (de bouquin) Familier. Lire un livre : J'ai bouquiné toute la nuit.bouquiner verbe intransitif Vieux. Rechercher de vieux livres d'occasion.

bouquiner
v. intr. Fam. Lire.

I.
⇒BOUQUINER1, verbe.
A.— Rechercher les vieux livres aux étalages des libraires ou des bouquinistes :
1. Après le déjeuner, il lisait un peu, puis se promenait dans Paris de trois à sept, bouquinant chez les revendeurs, et allant de café en café.
MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, p. 762.
2. C'était deux livres, les Rêveries d'un promeneur solitaire et la Chartreuse, tous deux en édition ancienne.
— Mais, Odile... Merci... C'est extraordinaire... Comment les avez-vous trouvés?
— J'ai bouquiné dans les rues de Brest, Monsieur. Je voulais vous rapporter quelque chose.
MAUROIS, Climats, 1928, p. 115.
B.— P. ext.
1. Lire de vieux livres. Comme cela doit être amusant de bouquiner, de fourrer son nez dans de vieux papiers! (PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, p. 198).
2. Aimer à lire; lire (pour son plaisir ou de manière continue). « Comme vous êtes pâle! » dit Mérigneux en l'apercevant. « J'ai bouquiné toute la nuit » (J. PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, p. 276) :
3. On est allé lire dans la forêt... Je me suis mis à bouquiner, figurez-vous! Je lis des romans...
T. BERNARD, Monsieur Codomat, 1907, p. 155.
Rem. On rencontre dans la docum. a) Le néol. bouquinade, subst. fém. Action de bouquiner. Quand vous partirez en bouquinade (TOULET, Correspondance avec un ami pendant la guerre 1920, p. 69). b) Le subst. masc. bouquinage, peu usité, fam. Action de bouquiner. Cette vente du livre, autrefois entourée de flânerie, de musarderie et de bouquinage bavard et familier (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1867, p. 315).
Prononc. :[bukine], (je) bouquine [bukin]. Étymol. et Hist. 1611, COTGR. Dér. de bouquin1; dés. -er.
II.
BOUQUINER2, verbe trans.
CHASSE [En parlant de certains animaux (lièvre, lapin, bouc, etc.)] Couvrir la femelle :
Entre l'épistyle et le corônis, le long zoophore en ceinture déroulait son ornementation bestiale, érotique et fabuleuse; on y voyait des centauresses montées par des étalons, des chèvres bouquinées par des satyres maigres, des vierges saillies par des taureaux monstres, des naïades couvertes par des cerfs, des bacchantes aimées par des tigres, des lionnes saisies par des griffons.
, Aphrodite, 1896, p. 76.
Rem. On rencontre dans la docum. le subst. masc. bouquinage [En parlant des lièvres ou des lapins] Époque du rut. Je cherchais les passées des grands lièvres sous les sapins... C'était le temps du bouquinage; le chevrotement des hases (GENEVOIX, Routes de l'aventure, 1958, p. 206).
Prononc. :[bukine]. Étymol. et Hist. 1611 « avoir les mœurs, l'odeur de la chèvre, du bouc » (COTGR.); 1655 (SAL[NOVE, Venerie roiale] dans RICH. : Bouquiner. Ce mot se dit du liévre lorsqu'il est en amour, & qu'il tient la hase). Dér. du rad. de bouquin2 étymol. 2; suff. -iner. Fréq. abs. littér. :27.

1. bouquiner [bukine] v. intr.
ÉTYM. 1655; « avoir les mœurs du bouc », 1611; de 1. bouquin.
Rare. (En parlant du bouc, du lapin, du lièvre). Couvrir la femelle.
DÉR. 1. Bouquinage.
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2. bouquiner [bukine] v.
ÉTYM. 1611; de 2. bouquin.
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I V. intr. Langage des bibliophiles. Fouiller dans les vieux livres, chercher des livres d'occasion, des livres anciens, notamment chez les bouquinistes. Bouquinerie, 2.
1 Tout compte fait, je ne sais pas de plaisir plus paisible que celui de bouquiner sur les quais.
France, Pierre Nozière, I, 7, 3.
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II V. tr.
1 (1840). Vieilli. Lire (de vieux livres).Absolt :
2 « Je comprends que je ne peux rien faire, moi chétive, à côté de grands savants comme vous autres (…) Et pourtant j'aimerais tant m'instruire, savoir, être initiée. Comme cela doit être amusant de bouquiner, de fourrer son nez dans de vieux papiers », avait-elle (Odette) ajouté (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. I, p. 268.
2 Cour., fam. Lire. || Il est en train de bouquiner un illustré.Absolt. || Il bouquine toute la journée.
DÉR. 2. Bouquinage, bouquineur.

Encyclopédie Universelle. 2012.