BOULEAU
BOULEAU
Réunis autrefois sous le nom de «bouleau blanc» (Betula alba ), le bouleau verruqueux (B. verrucosa Ehrh.) et le bouleau pubescent (B. pubescens Ehrh.), deux bétulacées, ont les mêmes emplois médicinaux: feuilles, jeunes pousses, jeune écorce et sève sont utilisées. Une résine, la bétuline (qui donne à l’écorce sa blancheur cireuse), un hétéroside, le bétuloside, une huile essentielle aromatique sont à l’origine des remarquables propriétés diurétiques et dépuratives. «Arbre néphrétique d’Europe» (XVIIe s.), le bouleau, qui avait dans le peuple la réputation de «chasser la pierre des reins», stimule sensiblement la diurèse sans irriter et se montre efficace dans le traitement des rhumatismes, goutte, lithiase urinaire, cystite chronique, œdèmes d’origine cardio-rénale, cellulite, albuminurie. Il favorise l’élimination des chlorures, de l’urée, de l’acide urique et abaisse le taux de cholestérol. L’infusion des feuilles est préparée avec 10 à 50 g de plante sèche par litre d’eau bouillante; infuser 6 h; 3 tasses par jour entre les repas. L’addition de 1 g de bicarbonate de soude quand l’eau est descendue à 40 °C assure une meilleure dissolution de la résine (Moreau). La sève, extraite en mars, a les mêmes usages; elle s’emploie aussi dans les maladies chroniques du foie. Dans l’usage externe, la décoction des feuilles (50 g/l) et des jeunes rameaux (150 g/l) est détersive et désinfectante dans les dermatoses d’origine interne ou parasitaire (en lotions, compresses, ou mêlée à l’eau des bains). La sève avait, au XVIe siècle, une certaine réputation de cosmétique: on lui prêtait le pouvoir d’effacer les taches de rousseur et elle passait aussi pour un remède de la calvitie. Le goudron, tiré par distillation du bois et de l’écorce, avait, dans les pays du Nord, à peu près les mêmes usages que l’huile de cade dans le Midi.
En Russie et dans tout le nord de l’Europe et de l’Asie, le bouleau a été, pendant des millénaires, la providence des peuples auxquels il dispensait, par son bois, le gîte et le feu, par son écorce une foule de matériaux et d’ustensiles (tanin pour la préparation des peaux, plaques pour la couverture des maisons, semelles, chaussures, tuyaux, cordages, etc.), par sa sève une boisson fermentée («vin de bouleau») et un remède quasi universel. On peut parler d’une véritable «civilisation du bouleau», qui divinisa d’ailleurs son arbre tutélaire, dans lequel on reconnaissait la demeure des fées de la forêt, images de la Terre-Mère génératrice de bienfaits.
bouleau [ bulo ] n. m.
• 1516; de l'a. fr. boul, lat. pop. °betullus, class. betulla
♦ Arbre des sols sableux (bétulacées), des régions froides et tempérées, à petites feuilles, dont le bois est utilisé en ébénisterie et pour la fabrication du papier. Le bouleau blanc, à l'écorce blanc argenté. Plantation de bouleaux. ⇒ boulaie.
⊗ HOM. Boulot.
● bouleau nom masculin (ancien français boul, du latin populaire betullus, d'origine gauloise) Arbre des régions froides et des sols pauvres, constituant essentiel de la taïga, à l'écorce blanche et papyracée, aux petites feuilles tremblantes et aux fleurs groupées en chatons pendants unisexués. ● bouleau (homonymes) nom masculin (ancien français boul, du latin populaire betullus, d'origine gauloise) boulot adjectif boulot nom masculin
bouleau
n. m. Arbre (Fam. bétulacées) commun en Europe, dont l'écorce blanche, lisse et brillante, porte quelques taches noires.
— (Québec) Bouleau à papier, bouleau à canot: bouleau blanc.
— Bouleau d'Afrique: arbre à feuilles argentées (Fam. combrétacées) caractéristique des savanes d'Afrique occidentale.
⇒BOULEAU, subst. masc.
A.— Arbre de la famille des Bétulacées qui pousse dans les pays froids et tempérés :
• 1. J'aime le bouleau; j'aime cette écorce blanche, lisse et crevassée; cette tige agreste; ces branches qui s'inclinent vers la terre; la mobilité des feuilles, et tout cet abandon, simplicité de la nature, attitude des déserts.
SENANCOUR, Obermann, t. 1, 1840, p. 58.
• 2. Les grands chênes d'un vert uniforme n'étaient variés que par les troncs blancs des bouleaux au feuillage frissonnant.
NERVAL, Les Filles du feu, Sylvie, 1854, p. 613.
SYNT. Bouleau blanc. Espèce la plus commune à écorce blanche et bois blanc. Bouleau noir. Espèce commune en Amérique du Nord. Bouleau nain. Arbuste de l'extrême Nord poussant aussi en altitude.
— Écorce de bouleau, [écorce] en partie comestible, servant aussi à produire une liqueur sucrée, utilisée en outre dans la construction de canots, le revêtement de toits etc... :
• 3. Nous mangions des mousses appelées tripes de roches, des écorces sucrées de bouleau, et des pommes de mai, qui ont le goût de la pêche et de la framboise unies.
CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 2, 1803, p. 208.
— Balai de bouleau, et, p. ell., bouleau. Balai grossier confectionné avec des branches de bouleau. Balayer les rues avec du bouleau (BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, p. 72) :
• 4. Le geste cadencé des balayeuses au nez rouge tenait tout le trottoir désert, leur bouleau attaquant l'ordure en un cercle pur tracé du pied des boutiques au ruisseau courant.
HAMP, Vin de Champagne, 1909, p. 53.
B.— P. méton. Bois provenant de cet arbre, utilisé notamment en ébénisterie :
• 5. Des drôles de meubles, un mélange de belles choses, comme ce salon en bouleau de Carélie, un bois de miel dont j'aimais suivre du doigt le dessin compliqué, les veinules sur les dossiers en rotonde des fauteuils et du canapé « empire russe », avec de l'or et du satin bleu-roi.
E. TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, p. 279.
Prononc. — 1. Forme phon. :[bulo]. 2. Homon. boulot.
Étymol. ET HIST. — 1516 (Ordonn. des rois de Fr., 172 r° [1547] Delb. dans QUEM.); 1518, janv. bouilliau (Edit de Fr. Ier sur la conserv. des forêts dans GDF. Compl.); av. 1619 bouleau (O. DE SERRES, 800, ibid.).
Dér. de l'a. fr. boul, bououl « id. » (1215, Arch. K 28, pièce 3 dans GDF.) utilisé encore dans quelques dial. (FEW t. 1, p. 346a); suff. -eau (cf. NYROP t. 3, § 197, 2°), peut-être pour éviter une confusion avec boule (REW3); l'a. fr. est issu d'un lat. vulg. betullus pour le class. betulla « id. » d'orig. gaul. (voir IEW, p. 480 et ERN.-MEILLET).
STAT. — Fréq. abs. littér. :386. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 602, b) 476; XXe s. : a) 643, b) 484.
BBG. — DELAIGUE (J.). Les Noms d'arbres dans la topon. de la Haute-Loire. Almanach de Brioude. 1962, t. 42, pp. 154-155. — MILLEPIERRES (F.). Promenade philol. parmi les arbres. Vie Lang. 1969, pp. 130-131. — MONNOT (R.). Le Bouleau. Vie Lang. 1961, pp. 394-398. — ROMMEL (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin. 1954, p. 138. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 185, 362.
bouleau [bulo] n. m.
ÉTYM. 1516; de l'anc. franç. boul, du lat. pop. betullus, lat. class. bettula, d'orig. gauloise.
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♦ Arbre des régions froides et tempérées (Bétulacées) à écorce blanche, à petites feuilles, dont le bois est utilisé en menuiserie, en ébénisterie et pour la fabrication du papier. ⇒ Bouillard (régional). || Des bouleaux gluants de sève douce. → Sainfoin, cit. || Plantation de bouleaux. ⇒ Boulaie. || Huile d'écorce du bouleau. ⇒ Dioggot. || Bouleau russe, bouleau de Carélie.
0 Je suis maintenant au-dessus d'une forêt de bouleaux dont les cimes pommelées s'entrechoquent, se flétrissent rapidement, tandis que les troncs, se dépouillant eux-mêmes de leur peau blanche, construisent une grande boîte carrée, seul accident qui demeure dans la plaine dénudée.
Michel Leiris, Haut mal, p. 23.
➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
♦ Bois blanc du bouleau. || Une table en bouleau.
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DÉR. V. Bouillard, boulaie.
HOM. 1. et 2. Boulot.
Encyclopédie Universelle. 2012.