bourreler [ burle ] v. tr. <conjug. : 4>
• 1554; de bourreau
♦ Tourmenter, torturer moralement (rare, sauf au p. p.). « Il était honteux de lui-même et bourrelé de remords » (Martin du Gard).
● bourreler verbe transitif (de bourreau) Tourmenter cruellement quelqu'un d'un sentiment douloureux (surtout au passif) : Être bourrelé de remords, de scrupules. ● bourreler (synonymes) verbe transitif (de bourreau) Tourmenter cruellement quelqu'un d'un sentiment douloureux (surtout au passif)
Synonymes :
- ronger
- torturer
Contraires :
- apaiser
- calmer
- délivrer
- libérer
bourreler
v. tr. Usité au pp. dans la loc. bourrelé de remords: torturé par le remords.
I.
⇒BOURRELER1, verbe trans.
Rare. Rembourrer. Sur son cou maigre, aux veines bourrelées de ganglions (MARAN, Batouala, 1921, p. 173) :
• Elle avait une beauté spéciale. Ses cheveux semblaient deux masses d'or, mais ils étaient trop abondants et bourrelaient son front bas de deux profondes vagues chargées d'ombre, qui engloutissaient les oreilles et se tordaient en sept tours sur la nuque.
, Aphrodite, 1896, p. 46.
Rem. Sens inconnu des dict. que seul le Lar. 20e définit : ,,Poser des bourrelets : Il faudra que je fasse bourreler les portes (Henri Bataille)``.
1re attest. 1896 supra; dér. de bourreau1, a. fr. bourel « bourrelet », dés. -er. — [], (je) bourrèle []. Homon. et homogr. bourreler2, bourrelais, -(en)t et bourrelet. Fait partie des verbes en -eler qui changent l'e muet en è ouvert devant une syll. muette : je bourrèle, etc. (cf. Gramm. Ac. 1932, p. 113 et Ortho-vert 1966, p. 585). À ce sujet cf. la rem. dans LITTRÉ : ,,L'Académie conjugue ce verbe en mettant un accent grave sur -re-quand la syllabe qui suit est muette (...); mais pourquoi ne pas le conjuguer comme appeler, mettant : il bourrelle, etc. (...) ou conjuguer appeler avec l'accent grave, en un mot effacer une anomalie?`` Fréq. abs. littér. : 1.
II.
⇒BOURRELER2, verbe trans.
Rare et au fig. Tourmenter comme le ferait un bourreau. La conscience bourrèle les méchants (Ac. 1798-1878) :
• 1. Les je et les moi me bourrelaient hier soir (14 janvier 1836) pendant que j'écoutais le Moïse de Rossini. La bonne musique me fait songer avec plus d'intensité et de clarté à ce qui m'occupe.
STENDHAL, Vie de Henry Brulard, t. 2, 1836, p. 321.
• 2. ... ce besoin de prouver ma délicatesse, qui me forçait de raffiner sur l'exquis, et tantôt me bourrelait d'inutiles scrupules tantôt me conseillait des prévenances incompréhensibles, pour ceux qui en étaient l'objet...
GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, p. 496.
Rem. ,,Ce verbe n'a d'usage qu'au figuré, et pour marquer les peines intérieures que les reproches de la conscience font souffrir`` (Ac. 1798, formulation un peu différente dans Ac. 1932); n'est guère usité qu'au part. passé.
Étymol. ET HIST. — 1554 « torturer matériellement » (O. DE MAGNY, Gayetez, p. 107 dans HUG.); id. « torturer moralement » (ID., Ibid., p. 32, ibid.); 1690 (FUR. : Une conscience est bourrelée de mille remords, quand elle a fait quelque action noire & indigne).
Dér. de bourreau2, a. fr. bourel; dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. littér. :4.
1. bourreler [buʀle] v. tr. [CONJUG. appeler.]
ÉTYM. 1554, aussi au sens matériel; de bourrel, anc. forme de bourreau.
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♦ Littér. Tourmenter, torturer moralement. || Bourreler qqn de remords. || Le remords le bourrelait.
1 Le meurtrier que la peur bourrelle.
Théophile de Viau, Pyrame et Thisbé, III, 1.
REM. Rare, sauf au p. p., dans l'expression ☑ bourrelé de remords.
2 Julie, fatiguée, chagrine, ou inquiète de sa sœur et très probablement bourrelée de soupçons (…)
E. Fromentin, Dominique, XVII.
3 Il était honteux de lui-même et bourrelé de remords.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 114.
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CONTR. Apaiser, calmer.
DÉR. Bourrèlement, bourreleur.
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2. bourreler [buʀle] v. tr. [CONJUG. appeler.]
ÉTYM. 1896; de l'anc. franç. bourrel. → Bourrelet.
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♦ Rare. Former un bourrelet sur. || « Ses cheveux (…) bourrelaient son front bas de deux profondes vagues chargées d'ombre » (P. Louÿs, Aphrodite, in T. L. F.).
Encyclopédie Universelle. 2012.