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brailler

brailler [ braje ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1265; du rad. de braire
Fam. Crier fort, parler ou chanter de façon assourdissante. Il ne parle pas, il braille. Trans. Brailler une chanson, un slogan.
Pleurer bruyamment (enfants). Bébé qui braille sans arrêt.

brailler verbe intransitif (latin populaire bragulare, de bragere, braire) Familier Crier ou pleurer d'une voix assourdissante. Crier hors de propos. Chanter mal et fort ou d'une voix avinée, éraillée. Pousser son cri, en parlant du paon. ● brailler (homonymes) verbe intransitif (latin populaire bragulare, de bragere, braire) Familierbrailler (synonymes) verbe intransitif (latin populaire bragulare, de bragere, braire) Familier Crier ou pleurer d'une voix assourdissante.
Synonymes :
- braire
- bramer
- gueuler (populaire)
- hurler
Crier hors de propos.
Synonymes :
- beugler
- vociférer
Chanter mal et fort ou d'une voix avinée, éraillée.
Synonymes :
- beugler
brailler verbe transitif Familier Dire ou chanter quelque chose très fort et d'une manière peu harmonieuse : Brailler une chanson.brailler (homonymes) verbe transitif

brailler
v. intr.
d1./d Parler, crier, chanter trop fort.
|| v. tr. Brailler un refrain.
d2./d Crier en pleurant (en parlant d'un enfant).
d3./d (Québec) Pleurer, se lamenter (sans crier).
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brailler (se)
v. Pron. Vx (Cour. Afr. subsah.) Ajuster sa chemise dans son pantalon.

⇒BRAILLER, verbe.
I.— Emploi intrans.
A.— Familier
1. [Le suj. désigne une pers., un groupe de pers.] Éclater vocalement d'une manière assourdissante, intempestive et ordinairement désagréable.
a) Crier, parler plus haut que nécessaire. Synon. vociférer, gueuler (pop.). J'ai besoin (...) de causer sans brailler, de rire sans me tordre (PAILLERON, L'Âge ingrat, 1879, II, 14, p. 94) :
1. ... c'était une cohue furieuse et hurlante. (...). Toute cette foule criait, chantait, braillait. Les hommes, le chapeau en arrière, la face rougie, avec des yeux luisants d'ivrognes, s'agitaient en vociférant par un besoin de tapage naturel aux brutes.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, La Femme de Paul, 1881, p. 1217.
[En constr. incise] :
2. Aussi, peut-être se souvint-il brusquement qu'il était colonel, officier du C. I. A. — un corps où on ne plaisante pas — et le supérieur d'Eddie Milburn.
— Lieutenant! brailla-t-il. Cessez de vous ridiculiser.
M.-G. BRAUN, Apôtres de la violence, Paris, Fleuve Noir, 1962, p. 105.
P. métaph. Une locomotive manœuvrait (...), et elle braillait à pleins poumons (BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 101).
Au fig., péj. Professer ses convictions d'une manière tapageuse :
3. ... tous ceux qui plaignent les peuples, qui braillent sur la question des prolétaires et des salaires (...) les Communistes, les Humanitaires, les philanthropes vous comprenez, tous ces gens-là sont notre avant-garde.
BALZAC, Les Comédiens sans le savoir, 1846, p. 361.
P. méton., rare. [Le suj. désigne un ensemble de cris, de vociférations] Une clameur brailla (G. D'ESPARBÈS, Le Briseur de fers, 1908, p. 242).
b) En partic. Chanter très fort, sans harmonie et d'une voix disgracieuse. Synon. fam. beugler, s'égosiller. Et vous autres, tas de cochons, tâchez de brailler en mesure! (COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, VIe tabl., 3, p. 253).
P. métaph. Des orgues de Barbarie braillaient (R. ROLLAND, Jean-Christophe, Antoinette, 1908, p. 901).
Au fig. C'était soir de mardi gras et les rues braillaient pleines de masques (J. LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895, p. 135).
2. [Le suj. désigne plus spéc. un enfant] Pleurer avec de grands cris :
4. — Une fois que maman s'avait disputée avec sa patronne, j'ai été au poste avec mon petit frère Mimile dans les bras; il braillait tellement pour têter, que le brigadier a renvoyé maman tout de suite.
FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, p. 179.
B.— P. ext., VÉN. [Le suj. désigne un chien de chasse] Crier, aboyer sans être sur la voie du gibier.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
II.— Emploi trans. [Le compl. est en fonction d'obj. interne]
A.— Fam. [Le suj. désigne une pers., un groupe de pers.; l'obj. désigne ce qui est susceptible d'être exprimé vocalement] Dire ou chanter quelque chose d'une voix très forte, éraillée. Synon. fam. beugler. Brailler une chanson. Chassaigne et sa femme, braillant des injures, se précipitent (POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 56) :
5. La guinguette, sous sa tonnelle
De houblon et de chèvrefeuil,
Fête, en braillant la ritournelle,
Le gai dimanche et l'argenteuil.
T. GAUTIER, Émaux et camées, 1852, p. 15.
P. métaph. Un haut-parleur braillait une chanson crapuleuse (T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, p. 17).
B.— P. ext. [L'obj. désigne un sentiment, un état d'âme, une opinion] :
6. Gesticulant dans la cohue, Sulphart braillait sa joie.
— Qui n'a pas gagné va gagner! C'est à la chance et à l'idée du joueur...
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 45.
Rem. On rencontre dans la docum. le part. passé substantivé braillée, région. ,,Parole prononcée en braillant`` (J. HUMBERT, Nouv. gloss. genevois, 1852, p. 61). Tu m'assourdelles avec tes braillées (ID., ibid.).
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[], (je) braille []. Cf. -aille et -ailler. 2. Homon. et homogr. brailler (s.v. braille2 rem.).
ÉTYMOL. ET HIST. — Ca 1220 « crier » (RAIMBERT DE PARIS, Ogier le Danois, 12259 dans T.-L.); 1690 (FUR. : Brailler. Parler beaucoup & fort haut, & sans dire rien de bon ni de solide).
Du lat. vulg. bragulare (dér. de bragere, braire); v. aussi REW3, n° 1263.
STAT. — Fréq. abs. littér. :157.
BBG. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], passim; t. 3 1972 [1930], p. 443.

brailler [bʀaje] v.
ÉTYM. V. 1220; lat. vulg. bragulare, de bragere « braire ». → Braire.
———
I V. intr. Fam.
1 Crier fort, parler de façon assourdissante et ridicule. Crier, hurler. || Il ne parle pas, il braille. || Cesse donc de brailler comme ça ! || Ce n'est pas la peine de brailler, on a compris ! || Toute la salle braillait, se mit à brailler.En incise : || Ta gueule !, braillait-il.
Chanter mal et fort. Beugler.Péj. Chanter. || « Tâchez de brailler en mesure ! » (Courteline).
(Sujet n. de chose). || Des hauts-parleurs braillaient.
Spécialt (en parlant des enfants). Pleurer bruyamment.
1 Il (cet enfant) braille à faire sourd un chantre (…)
Hugo, Notre-Dame de Paris, IV, I.
Exprimer ses idées de façon tapageuse. || Ils ne savent que brailler au lieu de discuter. || Ceux « qui braillent sur la question des prolétaires et des salaires » (Balzac, in T. L. F.).
2 Chasse (en parlant d'un chien). Crier, aboyer sans être sur la voie.
(En parlant du paon). Pousser son cri.
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II V. tr.
1 (Personnes). Dire, chanter très fort, en criant. || Brailler des injures. || Brailler ses opinions sur tous les toits. || Brailler une chanson.
2 Quatre-vingt-dix mille cloîtrés qui braillent ou qui nasillent du latin (…)
Voltaire, l'Homme aux quarante écus.
3 La seule chose qui manque ce sont ces bonshommes qui se font pisser le sang à coups de verge en braillant des cantiques derrière les processions.
Claude Simon, le Palace, p. 126.
Au p. p. || Des invectives braillées.
2 (Animaux). Par retour au sens étymologique :
4 Et les bons ânes
Braillent hi-han et se mettent à brouter les fleurs
Des couronnes mortuaires.
Apollinaire, Alcools, p. 125.
DÉR. Braillard, braillement, brailleur.

Encyclopédie Universelle. 2012.