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bronze

bronze [ brɔ̃z ] n. m.
• 1511; it. bronzo; lat. médiév. °brundium, d'o. i.
1Alliage de cuivre et d'étain. airain. Bronzes spéciaux (avec addition de zinc, de plomb, etc.). Statue de bronze. Les anciens canons de bronze. Cloche de bronze. Médaille de bronze : 3e prix dans une compétition. — Mériter, obtenir le bronze, un troisième prix. — Sculpter dans le bronze, couler en bronze. Fig. et littér. Rendre impérissable. En appos. Vert bronze. Préhist. L'âge du bronze : période de diffusion de la technique du bronze (environ IIe millénaire av. J.-C.).
Par ext. Bronze d'aluminium : alliage de cuivre et d'aluminium. Poudre de bronze : pigment métallique jaune.
2(1757) Objet d'art (surtout sculpté) en bronze; médaille, monnaie de bronze antique. Un bronze de Rodin. Meuble Empire orné de bronzes ciselés et dorés.
3Fig. et littér. De bronze : dur, inflexible, insensible. Un homme de bronze. Un cœur de bronze. marbre, pierre.

bronze nom masculin (italien bronzo, peut-être du latin Brundisium, Brindes) Alliage de cuivre et d'étain à forte teneur en cuivre (le plus souvent supérieure à 80 %), se prêtant facilement à la mise en forme par fonderie. Œuvre d'art ou accessoire décoratif en bronze : Un bronze de Rodin. Un bronze d'ameublement. (Selon la loi française de 1935, la dénomination de « bronze » est réservée à des alliages contenant au moins 65 % de cuivre.) ● bronze (expressions) nom masculin (italien bronzo, peut-être du latin Brundisium, Brindes) Littéraire. Cœur de bronze, âme de bronze, insensible, inflexible. Littéraire. Couler quelque chose dans le bronze, lui donner une forme impérissable. Bronze au plomb, alliage cupro-étain contenant de 8 à 30 % de plomb. (Il est utilisé pour des surfaces portantes qui peuvent fonctionner sans lubrification.) Poudre de bronze, pigment métallique jaune, d'un pouvoir couvrant par opacité élevé. (La poudre de bronze est surtout utilisée en travaux de peinture de décor, pour la réalisation des faux ors.) Âge du bronze, période qui succède à l'âge du cuivre, entre le IVe et le IIe millénaire selon les régions. ● bronze (homonymes) nom masculin (italien bronzo, peut-être du latin Brundisium, Brindes) bronze forme conjuguée du verbe bronzer bronzent forme conjuguée du verbe bronzer bronzes forme conjuguée du verbe bronzerbronze (synonymes) nom masculin (italien bronzo, peut-être du latin Brundisium, Brindes) Alliage de cuivre et d'étain à forte teneur en cuivre...
Synonymes :
- airain

bronze
n. m.
d1./d Alliage de cuivre et d'étain. Statue de bronze. Couler en bronze. Syn. (litt.) airain.
Alliage de cuivre et d'un autre métal, peu altérable, facile à mouler, et dont on améliore la dureté par addition de phosphore, la malléabilité par du zinc, la conductibilité électrique par du silicium. Bronze d'aluminium: alliage de cuivre et d'aluminium.
|| âge du bronze: époque précédant l'âge du fer, où les hommes savaient fabriquer des outils et des armes en bronze (de la fin du IIIe mill. à 800 av. J.-C. env. en Europe continentale).
d2./d Objet sculpté, moulé en bronze. Un bronze du Bénin.

⇒BRONZE, subst. masc.
I.— [Le bronze désigne une matière ou un objet]
A.— Alliage de cuivre et d'étain (contenant parfois du zinc ou du plomb), résistant, peu altérable, d'une belle couleur foncée et possédant des propriétés sonores. Synon. vx airain :
1. Lucien frissonna comme si quelque instrument de bronze, un gong chinois, eût fait entendre ces terribles sons qui frappent sur les nerfs.
BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, p. 720.
2. J'imagine des chemins paisibles, des plans d'eau, j'entrevois des perspectives de rizières d'un vert de bronze.
GIONO, Voyage en Italie, 1953, p. 32.
SYNT. Statue, portes, canon, cloche de bronze; médaille, monnaie de bronze; couler en bronze, graver sur bronze; âge du bronze.
Rem. Dans les arts, on distingue plusieurs espèces de bronze selon leur couleur ou leur patine. Bronze antique, florentin, noir, doré. Un vaste surtout en bronze doré, sorti des ateliers de Thomire (BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, p. 62) :
3. ... des bijoux, véritables merveilles d'art en bronze noir relevé d'ornements d'or, comme les bronzes dits de Tonquin, sont précieusement couchés dans des boîtes vitrées qui permettent de les voir, mais prudemment ne les laissent pas toucher aux visiteurs.
DU CAMP, En Hollande, 1859, p. 89.
B.-A. Couler en bronze, sculpter dans le bronze.
P. métaph. Rendre impérissable. Tartuffe, cette immortelle figure coulée en bronze par notre honnête Molière (BALZAC, Les Petits bourgeois, 1850, p. 91) :
4. N'importe, on n'admet point leurs réclamations; qu'ils les crient, qu'ils les écrivent, qu'ils les publient, qu'ils les signent, on ne veut pas les écouter, leurs paroles sont sculptées dans le bronze, les pauvres gens demeurent historiques et sublimes malgré eux!
VIGNY, Réflexions sur la vérité dans l'art, 1829, p. X.
B.— P. méton.
1. Vx, littér. Canon, bouche à feu :
5. ... Folard, parvenu à sauver quelques bronzes, les place sur un tertre découvert, et commence à foudroyer les sachems.
CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, p. 273.
2. B.-A. Œuvre d'art, en particulier sculpture, en bronze. Un beau bronze. Des bronzes florentins noirs ont, (...) des lueurs de peau de nègre (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1863, p. 1209) :
6. Le rôle des bronzes sous l'Empire est primordial. Les meubles aux formes sévères, aux larges panneaux unis, appellent des ornements. Les bronzes admirablement ciselés, dorés au mat, sont d'une qualité exceptionnelle. Des artistes comme Thomire, Ravrio, Odiot, ne se refusent pas à apporter leur concours aux meilleurs ébénistes de l'époque et nombreux sont les meubles dont le seul intérêt réside dans leur parure de bronze...
J. VIAUX, Le Meuble en France, 1962, p. 130.
P. ext. Reproduction commerciale d'une œuvre d'art en bronze :
7. « N'ont-ils pas une belle pendule or..., avec un bronze artistique en zinc représentant Jeanne d'Arc, ou M. de Buffon, en manchettes et la plume aux doigts, ou la Géographie avec son globe et son casque? » Car toutes ces beautés-là viennent de France et donnent aux peuples étrangers une haute idée de l'art parisien...
MALLARMÉ, Correspondance, 1862, p. 58.
C.— Au fig. [En parlant d'une pers., de son caractère, etc]. De bronze. Dur, inflexible, insensible. Caractère, cœur, homme de bronze; rester en bronze. Un homme de bronze, une conscience inflexible (PROUST, Le Côté de Guermantes, 1, 1920. p. 105) :
8. Aux misères individuelles vient se joindre la misère publique; il faudrait être de bronze pour garder sa sérénité.
FLAUBERT, Correspondance, 1851, p. 146.
II.— [Le bronze désigne une couleur] Le soleil s'est enfin décidé à me culotter la peau : je passe au bronze (ce qui me satisfait) (FLAUBERT, Correspondance, 1849, p. 129).
♦ [Emploi appos. avec valeur adj.] :
9. ... des femmes ... me firent compliment sur ma figure. J'étais en bas, culotte, gilet noir, habit bronze, cravate et jabot superbes.
STENDHAL, Correspondance, t. 1, 1800-42, p. 150.
Bronze en poudre, bronze couleur. Pigment utilisé en peinture pour obtenir des effets métalliques.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1511 (Contrat cité dans les œuvres de J. Le Maire, IV, 415, éd. Stecher dans HUG.); 1541 bronze (Amadis, II, 1, ibid.); 2. 1663 fig. de bronze « dur, insensible » (MOLIÈRE, L'Étourdi, III, 12 dans LITTRÉ); 3. 1694 « objet d'art en bronze » (Ac.); emploi adj. av. 1857 « qui a la couleur du bronze » (E. Sue dans Lar. 19e : une épaisse redingote bronze); adj. substantivé « id. » (Lar. 19e : un plumage d'un beau bronze).
Empr. à l'ital. bronzo attesté dans BATT., au sens 1 dep. la 2e moitié du XIIIe s. (Giacomino da Verona), au sens 2 dep. la 1re moitié du XVIe s. (Aretino) et au sens 3 vers 1450 (Vita di Filippo di ser Brunellesco). Les formes médiév. relevées en Italie du nord (1314, Plaisance bronzium dans DU CANGE t. 1, p. 757b; 1313, Trévisse, brundum, 1339 Venise, bronzio, 1335 Bologne, bronzum dans DEI) permettent de supposer un lat. médiév. brundium d'orig. obsc.; ce dernier type a été rapproché du lat. Brindisi, Brundisium, Brundusium, Brindes, cité fameuse pour la fabrication du bronze, cf. PLINE, Hist. nat., 1. XXXIII, ch. IX, § 45 cité par Bertholet dans Journal des Savants, 1888, p. 677 : Specula optima apud majores querunt Brundusina, stanno et aere mixtis [il s'agit de la fabrication de miroirs de bronze]; le mot aurait été véhiculé par le gr. médiév. « bronze » (XIe s. [date de composition VIII-IXe s.] Manuel byzantin de chimie ms. 299 Bibl. de Saint-Marc à Venise cité par le même, loc. cit.); cf. la forme abrégée Brunda en lat. tardif dans TLL s.v., 2210, 68 et le mot cuivre, de formation analogue. Cependant l'évolution phonét. n'est pas claire; du gr. tardif (l'ital. serait alors un byzantinisme formé dans l'Exarchat de Ravenne, ce qui concorderait avec les formes médiév. relevées dans l'Italie du nord) « instrument servant à imiter les bruits de tonnerre sur la scène » (IIe s., Pollianus dans LIDDELL-SCOTT), instrument constitué, d'apr. DEI, par un vase de cuivre dans lequel on agitait des pierres; ce gr. est dér. de « tonnerre ».
STAT. — Fréq. abs. littér. :1 390. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 734, b) 3 040; XXe s. : a) 2 332, b) 1 399.
BBG. — DUCH. 1967, § 42. — GOUG. Mots t. 1 1962, pp. 25-26. — HOPE 1971, p. 168. — KAHANE (H.), KAHANE (R.). Graeco-romance etymologies. 2. Rom. Philol. 1968, t. 21, pp. 506-507. — KOHLM. 1901, p. 34. — ROG. 1965, p. 73, 180. — SAR. 1920. — WIND 1928, p. 143.

bronze [bʀɔ̃z] n. m.
ÉTYM. 1511; ital. bronzo; d'orig. obscure, p.-ê. du lat. médiéval brundium, de brundusium « de Brindisi », ville célèbre pour la fabrication du bronze, mais l'évolution phonétique n'est pas claire. On a proposé le grec tardif bronteion « instrument imitant le tonnerre sur la scène », de brontê « tonnerre », ou encore l'arabe buruz, du persan purung. Pour P. Guiraud, le mot vient du lat. médiéval bronzium, autre forme de brontium, du lat. class. brontea « pierre du tonnerre », de bronte « tonnerre », d'où l'adj. bronteus ou brontea « qui retentit comme le tonnerre ».
1 a Alliage de cuivre et d'étain. Airain, orichalque. || Bronzes spéciaux (avec addition de zinc, de plomb, etc.). || Une cloche de bronze. || Des cymbales en bronze. || Portes de bronze sculptées. || Travail du bronze. Bronzerie, bronzeur, bronzier. || Fabrication du bronze. || Bronze industriel. || Bronze moulu. Purpurine. || Statue de bronze.Médaille de bronze : troisième prix dans une compétition. || L'athlète français a obtenu la médaille de bronze en saut à la perche aux Jeux olympiques.Ellipt. || Il a obtenu le bronze, la médaille de bronze.
Spécialt. Vx. Littér. || Le bronze : les canons.Le bronze sonore : les cloches.
1 Aux accents du bronze qui tonne,
La France s'éveille et s'étonne,
Du fruit que la mort a porté.
Lamartine, Méditations, I.
2 Ce bronze doit jeter un sourd rugissement (…)
Hugo, l'Année terrible, juil. 4.
Bronze au manganèse, au vanadium. || Bronze phosphoreux. || Bronze chinois, japonais. || Bronze blanc, fondu. || Coulée de bronze : masse de bronze en fusion. || Bronze doré, patiné. || Le bronze devient vert en s'oxydant.Une couleur, une patine de bronze, semblable à celle du bronze.
3 Le quai de la Mergellina, où les lazzaroni demi-nus se cuisent et donnent à leur peau une patine de bronze.
Th. Gautier, Voyage en Italie, I.
4 Tous les vases sont en bronze, mais le dessin en est varié à l'infini (…)
Loti, Mme Chrysanthème, XXXIV, p. 165.
4.1 Il laissait à regret derrière lui les pommiers qui, plantés de travers au bord de la route, portaient droit l'énorme éventail de leurs feuilles et de leurs pommes, passaient la nuit là en tête à tête avec ce ciel qui s'assombrissait, prenant eux aussi leur vêtement de nuit, cet éclat de bronze que prend alors par un temps gris leur feuillage sombre, où la verdure presque bleue semble arrivée aussi à son extrême maturité.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 512.
b Couleur, teinte du bronze. || Bronze noir (noir-fumée, noir-noir), bronze vert (ou bronze antique), bronze médaille.(1843, Balzac). En appos. || Vert bronze.Couleur du bronze, jaune foncé, marron clair. || « J'étais en (…) habit bronze » (Stendhal, in T. L. F.).
tableau Désignations de couleurs.
c (1860). || Bronze d'aluminium : alliage de cuivre et d'aluminium. || Des porte-crayons, des chaînettes, des pendules en bronze d'aluminium.Poudre de bronze : pigment métallique jaune.
d Loc. L'âge du bronze : période de diffusion de la technique du bronze (environ deuxième millénaire av. J.-C.). || L'âge de bronze succède au chalcolithique et précède l'âge de fer.Absolt. || Le bronze ancien, moyen, récent, final.
2 (Un, des bronzes). Objet d'art (surtout sculpté) en bronze; médaille, monnaie de bronze antique. || Bronze d'art. || Un bronze antique. || De beaux bronzes ( Bronzerie).
4.2 (…) la Chine rongée par le sang comme ses bronzes à sacrifices (…)
Malraux, la Condition humaine, p. 48.
Numism. || Le grand, le petit, le moyen bronze : grande, petite, moyenne médaille.
Par ext. Reproduction d'un bronze. || « Un bronze artistique en zinc… » (Mallarmé).
Loc. fam. Couler un bronze : déféquer.
3 Vieilli. a Fig. || De bronze : qui a la dureté, la couleur, la patine du bronze. Méd. || Maladie de bronze. Bronzé, 3.Un corps de bronze : un corps fort, rude, solide, athlétique.
Fig. Dur, insensible, inflexible. || Un homme de bronze. Rude. || Avoir un cœur de bronze. || Être de bronze. Fer, pierre (un cœur de pierre).
5 Âmes de bronze, humains, celui-là fut sans doute
Armé de diamant, qui tenta cette route,
Et le premier osa l'abîme défier.
La Fontaine, Fables, VII, 12.
6 Ah ! si ton cœur pour moi n'est de bronze ou de fer (…)
Molière, l'Étourdi, III, 8.
6.1 (…) je me bronzais, jusque dans les yeux, pour qu'il ne pût pas soupçonner ce qui fermentait sous ce front de bronze où couvait l'idée de ma vengeance. Je fus absolument impénétrable.
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « La vengeance d'une femme ».
b (Par métaphore du sens 1). || Dur comme le bronze, plus dur que le bronze. Pierre.
7 Leurs cœurs deviennent plus durs que la pierre et que le bronze.
Bourdaloue, la Passion de J.-C., I, p. 286.
DÉR. Bronzer, bronzerie, bronzier.

Encyclopédie Universelle. 2012.