1. bûche [ byʃ ] n. f.
1 ♦ Morceau de bois de chauffage, de grosseur variable. « Le crépitement des grosses bûches dans l'âtre » (Duhamel). Fendre une bûche. — BÛCHE DE N OËL : grosse bûche que l'on faisait brûler à la veillée de Noël. Par anal. Pâtisserie en forme de bûche servie traditionnellement aux fêtes de fin d'année. Bûche glacée, aux marrons.
2 ♦ Par compar. Il reste là comme une bûche, sans bouger, inerte. Dormir comme une bûche, très profondément. ⇒ souche. Fam. Avoir la tête dure comme une bûche : être entêté. Une vraie bûche, quelle bûche ! personne stupide et apathique.
3 ♦ Fragment ligneux qu'on rencontre dans le tabac.
bûche 2. bûche [ byʃ ] n. f.
• 1875; du v. bûcher, dial. « frapper, heurter, buter »
♦ Fam. Chute. Ramasser, prendre une bûche : tomber.
● bûche nom féminin (latin populaire buska, du germanique busk, baguette) Gros morceau de bois coupé pour être mis au feu. Familier. Personne stupide. Fragment de parties ligneuses dans le tabac à fumer, provenant de feuilles non écotées et mal hachées. ● bûche (difficultés) nom féminin (latin populaire buska, du germanique busk, baguette) Orthographe Avec un accent circonflexe sur le u (ne pas se laisser influencer par ruche). De même pour les dérivés bÛcher, bÛcheron, bÛchette. ● bûche (expressions) nom féminin (latin populaire buska, du germanique busk, baguette) Bûche de Noël, gâteau de Noël, fait d'un biscuit roulé, fourré de crème et dont le nappage évoque l'écorce d'un arbre ; gros morceau de bois que l'on fait brûler dans la cheminée à l'occasion des fêtes de Noël. Familier. Prendre, ramasser une bûche, tomber. ● bûche (homonymes) nom féminin (latin populaire buska, du germanique busk, baguette) bûche forme conjuguée du verbe bûcher bûchent forme conjuguée du verbe bûcher bûches forme conjuguée du verbe bûcher ● bûche (synonymes) nom féminin (latin populaire buska, du germanique busk, baguette) Gros morceau de bois coupé pour être mis au feu.
Synonymes :
- rondin
Familier. Personne stupide.
Synonymes :
- ballot (familier)
- balourd
- cornichon (familier)
- cruche (familier)
- gourde (familier)
- lourdaud
bûche
n. f. Fam. Chute.
— Loc. Ramasser une bûche: tomber.
————————
bûche
n. f. Gros morceau de bois de chauffage.
|| Bûche de Noël: bûche mise au feu pendant la veillée de Noël; par anal. pâtisserie en forme de bûche que l'on fait pour Noël.
I.
⇒BÛCHE1, subst. fém.
A.— Morceau de bois débité en rondin ou en quartier, le plus souvent utilisé pour le chauffage. Un feu de bûches; fendre des bûches; mettre une bûche au feu, dans la cheminée.
♦ P. métaph. J'étais stupide, je suis devenu méchant; j'étais bûche, je suis devenu tison (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 338).
— Vx. Bûche du portier. Bûche que les concierges prélevaient sur toute charretée de bois livrée aux locataires de la maison :
• 1. Elle avait des querelles de l'autre monde avec le concierge, à qui elle arrachait des mains la bûche dite du portier, lorsqu'il la choisissait un peu trop grosse.
G. SAND, Hist. de ma vie, t. 2, 1855, p. 389.
— Spéc. Bûche de Noël, bûche du réveillon (rare). Gros rondin qu'on brûlait dans la cheminée pendant la veillée de Noël, et qui devait durer toute la nuit (cf. infra B 4) :
• 2. Messager de bonnes nouvelles,
Quand Noël au gai carillon
Fait pétiller les étincelles
De la bûche du réveillon;
Célébrant la vieille coutume,
Entre le soir et le matin,
Sur la braise qui se consume
Nous ferons griller du boudin.
MURGER, Les Nuits d'hiver, La Chanson d'hiver, 1861, p. 43.
— Arg. Bûche, bûche plombante. Allumette. « Passeme tes bûches, l'ancien! » Mi (...) de li tend' m' boîte (M. STÉPHANE, Ceux du Trimard, 1928, p. 87).
Rem. Région. (Suisse). On rencontre dans la docum. le subst. fém. bûchille. a) Copeau résultant de l'équarrissage à la hache ou du rabotage d'une pièce de bois. L'amoncellement des bûchilles (A. CHAPUIS, La Pive et la grappe, Neuchâtel 1941, p. 30). b) Éclat de bois, bûchette servant à allumer le feu. Elle se préparait de la bûchille d'avance (C. F. LANDRY, Bord du monde, Lausanne 1940, p. 309).
B.— P. anal.
1. BÂT. [En tant que bois de construction] Cf. rondin. Une cabane de bûches et de roseaux (CLAUDEL, L'Annonce faite à Marie, 1re version, 1912, p. 38); un revêtement de bûches jointoyées avec de la terre (E. SCHNEIDER, Le Charbon, 1945, p. 157).
2. ÉCON. DOMESTIQUE
a) Vx. Bûche économique. Aggloméré d'anthracite, de houille et d'argile, à combustion très lente. Les chenets en fonte supportaient une bûche économique (BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, p. 177).
♦ P. compar. Il est avare comme une bûche économique (MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, p. 290).
b) Rare. Bûche à gaz. Bûche factice, fonctionnant au gaz. Le verre qui va s'écraser dans la cheminée contre les bûches à gaz incandescentes (CAMUS, Requiem pour une nonne, adapté de W. Faulkner, 1956, p. 842).
Rem. Cf. aussi bûche de charbon. Je fais brûler mon feu en soufflant de l'oxygène sur des bûches de charbon (ALAIN, Propos, 1922, p. 413).
3. MUS. Instrument à cordes dont la caisse de résonance est en forme de bûche.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. du XIXe s. ainsi que dans Lar. 20e.
4. PÂTISS. (cf. supra A spéc.). Bûche de Noël. Gâteau en forme de bûche consommé aux fêtes de Noël (cf. Ac. Gastr. 1962).
5. Divers
a) Fragment dur, plus ou moins grand, que l'on trouve parfois dans le tabac à fumer. Une cigarette dont le papier crevait, percé par les bûches pointues du caporal (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 93).
b) Rare. Barre, bâton que tracent les enfants qui apprennent à écrire. Un cahier d'écriture pour le premier âge, portant (...) des bûches, des pointages, des o, des a et des u (G. GRISON, Paris horrible et Paris original, 1882, p. 214).
C.— Emploi fig.
1. Fam. Personne à l'esprit lourd et borné. Synon. fam. lourdaud :
• 3. L'avis seul de Victor, de Musset ou Gautier
Est bien plus, suivant moi, que celui de ces bûches
De ce ramas sans nom de butors et de cruches,
Qui sous leur os frontal ont un épais mastic,
Et qui forment partout la masse du public.
A. POMMIER, Crâneries et dettes de cœur, 1842, p. 30.
— Emploi adj. Je ne suis peut-être pas aussi bûche que j'en ai l'air (G. SAND, Mademoiselle Merquem, 1868, p. 232).
— Rare. [Avec une valeur injurieuse] Bûche! Enfant de bûche! C'est toi le couillon Ferdinand! Le myope! L'aveugle! L'absurde! Le sourd! Le manchot! La bûche! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 414). Triple bûche! (A. ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, p. 200).
2. Jeux de cartes (baccara, etc.) Carte sans valeur, dix ou figure. Toujours les nuits passées à cartonner au cercle : « Carte (...) Bûche (...) Bac » (COPPÉE, Les Vrais riches, 1891, p. 175).
3. Locutions
a) [P. réf. à l'état inerte d'une bûche]
♦ S'endormir, dormir comme une bûche. Synon. s'endormir, dormir comme une souche (cf. MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Ma Femme, 1882, p. 671).
♦ N'entendre pas plus qu'une bûche. Tu feras bien de prévenir Mme Cornu de sa surdité, car le pauvre bonhomme n'entend pas plus qu'une bûche (FLAUBERT, Correspondance, 1861, p. 460).
♦ P. plaisant. Caresser une bûche; frapper une bûche pour en tirer des étincelles. S'occuper à des choses vaines, n'obtenir aucun résultat :
• 4. La littérature (comme nous l'entendons) serait alors une occupation d'idiot. Autant caresser une bûche et couver des cailloux.
FLAUBERT, Correspondance, 1853, p. 165.
b) [P. réf. à la solidité et la résistance du bois] Avoir la tête dure comme une bûche :
• 5. — Ce sont des sauvages, dit le chef d'orchestre; pour moi, je ne demanderais pas mieux, mais ils ont la tête plus dure que des bûches; tâchez de leur faire entendre raison.
CHAMPFLEURY, Les Souffrances du professeur Delteil, 1855, p. 205.
PRONONC. :[]. Demi-longueur pour [y] dans PASSY 1914. Enq. ://.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. a) Ca 1130-60 busche « morceau de bois destiné à être brûlé » (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 1021); 1690 busche de Noël (FUR.); d'où art culin. bûche de Noël ca 1920 d'apr. une communication orale faite à W. Lacher (FEW t. 15, 2, p. 24b); b) p. anal. de forme 1867 « fragment infumable du tabac » (Lar. 19e); 1878 terme de jeu « mauvaise carte » (cité par ESN.); 2. 1640 p. métaph. « sot » (OUDIN Curiositez).
D'un lat. vulg. buska « bois, bosquet » neutre plur. collectif, devenu fém. sing., de buskum, d'orig. germ. (J. Brüch dans Z. rom. Philol., t. 36, 1912, p. 584; FEW t. 15, 2, p. 31); buska est attesté dans le domaine gallo-rom. au XIe s. au sens de « bois de chauffage » (St Florent, A H Poitou, 2, 127, cité par J. Hubschmid dans Vox rom., t. 29, 1970, p. 107), le sens de « bois, bosquet, buisson » peut se déduire des dér. a. fr. enbuschier « se mettre dans un guet-apens » (1155 WACE, Brut dans KELLER, p. 270a), esbuschier « se mettre en embuscade » (ibid.), desbuchier « sortir d'un bois, d'une cachette » (1160-74, Rou dans T.-L.).
II.
⇒BÛCHE2, subst. fém.
Familier
A.— [Bûche en fonction d'obj. dir. art. une, plus rarement la] Loc. Prendre une bûche; ramasser une bûche. Tomber.
♦ Prendre la bûche :
• 1. Et alors, toutes les pelures d'orange, on te les sème sous tes bottes, pour te faire prendre la bûche.
VERCEL, Capitaine Conan, 1934, p. 220.
— Au fig. Prendre une bûche. Être battu, taillé en pièces; essuyer un échec (cf. bûcher2 II A) :
• 2. Les soldats de Verdun racontent peu la guerre : ce n'est pas leur genre, les récits de bataille. « On a fait du bon boulot... » « Les boches ont pris une pile... Une bûche sérieuse. » Voilà le plus souvent leur façon de résumer une victoire.
BARRÈS, Mes Cahiers, t. 13, 1920-22, p. 246.
B.— [Autres fonctions] Chute :
• 3. Jamais il n'avait, si brutalement, rompu une discussion. Je n'eus pas, d'ailleurs, le loisir de m'en étonner, car je fus aussitôt emporté derrière lui par ma jument remplie d'émulation, et la pensée de la bûche inévitable accapara mon attention tout entière.
VERCEL, Capitaine Conan, 1934, p. 183.
— Au fig. Échec :
• 4. Cette bûche, venant après le ratage du bombardement aérien de Paris, assombrissait les bureaux de la Reichswehr.
L. DAUDET, Ciel de feu, 1934, p. 203.
PRONONC. ET ORTH. — Cf. bûche1.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1875 (aller à la) bûche « chute » (cité dans ESN.); 1895 ramasser une bûche (ibid.).
Même mot que bûche1, bien que le lien sém. soit difficile à établir.
STAT. — Fréq. abs. littér. :470. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 189, b) 849; XXe s. : a) 954, b) 808.
BBG. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 151. — DUCH. 1967, § 35, 64. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 225, 268. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 201. — HUBSCHMID (J.). Romanisch-germanische Wortprobleme. 1. Zur Geschichte von fr. bois, bûche (mit Berücksichtigung der Ortsnamen). Vox rom. 1970, t. 29, pp. 82-122. — RICHTER (E.). Etymologisches Boche. Z. fr. Spr. Lit. 1919, t. 45, p. 129. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 104. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 400.
1. bûche [byʃ] n. f.
ÉTYM. V. 1130, busche; lat. pop. buska « bosquet », neutre plur. sur le modèle de fructus, fructa (→ Busc); orig. incert., p.-ê. mot germanique buskum; mais Guiraud rattache le mot au roman et le rapproche de bois; l'étymon commun serait buxus « buis » (à la fois l'arbuste, son bois, et les objets de buis); bus(c)a viendrait alors du roman būxǐcus, -a « semblable au buis », puis « lieu planté d'arbustes semblables au buis », puis « objets de buis ».
❖
1 Morceau de bois de chauffage, de grosseur variable. || Grosses, petites (⇒ Bûchette) bûches. || Mettre une bûche dans le feu (→ Attiser, cit. 1; âtre, cit. 6). || Couper des bûches. ⇒ 2. Bûcher. || Scie à bûches. || Coin de bois pour fendre des bûches. ⇒ Ébuard. || Suage d'une bûche.
1 Les flammes dansaient joyeusement sur les énormes bûches du foyer (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, XVI.
2 (…) le crépitement des grosses bûches dans l'âtre de la salle commune.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, V, VI.
3 Dès que Jean était réveillé, on venait allumer les énormes bûches couchées dans la cheminée qui occupait toute la longueur de sa chambre.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 516.
♦ Une cabane, une hutte de bûches. ⇒ Rondin.
♦ (1690). || Bûche de Noël : grosse bûche que l'on faisait brûler à la veillée de Noël. ⇒ Tronche. — Par anal. Pâtisserie en forme de bûche spécialement faite pour les fêtes de fin d'année.
♦ Techn. || Bûche économique : combustible aggloméré fait avec de la houille, de l'anthracite et un peu d'argile. ⇒ Boulet, briquette.
2 Par compar. ☑ Dormir comme une bûche, comme une masse, lourdement. — ☑ Vx. Il n'entend pas plus qu'une bûche : il est sourd; il ne comprend rien. — ☑ Avoir la tête dure comme une bûche : être très entêté. ☑ Il reste là comme une bûche, sans bouger, inerte.
♦ Fig. || Une vraie bûche, quelle bûche !, se dit d'une personne stupide et apathique.
4 (…) Monsieur la conscience ! qu'est là depuis une heure, qu'a rien dit… une bûche !
Céline, Guignol's band, p. 111 (1951).
3 Fragment ligneux infumable qu'on rencontre dans le tabac. || Il y a des bûches dans cette cigarette.
4 Rare. Barre tracée pour apprendre à écrire. ⇒ Bâton.
5 Carte sans valeur, à certains jeux de cartes.
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DÉR. 1. Bûcher, 2. bûcher, bûchette, bûchille. — V. Bûcheron.
COMP. V. Débucher, embûche.
HOM. 2. Bûche; formes du v. 2. bûcher.
————————
2. bûche [byʃ] n. f.
ÉTYM. 1875; probablt déverbal du v. dial. bûcher « frapper, heurter, buter », de 1. bûche.
❖
1 Fam. Chute. || Ramasser, prendre une bûche : tomber. || Quelle bûche ! || Attention à la bûche !
2 Vx. || Prendre une bûche : essuyer une défaite, un échec.
0 Les soldats de Verdun racontent peu la guerre : ce n'est pas leur genre, les récits de bataille. « On a fait du bon boulot… » (…) « Les Boches ont pris une pile… Une bûche sérieuse. » Voilà le plus souvent leur façon de résumer une victoire.
M. Barrès, Mes cahiers, t. XIII, p. 246.
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HOM. 1. Bûche; formes du v. 2. bûcher.
Encyclopédie Universelle. 2012.