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butor

butor [ bytɔr ] n. m.
XIIe; du lat. buteo, butio, mais élément final i., p.-ê. taurus « taureau »
1Oiseau échassier des marais au plumage fauve et tacheté (ciconiiformes), dont le cri évoque le mugissement du taureau, appelé aussi bœuf d'eau.
2(1661) Vieilli ou plaisant Grossier personnage, sans finesse ni délicatesse. goujat, lourdaud, malappris, rustre. « Ce Pierre Boy était si butor, si bête, et se comporta si brutalement » (Rousseau).

butor nom masculin (latin populaire butitaurus, du latin classique butio, butor, et taurus, taureau) Petit héron des marais, aux pattes courtes, au cri de taureau, tissant en roseaux un nid flottant, et qui se camoufle en s'immobilisant, le bec dressé, parmi les roseaux. Grossier personnage. ● butor (synonymes) nom masculin (latin populaire butitaurus, du latin classique butio, butor, et taurus, taureau) Grossier personnage.
Synonymes :
- balourd
- lourdaud
- malotru
- mufle
- rustre
Contraires :
- délicat
- distingué
- fin
- intelligent
- raffiné

Butor
n. m.
d1./d Genre d'oiseaux ciconiiformes voisins des hérons, dont une espèce africaine, le butor à crête blanche, affectionne les petits cours d'eau et les marais à palétuviers. Le cri du butor est une sorte de fort beuglement.
d2./d Fig. Homme grossier, malappris.
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Butor
(Michel) (né en 1926) écrivain français; représentant du "nouveau roman": l'Emploi du temps (1956), la Modification (1957), Degrés (1960); ensuite, il se livra à de grandes compositions (Mobile, 1962).

⇒BUTOR, ORDE, subst.
A.— Subst. masc. Oiseau échassier de l'ordre des ardéidés au plumage brun tacheté et aux formes ramassées (cf. héron). Butor étoilé. Le butor doré, (...) qui se tient immobile sur une longue patte, comme sur un épieu (CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 1, 1803, p. 207) :
1. ... il n'y eut rien qu'un oiseau terne, au vol bas, qui se leva devant eux sans un cri : quelque petit butor sans doute, troublé dans sa solitude. Ils l'entendirent longtemps après pousser sa clameur étrange, son beuglement mélancolique.
GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 68.
B.— Subst. masc. ou fém., fig., fam. Personne lourde, stupide, grossière (cf. balourd, lourdaud). Butor de pied plat ridicule (E. ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, I, 4, p. 44) :
2. Un jour qu'elle balayait ma chambre et qu'il passait dans le corridor, elle lui avait jeté de la poussière sur ses beaux souliers reluisants. Lui de la traiter de butorde, elle de le qualifier de crocheteur; ...
G. SAND, Histoire de ma vie, t. 3, 1855, p. 38.
Emploi adj., rare. L'architecture butorde de Paestum (P. BOREL, Champavert, M. de l'Argentière, l'accusateur, 1833, p. 10) :
3. Elle [Rosine] détestait M. de Nelles, si butor envers les fournisseurs qu'elle craignait de le rencontrer rue de Prony.
BARRÈS, L'Appel au soldat, 1897, p. 431.
Rem. 1. Le fém. butorde est rare. 2. La plupart des dict. gén. indiquent que le fém. est plus fam. que le masc. 3. On rencontre dans la docum. butorder, verbe intrans. Se comporter en butor (cf. E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1891, p. 122).
PRONONC. :[], fém. [-].
ÉTYMOL. ET HIST. — Fin XIIe s. (Folie Tristan d'Oxford, éd. E. Hoepffner, v. 498); 1661 fig. (MOLIÈRE, École des Maris, III, 7 dans Ch.-L. LIVET, Lex. de la lang. de Molière, Paris, p. 307).
Sans doute d'un lat. vulg. buti-taurus, composé du rad. de butio « butor » et de taurus « taureau ». Pline signale qu'à Arles, on appelait le butor taurus, à cause de son cri rappelant le mugissement des bœufs ou des taureaux (Hist. nat. 10, 42, 57 dans FORC., s.v. taurus, p. 671a).
STAT. — Fréq. abs. littér. :118.
BBG. — DARM. Vie 1932, p. 98. — LE GENTIL (P.). Notes sur un vers de la Ballade contre les ennemis de la France (Villon, poésies diverses, V). Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1970, t. 8, n° 1, pp. 129-134. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 313. — ROG. 1965, p. 39. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 414; t. 2 1972 [1925], p. 376; t. 3 1972 [1930], p. 183, 237; pp. 243-246. — TOBLER (A.). Etymologisches. In : [Mél. Caix (N.) et Callone (U. A.)]. Firenze, 1886, pp. 71-72.

butor, orde [bytɔʀ, ɔʀd] n.
ÉTYM. XIIe; du lat. buteo, butio (→ 1. Buse), et élément final obscur, p.-ê. de taurus « taureau ».
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I N. m. Oiseau échassier appelé aussi bœuf d'eau (Ardeidés), héron des marais au plumage fauve et tacheté, dont le cri évoque le mugissement du taureau.
Par appos. || Héron butor.
tableau Noms d'oiseaux.
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II N., rare au fém. (1661). Fig. Personne grossière, sans délicatesse. || C'est un butor. Âne, balourd, bête, cruche, ganache, lourdaud, maladroit, sot, stupide.En appellatif injurieux. (Cour. dans la langue class.; archaïque ou plais. en franç. mod.). || Butor !, imbécile !Adj. || Il est butor, grossier… (→ ci-dessous, cit. 1).
1 Ce Pierre Boy était si butor, si bête, et se comporta si brutalement que, pour ne pas me mettre en colère, je me permis de le plaisanter (…)
Rousseau, les Confessions, XII.
2 Il y avait surtout le fils d'un entrepreneur forain (…) un butor de forme athlétique… qui mettait son orgueil à rester dernier de la classe (…)
Gide, Si le grain ne meurt, I, 4.
3 À la voir debout dans le métro parisien, le plus enragé butor lui céderait une place assise.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, XI.
CONTR. Délicat, distingué, fin, intelligent, vif.
DÉR. Butorderie.

Encyclopédie Universelle. 2012.