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caillé

caille [ kaj ] n. f.
• fin XIIe; quaccola (VIIIe), onomat., p.-ê. d'o. frq.
1Petit oiseau migrateur des champs et des prés (galliformes), voisin de la perdrix. Chasser la caille. Filet pour prendre les cailles. tirasse. La caille cacabe, carcaille, margote ( courcaillet) . Cuis. Cailles aux raisins. Loc. fam. Gras, rond comme une caille : grassouillet, rondelet. Chaud comme une caille : (vx) ardent en amour; (mod.) dont le corps est chaud.
2Fam. Terme d'affection Ma petite caille.

caille nom féminin (onomatopée quaccola) Petit oiseau brunâtre aux formes très rondes, voisin de la perdrix, migrateur, vivant parmi les hautes herbes, champs de blé en particulier, et qui constitue un gibier recherché. Familier. Terme d'affection. ● caille (expressions) nom féminin (onomatopée quaccola) Familier. Chaud comme une caille, dont le tempérament est sexuellement ardent. ● caille (homonymes) nom féminin (onomatopée quaccola) caille forme conjuguée du verbe cailler caillent forme conjuguée du verbe cailler cailles forme conjuguée du verbe caillercaille adjectif invariable Se dit des taches de couleur blanche dans la robe des bovins de race normande et d'une variété de plumage des volailles composé de brun et de noir.

caille
n. f.
d1./d Oiseau migrateur galliforme ressemblant à une petite perdrix, et dont une espèce, Coturnix coturnix, niche dans les champs européens et hiverne en Afrique.
d2./d (Afr. subsah.) Cour. Nom donné au turnix ou fausse caille.

I.
⇒CAILLE1, subst. fém.
A.— Petit oiseau migrateur au plumage brun tacheté (cf. perdrix) :
1. La caille est, parmi le gibier proprement dit, ce qu'il y a de plus mignon et de plus aimable. Une caille bien grasse plaît également par son goût, sa forme et sa couleur.
BRILLAT-SAVARIN, Physiol. du goût, 1825, p. 88.
Roi de caille. Synon. vulg. de râle de genêts.
B.— [Cet oiseau comme symb., dans des syntagmes figés]
1. [De bonne chance; cf. alouette] Les cailles ne leur tomberont pas pour cela toutes rôties dans le bec (A. FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, p. 182).
Rem. Peut-être p. réf. à la chanson pop. Il était un petit navire, où des cailles tombent du ciel en réponse à la prière du navire affamé.
2. [D'embonpoint, d'ardeur amoureuse]
a) [Femme] Grasse comme une caille. — Si j'étais femme? je rêverais d'être une petite femme ni brune ni blonde... (...) Grasse comme une caille (E. et J. DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, p. 109).
b) Chaud(e) comme une caille. Cuite de tous les côtés, chaude comme une caille, elle alla se fourrer dans son lit (ZOLA, Nana, 1880, p. 1277) :
2. Je veux corrompre un député :
Pour l'amour et la liberté
Il était plus chaud qu'une caille.
BÉRANGER, Chansons, t. 2, La Marquise de Pretintaille, 1829, p. 221.
C.— Au fig., fam. Jeune fille, jeune femme (cf. caillette2).
1. [En parlant d'un être petit ou jeune] Terme d'affection. Elle est intimidée, pauvre petite caille (E. LABICHE, Célimare le bien-aimé, 1863, II, 2, p. 46).
2. Péj. Caille coiffée (vieilli). Femme légère, prostituée. Parlez-moi des princes monténégrins pour lever lestement la caille (A. DAUDET, Tartarin de Tarascon, 1872, p. 89) :
3. Petit-Pouce et Paradis eux, pour eux la vie était belle, vraiment. Un bras passé autour de la taille d'une succulente caille, de l'autre négligemment manipulant le volant de leur véhicule réduit, ils se payaient du bonheur à quarante sous les cinq minutes.
QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, p. 22.
Prononc. et Orth. :[]. [] post. ds PASSY 1914 (qui indique une demi-longueur), BARBEAU-RODHE 1930 (qui souligne : dans cail, caille; ka:j dans cailler, caille-lait, caillement; ou dans caillette, cailletage, cailleteau; dans les autres cas, caillou), [] également ds Pt ROB. et WARN. 1968 (qui note aussi post. long); [a] ant. ds DUB., Pt Lar. 1908 et Lar. Lang. fr. Le mot est transcrit avec yod ds les dict. mod. ainsi que ds LAND. 1834 et DG; il est transcrit avec [] mouillé ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, GATTEL 1841, NOD. 1844 et LITTRÉ. Pour le timbre de et pour la transcr. avec yod ou [] cf. la finale -aille. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Début XIIe s. « oiseau du genre de la perdrix » (Psautier Cambridge, CIV, 40 ds GDF. Compl.). Issu d'une forme d'orig. onomatopéique quaccola attestée ds les gloses de Reichenau (éd. H.-W. KLEIN, Beiträge zur romanischen Philologie des Mittelalters, t. 1, 1968, 2975 quaccola, 530 quaccoles, 317a quacules). Sur l'hyp. d'un étymon frq. kwakla induit du néerl. kwakkel (GAM. Rom. t. 1, p. 214; v. aussi EWFS2; cf. W. von WARTBURG, Mots romans d'orig. germ., Mélanges J. Haust, Liège, 1939, p. 426), il est vraisemblable que le néerl. se rattache directement à quaccola, qui semble avoir vécu en milieu ouest-germ. (cf. KLUGE, s.v. wachtel). Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 98. — GUIRAUD (P.). De la grive au maquereau. Le ch. morpho-sém. des n. de l'animal tacheté. Fr. mod. 1966, t. 34, pp. 280-308. — ROMMEL (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 88, 98.
II.
⇒CAILLE2, subst. fém.
Argot
A.— L'avoir à la caille. Être mécontent. Si on brûlait les papelards de mes vieux pour les terres, j'l'aurais à la caille (DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 15).
B.— Avoir qqn à la caille. Le détester :
J'm'en fais pas pour les embusqués ou les demi-embusqués, pisque c'est perdre le temps qu'on a, mais où j'les ai à la caille, c'est quand i' crânent.
BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 139.
Rem. On rencontre ds la docum. la forme homon. caille, mot arg. au sens de « excrément, merde » déverbal de cailler, forme dial. de cacare (infra étymol.). Je vois un flic qui fait sa ronde (...) Ah caille! Je bouge pas davantage! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 329).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. [1906 truc à la caille « indélicatesse » (d'apr. E. CHAUTARD, La Vie étrange de l'arg., p. 299); 1910 avoir qqn à la caille « détester qqn » (d'apr. ESN.); 1926 une gueule à cléber de la caille (ibid.)]. Issu d'un type caille au sens de « estomac » d'apr. cail « présure, organe digestif dont on fait la présure » qui est à l'orig. de caillette « quatrième estomac des ruminants », avoir qqn à la caille signifiant « l'avoir sur l'estomac » (GUIR. Étymol., p. 60); de l'homonymie existant entre caille « estomac » et caille dér. de cailler forme dial. issue de cacare « déféquer, fienter » (cf. supra Céline), sont formés, par substitution synonymique les syntagmes l'avoir à la crotte, l'avoir à la mouscaille, d'où l'on a tiré l'hyp. (ESN.) que caille était issu de mouscaille par aphérèse.
STAT. — Caille1 et 2. Fréq. abs. littér. :186.

1. caille [kɑj] n. f.
ÉTYM. Déb. XIIe; quaccola (VIIIe), onomat. cf. bas lat. quaccula, quacquara.
1 Oiseau de petite taille, à plumage tacheté, voisin de la perdrix (n. sc. : coturnix. Turnix; Phasianidés). || La caille, de la taille du merle, vit dans les champs et les prés; c'est un gibier de passage apprécié. || Chasser la caille. || Filet pour prendre les cailles. Tirasse. || Cri de la caille ( Cacaber, caqueter, carcailler, courcailler, margoter). || Caille des blés (espèce appelée en général caille). || Caille du Japon.
1 Un dimanche, M. le maire chassait aux cailles dans mon pré (…)
P.-L. Courier, II, 296, in Littré.
tableau Noms d'oiseaux.
Loc. fam. Gras, rond comme une caille : grassouillet, rondelet. — ☑ Fig. Chaud comme une caille : ardent en amour (vx); mod., dont le corps est chaud (du fait d'une légère fièvre, d'un exercice violent, etc.).
2 Fam. Terme d'affection s'adressant à un enfant, à une femme… || Ma petite caille. Cocotte, poulette, poule (ma poule).
2 — Est-ce que vous êtes souffrante ?
— Non, monsieur…
— Elle est intimidée, pauvre petite caille.
Labiche, Célimare le bien-aimé, II, 1, in Théâtre complet, t. III, p. 46.
Pop. et vieilli. Jeune fille, jeune femme, parfois de mœurs légères. Cocotte, grue, poule.
3 Petit-Pouce et Paradis eux, pour eux la vie était belle, vraiment. Un bras passé autour de la taille d'une succulente caille, de l'autre négligemment manipulant le volant de leur véhicule réduit, ils se payaient du bonheur à quarante sous les cinq minutes.
R. Queneau, Pierrot mon ami, éd. L. de Poche, p. 20.
DÉR. Caillet ou cailleteau, 3. caillette.
HOM. 2. Caille.
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2. caille [kɑj] n. f.
ÉTYM. 1906; de cail « présure ou organe digestif dont on fait la présure », du lat. coagulum « présure ». → 1. Caillette.
Argot. Estomac.L'avoir à la caille : être contrarié, avoir qqch. « sur l'estomac ». — ☑ (1910). Avoir qqn à la caille, le détester.
0 Moi, dit Pépin, j'm'en fais pas pour les embusqués ou les demi-embusqués, pisque c'est perdre le temps qu'on a, mais où j'les ai à la caille, c'est quand i crânent (…) qu'après, i' viennent pas dire : « J'ai été un guerrier. »
H. Barbusse, le Feu, t. I, p. 55.
HOM. 1. Caille.

Encyclopédie Universelle. 2012.