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cailler

cailler [ kaje ] v. <conjug. : 1>
coaillier XIIe; lat. coagulare coaguler
I V. tr. Faire prendre en caillots. coaguler, figer. La présure caille le lait. Pronom. Le sang se caille. Lait caillé. caillé. Sang caillé. caillot. II V. intr.
1Prendre en caillots. Le lait caille. Faire cailler le lait.
2Fam. Avoir froid. On caille. geler, peler. Impers. Faire froid. Ça va cailler cette nuit.
⊗ HOM. Cahier, caillé.

cailler verbe transitif (latin coagulare) Faire prendre un liquide (lait, sang) en caillots, le coaguler, le figer. ● cailler (difficultés) verbe transitif (latin coagulare) Conjugaison Attention au i après -ill- à l'imparfait et au subjonctif présent : (que) nous caillions, (que) vous cailliez. ● cailler (homonymes) verbe transitif (latin coagulare) cahier nom masculin caillé nom masculincailler verbe intransitif se cailler verbe pronominal être caillé verbe passif Se former en caillots, se coaguler ; être coagulé : Lait caillé.cailler verbe intransitif se cailler verbe pronominal Populaire. Avoir très froid. ● cailler (homonymes) verbe intransitif se cailler verbe pronominal être caillé verbe passif cahier nom masculin caillé nom masculincailler (homonymes) verbe intransitif se cailler verbe pronominal cahier nom masculin caillé nom masculin

cailler
v. intr.
d1./d Se figer, former des caillots (lait, sang). Mettre du lait à cailler.
Pp. adj. Sang caillé.
|| v. tr. Le jus de citron caille le lait.
|| v. Pron. Le lait se caille vite par temps chaud.
d2./d Fam. Avoir froid. On caille, ici!

⇒CAILLER, verbe.
I.— Emploi trans. [En parlant du sang ou du lait] Faire coaguler en caillots. Il faut plus de présure pour cailler du lait gras que du lait maigre (A.-F. POURIAU, La Laiterie, 1895, p. 543).
P. métaph. Le ciel lourd et tiède où la brume était peu à peu caillée en gros nuages (GIONO, Le Chant du monde, 1934, p. 203).
Rem. On rencontre ds la docum. cailler les fromages (POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, p. 123).
II.— Emploi intrans. ou pronom. réfl.
A.— [Le sujet désigne le sang ou le lait] Se coaguler en caillots. Le lait qui caille dans l'éclisse (LECONTE DE LISLE, Poèmes antiques, Les Plaintes du cyclope, 1874, p. 175). Le coutelas brillait. Le sang rouge noir dégouttait, giclait, coulait, se caillait (QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, p. 102).
P. métaph. Se figer. Le temps ne coule plus, les souvenirs se caillent dans leur mémoire ankylosée (ROMAINS, La Vie unanime, 1908, p. 225) :
Tu as trouvé à ton foyer la contre-mère dont les deux seins sont acides. La présure de la tendresse, qui fait cailler le lait dans l'estomac des enfants du bonheur, tu ne la connais pas.
H. BAZIN, Vipère au poing, 1948, p. 229.
B.— P. anal., pop. Être figé par le froid. On caille sur cette plage (DUB.). Ça caille. Il fait froid.
Rem. On rencontre ds la docum. l'arg. se cailler au sens de « se faire du souci », qui se rattache plutôt au verbe cailler « fienter » (cf. caille2 rem.). Depuis le début de l'autre semaine ça durait comme ça ... vraiment rien d'extravagant!... J'aurais eu tort de me cailler ... Ça mijotait sans pétard. Et même un peu après quatre heures un certain calme s'est établi! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 535).
Prononc. et Orth. :[] ou [ka-]. [] post. ds PASSY 1914, Pt ROB. et WARN. 1968. Cf. encore FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834, FÉL. 1851. [a] ant. ds Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr. Cf. aussi GATTEL 1841, NOD. 1844 (qui note [] post. pour le subst.) et LITTRÉ. Pour le timbre de a et pour la transcr. par [] mouillé ou yod cf. caille1 et la finale -aille. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Début XIIe s. « se coaguler, se figer » (Psautier Oxford, CXVIII, 70 ds GDF. Compl.); début XIVe s. subst. masc. caillé issu du syntagme lait caillé (Fab. d'Ov., Ars 5069, f° 193e ds GDF. Compl. : caillié fres). Du lat. class. de même sens coagulare. Fréq. abs. littér. :35.
DÉR. 1. Caillage, subst. masc. Action de faire cailler le lait. []. 1re attest. 1867 (Lar. 19e); de cailler, suff. -age. 2. Caillement, subst. masc. [En parlant du lait ou du sang]. Action de se cailler; le résultat de cette action. Les microbes contenus dans le lait ... en déterminent le caillement avant que tous les globules butyreux se soient séparés (A.-F. POURIAU, La Laiterie, 1895, p. 195). [] ou [ka-]. [] post. : PASSY 1914, Pt ROB. (cf. aussi FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 88). Pour les dict. hist. cf. FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834, FÉL. 1851, et DG. [a] ant. : Lar. Lang. fr. Cf. aussi GATTEL 1841, NOD. 1844 et LITTRÉ. Ds Ac. 1762-1835. 1re attest. 1478 caillement du laict (G. DE CHAULIAC, Gde Chirurgie, f° 178 ds G. SIGURS, Contribution à l'ét. du fr. médiév., Thèse Université de Montpellier, 1963-64); du verbe cailler, suff. -(e)ment1.
BBG. — DUCH. 1967, § 12.1. — NURMELA (T.). Anc. fr. caillier et faire le caillier. Neuphilol. Mitt. 1943, t. 44, pp. 97-106. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 193. — SIGURS 1963/64, p. 54, 387 (s.v. caillement).

cailler [kɑje] v.
ÉTYM. Déb. XIIe, coaillier; du lat. coagulare. → Coaguler.
1 V. tr. Faire prendre en caillots. Coaguler, figer. || La présure caille le lait. || Lait caillé. Caillé (2.), caillebotte.
Fig. (par métaphore) :
0.1 Dans le vaste ciel boueux des forces dorment. Le temps lentement les approche du réveil. Déjà elles sont tièdes (…). Il regarda le ciel lourd et tiède où la brume était peu à peu caillée en gros nuages.
J. Giono, le Chant du monde, p. 199 et 203.
2 V. pron. || Se cailler. || Le lait se caille. || Le sang se caille.
1 On craint le lait trié ou caillé : c'est une folie, puisqu'on sait que le lait se caille toujours dans l'estomac.
Rousseau, Émile, I, p. 36.
Par ellipse de se. || Faire cailler le lait (→ aussi 3.).
Par métaphore. Se figer, s'immobiliser.
2 Et puis la saignée s'arrêta, le temps se cailla de nouveau (…)
Sartre, la Mort dans l'âme, p. 137.
3 Intrans. || Le lait a rapidement caillé. || Faire cailler le lait (→ aussi 2., par ellipse de se).
Par anal. (pop.). Être figé par le froid. || Je caille. || On va cailler.Emploi impers. Faire froid. || Ça caille ici.Emploi trans. (par euphém.). || On se les caille.
3 (…) peut-être novembre, octobre, je me rappelle qu'il avait plu des cordes. Un temps, on se serait cru à la fin de l'hiver. Je me souviens de ça parce que j'avais mis mon trench-coat. (…) je le revois, il portait une chemise rouge, le col ouvert sur un tricot et toujours son pantalon de velours. Ce jour-là, hein, ça caillait.
François Nourissier, le Maître de maison, p. 230.
Se cailler le sang, le raisin, le mou : se faire du souci.
4 Sosthène lui il était fixé. Il se caillait plus le mou. Il voulait plus se remuer pour rien. Il attendait l'accomplissement de la prophétie, que les bourriques viennent nous cueillir.
Céline, le Pont de Londres, p. 365.
DÉR. Caillage, caillement.
COMP. Caillebotter, caille-lait.
HOM. Cahier.

Encyclopédie Universelle. 2012.