celer [ səle; sele ] v. tr. <conjug. : 5>
• v. 1050; lat. celare
♦ Vx ou littér. Garder, tenir secret. ⇒ 1. cacher, dissimuler, taire. — Absolt « Qui ne sait celer ne sait aimer » (Stendhal).
⊗ CONTR. 1. Dire.
● celer verbe transitif (latin celare) Littéraire. Cacher quelque chose à quelqu'un, le lui tenir secret ; taire. ● celer (difficultés) verbe transitif (latin celare) Prononciation [&ph103;ə&ph96;&ph89;], comme peler. Orthographe Sans accent sur le e ; ne pas confondre celer avec sceller. Conjugaison Attention à l'alternance e/è : celer ; je cèle, il cèle, mais nous celons ; il cèlera ; qu'il cèle mais que nous celions ; celé. ● celer (homonymes) verbe transitif (latin celare) sceller verbe scellés nom masculin pluriel seller verbe ● celer (synonymes) verbe transitif (latin celare) Littéraire. Cacher quelque chose à quelqu'un, le lui tenir secret ; taire.
Synonymes :
- cacher
- déguiser
- masquer
- taire
Contraires :
- découvrir
- dévoiler
- montrer
- révéler
- trahir
⇒CELER, (CELER, CÉLER)verbe trans.
Taire, garder secret. Celer la vérité. Synon. noble de cacher :
• 1. Pourtant s'il faut ce jour dresser un inventaire
Que la mort devait seule et conclure et sceller;
S'il faut redécouvrir ce qu'il fallait celer;
Et s'il faut devenir son propre secrétaire; ...
PÉGUY, La Tapisserie de Notre-Dame, 1913, p. 702.
— Expr. Pour (à) ne rien vous celer. Pour être tout à fait sincère. Pour ne vous rien celer (J. et J. THARAUD, La Tragédie de Ravaillac, 1913, p. 128). Se faire celer (vx). ,,Faire dire qu'on n'est pas chez soi`` (Lar. 20e) :
• 2. — Cependant, lorsque les gens se font céler, dit Albert, lorsqu'on ne peut pénétrer jusqu'à eux, sous prétexte qu'ils sont au bain, à la table ou au lit, il faut bien s'adresser là où on les rencontre.
A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 418.
Rem. La plupart des dict. gén. enregistrent le subst. fém. celation, méd. légale. Action de cacher. Celation de grossesse, d'accouchement.
Prononc. et Orth. :[], (je) cèle []. Céler ds FÉR. 1768 et Crit. t. 1 1787, LAND. 1834, GATTEL 1841. Ac. 1878 : ,,Celer, quelques uns écrivent céler``; Ac. 1935 : celer. Voir également QUILLET 1965 : celer ou céler. On a de même célant (Ac. Compl. 1842, GUÉRIN 1892) et célatine (BESCH. 1845, DG, GUÉRIN 1892, QUILLET 1965). Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 « cacher, tenir secret, ne pas dévoiler (qqc.) » (Alexis, éd. G. Paris, 320); 2. ca 1160 pronom. « se cacher (en parlant d'une pers.) » (WACE, Rou, II, 1021 ds T.-L.); XVIe s. se faire céler « refuser sa porte » (Mém. s. Dug. 29 ds LITTRÉ). Du lat. class. celare « id. ». Fréq. abs. littér. :98.
celer [səle], cour. [sele] v. tr. [CONJUG. lever.]
ÉTYM. V. 1050; du lat. celare.
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♦ Vx ou littér. Garder, tenir secret. ⇒ Cacher, dissimuler, taire. || Celer qqch. à qqn. || Celer un projet, un sentiment, un événement. || Il cèle son jeu. ⇒ Déguiser. || À ne vous rien celer, pour ne vous rien celer : pour être tout à fait franc.
1 Pour moi, je ne le cèle point, je souhaite fort que (…)
Molière, Dom Juan, V, 3.
2 Je crois voir l'intérêt que vous voulez celer.
Racine, Mithridate, I, 3.
3 Qui ne sait celer ne sait aimer.
Stendhal, De l'amour, p. 315.
4 Dites tout, Sylvain, il ne me faut rien celer.
G. Sand, la Petite Fadette, XXXVII, p. 239.
5 Mais qui donc peut longtemps tenir ses amours secrètes ? Hélas ! amour ne se peut celer !
J. Bédier, Tristan et Iseult, VII, p. 74.
REM. Il s'agit ici d'un archaïsme évoquant l'ancien français (le verbe du texte original a été conservé dans la traduction).
6 Son ton était calme, presque indifférent, mais il celait une grande tendresse et un orgueil plus grand encore.
J. Kessel, l'Équipage, p. 15 (1924).
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CONTR. Divulguer.
DÉR. et COMP. Déceler, receler, recel, recèlement, receleur.
HOM. Formes des v. sceller, seller. — V. aussi Cela, cellier, sel, selon…
Encyclopédie Universelle. 2012.