chauffeur [ ʃofɶr ] n. m.
• 1680; de chauffer
I ♦
1 ♦ Personne qui est chargée d'entretenir le feu d'une forge, d'une chaudière. Chauffeur de locomotive. Mécaniciens et chauffeurs.
2 ♦ (1896) Conducteur, conductrice d'automobile. Les chauffeurs du dimanche : les mauvais conducteurs. ⇒ chauffard. — Personne dont le métier est de conduire. Chauffeur de camion (⇒ 2. routier) . Elle est chauffeur d'autobus (⇒ machiniste) . Chauffeur de taxi. Chauffeur de maître. Louer une voiture avec chauffeur, sans chauffeur. — REM. Le féminin, peu usité, est une chauffeur (parfois chauffeuse).
II ♦ (v. 1800) Anciennt Brigand qui brûlait les pieds de ses victimes pour les faire parler.
● chauffeur nom masculin Conducteur d'un véhicule automobile et en particulier professionnel chargé de conduire une voiture, un camion, etc. Familier. Personne qui, dans son propre véhicule, conduit sur sa demande quelqu'un quelque part : J'ai servi de chauffeur toute la journée ! Brigand de bandes armées qui dévastaient les campagnes françaises, sous le Directoire, et brûlaient les pieds de leurs victimes pour leur faire avouer l'endroit où elles cachaient leur argent. ● chauffeur, chauffeuse nom Ouvrier, ouvrière chargés de la conduite et de la surveillance d'un feu, d'un four ou d'une chaudière.
chauffeur
n. m.
d1./d Ouvrier chargé de l'alimentation d'un foyer.
d2./d Personne qui conduit une automobile. Chauffeur de taxi.
|| (Afr. subsah., Madag.) Personne qui est à la fois chauffeur, mécanicien et percepteur d'un taxi-brousse.
⇒CHAUFFEUR, EUSE, subst.
I.— Subst. masc.
A.— Celui qui s'occupe du feu d'une forge, d'un fourneau, du fonctionnement d'une chaudière. Avec la régularité mécanique du chauffeur qui enfourne des pelletées dans sa machine (GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, p. 99).
— P. métaph. Les chauffeurs de volcans (CLAUDEL, Le Livre de Christophe Colomb, 1929, p. 1163).
— [Emploi en appos., avec valeur d'adj.] Rare. Ouvrier chauffeur (Ac. 1835, 1878).
Rem. 1. On rencontre ds la docum. un autre emploi à valeur adj., pour désigner un appareil procurant de la chaleur. Foyer chauffeur (J. BOURDE, Les Trav. publ., t. 2, 1929, p. 110). 2. ROB. Suppl. 1970 atteste un emploi subst. au sens de ,,appareil servant à chauffer (dans quelques techniques)``.
— Chauffeur-mécanicien (de bateau ou de locomotive) :
• 1. La Durande, sans compter Clubin, le capitaine, portait sept hommes d'équipage, un timonier, un matelot charbonnier, un matelot charpentier, un cuisinier, manœuvrier au besoin, deux chauffeurs et un mousse. L'un des deux chauffeurs était en même temps mécanicien. Ce chauffeur-mécanicien, très brave et très intelligent nègre hollandais, évadé des sucreries de Surinam, s'appelait Imbrancam. Le nègre Imbrancam comprenait et servait admirablement la machine. Dans les premiers temps, il n'avait pas peu contribué, apparaissant tout noir dans sa fournaise, à donner un air diabolique à la Durande.
HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, p. 190.
B.— P. ext., usuel. Celui qui conduit un véhicule automobile, à usage personnel ou dans le cadre de sa profession. Chauffeur de camion, de taxi; être assis à côté du chauffeur. C'était un chauffeur qui, enveloppé dans sa peau de bique, gagnait à pied son garage (PROUST, La Prisonnière, 1922, p. 137). Location de voitures sans chauffeur (P. DEFERT, Pour une pol. du tour. en France, 1960, p. 81).
— Chauffeur du dimanche. Chauffeur maladroit à qui l'on donne cette épithète, en supposant qu'il ne conduit guère que le dimanche (cf. dans un cont. métaph. BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, p. 208).
— P. métaph. Les curés à vapeur, ou plus exactement à Vespa, (...) jeunes, sanguins, turbulents (...) ces chauffeurs de Dieu (GIONO, Voyage en Italie, 1953, p. 190).
C.— Vx. Chauffeur (de pieds) [cf. chauffer I A 1]. Brigand qui brûlait la plante des pieds de ses victimes pour leur faire avouer où se cachait leur argent, qui sévissait surtout dans les campagnes à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, avec parfois des visées politiques, royalistes :
• 2. ... chez nous on n'entendait plus parler que de chauffeurs embusqués dans les bois, pour arrêter les voitures, piller les fermes et dévaliser les Juifs.
ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, t. 2, 1870, p. 374.
— Emploi adj. Huguet, royaliste, un peu chauffeur, (...) et qui avait porté la Terreur Blanche dans l'Aveyron (A. FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, p. 180).
— [P. anal. de fonction] L'inquisiteur des ténèbres, le bourreau de l'éternité, Satan le chauffeur (G. SAND, Histoire de ma vie, t. 1, 1855, p. 28).
D.— Au fig.
1. Celui qui excite, encourage, stimule. Les jours d'émeute, (...) il y a bien des meneurs là dedans, des chauffeurs (FLAUBERT, Correspondance, 1853, p. 150).
2. Fam. Homme sensuel, qui fait la cour aux femmes. Écoute, vieux chauffeur!... Il te faut des femmes (BALZAC, La Cousine Bette, 1846, p. 322).
Rem. On rencontre ds la docum., avec une nuance péj., la forme chauffeux (cf. TOULET, La Jeune fille verte, 1918, p. 109).
II.— Subst. fém., vieilli.
A.— Chaise basse qui permet de s'installer près du feu pour se chauffer :
• 3. À l'angle de la cheminée
La chauffeuse capitonnée
Vous tend les bras
T. GAUTIER, Émaux et camées, 1852, p. 128.
Rem. On rencontre ds la docum. ce subst. employé sans doute par erreur au sens de chaufferette (cf. VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Contes cruels, L'Intersigne, 1883, p. 307).
B.— Femme qui conduit un véhicule automobile. Elle a obtenu son permis de chauffeuse (Ac. 1932).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. I. 1. 1680 (RICH. : Chaufeur. Celui qui tire la branloire, et fait aler les souflets d'une forge pour faire rouge le metal); spéc. a) 1834 vocab. du chemin de fer (BRIOT, Manuel du constructeur, p. 153 ds WEXLER, p. 110 : Le même chariot porte le mecanicien chargé de diriger la machine, et son aide qui lui sert de chauffeur); b) 1866 chauffeur-mécanicien supra ex. 1; c) 1896, 15 oct. « conducteur d'un véhicule automobile » (Le Sport universel illustré, 314b ds QUEM. Fichier); 1898, 5 févr. subst. fém. (ibid., 84b, ibid.); 2. 1798, 11 oct. « bandit qui brûle les pieds de ses victimes » (Sous la plume des gens de justice ds Précis de la procédure criminelle tenue contre les accusés dans l'affaire d'Orgerès, II, 1, 61 ds IGLF). II. 1830 Subst. fém. « siège bas » (BALZAC, Gobseck, p. 380). Dér. de chauffer; suff. -eur2.
STAT. — Fréq. abs. littér. :757. (Chauffeuse :15). Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 44, b) 206; XXe s. : a) 883, b) 2 539.
BBG. — DUB. Dér. 1962, p. 82. — GOUG. Mots t. 1 1962, p. 208. — QUEM. 2e s. t. 3 1972.
chauffeur [ʃofœʀ] n. m.
ÉTYM. 1680; de 1. chauffer.
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1 Personne qui est chargée d'entretenir le feu d'une forge, d'une chaudière. || Chauffeur-mécanicien de bateau, de locomotive.
1 Là, il s'engagea comme chauffeur à bord d'un navire appelé à longer les côtes occidentales de l'Afrique.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 236.
➪ tableau Noms de métiers.
2 (1798). Hist. Malfaiteur qui torturait ses victimes en leur brûlant les pieds, pour leur arracher des aveux sur le lieu où elles cachaient leur argent. || La célèbre bande de chauffeurs d'Orgères.
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II (1896). a Vieilli. Conducteur (occasionnel) d'une automobile. ⇒ Automobiliste, conducteur. || Un bon, un excellent chauffeur. || Le chauffeur et les passagers. || Un mauvais chauffeur (⇒ Chauffard). ☑ Loc. mod. Un chauffeur du dimanche : un mauvais conducteur.
b Mod. Personne dont le métier est de conduire une automobile. || Chauffeur de maître. || Il ne conduit pas, il a un chauffeur. || Mon chauffeur vous reconduira. || Chauffeur en livrée. || Casquette de chauffeur. — Louer une voiture avec, sans chauffeur; location de voitures sans chauffeur.
2 Un chauffeur en manteau de caoutchouc blanc ouvrit la portière d'un beau coupé surbaissé aux longues lignes raides.
A. Maurois, Bernard Quesnay, XXIV, p. 158.
♦ Plus cour. || Un chauffeur de camion (⇒ Camionneur, routier). — Chauffeur de taxi. ⇒ Taxi; et aussi bricolier (3.). || Le chauffeur du taxi a refusé de nous charger. — Il y a un taxi en station, mais le chauffeur n'est pas là. || Elle est chauffeur de taxi. ⇒ Taxite. || Femme chauffeur (⇒ Chauffeuse). — Un chauffeur d'autobus, de car. ⇒ Machiniste (3.). || Le chauffeur du bus, du car.
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III (1894). Techn. Appareil servant à chauffer. || Chauffeur de permanente.
3 Dans la (permanente) tiède, c'est la chaleur du « chauffeur » qui frise (…) elle avait recours au chauffeur. Une pince en matière plastique qu'elle laissait chauffer sur les barres d'un appareil à gaz. Pour modérer le chauffeur, entre lui et le cheveu elle plaçait le protecteur.
P. Guth, le Mariage du naïf, XII, p. 116.
➪ tableau Noms d'appareils.
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DÉR. Chauffard, 1. chauffeuse.
Encyclopédie Universelle. 2012.