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proverbe

proverbe [ prɔvɛrb ] n. m.
XIIe; lat. proverbium
Formule présentant des caractères formels stables, souvent métaphorique ou figurée et exprimant une vérité d'expérience ou un conseil de sagesse pratique et populaire, commun à tout un groupe social. 1. adage, aphorisme, dicton, maxime, 1. pensée, sentence; parémiologie. Le proverbe est populaire, il appartient à la « sagesse des nations ». « Comme dit le proverbe : Ce qui tombe dans le fossé est pour le soldat » (Vigny). Proverbe arabe, allemand. Parler par proverbes. « J'aime peu les proverbes en général, parce que ce sont des selles à tous chevaux; il n'en est pas un qui n'ait son contraire » (Musset). Loc. Passer en proverbe : devenir proverbial; être cité comme une vérité reçue ou comme un exemple typique. Faire mentir le proverbe : mettre en défaut la généralité d'un proverbe, par une situation particulière.
Le Livre des Proverbes : livre de la Bible, recueil de proverbes et d'exhortations, attribué en partie au roi Salomon.
Par ext. Petite comédie illustrant un proverbe. « Comédies et Proverbes », de Musset. Jouer un proverbe.

proverbe nom masculin (latin proverbium) Court énoncé exprimant un conseil populaire, une vérité de bon sens ou une constatation empirique et qui est devenu d'usage commun. Petite comédie développant et illustrant un proverbe. (Le genre fut illustré par Carmontelle au XVIIIe s. et par Musset au XIXe s.) ● proverbe (citations) nom masculin (latin proverbium) Aleksandr Sergueïevitch Pouchkine Moscou 1799-Saint-Pétersbourg 1837 Les proverbes sont particulièrement utiles dans les cas où, de nous-mêmes, nous ne trouvons pas grand-chose pour nous justifier. Récits de Belkine, la Tempête de neige William Shakespeare Stratford on Avon, Warwickshire, 1564-Stratford on Avon, Warwickshire, 1616 Ce proverbe est bien rebattu. The proverb is something musty. Hamlet, III, 2, Hamlet William Shakespeare Stratford on Avon, Warwickshire, 1564-Stratford on Avon, Warwickshire, 1616 Raccommoder sa douleur avec des proverbes. Patch grief with proverbs. Beaucoup de bruit pour rien, V, 1, Leonato proverbe (difficultés) nom masculin (latin proverbium) Sens Distinguer ces trois mots. 1. Dicton (du latin dictum, mot, sentence) = propos sentencieux, largement répandu, souvent d'origine populaire (par exemple : année neigeuse, année fructueuse ; pluie du matin n'arrête pas le pèlerin). Remarque Les dictons ont souvent trait aux choses de la nature. 2. Maxime (du latin maxima sententia, sentence la plus générale) = formule brève énonçant une règle de morale ou de conduite ou une réflexion d'ordre général (par exemple : ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fît). 3. Proverbe (du latin proverbium) = court énoncé devenu d'usage commun et exprimant un conseil populaire, une vérité de bon sens ou d'expérience (par exemple : rien ne sert de courir, il faut partir à point). Sens Ne pas confondre avec dicton et maximedictonproverbe (expressions) nom masculin (latin proverbium) Passer en proverbe, être tellement notoire, reconnu qu'on a pu l'énoncer dans un proverbe. ● proverbe (synonymes) nom masculin (latin proverbium) Court énoncé exprimant un conseil populaire, une vérité de bon...
Synonymes :
- adage
- dicton

proverbe
n. m.
d1./d Formule figée, souvent métaphorique, exprimant une vérité d'expérience, un conseil, et connue de tout un groupe social. Un proverbe chinois, arabe.
d2./d Petite comédie qui développe le contenu d'un proverbe.
d3./d Livre des Proverbes: livre de l'Ancien Testament attribué à Salomon.

⇒PROVERBE, subst. masc.
I. A.— Sentence courte et imagée, d'usage commun, qui exprime une vérité d'expérience ou un conseil de sagesse et auquel se réfère le locuteur. Synon. adage, dicton, maxime. Parler par proverbes; comme dit le proverbe. L'interprétation des textes doit être très minutieuse. Il faut toujours craindre l'effet du vieux proverbe : « A beau mentir qui vient de loin » (MARIN, Ét. ethn., 1954, p. 65) :
Les proverbes ne sont point d'entendement, mais de raison. Ils ne concernent jamais la nature des choses, mais ils visent à régler la nature humaine, et vont toujours à contre-pente, contre les glissements qui nous sont naturels.
ALAIN, Propos, 1933, p. 1161.
Loc. verb. Passer en proverbe; faire (un) proverbe. Être cité, citer comme proverbe. Cela a fait un proverbe dans l'instant (Ac. 1798-1878). Cela a passé en proverbe (Ac.).
P. ext.
Être cité comme modèle ou comme exemple typique. Aussi, leur manière d'aimer [d'une tribu célèbre] a-t-elle passé en proverbe; et Dieu n'a point fait de créatures aussi tendres qu'eux en amour (STENDHAL, Amour, 1822, p. 195).
Constituer une expression usuelle et stéréotypée. Cette dénomination adjective [les sensualistes] est insidieuse sous un rapport : elle rappelle la sensualité attribuée injustement, à la vérité, au système d'Épicure, mais enfin passée en proverbe; elle induit à jeter de la défaveur sur ceux qui admettent l'intervention des sens dans l'explication de l'entendement humain (BROUSSAIS, Phrénol., leçon 3, 1836, p. 68).
B.— P. ext., littér. Phrase qui contient une sentence et qui exprime une vérité générale. Et l'on est arrivé à ériger en proverbe ce vers, d'ailleurs bien frappé, de Voltaire : Qui sert bien son pays n'a pas besoin d'aïeux (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 725).
Livre des Proverbes; les Proverbes; les Proverbes de Salomon. Livre canonique de l'Ancien Testament qui contient un ensemble de recueils et de maximes morales et de sagesse, le plus important des livres sapientiaux. Le livre des Proverbes, dans la bible hébraïque, fait partie des Hagiographes (Bible 1912, p. 778).
II.— Vieilli. Pièce en général très brève présentant une action propre à mettre en lumière le sens d'un proverbe qui constitue souvent le titre, mais qui reste parfois à deviner (d'apr. VAN TIEGHEM, Dict. des Litt., 1968). Les jeux innocens sont bien niais, les cartes bien tristes, la conversation bientôt épuisée : on joue la comédie; on fait choix d'un proverbe de Carmontel; on se dispute les rôles (JOUY, Hermite, t. 1, 1811, p. 58). Mais c'est une générosité intéressée, puisqu'elle vous demande d'aller jouer des proverbes chez elle (LECLERCQ Prov. dram., Répét. prov., 1835, 8, p. 394).
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1174-87 « courte maxime populaire » (CHRÉTIEN DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 6853); ca 1180 (Proverbe au vilain, 280, 2 ds T.-L.); devenu péj. fin XIIe s. (Richeut, éd. I. C. Lecompte, 790 : Tant set de bordes, De proverbes et de palordes); cf. 1672 (MOLIÈRE, Femmes savantes, II, 7 : De proverbes traînés dans les ruisseaux des halles) et 1690 (FUR. : Se dit communement des façons de parler triviales et communes); spéc. loc. a) 1549 tourner en proverbe; on en fait un proverbe « dire, être dit communément » (EST.); 1671 passé en proverbe (POMEY); b) av. 1654 jouer au proverbe (J. SARRASIN, Œuvres, Paris, Thomas Jolly, 1663, 2e part., Poésies, Sonnet, p. 65 : Cloris ne jouë a rien si ce n'est au Proverbe); 2. ca 1180 « sentence morale, maxime de sagesse » (MARIE DE FRANCE, Fables, Prol., 8 ds T.-L.); spéc. 1216 les proverbes de Salemon (ANGIER, St Grégoire, éd. P. Meyer, 2926), cf. mil. XIIIe s. (Bibl. nat., ms. fr. 899, fol. 165 ds TRÉNEL, p. 583 : Salemon dist III mile proverbes); 3. 1768 « petite comédie dont l'action illustre un proverbe » (CARMONTELLE, Proverbes dramatiques, Paris, Merlin), cf. 1775, 3 avr. (VOLTAIRE, Lettres, Au comte d'Argental, éd. Th. Besterman, t. 41, 1975, p. 390 : un grand souper [...] où elle [mad. de Luchet] joua une ou deux scènes de proverbes). Empr. au lat. proverbium « dicton, proverbe » (in proverbium venire « passer à l'état de proverbe ») dans la lang. class.; à basse époque, dans la lang. biblique « énigme, comparaison, parabole » (A.T. : Eccli. XXXIX, 3; N.T. : Jean XVI, 25, d'où l'empr. a. fr., 2e quart XIIIe s., Evangile des Domées, 121, 8, 9 ds T.-L. : li heure vient que je ne parlerai mie a vous en proverbes, ainz vous annoncerai apertement de mon Pere). Dans les trad. de la bible en a. fr., proverbe a également servi à rendre parabola au sens de « proverbe, maxime » (BLAISE, Lat. chrét.; v. parabole), notamment Parabolae Salomonis (Proverbes I, 1), cf. sens 2 [ce même livre est appelé ca 1170, treis milie de respiz et de sages diz, Rois, III, IV, 32, éd. E. R. Curtius, p. 119; 1210-16 Livre des sermons (G. LE CLERC, Bestiaire, éd. R. Reinsch, 1628; 1269-78 De Paraboles (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 11249)]. Fréq. abs. littér. :618. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 360, b) 849; XXe s. : a) 537, b) 689. Bbg. LIVER (R.). Moderne Definitions-versuche des Sprichworts... Beitr. zum rom. Mittelalter. Tübingen, 1977, pp. 339-357.

proverbe [pʀɔvɛʀb] n. m.
ÉTYM. XIIe; lat. proverbium, de pro- et verbum. → Verbe.
1 Formule présentant des caractères formels stables, souvent métaphorique ou figurée (cit. 15) et exprimant une vérité d'expérience ou un conseil de sagesse pratique et populaire (2.), commun à tout un groupe social. aussi Adage, aphorisme, dicton, maxime, pensée, sentence.Abréviation dans ce dictionnaire : Prov.Le proverbe est populaire, il appartient à la sagesse des nations (→ Cruche, cit. 8). || « Qui a bu boira »; « L'habit ne fait pas le moine »; « Mieux vaut tenir que courir » sont des proverbes. || Proverbe français, étranger. || Sages proverbes (→ Frapper, cit. 8). || Proverbe étonnant (→ 1. Pensée, cit. 44), menteur (cit. 6). || Il y a un proverbe qui dit… (→ Fourreau, cit. 4). || Comme dit le proverbe (→ 1. Pas, cit. 30).Proverbes ruraux. || « Proverbes traînés dans les ruisseaux des halles » (Molière) → Intervalle, cit. 1. || Vieux proverbe (→ Abri, cit. 11). || Parler par proverbes. Vx et péj. || Parler proverbe.Proverbes, locutions banales et lieux communs (→ Épancher, cit. 25). || Recueil de proverbes. || Étude des proverbes ( Parémiologie). || Montaigne, La Fontaine… sont riches en proverbes.
1 (…) comme dit le proverbe : Ce qui tombe dans le fossé est pour le soldat.
A. de Vigny, Cinq-Mars, XI.
2 Il y a un proverbe qui prétend que ce qui est différé n'est pas perdu. J'aime peu les proverbes en général, parce que ce sont des selles à tous chevaux; il n'en est pas un qui n'ait son contraire, et, quelque conduite que l'on tienne, on en trouve un pour s'appuyer.
A. de Musset, Nouvelles, « Emmeline », V.
3 Comme dit un beau proverbe arabe : « Les chiens aboient, la caravane passe » (l'effet) fut grand; le proverbe nous était connu (…)
Il avait remplacé cette année-là chez les hommes de haute valeur, cet autre : « Qui sème le vent récolte la tempête ».
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Pl., t. I, p. 461.
4 — Pour la troisième fois, je te demande en quoi consiste ton devoir de français.
— C'est une explication, dit Lucien. Il faut expliquer le proverbe : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point ».
M. Aymé, le Passe-muraille, « Le proverbe ».
5 Gravés sur tout ce qui était bois, brodés sur tout ce qui était étoffe, je retrouvais dans son bureau tous ces proverbes et résidus de la sagesse allemande dont le visiteur est abreuvé : « Qui parle le matin, se tait le soir… Qui aime son prochain aura des fleurs au printemps… Assieds-toi sur moi, je suis un loyal fauteuil de Dessau… L'heure du matin a de l'or dans la bouche »
Giraudoux, Siegfried et le Limousin, p. 112.
Loc. (1673). Passer en proverbe : être cité comme une vérité reçue; devenir proverbial (d'une assertion). Fig. Être cité comme modèle, comme un exemple. — ☑ (XVIIIe). Vx. Faire proverbe (même sens).
(Déb. XIIIe). || Le Livre des Proverbes ou Les Proverbes : livre de l'Ancien Testament qui est un recueil de proverbes et d'exhortations, attribué en partie au roi Salomon.
2 (V. 1650). Petite comédie illustrant un proverbe. || Comédies et Proverbes, de Musset. || Jouer un proverbe.

Encyclopédie Universelle. 2012.