coi, coite [ kwa, kwat ] adj.
• quei 1080; fém. XVIIIe; lat. pop. °quetus, class. quietus → quiet
♦ Vx Tranquille et silencieux. Mod. Loc. Se tenir, demeurer coi, coite : se taire et ne pas bouger; ne pas intervenir. « Ou bien je lui tiens tête et je rage; ou bien je reste coi » (Martin du Gard). — Loc. En rester coi (cf. fam. En être comme deux ronds de flan). ⇒ abasourdi, muet, pantois, stupéfait; fam. 1. baba. REM. Le fém. est rare.
⊗ HOM. Quoi.
● coi, coite adjectif (latin populaire quetus, du latin classique quietus, qui est au repos) Rester coi, se tenir coi, rester, demeurer calme, tranquille, muet, sous l'effet de la surprise, de l'émotion, de la crainte, etc. ● coi, coite (difficultés) adjectif (latin populaire quetus, du latin classique quietus, qui est au repos) Orthographe Le féminin coite est rare. - Plur. : ils se tiennent cois, elles se tiennent coites. ● coi, coite (expressions) adjectif (latin populaire quetus, du latin classique quietus, qui est au repos) Rester coi, se tenir coi, rester, demeurer calme, tranquille, muet, sous l'effet de la surprise, de l'émotion, de la crainte, etc. ● coi, coite (homonymes) adjectif (latin populaire quetus, du latin classique quietus, qui est au repos) quoi pronom quoi ? adverbe
coi, coite
adj. Silencieux, tranquille. Se tenir, demeurer coi.
⇒COI, COITE, adj.
Vx et littér. Tranquille et silencieux :
• 1. — Sommes-nous bien heureux en transportant notre vie au sein du monde, en l'agrandissant de mille besoins factices et de nos vanités surexcitées? dit Modeste à l'aspect de cette coite et riche campagne qui conseillait une philosophique tranquillité d'existence.
BALZAC, Modeste Mignon, 1844, p. 254.
• 2. Son cœur, tout coi et tranquille en apparence, mûrissait; ou plutôt, selon son expression énergique, pourrissait « comme la nèfle sous la paille ».
SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 6, 1863-69, p. 284.
Rem. N'est vraiment utilisé auj. que dans les loc. rester, demeurer, se tenir coi.
Prononc. et Orth. :[kwa], fém. [kwat]. Ds Ac. 1740-1932. Ds Ac. 1740 et Ac. 1762 fém. coie. Homon. quoi. L'anc. fém. coie disparaît au XVIIIe s. pour laisser la place à coite. À ce sujet cf. Gramm. Lar. 1964, § 295, et GREV. 1964, § 348. Noter que le fém. coie est donné encore ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787 et GATTEL 1841. Lar. 19e souligne que le fém. est peu usité et que ,,quelques-uns ont même conservé le masculin dans les locutions rester, demeurer, se tenir coi, appliquées à des femmes``. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 quei « (d'une pers.) calme, tranquille » (Roland, éd. J. Bédier, 3797); ca 1170 soi tenir tut coi « se tenir tranquille » (Rois, éd. Curtius, IV, chap. 24, verset 7); 1160-85 mer coie (CHR. DE TROIE, G. d'Angleterre, éd. Wilmotte, 2033); 2. 1798 coite fém. (Ac.). Du lat. vulg. , lat. class. « qui est au repos (d'une pers., d'une chose) »; le fém. coite succédant à coie d'apr. droit/droite, étroit/étroite. Fréq. abs. littér. :144.
DÉR. Coitement, adv. De façon tranquille, silencieuse, douillette. Jeuselou chausse ses souliers, qu'il bouchonne de foin, pour marcher plus coitement, prend son fusil et le suit (POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, p. 228). Elle en veut à Christel, — elle si coitement logée dans sa prison de chair — de pouvoir faire l'ange, d'émouvoir l'imagination, la rêverie, plus immédiatement que les sens (GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, p. 28). — Seule transcr. ds LAND. 1834 : koête-man. Pour l'évolution de la diphtongue -oi > > wa, cf. aboyer. — 1re attest. 1823 (BOISTE, qui renvoie à coiment); de coi, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 306.
coi, coite [kwa, kwat] adj.
ÉTYM. 1080, quei; fém., 1798; du lat. pop. quetus, lat. class. quietus. → Quiet.
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♦ Vx et littér. Qui se tient tranquille, immobile et silencieux. — ☑ Loc. mod. Se tenir coi, coite. ☑ Demeurer, rester coi. || En rester coi. ⇒ Abasourdi, muet, sidéré, stupéfait (→ fam. En être comme deux ronds de flan). || Rester coi devant des arguments (→ Aligner, cit. 3).
1 Avec cela, sans être malade, j'ai des jours de souffrance qui me font rester coi et farouche.
Sainte-Beuve, Correspondance, 321, 10 oct. 1833.
2 Le peuple obéit à sa voix (le prophète Nathan);
Moi-même, devant lui, comme un enfant, je me tiens coi (…)
Gide, Bethsabée, 1.
♦ Vx. || En rester clos et coi.
REM. Le fém. est rare.
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CONTR. Agité, bavard, bruyant, tourmenté.
HOM. Quoi.
Encyclopédie Universelle. 2012.