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colleter

colleter [ kɔlte ] v. tr. <conjug. : 4>
coleter 1580; de collet
Vieilli Saisir (qqn) au collet pour lui faire violence. attaquer. Colleter rudement son adversaire.
Mod. SE COLLETER v. pron. se battre, lutter. Se colleter comme des voyous. Fig. Se colleter avec les difficultés. se débattre. « incapable de se colleter avec la vie » (Sagan).

colleter verbe transitif Tendre des collets, prendre des animaux au collet.

colleter (se)
v. Pron. Se battre. Se colleter avec des voyous.
|| Fig. Se colleter avec les difficultés de la vie.

⇒COLLETER, verbe.
A.— 1. Littér. Entourer le cou ou le col :
1. Les élèves de l'école supérieure de Villeneuve, les « vert pomme » comme on les appelle — à cause du ruban vert dont elles sont colletées, cet affreux vert cru dont les pensionnats gardent la spécialité — ...
COLETTE, Claudine à l'école, 1900, p. 228.
2. La bouteille de porto, colletée d'une chaîne et d'une plaque d'argent, commença son voyage entre les deux amis. Janeway se détendait à vue d'œil...
MORAND, Parfaite de Saligny, 1947, p. 153.
2.— P. anal.
AGRIC. Colleter les ceps. Les attacher à l'échalas afin qu'ils ne soient pas décollés par le vent.
Rem. Attesté ds Lar. 19e, Lar. encyclop. et QUILLET 1965.
Colleter une chandelle. La plonger jusqu'au collet dans le suif afin de l'épaissir.
Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e, LITTRÉ, Nouv. Lar. ill.
B.— Saisir brutalement quelqu'un au collet pour le renverser :
3. — Brigands, tenez-vous donc tranquilles!... Nous ne sommes pas ici pour banqueter, colleter et nous tuer; ...
BALZAC, Annette et le criminel, t. 1, 1824, p. 170.
4. En un clin d'œil, avant que Javert eût le temps de se retourner, il fut colleté, terrassé garrotté, fouillé.
HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 342.
P. anal., absol. Tendre des collets pour attraper du gibier.
Emploi pronom. Se colleter. Se prendre au collet, se battre :
5. Meaulnes lâcha Delouche pour se colleter avec cet imbécile et il allait peut-être se trouver en mauvaise posture, lorsque la porte des appartements s'ouvrit à demi.
ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, p. 44.
6. ... elle se précipitait sur lui, éprouvant une âpre jouissance à se colleter corps à corps, à se rouler sur le carreau...,
HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 102.
Au fig. Se colleter avec qqc. Lutter contre quelque chose. Je me suis (...) colleté avec le néant (STENDHAL, Correspondance, t. 3, 1800-42, p. 274). Vais-je conter combien de fois je me suis colleté avec la faim pour rester libre? (J. VALLÈS, L'Insurgé, 1885, p. 247) :
7. Nous retrouvons dans monkey business les frères Marx, chacun avec son type à lui, sûrs d'eux et prêts, on le sent, à se colleter avec les circonstances, ...
ARTAUD, Le Théâtre et son double, 1939, p. 166.
Rem. 1. On rencontre ds la docum. le subst. masc. colletage. Action de se colleter. Nul comme lui n'avait connu l'odieux colletage avec la phrase récalcitrante (COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 1re part., p. 32). 2. Nouv. Lar. ill., Lar. 20e et QUILLET 1965 enregistrent le subst. masc. colleteur. Celui qui aime à se colleter. 3. Région. (Canada). Se colletailler, verbe pronom. Nita et Nicole qui se colletaillaient sur le divan (V.-L. BEAULIEU, Oh, Miami, Miami, Montréal, 1973, p. 177).
Prononc. et Orth. :[], (je) collette []. Ds Ac. 1694-1932, avec, en 1932, la précision : je collette, nous colletons. Double la consonne devant syll. muette ds BESCH. 1845, Lar. 19e, Lar. Lang. fr. ainsi que ds ROB.; par contre change l'e muet en [] ouvert devant syll. muette ds LITTRÉ et GUÉRIN 1892 : je collète. Étymol. et Hist. Fin XVIe s. loisir d'affronter la mort et de la coleter (MONTAIGNE, Essais, livre II, chap. XIII, éd. A. Thibaudet, p. 169). Dér. de collet; dés. -er. Fréq. abs. littér. :71.

colleter [kɔlte] v. tr. [CONJUG. jeter.]
ÉTYM. 1580, coleter; de collet.
1 Rare. Saisir qqn au collet pour lui faire violence. Attaquer. || Colleter rudement son adversaire. → ci-dessous Se colleter (cour.).
2 Rare. Prendre avec un collet. || Colleter des lapins. Absolt. || Braconnier qui collette la nuit.
3 Littér. (Sujet n. de chose). Entourer le cou de (qqn). (Passif). || « Le ruban vert dont elles sont colletées » (Colette, in T. L. F.).
tableau Termes de blason.
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se colleter v. pron.
Affronter (s'), battre (se), lutter. || Se colleter avec qqn. || Se colleter comme des voyous.
1 (…) quelques-uns d'entre eux (des ennemis) se colletèrent même avec quelques-uns de nos officiers.
Racine, Lettres, 88, 3 avr. 1691.
2 (…) je n'ai nulle envie de me colleter avec vous (le commissaire et ses hommes), je vais me lever et vous suivre : donnez-vous, je vous prie, la peine de vous asseoir.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 352.
Fig. || Se colleter avec la misère, avec mille difficultés. Débattre (se), empoigner (s').
3 (…) c'était le temps surtout où il colletait avec ses vices (…)
Huysmans, En route, p. 177.
4 Il la considérait vraiment comme incapable de se colleter avec la vie (…)
F. Sagan, la Chamade, p. 104.
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colleté, ée p. p. adj.
Blason. Se dit d'un animal dont le collier est d'un émail différent de celui du corps.
DÉR. Colletage, colleteur.

Encyclopédie Universelle. 2012.