commencement [ kɔmɑ̃smɑ̃ ] n. m.
• 1119; de commencer
♦ Le fait de commencer; ce qui commence.
1 ♦ Ce qui vient d'abord (dans une durée, un processus), première partie. ⇒ début. Le commencement du siècle, de l'année, du mois, de la semaine. Le commencement du printemps (⇒ apparition, arrivée) , du jour (⇒ 1. aube, aurore, matin) . Le commencement du monde. ⇒ origine; création. Commencement de la vie. ⇒ enfance, naissance. Commencement des hostilités. ⇒ déclenchement, ouverture. Le commencement d'un règne. ⇒ avènement. Un bon, un mauvais commencement. ⇒ 1. départ. Le commencement d'un travail, d'une action (cf. Mise en train). Commencement d'un discours (⇒ exorde, préambule, prologue) , d'un livre (⇒ introduction, préface) . Commencement d'un raisonnement (⇒ prémisse, principe) . — Loc. fam. C'est le commencement de la fin, le début des ennuis. Il y a un commencement à tout : on ne peut réussir parfaitement qqch. dès le premier essai. La crainte est le commencement de la sagesse.
♢ Loc. Dès le commencement. Depuis le commencement. Du commencement à la fin : de bout en bout. Au commencement. ⇒ initialement. « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre » ( BIBLE ).
2 ♦ Partie qui se présente, que l'on voit avant les autres (dans l'espace). ⇒ bord, bout, extrémité. Le commencement d'une rue, d'un couloir. ⇒ entrée.
3 ♦ Existence partielle. Dr. Commencement de preuve : ce qui fournit, sans certitude, la présomption d'une vérité, d'un fait. Commencement de preuve par écrit. Commencement d'exécution.
4 ♦ LES COMMENCEMENTS : les premiers développements, les débuts. Les commencements de l'empire napoléonien. Les commencements d'une technique nouvelle. ⇒ balbutiement, bégaiement. — (1538) Spécialt Les premières leçons, les premières notions, dans une science, un art. ⇒ A B C , élément, rudiment. « presque en toutes choses les commencements sont rudes » (Rousseau).
⊗ CONTR. Achèvement, but, conclusion, 1. fin, issue, terme.
● commencement nom masculin Première partie d'une chose, d'une action, d'une période, d'une vie, etc. ; début : Il y a eu un commencement d'incendie. Littéraire. Cause première, principe : Dieu est le commencement et la fin de toutes choses. ● commencement (citations) nom masculin Charles Joseph, prince de Ligne Bruxelles 1735-Vienne 1814 En amour, il n'y a que les commencements qui soient charmants. Il ne m'étonne pas qu'on trouve du plaisir à recommencer souvent. Mes écarts Pablo Ruiz Picasso Málaga 1881-Mougins 1973 Tout l'intérêt de l'art se trouve dans le commencement. Après le commencement, c'est déjà la fin. Conversation avec Tériade, 1932 in l'Intransigeant Jean Racine La Ferté-Milon 1639-Paris 1699 Ce que je sais le mieux, c'est mon commencement. Les Plaideurs, III, 3, Petit Jean saint Grégoire de Nysse Césarée de Cappadoce vers 335-Nysse vers 394 Ainsi celui qui monte ne s'arrête jamais d'aller de commencement en commencement par des commencements qui n'ont jamais de fin. Homélies sur le Cantique des cantiques (traduction M. Canevet) Charles Maurice de Talleyrand-Périgord Paris 1754-Paris 1838 Voilà le commencement de la fin. Commentaire À propos de la retraite de Russie. ● commencement (expressions) nom masculin Au commencement, au début, dans les premiers moments ou dans les temps les plus anciens. Commencement d'exécution, acte accompli en vue de commettre une infraction, suffisant pour caractériser une tentative punissable (l'effraction d'une habitation précédant un cambriolage, par exemple). Commencement de preuve par écrit, élément partiel de preuve qui rend vraisemblable le fait allégué. Il y a un commencement à tout, il faut en tout un apprentissage ; il faut du temps pour réussir. ● commencement (synonymes) nom masculin Première partie d'une chose, d'une action, d'une période, d'une vie...
Synonymes :
- aube
- aurore
- avènement
- bord
- début
- ébauche
- entrée
- orée
- origine
- prélude
- prémices
- seuil
Contraires :
- achèvement
- bout
- fin
- issue
- péroraison
- sortie
- terme
Littéraire. Cause première, principe
Synonymes :
- source
Contraires :
- fin
commencement
n. m.
d1./d Premier moment dans l'existence d'une chose. Le commencement du monde. Le commencement de l'année. Au commencement: à l'origine. C'est le commencement de la fin: la mort, la défaite, la débâcle, etc., sont proches.
d2./d Partie d'une chose que l'on voit la première. Commencement du train.
d3./d DR Commencement de preuve par écrit: écrit émanant de la personne à qui on l'oppose, rendant vraisemblable le fait allégué.
d4./d (Plur.) Débuts.
⇒COMMENCEMENT, subst. masc.
Première partie d'un ensemble; moment, point initial de quelque chose.
A.— [Relativement à l'espace] Commencement d'une rue. Les morceaux de steppe à boqueteaux au commencement de la Picardie (NIZAN, La Conspiration, 1938, p. 146).
B.— [Relativement au temps] Les générations qui se sont succédé depuis le commencement de la terre (MAUPASSANT, Le Docteur Héraclius Gloss, 1893, p. 118). Fixer à l'équinoxe le commencement du printemps (ALAIN, Propos, 1930, p. 932) :
• 1. Quand Aziyadé vint, elle trouva des murailles nues, et tout en désarroi; c'était le commencement de la fin.
LOTI, Aziyadé, 1879, p. 250.
— Emploi abs.
♦ Commencer par le commencement.
♦ Loc. Il y a un commencement à tout. Tout peut arriver; on ne peut bien faire dès la première fois :
• 2. — Monsieur, je n'ai jamais reçu d'assignation pour mon compte, dit Birotteau.
— Il y a un commencement à tout, dit Molineux.
BALZAC, César Birotteau, 1837, p. 320.
♦ [P. réf. à la Bible (Genèse, I, 1) ,,Au commencement Dieu créa les cieux et la terre``] Au commencement. À l'origine du monde; avant l'existence de toute chose.
— Spéc., au plur.
♦ Première partie de la vie, spéc. de la vie sociale, professionnelle, d'un apprentissage; première partie d'un phénomène social. — Monsieur, lui dit-il enfin à l'oreille, vous savez combien les commencements d'un métier sont difficiles (BALZAC, César Birotteau, 1837, p. 223). Lui ai tracé tout un plan de conduite pour les commencements de son mariage (BARBEY D'AUREVILLY, 2e Memorandum, 1839, p. 351). Les commencements du règne de Louis-Philippe (HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 22) :
• 3. M. Naudy était soucieux de fonder, nullement de se faire une carrière temporelle. Il avait ce tempérament de fondateur (...) qui fut si fréquent dans les commencements de la Troisième République.
PÉGUY, L'Argent, 1913, p. 1129.
P. méton. Les commencements d'une personne; les commencements de la vie, de la profession d'une personne. Tout m'invite à chercher sur le terrain de la biologie les obscurs commencements de l'individu (RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 408) :
• 4. M. Hennebeau était né dans les Ardennes. Il avait eu les commencements difficiles d'un garçon pauvre, jeté orphelin sur le pavé de Paris.
ZOLA, Germinal, 1885, p. 1304.
Emploi abs. La gaucherie des premiers commencements (MARITAIN, Humanisme intégral, 1936, p. 288).
♦ Vieilli. Premiers éléments d'une connaissance, d'une science. Ces imbécilles-là m'ennuyaient avec leurs commencements qu'ils m'apprenaient comme un enfant (L.-B. PICARD, Théâtre, t. 5, La Manie de briller, 1806, p. 369) :
• 5. Il [Leibniz] y était arrivé [à Paris] avec d'admirables commencements en toutes choses; il y fit d'immenses progrès, particulièrement en mathématiques, en théologie et en philosophie.
V. COUSIN, Hist. gén. de la philos., 1861, p. 466.
C.— [Relativement à un développement spatiotemporel ou à un développement mor.]
1. [L'accent est mis sur le caractère inaccompli, imparfait ou précaire de ce qui est commencé; commencement est gén. précédé de l'art. indéf. un ou des] Ébauche. Il est probable que j'ai la tête fortement abîmée, à en juger d'après mes sommeils, car je dors toutes les nuits dix à douze heures. Est-ce un commencement de ramollissement? (FLAUBERT, Correspondance, 1875, p. 237). La subtilité de l'Histoire, qui a désarmé les défiances du tsarisme en suscitant un commencement de démocratie allemande sous les auspices de l'absolutisme prussien (JAURÈS, Ét. socialistes, 1901, p. 40). Rédigé un commencement d'article (DU BOS, Journal, 1923, p. 300). Ses cheveux noirs étaient ramassés sur le dessus de la tête avec un commencement de raie, au milieu (E. TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, p. 179) :
• 6. ... il y avait là des enfants déjà grandis, des commencements de petits hommes et de petites femmes, jusqu'à trois et quatre ans; ...
ZOLA, Travail, t. 1, 1901, p. 226.
— PROCÉDURE, JURISPR. Commencement de preuve. ,,Ce qui fait présumer la vérité d'un fait ou d'une promesse, sans néanmoins fournir une preuve complète`` (Ac. 1835-1932). Commencement de preuve par écrit. Écrit olographe d'un défendeur, constituant un début de preuve.
2. [L'accent est mis sur le fait que ce qui est commencé est une phase momentanée d'un processus appelé à se développer] Début. Je pensais finir par un éclat de rire : (...) « le mépris du pauvre est le commencement de la sagesse », ou quelque lamentable bouffonnerie de ce genre (LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, p. 106) :
• 7. Depuis les inventions, maman y est habituée. Elle passe toutes ses journées à nettoyer, à essuyer, parfois même à éteindre les commencements d'incendie.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Nuit de la Saint-Jean, 1935, p. 97.
— Littér. [En parlant d'une pers.] Tout apôtre est le commencement d'un martyr (AMIEL, Journal intime, 1866, p. 66).
— Emploi abs. Des commencements absolus, des passages du néant à l'être et de l'être au néant (É. BOUTROUX, De la Contingence des lois de la nature, 1874, p. 21).
♦ [En parlant de Dieu] À toutes les origines, se rencontre celui qui est le commencement et la fin, Alpha et Omega (OZANAM, Essai sur la philos. de Dante, 1838, p. 101).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1119 « début » (PH. THAON, Comput, 1994 ds T.-L. : cumencement de l'an); 1538 plur. « débuts rudiments [d'une science] » (R. ESTIENNE, Dictionarium latino, gallicum, s.v. initio). Dér. de commencer; suff. -ment1. Fréq. abs. littér. :4 387. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 7 425, b) 7 930; XXe s. : a) 5 859, b) 4 547.
commencement [kɔmɑ̃smɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1119; de commencer.
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♦ Le fait de commencer; ce qui commence.
1 Ce qui vient d'abord (dans une durée, un processus); première partie. ⇒ Début. — Proverbe :
1 La crainte de l'Éternel est le commencement de la sagesse;
Tous ceux qui l'observent ont une raison saine.
Bible (Segond), Psaumes, CXI, 10.
♦ Le commencement du siècle, de l'année, du mois, de la semaine. || Le commencement du printemps (⇒ Apparition, arrivée), du jour (⇒ Aube, aurore, matin). — Le commencement du monde. ⇒ Origine; création. || Le commencement de la vie. ⇒ Naissance; enfance. || Un commencement de vie. ⇒ Bourgeon; embryon, germe.
2 Les plus grands risques de la vie sont dans son commencement; moins on a vécu, moins on doit espérer vivre.
Rousseau, Émile, II.
♦ Spécialt. Le fait (pour une chose) d'être à l'origine de…, de précéder normalement… → ci-dessus cit. 1.
3 (…) la justice qui est le commencement de la charité, et la charité qui est la consommation de la justice.
F. de Lamennais, Paroles d'un croyant, p. 48.
♦ Le commencement des hostilités. ⇒ Déclenchement, ouverture. || Commencement d'un règne. ⇒ Avènement. || L'heureux commencement d'une entreprise. ⇒ Prémice. || Le commencement de la cérémonie, du spectacle. — Le commencement d'une institution, d'une idée.
4 Des coups de pistolet, tirés par les jeunes gens et les enfants, annoncèrent le commencement de la noce.
G. Sand, la Mare au diable, Appendice, I, p. 145.
5 Il est naturel que l'idée morale ait eu son commencement et ses progrès comme l'idée religieuse.
Fustel de Coulanges, la Cité antique, II, 9.
♦ Un bon, un mauvais commencement. ⇒ Départ. || Le commencement d'un travail, d'une action. ⇒ Train (mise en train). ☑ Commencer par le commencement : prendre les choses à leur début, partir de zéro.
5.1 Eh bien, Monsieur Cyrus, par où allons-nous commencer ? demanda le lendemain matin Pencroff à l'ingénieur ? — Par le commencement, répondit Cyrus Smith. Et en effet, c'était bien par le « commencement » que ces colons allaient être forcés de débuter.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 160.
6 Mais le commencement et la mise en train de la paix sont plus obscurs que la paix même, comme la fécondation et l'origine de la vie sont plus mystérieuses que le fonctionnement de l'être une fois fait et adapté.
Valéry, Variété I, La crise de l'esprit, p. 23.
♦ Le commencement d'un discours (⇒ Exorde, préambule, prologue), d'un livre (⇒ Introduction, préface). || Commencement d'un raisonnement (⇒ Axiome, postulat, prémisse, principe).
♦ Sans compl. || Il ne sait que le commencement. || « Ce que je sais le mieux, c'est mon commencement » (Racine, les Plaideurs).
6.1 De quel cœur j'emboucherais la trompette en l'honneur de M. le Président du Conseil, si jamais il nous donnait sujet de nous réjouir ! Cela est possible après tout. Ce qu'il savait le moins bien, c'était peut-être son commencement.
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 214.
♦ ☑ Loc. fam. Le commencement de la fin : l'arrivée imminente d'une catastrophe, d'une déchéance.
7 (…) il voyait venir avec une sourde joie les événements qui seraient pour Napoléon, disait-il (Talleyrand) « le commencement de la fin ».
Louis Madelin, Talleyrand, III, XXIV, p. 250.
♦ ☑ Loc. Il y a un commencement à tout : on ne peut réussir parfaitement quelque chose dès le premier essai. || Dès le commencement. || Depuis le commencement. || Du commencement à la fin. ⇒ Bout (de bout en bout). || Au commencement de sa vie, et, absolt, au commencement. || Au commencement, les choses allaient bien. Spécialt. || Au commencement : avant toutes choses.
8 Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.
Bible (Crampon), Genèse, I, 1.
9 Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Bible (Crampon), Évangile selon saint Jean, I, 1.
10 (…) il y avait cependant des saints, comme Énoch, Lamech et d'autres, qui attendaient en patience le Christ promis dès le commencement du monde.
Pascal, Pensées, IX, 613.
♦ Spécialt (théol.). Premier principe, cause première. ⇒ Fondement, principe, source. || Dieu est le commencement et la fin de toutes choses.
11 Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.
Bible (Crampon), Apocalypse de saint Jean, XXII, 13.
2 Partie qui se présente, que l'on voit avant les autres (dans l'espace). ⇒ Bord, bout, extrémité. || Le commencement d'une rue, d'un couloir. ⇒ Entrée.
3 Existence partielle. — Dr. || Commencement de preuve, ce qui fournit, sans certitude, la présomption (d'une vérité, d'un fait…). || Commencement de preuve par écrit. ⇒ Testimonial. || Commencement d'exécution.
4 Les commencements : les premiers développements, les débuts. || Les commencements de l'empire napoléonien. || Ses commencements ont été pénibles. || Avoir, connaître des commencements difficiles. ⇒ Apprentissage, début(s). || Les commencements d'une technique nouvelle. ⇒ Balbutiement, bégaiement.
11.1 — Ah ? ça me fait plaisir, ce que vous me dites là… On est si honteuse de soi dans les commencements…
Ed. et J. de Goncourt, Sœur Philomène, p. 114.
♦ (1538). Spécialt. Les premières leçons, les premières notions, dans une science, un art. ⇒ A. B. C., B. a.-ba, élément, rudiment(s).
12 (…) presque en toutes choses les commencements sont rudes (…)
Rousseau, les Confessions, III, p. 125.
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CONTR. Aboutissement, achèvement, but, conclusion, fin, issue, péroraison, terme.
Encyclopédie Universelle. 2012.