consteller [ kɔ̃stele ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1838; de constellé, ou de constellation
♦ Couvrir, parsemer d'étoiles, de points brillants.
● consteller verbe transitif (de constellation) Littéraire. Couvrir le ciel de constellations, en parlant des étoiles. Couvrir une surface, la parsemer de points, de marques, etc., visibles : Des décorations constellent son uniforme. ● consteller (synonymes) verbe transitif (de constellation) Couvrir une surface, la parsemer de points, de marques, etc....
Synonymes :
- parsemer
- semer
⇒CONSTELLER, verbe trans.
ASTRONOMIE
A.— Emploi trans. Couvrir de constellations. Les astres qui constellent le ciel (Pt Lar. 1906, Lar. 20e, ROB.). Des milliers d'astres constellent le ciel (DAVAU-COHEN 1972).
— P. métaph. [Le suj. désigne des choses abstr.] :
• Des images courtes et puissantes, des résumés étranges et frappants, des alliances de mots hardies et inattendues viennent ainsi consteller et bosseler la trame du style [de M. Paul de Saint-Victor]...
TAINE, Derniers Essais de crit. et d'hist., 1893, p. 38.
— P. anal. [Le suj. désigne des choses concr. qui, par leur éclat ou leur éparpillement, rappellent des constellations] Les étoiles en pierreries qui constellaient la robe d'orfroi (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 71). Les pierres dont la campagne est constellée (T. GAUTIER, Tra los Montes, Voyage en Espagne, 1843, p. 125).
Rem. Le suj. désigne parfois une pers. Un directeur de théâtre dépensait des centaines de mille francs pour consteller de vraies émeraudes le trône (PROUST, Prisonnière, 1922, p. 2).
♦ P. iron., péj. Sinistres, des taches grasses constellaient le tapis noir (J. PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, p. 280).
B.— Emploi pronom. Être couvert de constellations. Le ciel se constella d'étoiles brillantes (VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 1, 1868, p. 77).
— P. anal. Sur le cercueil descendu, la neige tombait (...) et la bière se constellait de taches blanches (QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, p. 202).
Prononc. :[(l)le] ou [], (je) constelle []. Pour [l] ou [ll] avec [] ouvert et pour [l] avec [e] fermé cf. constellation. Étymol. et Hist. 1. 1519 constellé sens obsc. « répandu dans le ciel comme une constellation; aérien? » (GUILL. MICHEL, Georg. de Virgile, 32 r° ds HUG. : oysillonz bien constellez du ciel), seulement chez cet aut.; 2. 1752 constellé « garni d'étoiles » (Trév. Suppl.); 1838 « parsemer d'étoiles » (LAMARTINE, La Chute d'un ange, p. 807). Dér. du rad. de constellation; suff. -é; dés. -er. Fréq. abs. littér. :20.
ÉTYM. 1838, → cit. 1; de constellation ou de constellé.
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1 (Sujet n. de chose; astres). Couvrir de constellations, d'étoiles nombreuses. ⇒ Parsemer. || Les astres, les étoiles qui constellent le ciel.
1 Quel firmament la nuit constellait
Dans leur sein (des mers).
Lamartine, la Chute d'un ange.
2 (…) ces belles îles de marbre qui constellent l'azur de la mer Égée (…)
Taine, Philosophie de l'art, t. II, IV, I, I, p. 92.
2 (1866, in Pierre Larousse). Couvrir, parsemer de points brillants. || Le couturier a constellé cette robe de strass. — (Sujet n. de chose). || Les décorations constellaient sa tunique.
♦ Fig. || Les taches qui constellaient sa veste.
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se consteller v. pron.
♦ || Le ciel se constellait d'étoiles. || Le mur se constellait de taches brunes d'humidité.
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constellé, ée p. p. adj.
ÉTYM. (1519, « aérien »; lat. constellatus, de constellatio).
1 (1752; probablt ital. costellato). Parsemé d'étoiles. || Cieux constellés.
3 (…) un hameau qui porte un nom gracieux et inhospitalier : « la Belle-Étoile ». Fut-il ainsi baptisé parce qu'il n'offre au voyageur la sécurité d'aucune hôtellerie ? Ou plutôt ne doit-il pas cette appellation à la splendeur constellée que la plaine champenoise contemple par les nuits sereines ?
G. Duhamel, Récits des temps de guerre, V, p. 254.
♦ Anneau constellé : anneau magique fabriqué sous l'influence d'une constellation.
4 (…) je guéris par des paroles (…) par des talismans, et par des anneaux constellés.
Molière, l'Amour médecin, III, 5.
2 Qui est parsemé d'objets ou de points brillants. || Pierre constellée. || Robe constellée de pierreries, de brillants. || Général constellé de décorations.
5 (…) la fin de la belle saison provençale, constellée de géraniums brasillants (…)
Colette, la Naissance du jour, p. 109.
Encyclopédie Universelle. 2012.