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contempteur

contempteur, trice [ kɔ̃tɑ̃ptɶr, tris ] n.
• 1449; lat. contemptor
Littér. Personne qui méprise, dénigre (qqn, qqch.). 2. critique, dénigreur. Les contempteurs de la morale. ⊗ CONTR. Laudateur.

contempteur, contemptrice nom (latin contemptor, de contemnere, mépriser) Littéraire. Personne qui dénigre quelqu'un ou quelque chose : Les contempteurs des valeurs morales.contempteur, contemptrice (synonymes) nom (latin contemptor, de contemnere, mépriser) Littéraire. Personne qui dénigre quelqu'un ou quelque chose
Synonymes :
- critique
- dénigreur
- méprisant
Contraires :
- admirateur
- laudateur
- partisan

⇒CONTEMPTEUR, TRICE, adj. et subst.
Littéraire
I.— Emploi adj.
A.— [En parlant d'une pers.] Qui méprise, dénigre (cf. contemner). Synon. dédaigneux, dénigreur; anton. laudateur. Plus contempteurs de la sagesse antique et plus confiants (...) dans leur raison individuelle (TOCQUEVILLE, L'Ancien Régime et la Révolution, 1856, p. 232). Mystique, et dès lors contempteur des réalités (ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, p. 320) :
1. ... le duc, qui se croyait entièrement moderne, contempteur plus que quiconque de la naissance, et même républicain, ...
PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, p. 530.
B.— [En parlant d'une chose en relation avec la pers. hum.] Qui méprise, exprime le mépris. Œil, regard contempteur. Synon. dédaigneux, méprisant. Une résolution contemptrice du qu'en-dira-t'on (E. DE GONCOURT, La Fille Élisa, 1877, p. 43). Une solitude (...) féconde et contemptrice (MALRAUX, Les Voix du silence, 1951, p. 491).
II.— Emploi subst.
A.— Contempteur de qqc. Celui, celle qui méprise, critique violemment et avec mépris (quelqu'un, quelque chose). Ce cynique contempteur de la race française (VIGNY, Mémoires inédits, 1863, p. 117). Les pires contempteurs de l'esprit, les plus sûrs contre-révolutionnaires (BRETON, Les Manifestes du Surréalisme, 2e Manifeste, 1930, p. 140) :
2. ... un intellectuel, c'est-à-dire un révolté, un contempteur systématique des supériorités sociales qui ne sont point fondées sur l'esprit.
BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, p. 1082.
SYNT. Un (les) contempteur(s) de l'amitié, de l'argent, des conventions humaines, de la démocratie, de la fortune, de la justice, des lois, des médiocrités, de la mystique, du passé, des préjugés, de toutes les vertus; un contempteur acharné, déterminé, hardi, superbe, téméraire de...
Souvent p. iron. Voiturier, le mangeur de curés, le contempteur de l'autel (AYMÉ, La Vouivre, 1943, p. 248).
P. ext. Celui, celle qui méprise, ne tient aucun compte de... Un contempteur du danger.
Absol. Personne qui dédaigne, méprise habituellement. C'était [Rémy de Gourmont] un contempteur, un négateur, avec une grande aristocratie (LÉAUTAUD, Passe temps, 1929, p. 115).
B.— Vx. Contempteur de qqn. Leurs ennemis et leurs contempteurs. Un contempteur des dieux. Un athée.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. ,,P prononcé dans consomptif, contempteur, contemptible, métempsychose, éclampsie, péremptoire, présomptif, etc.`` (FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 353). Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1449 (Ord., XIV, 83 ds GDF. Compl.), condamné par Vaugelas (Remarques, 1647, p. 489) et l'Académie française (Observations sur les Remarques de Vaugelas, 1705, t. 2, p. 307), noté comme étant ,,du style soutenu`` par Ac. 1762. Empr. au lat. class. contemptor (de contemnere, v. contemner) « qui dédaigne, qui méprise ». Fréq. abs. littér. :73.

contempteur, trice [kɔ̃tɑ̃ptœʀ, tʀis] n.
ÉTYM. 1449; lat. contemptor, du supin de contemnere. → Contemner (vx).
Littér. Personne qui méprise, dénigre (qqn, qqch.). Critique, dénigreur. || Les contempteurs de la morale, de la religion. Appos. || Un critique contempteur des nouveautés.
1 (…) hommes riches et ambitieux, contempteurs de la vertu (…)
La Bruyère, Disc. de réception à l'Académie.
2 Le rôle des fortes individualités est peut-être insignifiant; c'est la masse qui agit, et la société qui triomphe toujours : elle s'incorpore même ses contempteurs, qui en appelaient à un autre monde.
J. Chardonne, l'Amour du prochain, VI, p. 151.
3 M. Tailhade ne saura jamais la vérité sur la valeur de ses conférences; car les élogieux ne le loueront sans doute que par peur, et les critiques ne le blâmeront que par esprit de vengeance. Et puis, ce contempteur des médiocrités présentes qui trouve qu'Armand Silvestre est un grand écrivain, qui lui dédie ses livres, et qui se met sous sa protection !
J. Renard, Journal, 11 nov. 1893.
Adjectif :
4 Au XIXe siècle, une solitude particulière, féconde et contemptrice, devient liée à la vocation même de l'artiste.
Malraux, les Voix du silence, p. 491.
CONTR. Laudateur.

Encyclopédie Universelle. 2012.