courbaturer [ kurbatyre ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1835; de courbature
♦ Donner une courbature à. ⇒ ankyloser. La gymnastique l'a courbaturé. — P. p. adj.(v. 1840). ⇒ courbatu. « Il était courbaturé après ces quelques heures d'insomnie » (Maupassant). — On écrirait mieux courbatturer.
⊗ CONTR. Délasser, détendre, 1. reposer.
● courbaturer verbe transitif Causer une courbature, provoquer dans les membres une fatigue douloureuse : Cette longue marche l'avait courbaturé.
courbaturer
v. tr. Causer une courbature à.
⇒COURBATURER, verbe trans.
Faire souffrir de courbatures. Il [Patissot] fut (...) courbaturé par l'escrime (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Dimanches bourg. Paris, 1880, p. 286). Le froid me courbature les phalanges (GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1895, p. 230).
♦ Emploi pronom. (à sens passif). Des soldats penchés frottent le parquet des chambres; leur dos se courbature et leurs bras ont des crampes (ROMAINS, Vie unan., 1908, p. 57).
— Au fig. Provoquer une sensation de lassitude dans l'esprit :
• 1. Il [Doré] vous accroche avec un tas de questions, mais sans jamais écouter vos réponses. À la fin, je ne sais comment, il vous hébète, vous courbature, vous assomme de lui.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1866, p. 273.
♦ Emploi pronom. réfl. ind. Se courbaturant l'esprit pour trouver les paroles tendres, justes, décisives qu'il fallait (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Yvette, 1884, p. 504).
♦ Absolument :
• 2. Nous sommes deux races sur la terre. Ceux qui ont besoin des autres, que les autres distraient, occupent, reposent, et que la solitude harasse, épuise, anéantit, comme l'ascension d'un terrible glacier ou la traversée du désert, et ceux que les autres au contraire, lassent, ennuient, gênent, courbaturent, tandis que l'isolement les calme, les baigne de repos dans l'indépendance et la fantaisie de leur pensée.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Qui sait? 1890, p. 1187.
Rem. On rencontre ds la docum. un ex. de courbaturant en emploi adj. Ce Lemerre, avec sa pluie de paroles violentes et vides, est courbaturant (GONCOURT, Journal, 1887, p. 684).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1835 (NOËL et CHAPSAL, Nouv. dict., 5e éd. ds QUEM.). Dér. de courbature; dés. -er. Fréq. abs. littér. :5. Bbg. DARM. 1877, p. 117.
courbaturer [kuʀbatyʀe] v. tr.
ÉTYM. 1835; de courbature, et -er.
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♦ Provoquer une courbature, des courbatures chez (qqn). ⇒ Ankyloser. || Rester trop longtemps dans la même position courbature le corps. — Pron. || Le dos se courbature lorsqu'on reste longtemps penché en avant.
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courbaturé, ée p. p. et adj.
⇒ Courbatu. Qui souffre de courbature. || Il est tout courbaturé d'avoir conduit trop longtemps.
REM. Jusqu'en 1970, seul courbatu a été accepté par l'Académie.
0.1 Lacaille, aigri, grisonnant déjà, courbaturé chaque soir par son éternel voyage dans les rues de Paris, regardait parfois d'un œil louche la placidité bourgeoise, les bons souliers et le gros paletot de Robine.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 170 (1875).
1 Il était courbaturé après ces quelques heures d'insomnie (…)
Maupassant, Notre cœur, III, I, p. 232.
1.1 Mes amis, quelle journée… J'ai le poignet courbaturé, j'ai mal à la tête… J'ai envie de sortir, allons n'importe où, mais sortons, je n'en peux plus de rester enfermée (…)
N. Sarraute, le Planétarium, p. 195.
♦ Fig. || Esprit courbaturé.
2 (…) elle vivait dans un ennui gai, sans la foi commune au bonheur, en quête seulement de distractions, et déjà courbaturée de lassitude, bien qu'elle s'estimât satisfaite.
Maupassant, Notre cœur, I, II, p. 41.
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CONTR. Délasser, détendre, relaxer, reposer.
Encyclopédie Universelle. 2012.