courroux [ kuru ] n. m. ♦ Littér. Irritation véhémente contre un offenseur. ⇒ colère, emportement, fureur. S'abandonner au courroux. « Le sort, les démons, et le Ciel en courroux » (Molière). — Fig. et poét. « Comme Neptune de son trident apaise les flots en courroux » (Fénelon). ⊗ HOM. Kuru.
● courroux nom masculin (de courroucer) Littéraire Vive colère ; emportement. Vive agitation de la mer : Les flots en courroux. ● courroux (citations) nom masculin (de courroucer) Littéraire Jacques Amyot Melun 1513-Auxerre 1593 Le jugement qui s'oppose sur le champ promptement au courroux, et le supprime, ne remédie pas seulement au présent, ains fortifie et rend l'âme plus raide et plus ferme à l'avenir. Œuvres morales, traduit de Plutarque. mais Jean de Rotrou Dreux 1609-Dreux 1650 La justice est souvent le masque du courroux. Venceslas, V, 6 ● courroux (difficultés) nom masculin (de courroucer) Littéraire Orthographe Avec deux r et un x à la fin, même au singulier : le courroux. ● courroux (homonymes) nom masculin (de courroucer) Littéraire kuru nom masculin
courroux
n. m. Litt. Colère, irritation. Craignez mon courroux!
— Fig. Les flots en courroux.
⇒COURROUX, subst. masc.
[À propos d'une pers. occupant un rang social élevé, d'une divinité et p. ext. d'un animal considéré comme noble] Action de se courroucer, irritation véhémente et noble. L'impétueux courroux d'un tigre (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859, p. 502). Geneviève braverait le courroux de son père, l'opinion du monde et ses mépris (GIDE, Caves, 1914, p. 872) :
• 1. ... si on s'arrête au langage des lois dans chaque partie du monde, on y retrouvera les caractères de leurs habitants; car elles font parler en Amérique le courroux des dieux, en Afrique la colère des rois, en Europe leur bon plaisir, et quelquefois l'intérêt des peuples, et en Asie la volonté du ciel.
BERNARDIN DE ST-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 298.
• 2. J'allais voir sur ce corps et cette âme toutes les morsures et les caresses de la vie. (...) Selon l'humeur des jours j'allais voir l'anxiété sur cette confiance, la fièvre sur cette santé, le courroux sur ce calme.
GIRAUDOUX, Sodome et Gomorrhe, 1943, I, 1, p. 35.
SYNT. Courroux du ciel. « Ah! tremblez que le courroux du ciel ne s'allume » (VOLNEY, Ruines, 1791, p. 135). Apaiser, désarmer le courroux; persévérer dans le courroux.
— P. métaph. [À propos des éléments naturels] Agitation violente. C'est alors qu'on découvre le couvent et le château maure, comme deux îles tranquilles au milieu des flots d'une mer en courroux (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 291).
Rem. Courroux se rencontre surtout en poésie et dans le style soutenu à la différence de colère, dont l'emploi est plus courant. Actuellement, il est toujours utilisé au sing. GUÉRIN 1892 signale le synon. vieilli courroucement.
Prononc. et Orth. :[]. Pour LITTRÉ l'x final se lie : un kou-rou-z (aveugle). Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 2e moitié Xe s. corropt « colère » (Vie de Saint Léger, éd. J. Linskill, 105); 1165-76 corroz (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 1494); RICH. 1680 remarque que le mot est davantage en usage en poésie qu'en prose où il est surtout employé en parlant de la colère des éléments. Prob. déverbal de l'a. fr. corrocier (courroucer). Fréq. abs. littér. :436. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 280, b) 801; XXe s. : a) 226, b) 195. Bbg. GOUG. Mots t. 1 1962, p. 23, 25, 130, 132.
courroux [kuʀu] n. m.
ÉTYM. V. 1170, corroz; corropt au Xe; probablt subst. verb. de l'anc. franç. corrocier (courroucer).
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♦ Littéraire.
1 Irritation véhémente (contre qqn, et, spécialt, contre un offenseur). ⇒ Colère, dépit, emportement, fureur. || Le courroux du ciel. || Être, entrer, se mettre en courroux. || Un noble courroux (→ Colère, cit. 1). || Braver, soutenir le courroux de qqn. || Fuir le courroux de qqn. || Apaiser, calmer le courroux. (→ Calmer, cit. 7).
1 Ces deux mots (courroux, colère) diffèrent non par le sens qui est le même, mais par l'emploi; c'est-à-dire que colère appartient à tous les styles, tandis que courroux n'appartient qu'au style soutenu et à la poésie.
Littré, Dict., art. Courroux.
2 Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux (…)
La Fontaine, Fables, VII, 1.
3 Ah ! des dieux indignés, craignez que le courroux ne fasse retomber sur vos têtes ces crimes ! (…)
Victor Bérard, Trad. Homère, l'Odyssée, p. 25.
4 Très pressant désir de crier, à pleine gorge, trois ou quatre fois de suite, ce mot qui, chez nous, exprime le courroux, le désespoir, la rébellion, le dessein de mourir plutôt que de se rendre.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, XIV, p. 204.
4.1 C'est contre ça qu'il (Monsieur Salomon) protestait avec la plus grande tendresse et la plus terrible colère, que l'on appelait courroux chez les personnes bibliques.
É. Ajar (R. Gary), l'Angoisse du roi Salomon, p. 29.
2 Fig. et poét. Agitation violente. || Le courroux de la mer. || Les flots en courroux.
5 Comme Neptune de son trident apaise les flots en courroux (…)
Fénelon, Télémaque, XXIII.
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HOM. Kuru.
Encyclopédie Universelle. 2012.