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crudité

crudité [ krydite ] n. f.
• 1398 « caractère indigeste », puis (XVIe) « état de ce qui n'est pas mûr »; lat. cruditas « indigestion »
1(1596) Rare État de ce qui est cru, non cuit.
Cour. (au plur.) Légumes (ou plus rarement fruits) consommés crus. Assiette de crudités. Crudités en salade. Apport en vitamines des crudités.
2(1754) Fig. Crudité des couleurs, des ombres, de la lumière. brutalité. « Le ciel gardait sa crudité, tandis que la ville s'assombrissait » (Larbaud).
3(XVIIIe) Caractère cru (4o). La crudité d'une description, d'une expression. brutalité, réalisme. « Michel-Ange décrit, avec une crudité singulière d'expressions, ses angoisses d'amour » (R. Rolland).
⊗ CONTR. Douceur. Délicatesse, réserve.

crudité nom féminin (latin cruditas, -atis) État de ce qui est cru : La crudité d'une viande. Caractère dur, choquant de ce qui n'est pas atténué ; brutalité : La crudité d'une expression.crudité (synonymes) nom féminin (latin cruditas, -atis) Caractère dur, choquant de ce qui n'est pas atténué ; brutalité
Synonymes :
- brutalité
- grossièreté
- réalisme
- rudesse
- verdeur
Contraires :
- bienséance
- correction
- décence
- délicatesse
- réserve

crudité
n. f.
d1./d (Plur.) Légumes divers que l'on mange crus, généralement en salade. Assiette de crudités.
d2./d Fig. Caractère d'un propos, d'une représentation dont le réalisme choque.
d3./d Fig. Caractère d'une lumière, d'une couleur qui tranche violemment. La crudité d'un éclairage.

⇒CRUDITÉ, subst. fém.
État ou qualité de ce qui est cru.
A.— [En parlant d'un aliment] :
1. Les fleurs ne sont plus tout; le verger vient d'éclore,
Et l'automne a tenu la promesse de Flore.
Le fruit est mûr; et garde en sa douce âpreté
D'un fruit à peine mûr l'aimable crudité.
CHÉNIER, Bucoliques, 1794, p. 116.
P. métaph. Une turgescence de comique, un caractère de manière d'être, une crudité, une verdeur, un oubli de toute règle, un éloignement de toute convention (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1133).
P. méton., au plur. Aliments consommés crus. Une tasse pleine de cornichons et d'oignons au vinaigre, Boule de suif, comme toutes les femmes, adorant les crudités (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 127).
P. anal. La crudité de l'eau (Ac. 1798-1932); la crudité des humeurs (Ac. 1798-1878); la crudité de l'atmosphère (DU BOS, Journal, 1928, p. 56).
B.— Au fig.
1. Domaine de la vue. Caractère ou qualité d'une ligne, d'une teinte vive, de la lumière, sans atténuation. Des bandeaux très noirs (...) ajoutaient à la crudité des lignes de son front et de ses joues (REIDER, Mlle Vallantin, 1862, p. 32). Grandes masses de couleurs, vives jusqu'à la crudité (BARRÈS, Greco, 1911, p. 119).
2. Domaine du lang. Caractère de ce qui est exprimé sans altération ni détours :
2. On me dira : « Ne pouviez-vous exprimer les mêmes vérités en les dénonçant avec moins de crudité? » Oui, oui! en délayant, tournoyant, emmiellant, chevrotant, tremblotant : ...
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 315.
P. ext. Qui présente un caractère licencieux :
3. ... il ajoutait, d'ailleurs, qu'il ne plaisait pas aux femmes, tout en faisant entendre qu'il avait refusé les avances de plusieurs, qu'il lui en fallait à ses heures, qu'il les adorerait volontiers, mais qu'elles l'ennuyaient d'ordinaire, etc.; qu'il les aimait d'une façon, mais qu'il ne les aimait pas d'une autre, passage du reste peu intelligible dans sa lettre, à cause de l'extrême concision des idées (...) et d'une trop grande crudité de ton pour être rapporté ici; les choses y étaient nommées par leur vrai nom, accompagné seulement d'une épithète...
FLAUBERT, La 1re Éducation sentimentale, 1845, p. 208.
P. méton. Dire des crudités. Ce déluge de crudités, d'aigreurs et de dissonances dans le style (AMIEL, Journal, 1866, p. 319).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. 1398 [ms. XVe s.] « état de ce qui est difficile à digérer » (Somme de M. Gautier, B.N. 1288, f° 82 r° ds GDF. Compl.); 2. 1577 « état de ce qui n'est pas mûr » (N. CHESNEAU, Dictionariolum latinograecogallicum, Paris); 3. 1596 « état de ce qui est cru » (HULSIUS); 4. 1834 au plur. « ce qui se mange sans nécessiter de cuisson » (LAND.). B. 1. 1690 plur. « discours brutal et désobligeant » (FUR.); 2. 1754 « brutalité des couleurs » (Encyclop. t. 4); 3. av. 1799 crudité des injures (MARMONTEL, Ess. sur le goût, Œuvres, t. 4, p. 347 ds LITTRÉ). Empr. au lat. class. cruditas « indigestion » et au plur. « aliments non cuits, non digérés »; fig. « rancœur, amertume ». Fréq. abs. littér. :92.

crudité [kʀydite] n. f.
ÉTYM. 1398, « caractère indigeste », puis (1577) « état de ce qui n'est pas mûr »; lat. cruditas « indigestion », de crudus. → Cru.
1 Vx (sens étym.). Caractère indigeste de certains aliments crus. || Crudité des fruits verts.Par ext. Aigreur d'estomac provenant d'une mauvaise digestion. || Avoir des crudités.
2 (1596). Mod. État de ce qui est cru (1.), non cuit.(1834). Cour. (au plur.). Légumes consommés crus (naturels ou en salade). || Manger des crudités comme hors-d'œuvre. || Une assiette de crudités.
1 Son goût allait d'abord aux crudités, aux crevettes et aux coquillages.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XX, p. 230.
3 Caractère d'une eau chargée de sels. 2. Cru.
4 (1754). Fig. Caractère de ce qui est cru (2. Cru, 3.), que rien n'atténue. || La crudité d'un son.La crudité des couleurs, des ombres, de la lumière. Brutalité.
1.1 (…) cette grande lumière devient presque de la crudité : en un mot, c'est un effet extraordinaire, qui est sous nos yeux, plutôt qu'un objet naturel.
E. Delacroix, Journal, 29 juil. 1854.
2 Le ciel gardait son aspect campagnard, sa crudité des vacances, tandis que la ville s'assombrissait, prenait son air morose, frileux et pauvre de la semaine de Toussaint.
Valery Larbaud, Amants, heureux amants, p. 184.
5 (XVIIIe). Caractère de ce qui est cru (2. Cru, 4.), exprimé sans ménagement. || La crudité d'une description, d'une expression, d'une explication, d'un récit. Brutalité, réalisme. || Parler avec crudité : appeler les choses par leur nom.
3 On me dira : « Ne pouviez-vous exprimer les mêmes vérités en les énonçant avec moins de crudité ? »
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 145.
4 Cela était dit en sabir avec une crudité sauvage que le français ne peut traduire.
Loti, Aziyadé, Salonique, XVII, p. 26.
5 (…) Michel-Ange décrit, avec une crudité singulière d'expressions, ses angoisses d'amour (…)
R. Rolland, Vie de Michel-Ange, p. 68.
Vieilli. (Une, des crudités). Ce qui est cru (spécialt, mot, parole). || Récit plein de crudités. Inconvenance. || Dire des crudités.
CONTR. Douceur. — Délicatesse, réserve.

Encyclopédie Universelle. 2012.