dam [ dɑ̃; dam ] n. m.
• 842; lat. damnum → damner
1 ♦ Vx ⇒ dommage, préjudice. — Mod. Loc. littér. Au dam, au grand dam de (qqn),à son détriment. « jouir de certains privilèges au grand dam et à la colère des non-nantis » (Duhamel).
2 ♦ (1579) Théol. Châtiment des réprouvés, qui consiste à être éternellement privé de la vue de Dieu. ⇒ damnation. Peine du dam.
⊗ CONTR. Avantage.
⊗ HOM. Dans, dent; dame.
● dam nom masculin (latin damnum, préjudice) Châtiment des damnés, qui consiste dans la privation éternelle de la vision béatifique de Dieu. (On dit aussi peine du dam.) ● dam (difficultés) nom masculin (latin damnum, préjudice) Prononciation [&ph88;̃], comme dans.Remarque La prononciation [&ph88;&ph85;&ph97;], comme dame, est de plus en plus courante, sous l'influence de la graphie. Il reste néanmoins préférable de l'éviter dans l'expression soignée. Emploi Dam, du latin damnum, dommage, préjudice, n'est plus employé que dans les deux expressions suivantes. 1. Au grand dam de qqn = à son préjudice, à son détriment ; à son grand regret, à son grand dépit. À son grand dam, il a été obligé de faire quelques concessions. 2. Peine du dam = tourment des damnés privés de la vue de Dieu, dans la religion catholique. ● dam (expressions) nom masculin (latin damnum, préjudice) Au grand dam de quelqu'un, à son préjudice, à son détriment. ● dam (homonymes) nom masculin (latin damnum, préjudice) dame nom féminin dame forme conjuguée du verbe damer dame ! interjection dament forme conjuguée du verbe damer dames forme conjuguée du verbe damer dans préposition d'en pronom personnel dent nom féminin
dam
n. m.
d1./d Vx Dommage, préjudice.
|| Mod. Loc. Au grand dam de qqn, à son détriment; à son grand regret.
d2./d THEOL Peine des damnés consistant en l'éternelle privation de la vue de Dieu.
I.
⇒DAM1, subst. masc.
[Dans des loc., précédé de la prép. à] Préjudice. Toute loi morale est bonne et utile, et nul ne peut la violer qu'à son dam (J. SIMON, Devoir, 1854, p. 372). Lever un malentendu qui oppose la Crète à la Grèce, au grand dam de nos deux pays (GIDE, Thésée, 1946, p. 1428) :
• 1. La faute de certains rois de France, admirables par ailleurs, a été de la subir [l'Inquisition] et de la tolérer, au grand dam de leurs successeurs.
L. DAUDET, Les Universaux, 1935, p. 55.
♦ Rare. [Le compl. désigne une chose] Les odieux grincements d'engrenages qui accompagnent trop souvent, au grand dam des dentures, les manœuvres avec les boîtes [de vitesses] ordinaires (TINARD, Automob., 1951, p. 332). Les incantations des sorcières étaient primitivement enregistrées. Peut-être au dam de la claire intelligibilité (SERRIÈRE, T.N.P., 1959, p. 134).
Rem. Seule l'expr. au grand dam de est d'usage courant.
— En partic., THÉOL. Châtiment éternel qui prive les réprouvés de la vue de Dieu. La peine du dam. Et quand Dieu ratifie cette volonté solitaire, c'est le dam (BLONDEL, Action, 1893, p. 371) :
• 2. Et si vous dites que vous n'imaginez pas ce que c'est que l'Enfer,
J'entends cette ligature et ce dam, la nausée et ce transport en nous de désespoir et de colère,
Il était temps que je l'apprenne à votre place et je puis vous rendre compte en expert.
CLAUDEL, Visages radieux, 1947, p. 811.
Prononc. et Orth. :[], vieilli [dan]. Les dict. et ouvrages mod. transcrivent la nasale (cf. PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, Pt ROB., Pt Lar. 1968, WARN. 1968 et Lar. Lang. fr.; cf. également FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 17). Les dict. plus anc. transcrivent [dan] comme damner (cf. FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834, GATTEL 1841, NOD. 1844, BESCH. 1845, LITTRÉ et DG; cf. aussi la rem. ds Ac. 1798-1932, le mot étant admis ds toutes les éd. de 1694-1932). DUPRÉ 1972 cite A. Thérive pour lequel [dan] est la prononc. correcte mais qui constate que 3/4 des gens disent [dam]. L'orth. influence donc la prononc. du mot dans lequel m est tout à fait irrég. Homon. dans, dent. Étymol. et Hist. 1. 842 « dommage, préjudice de quelqu'un » (Serments de Strasbourg ds HENRY Chrestomathie, p. 2, 8); 1re moitié Xe s. damz cas sujet sing. (St Léger, éd. Linskill, 51); ca 1450 a nostre dam (Mistère viel Testament, éd. J. de Rothschild, 49013), dep. le XVIe s. (HUG.; GDF.) a tendance à ne plus s'employer que dans l'expr. à mon (son, leur,...) dam!; 2. 1579 spéc. théol. (FOUCQUÉ, Vie de J.-C., f° 117 ds LITTRÉ). Empr. au lat. class. damnum « dommage, préjudice »; au sens 2 p. réf. à damner. Fréq. abs. littér. :50.
II.
⇒DAM 2, voir DAME1.
1. dam [dɑ̃], cour. mais fautif [dam] n. m.
ÉTYM. 842, Serments de Strasbourg; lat. damnum; le sens 2, empr. au lat. ecclés. damnum. → Damner.
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1 Vx. ⇒ Dommage, préjudice. — Mod. et littér. ☑ À mon propre dam, au dam, au grand dam de… : à mon, son… détriment.
1 (…) j'entends bien qu'il y aura toujours des gens pour jouir de certains privilèges et pour en jouir au grand dam et à la colère des non-nantis.
G. Duhamel, Manuel du protestataire, IV, p. 131.
2 Or il a si bien gardé son secret que Clotilde elle-même (ne le sais-je pas pour mon propre dam ?) n'en a jamais levé le voile.
H. Bosco, Un rameau de la nuit, VI, p. 308.
2 (1579). Théol. Châtiment des réprouvés, qui consiste à être éternellement privé de la vue de Dieu. ⇒ Damnation. || Peine du dam, qui correspond à la damnation. || La peine et le dam.
3 Qu'est-ce que c'est ce pur amour qui accepterait l'Enfer à condition qu'on reste uni à la volonté de Dieu ? Il y a là une contradiction dans les termes. On resterait uni à la volonté d'un Dieu injuste et méchant. Tout se tient dans l'Enfer et l'on ne peut séparer la peine du dam.
Claudel, Cahier VIII, 20 avr. 1938, in Journal, Pl., t. II, p. 232.
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CONTR. Avantage. — Béatitude.
DÉR. Dommage.
HOM. Dans, dent.
Encyclopédie Universelle. 2012.