damasquiner [ damaskine ] v. tr. <conjug. : 1> ♦ Incruster dans (une surface métallique) un filet d'or, d'argent, de cuivre formant un dessin. — P. p. adj. Acier damasquiné. Couteau à manche damasquiné. — N. m. DAMASQUINEUR , 1558 .
● damasquiner verbe transitif (de damasquin) Effectuer le damasquinage.
damasquiner
v. tr. Incruster de filets de métal précieux (une surface métallique). Pistolet damasquiné.
⇒DAMASQUINER, verbe trans.
Incruster à froid, au marteau, de petits filets (d'argent, d'or, de cuivre) formant décor, dans un autre métal (fer, acier, cuivre). J'ai de plus d'un estoc damasquiné le fer (HEREDIA, Troph., 1893, p. 103).
♦ [Le suj. désigne le métal incrusté] Frein que l'or damasquine (HUGO, Orient., 1829, p. 125).
— P. métaph. Poignard que mon sang damasquine (BOREL, Rhaps., 1831, p. 49). Sous un grand dais d'azur que l'astre damasquine (HUGO, Dieu, 1885, p. 31).
Rem. La docum. atteste un emploi pronom. réfl. au sens fig. de « s'enjoliver ». Il faudra joliment se brosser, se ficeler, se damasquiner reprit Florine (BALZAC, Splend. et mis., 1844, p. 230).
Prononc. et Orth. :[damaskine], (je) damasquine [damaskin]. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1537 damasquiné « incrusté de filets d'un métal précieux » (Comptes des Bâtiments du Roi, éd. L. de Laborde, II, 228 ds IGLF). Dér. de damasquin; dés. -er. Fréq. abs. littér. :10.
DÉR. 1. Damasquinage, subst. masc. a) Action ou art de damasquiner et, p. méton., résultat de cette action (cf. VOGÜÉ-NEUFVILLE 1971). b) P. anal. Ornementation rappelant les incrustations sur métal. La sévère ruine que nous admirons aujourd'hui serait, sans aucun doute, incrustée d'un affreux damasquinage Pompadour (HUGO, Rhin, 1842, p. 326). Nous sommes sensibles à son écriture [de la tapisserie] (...), à la « Dame à la Licorne » et à ses timides damasquinages (MALRAUX, Voix sil., 1951, p. 34). — [damaskina:z]. Ds Ac. 1932 qui souligne qu'on prononce l's dans le mot ainsi que dans damasquiner, damasquinerie, damasquineur, damasquinure. Cet s rattache ces mots à damas. — 1re attest. 1611 (COTGR.); de damasquiner, suff. -age. — Fréq. abs. littér. : 1. 2. Damasquinerie, subst. fém., rare. Ouvrage damasquiné (cf. damasquiné II B). Stalles dominées par une galerie d'une somptueuse damasquinerie de vieil or (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 265). — []. Ds Ac. 1798-1932. — 1re attest. 1571 (Arch. curieuses de l'hist. de France dep. Louis XI jusqu'à Louis XVIII, éd. L. Cimber et F. Daujou, 9, 116 ds HÖFLER, p. 93, note 16); de damasquiner, suff. -ie. — Fréq. abs. littér. : 1. 3. Damasquineur, subst. masc. ,,Artiste qui exécute des damasquinages`` (ADELINE, Lex. termes art, 1884). — []. Ds Ac. 1798-1932. — 1re attest. 1558 (Cptes de Catherine de Médicis, f° 53 v° ds GAY, s.v. damasquinure); de damasquiner, suff. -eur2. 4. Damasquinure, subst. fém. Ornements d'un métal damasquiné. J'aime votre âpreté, avec ses délicatesses de langage, qui la font valoir comme des damasquinures sur une lame fine (HUGO, Contempl., t. 3, 1856, p. 205). Les incrustations de la crosse ces damasquinures si riches (RENARD, Lanterne sourde, 1893, p. 79). — []. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. damasquineure avec l'anc. forme de la finale -ure; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. — 1re attest. 1611 damasquineure (COTGR.); de damasquiner, suff. -ure. — Fréq. abs. littér. : 5.
damasquiner [damaskine] v. tr.
ÉTYM. 1537; de à la damasquine, « à la manière de Damas », le damasquinage étant originaire de cette ville.
❖
♦ Traiter (une surface de fer, d'acier, de bronze…) en incrustant un ou des filets d'or, d'argent, de cuivre formant un dessin. || Damasquiner une arme.
1 Tout, jusqu'au cheval blanc qu'il élève au sérail,
(…) Jusqu'au frein que l'or damasquine !
Hugo, les Orientales, XXI, « Lazzara ».
——————
damasquiné, ée p. p. adj.
♦ (Plus cour.). Se dit d'un métal, d'un objet incrusté d'or, d'argent… formant un dessin. || Couteau, pistolet damasquiné (→ Armer, cit. 10). — Bronze damasquiné d'or, d'argent; damasquiné en or, en argent.
♦ Par métaphore :
2 L'esprit seul, un esprit brillant, damasquiné et affilé comme une épée, allumait parfois dans ce regard vitrifié les éclairs de ce glaive qui tourne dont parle la Bible.
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le dessous de cartes… »
♦ Par anal. Orné de dessins faisant penser à un damasquinage.
3 C'est un lieu que j'aime (…) je ne m'y sens jamais entièrement perdu devant le velours des tourteaux, l'anthracite des moules, l'éclat damasquiné des maquereaux et des raies déployées comme des cerfs-volants.
A. Blondin, Un singe en hiver, p. 58.
❖
DÉR. Damasquinage, damasquinerie, damasquinure; damasquineur.
Encyclopédie Universelle. 2012.