décacheter [ dekaʃ(ə)te ] v. tr. <conjug. : 4>
• 1544 ; de dé- et cacheter
♦ Ouvrir (ce qui est cacheté). Décacheter une lettre, un billet. ⇒ ouvrir. — N. m. DÉCACHETAGE , 1854 .
⊗ CONTR. Cacheter.
● décacheter verbe transitif Ouvrir une boîte, une enveloppe en rompant le cachet. Ouvrir une lettre, un paquet, un journal en déchirant l'enveloppe ou la bande qui les tiennent fermés. ● décacheter (difficultés) verbe transitif Conjugaison Comme cacheter. Attention à l'alternance -tt-/-t. ● décacheter (synonymes) verbe transitif Ouvrir une boîte, une enveloppe en rompant le cachet.
Contraires :
- cacheter
- fermer
- sceller
décacheter
v. tr. Ouvrir (ce qui est cacheté). Décacheter une lettre.
⇒DÉCACHETER, verbe trans.
A.— [Correspond à cacheter A] Ouvrir ce qui est fermé par un cachet. Après avoir décacheté (...) l'enveloppe scellée à la cire rouge (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Le Testament, 1882, p. 664). Césaire, décachetant une boîte de cigares (A. DAUDET, Sapho, 1884, p. 257) :
• « L'eau bouillante, se dit-il [Rocambole], est un moyen de décacheter les lettres fermées par un pain à cacheter, et par le même procédé on peut décoller deux feuilles de papier réunies ensemble avec de la colle de pâte. »
PONSON DU TERRAIL, Rocambole, t. 5, 1859, p. 299.
— P. ext. [Correspond à cacheter B] Ouvrir un courrier, en déchirant l'enveloppe ou la bande qui le tient fermé. Décacheter une dépêche, une lettre, un paquet. Le Constitutionnel (...). Encore sous bande (...) Célimare est si amoureux, qu'il n'a même plus le temps de décacheter son journal (LABICHE, Célimare, 1863, III, 1, p. 95).
— Emploi pronom.
♦ À sens passif. Être décacheté. Une lettre étrangère ne peut honnêtement se décacheter (Lar. 20e).
Rem. Attesté ds Lar. 19e-20e, Nouv. Lar. ill.
♦ À sens réfléchi. S'ouvrir. Votre lettre s'est décachetée en route (LITTRÉ).
Rem. Attesté ds BESCH. 1845, Lar. 19e-20e, Nouv. Lar. ill. et ROB.
B.— Au fig. Sonder, scruter. Remarquant ma surexcitation, Moïsevitch m'entraîne dans un coin obscur, comme si dans ce cabinet noir, il voulait décacheter mon cœur (MORAND, Eur. gal., 1925, p. 128).
Rem. On rencontre ds la docum. décacheté, ée, employé comme adj. Rêvant sur des sofas près d'un billet décacheté (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 42). La pile de courrier non décacheté (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 244).
Prononc. et Orth. :[], (je) décachette []. Fait partie des verbes qui changent [] muet en [] ouvert et doublent la consonne devant syll. muette. LITTRÉ met en garde contre la prononc. du présent : je, il [] qu'on entend souvent. Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1544 (MATHÉE, Théodorite ds DELB. Rec. d'apr. DG). Dér. de cacheter; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :204. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 252, b) 554; XXe s. a) 260, b) 194.
décacheter [dekaʃte] v. tr. [CONJUG. cacheter. → Jeter.]
ÉTYM. 1544; de 1. dé-, et cacheter.
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♦ Ouvrir (ce qui est cacheté). || Décacheter une lettre, un billet, un paquet. ⇒ Ouvrir. || Action de décacheter. ⇒ Décachetage.
1 Les prêtres (païens) n'étaient pas scrupuleux jusqu'au point de n'oser décacheter les billets qu'on leur apportait; il fallait qu'on les laissât sur l'autel.
Fontenelle, Hist. des oracles, I, 14.
2 Et dans son fauteuil au coin de son feu, décachetant des lettres que lui adressaient chaque jour les grands personnages du pays, Marie avait l'agréable sentiment qu'il ne ferait que ce qu'il voudrait, qu'il était tout à fait maître de ses actes.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 586.
3 C'est un drôle de type, mon concierge, vous savez. Il lit toutes mes lettres; il les décachette et les recachette.
R. Queneau, le Chiendent, p. 130.
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se décacheter v. pron.
♦ S'ouvrir. || Votre lettre s'est décachetée en route.
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CONTR. Cacheter, fermer, sceller.
DÉR. Décachetable, décachetage.
Encyclopédie Universelle. 2012.