déchirement [ deʃirmɑ̃ ] n. m.
• 1120; de déchirer
1 ♦ Action de déchirer; son résultat. Le déchirement d'une étoffe. Bruit de déchirement. — (1721) Déchirement d'un muscle, d'une fibre. ⇒ déchirure, lacération. Le taureau « mal habitué encore au déchirement lacérant des banderilles » (Peyré).
2 ♦ Fig. Grande douleur morale avec impression de rupture intérieure (notamment lors des séparations). ⇒ arrachement, 1. chagrin, souffrance. « le déchirement d'une première séparation » (Rousseau). « ils tenaient presque à tout : le sacrifice de chaque objet était un petit déchirement » (Loti).
3 ♦ Division brutale au sein d'une communauté. ⇒ désunion, discorde, division. Nation en proie à des déchirements.
● déchirement nom masculin Déchirure involontaire : Le déchirement d'un vêtement. Grande souffrance morale, affective : Le déchirement des adieux. Désunion, division profonde provoquant des troubles : Pays en proie à des déchirements. ● déchirement (difficultés) nom masculin Sens Ne pas confondre ces deux mots. 1. Déchirement = action de déchirer, fait de se déchirer ; au figuré, grande souffrance morale. 2. Déchirure = résultat de l'action de déchirer ; partie déchirée de qqch, entaille, accroc ; au figuré, grande souffrance morale. Ses vêtements portaient de larges déchirures. Remarque L'emploi au sens figuré de déchirure est plus rare que l'emploi au sens figuré de déchirement. ● déchirement (synonymes) nom masculin Grande souffrance morale, affective
Synonymes :
- déchirure
- douleur
déchirement
n. m.
d1./d Action de déchirer; son résultat.
— Déchirement d'un muscle: claquage.
d2./d Fig. Souffrance morale extrême. Cette séparation lui causa un réel déchirement.
d3./d Plur. Fig. Discordes, luttes intestines. Les déchirements d'un pays en proie à la guerre civile.
⇒DÉCHIREMENT, subst. masc.
Action de déchirer; résultat de cette action.
A.— Le déchirement d'une étoffe, d'un voile, des voiles d'un bateau.
— P. métaph. [P. réf. au bruit que fait une étoffe que l'on déchire] Le déchirement d'une batterie de mitrailleuses, des obus, du tonnerre.
B.— 1. Grande souffrance physique. Les déchirements de la faim. L'idée d'une séparation immédiate lui causa un étrange déchirement d'entrailles (ZOLA, M. Férat, 1868, p. 37).
2. Grande souffrance morale, affective. Déchirement affreux; déchirement des adieux. Cette séparation fut un des grands déchirements de sa vie (GONCOURT, Lacerteux, 1864, p. 28). Tarrou avait vécu dans le déchirement et la contradiction (CAMUS, Peste, 1947, p. 1457) :
• 1. Bienheureux ton déchirement qui te fait t'accoucher de toi-même : car aucune vérité ne se démontre et ne s'atteint dans l'évidence.
SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, p. 636.
SYNT. Déchirement cruel, intolérable, terrible; le déchirement de l'agonie; éprouver un mortel déchirement au (de) cœur; être en proie à un déchirement sans nom.
— P. ext. Discorde, division. Les déchirements de la chrétienté; les déchirements politiques; un pays en plein déchirement :
• 2. Nous avons mille preuves que ces innovations ne s'établirent pas sans des dissensions et des déchirements. Tous les premiers schismes sont venus de la question du sabbat.
P. LEROUX, De l'Humanité, t. 2, 1840, p. 781.
Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe-début XIIIe s. « anéantissement » (Moralia in Job, éd. W. Foerster, p. 303, 31), acception isolée; 2. fin XIVe s. [ms.] « action de mettre en pièces » (ds M. ROQUES, Lex. fr. du Moy. Âge, t. 2, 221, 6441); 3. av. 1475 fig. « désordre » (G. CHASTELLAIN, éd. K. Heilemann, p. 293); 4. 1673 « peine morale, douleur » (SÉVIGNÉ, éd. Monmerqué, lettre 330, t. III, p. 231). Dér. de déchirer; suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 488. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 523, b) 738; XXe s. : a) 572, b) 889. Bbg. GOHIN. 1903, p. 343. — PINCHON (J.). Questions de vocab. Fr. Monde. 1968, n° 60, p. 54.
]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe-début XIIIe s. « anéantissement » (Moralia in Job, éd. W. Foerster, p. 303, 31), acception isolée; 2. fin XIVe s. [ms.] « action de mettre en pièces » (ds M. ROQUES, Lex. fr. du Moy. Âge, t. 2, 221, 6441); 3. av. 1475 fig. « désordre » (G. CHASTELLAIN, éd. K. Heilemann, p. 293); 4. 1673 « peine morale, douleur » (SÉVIGNÉ, éd. Monmerqué, lettre 330, t. III, p. 231). Dér. de déchirer; suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 488. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 523, b) 738; XXe s. : a) 572, b) 889. Bbg. GOHIN. 1903, p. 343. — PINCHON (J.). Questions de vocab. Fr. Monde. 1968, n° 60, p. 54.
déchirement [deʃiʀmɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1170, « anéantissement »; de déchirer.
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1 Action de déchirer; son résultat. || Le déchirement d'une étoffe. — (1721). Spécialt. || Le déchirement d'un muscle, d'une fibre… ⇒ Déchirure, lacération, rupture.
1 Le taureau (…) mal habitué encore au déchirement lacérant des banderilles qui battaient son épaule (…) cherchait l'ennemi qui le faisait souffrir.
Joseph Peyré, Sang et Lumière, p. 289.
♦ Par métaphore. || Déchirement du tonnerre, des bombes.
♦ Fig. || Un déchirement d'entrailles : violentes douleurs d'entrailles.
2 Ma mère (…) me mit au monde avec de grands déchirements d'entrailles (…)
Chateaubriand, Atala, « le Drame ».
2 (1673). Grande douleur morale entraînant un sentiment de rupture intérieure (notamment lors des séparations). ⇒ Déchirure (rare); déchirant. || Déchirement de cœur. ⇒ Affliction, arrachement, chagrin, douleur, plaie, tourment. Ellipt. || Ressentir un grand déchirement. || Cette séparation fut un déchirement.
3 (…) le déchirement d'une première séparation, après nous être à peine perdus de vue un seul jour pendant près de dix-sept ans.
Rousseau, les Confessions, XI.
4 S'il avait fallu cependant renoncer à cette tendre et marivaudante amitié (…) elle aurait ressenti un gros chagrin, un chagrin pareil à un déchirement.
Maupassant, Fort comme la mort, I, I.
5 Mais voici qu'ils tenaient presque à tout; le sacrifice de chaque objet était un petit déchirement.
Loti, Matelot, XV, p. 56.
6 Il faut que dans le bonheur nous formions des liens bien doux et bien forts de confiance et d'attachement pour que leur rupture nous cause le déchirement si précieux qui s'appelle le malheur.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XV, p. 58.
7 Il (Mozart) connut la douleur, sous toutes ses formes; il connut les déchirements de la souffrance, la terreur de l'inconnu et les mornes angoisses de l'âme solitaire.
R. Rolland, Musiciens d'autrefois, p. 290.
8 D'ailleurs on se reverrait à Paris, chaque hiver. Pour Aurore, ce fut un déchirement : « Ma mère et ma grand-mère s'arrachèrent les lambeaux de mon cœur. »
A. Maurois, Lélia, I, III, p. 37.
3 Division brutale au sein d'une communauté. ⇒ Discorde, discussion, division, trouble. || Nation en proie à de grands déchirements. || Hérésie, dissidence qui provoque un déchirement au sein d'une Église, d'un parti.
9 On prépare la France à tous les déchirements de l'ambition, à toutes les fureurs de l'anarchie.
10 Dans mon enfance, j'avais l'habitude de lui demander dix fois par jour : « Maman, êtes-vous contente de moi ? » Le sentiment d'un déchirement entre elle et moi m'était cruel.
Renan, Souvenirs d'enfance…, VI, II.
Encyclopédie Universelle. 2012.