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décimer

décimer [ desime ] v. tr. <conjug. : 1>
XV e; lat. decimare, de decem « dix »
1Dans l'Antiquité romaine, Mettre à mort une personne sur dix, désignée par le sort. « Comme il n'était pas possible de faire mourir tous les coupables, on les décimait par le sort » (Rollin).
2(1820) Cour. Faire périr un grand nombre de personnes dans (un ensemble). détruire, exterminer. Épidémie, guerre qui décime une population, un pays, une armée. Ils ont été décimés par la famine.

décimer verbe transitif (latin decimare, punir de mort un homme sur dix) Faire périr des êtres vivants en grand nombre ; exterminer : L'épidémie avait décimé des régions entières.décimer (homonymes) verbe transitif (latin decimare, punir de mort un homme sur dix)décimer (synonymes) verbe transitif (latin decimare, punir de mort un homme sur dix) Faire périr des êtres vivants en grand nombre ; exterminer
Synonymes :
- anéantir
- exterminer
- faucher
- massacrer

décimer
v. tr. Faire périr une proportion importante d'une population, en parlant d'une catastrophe naturelle, d'une guerre, etc. La famine a décimé les paysans.

⇒DÉCIMER, verbe trans.
[Le compl. d'obj. est un plur. ou un coll.]
A.— HIST. MILIT., vx. Mettre à mort un soldat ou une personne sur dix, tiré au sort, comme punition. Décimer une compagnie, une légion. Strabon (...) fit décimer ses soldats coupables d'avoir massacré des décurions milanais (MÉRIMÉE, Essai guerre soc., 1841, p. 136) :
1. L'armée qu'il [Appius] commandait se fit battre et se laissa ensuite docilement décimer, contente à ce prix d'avoir déshonoré son chef.
MICHELET, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 120.
P. anal. ou p. métaph. Retirer, faire disparaître un certain nombre d'éléments d'un ensemble. Ces honnêtes et loyaux compagnons qui décimèrent leur faible pécule afin de me soulager dans ma détresse (NODIER, Fée Miettes, 1831, p. 159).
Rare [Avec compl. prép. de] Priver de quelque chose. Synon. dépouiller. La condamnation de MM. de Malesherbes, de Bailly, de Condorcet, de Lavoisier, décimait la France de sa gloire (STAËL, Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 438).
B.— P. ext., usuel.
1. [Le compl. d'obj. désigne des êtres animés] Faire périr en grand nombre. Synon. exterminer, anéantir.
a) [Le suj. désigne un être animé] Je vous propose donc de décimer les membres contre-révolutionnaires de la municipalité (MARAT, Pamphlets, Ami du Peuple aux Fr. patr., 1792, p. 299). Ces tribus que les puissances esclavagistes décimaient et déportaient (MAURIAC, Cah. noir, 1943, p. 371).
Emploi pronom. réciproque. Les partis se déciment tour à tour, comme ils s'étaient accordés pour exterminer les cités rivales (BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p. 47).
b) [Le suj. désigne un inanimé] Les hécatombes décimaient la race (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 233). Les Francs, que cette grêle de flèches décimait (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 27) :
2. La Bible et Hérodote sont d'accord pour signaler l'apparition fulgurante d'une peste qui décima, en une nuit, les 180 000 hommes de l'armée assyrienne, sauvant ainsi l'empire égyptien.
ARTAUD, Le Théâtre et son double, 1938, p. 22.
[Avec suj. métaph.] Achetant aussi pour leur propre compte, dans la rage de jeu dont l'épidémie décimait le personnel de la rue de Londres (ZOLA, Argent, 1891, p. 323).
2. P. anal. ou p. métaph. [Le compl. d'obj. désigne un inanimé] Détruire dans une large mesure. La seule et unique couche de sa fille (...) avait décimé les dents, fait tomber les cils, terni les yeux, gauchi la taille, flétri le teint (BALZAC, Paysans, 1844, p. 248). Tous les mauvais miasmes qui déciment l'organisme du soldat (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 535). On lui [au poète] décima son vocabulaire (VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 47).
Prononc. et Orth. :[desime], (je) décime [desim]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1559 « mettre à mort une personne sur dix » (AMYOT, Ant. 56 ds GDF. Compl.); 2. 1830 « faire périr un certain nombre de personnes » (LAMART., Harm., III, 4 ds LITTRÉ). Empr. au lat. class. decimare « punir (de mort) un homme sur dix ». Fréq. abs. littér. :197.

décimer [desime] v. tr.
ÉTYM. XVe; lat. decimare « mettre à mort une personne sur dix », de decem « dix ».
1 Antiq. rom. Mettre à mort une personne sur dix, désignée par le sort. || Décimer une armée. || Décimer les habitants d'une ville conquise.
1 Comme il n'était pas possible de faire mourir tous les coupables on les décimait par le sort, et celui dont le nom était tiré le dixième était mis à mort.
Rollin, Histoire ancienne, XI, 2, 477, in Littré.
2 (1793). Cour. Faire périr un grand nombre de personnes dans (une population, un groupe, un lieu…). Anéantir, détruire, exterminer, faucher, tuer. || L'épidémie a décimé cette ville. || Les guerres modernes déciment les populations civiles.Pron. || Ces tribus se sont décimées au cours de guerres continuelles.P. p. adj. || Armées décimées par l'attaque ennemie (→ ci-dessous, cit. 3).
2 Si du moins au hasard il (le malheur) décimait les hommes,
Ou si sa main tombait sur tous tant que nous sommes,
Avec d'égales lois !
Lamartine, Méditations, I, 7, « Désespoir ».
3 Que cette noblesse française était étrange ! Tantôt fidèle, dévouée, prête à verser son sang, décimée à Crécy, décimée à Poitiers, décimée à Azincourt; tantôt insoumise et dressée contre l'État.
J. Bainville, Hist. de France, VII, p. 121.
4 De quoi étaient composés ces régiments qui, dans les rues de Moscou, ont sauvagement décimé, par leurs fusillades, le prolétariat révolutionnaire ?
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 86.
5 Le Père qui dirige l'importante mission de Liranga, malade, a dû quitter son poste le mois dernier pour aller se faire soigner à Brazzaville emmenant avec lui les enfants les plus malades de cette contrée que décime la maladie du sommeil.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 707.
DÉR. Décimation.

Encyclopédie Universelle. 2012.