1. délié, iée [ delje ] adj. et n. m.
• 1181; adapt. lat. delicatus, avec infl. de délier
1 ♦ Littér. Qui est d'une grande minceur, d'une grande finesse. ⇒ 2. fin, 2. grêle, 1. menu, mince. Fil délié. Taille déliée. ⇒ élancé, mince, souple, svelte.
♢ N. m. (1706) Cour. UN DÉLIÉ : la partie fine et déliée d'une lettre (opposé à plein). Les pleins et les déliés d'une écriture à la plume. Écrire avec des pleins et des déliés.
2 ♦ (1580) Fig. Un esprit délié, qui a beaucoup de pénétration. ⇒ 2. fin, pénétrant, subtil.
⊗ CONTR. Épais, gros, lourd.
délié 2. délié, iée [ delje ] adj. et n. m.
• 1611; de délier
1 ♦ Qui n'est plus lié. Cordons déliés.
2 ♦ Fig. Qui a une grande agilité. Ce pianiste a les doigts déliés. — N. m. Avoir un bon délié. — Loc. (1688) Avoir la langue déliée : avoir une grande facilité d'élocution, être bavard.
⊗ CONTR. Lié. Embarrassé, malhabile.
● délié Participe passé de délier. ● délié nom masculin Partie fine et déliée d'une lettre calligraphiée (par opposition au plein). ● délié (expressions) nom masculin Jouer en délié, utiliser la meilleure indépendance possible de ses doigts. ● délié, déliée adjectif (latin delicatus) Littéraire Qui est d'une grande finesse et minceur ; menu, grêle : Trait de plume fort délié. Mince, svelte, élancé : La taille déliée. Se dit d'un esprit fin, subtil, pénétrant. ● délié, déliée (synonymes) adjectif (latin delicatus) Littéraire Qui est d'une grande finesse et minceur ; menu, grêle
Synonymes :
- effilé
- grêle
- menu
Se dit d'un esprit fin, subtil, pénétrant.
Synonymes :
- souple
- vif
Contraires :
- épais
- grossier
- lourd
délié, ée
adj. (et n. m.)
rI./r
d1./d Litt. Extrêmement mince, ténu.
|| n. m. Partie fine, déliée, d'une lettre calligraphiée. Tracer les pleins et les déliés.
d2./d Fig. Avoir l'esprit délié: avoir de la finesse d'esprit, de la subtilité.
rII./r
d1./d Qui n'est plus lié. Des rubans déliés.
d2./d Fig. Souple, agile. Les doigts déliés d'un harpiste.
⇒DÉLIÉ, ÉE, adj.
Littéraire
A.— [En parlant de choses physiques, personnes, animaux] Qui est d'une grande finesse, d'une grande minceur et souplesse. Écriture déliée; trait de plume fort délié; le corps délié d'un adolescent. Le cheval avait cette allure déliée (...) qui trahit la race pure (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 410). Scapin (...) fort agile et délié de son corps (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 427) :
• ... un tuyau d'argent creux, le plus menu que l'on pût voir, et aussi délié qu'une aiguille.
BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, p. 312.
♦ Emploi substantivé masc. sing. avec valeur de neutre. L'étroitesse longue de leurs pieds, le délié presque inquiétant de leurs doigts (LORRAIN, Sens. et souv., 1895, p. 239).
— Spéc., CALLIGRAPHIE. Le délié, subst. masc. sing. ou plur. Partie fine d'une lettre (p. oppos. au plein). Il subsiste (...) dans la typographie, des traits d'exécution manuelle : déliés et pleins, qui y sont toujours sensibles (HUYGHE, Dialogue avec visible, 1955, p. 34).
B.— Au fig. Fin, pénétrant.
— [En parlant d'une pers.] Habile à surmonter les difficultés. L'un des plus vieux renards du Palais [Grévy], merveilleusement prudent et délié (BARRÈS, Appel soldat, 1897, p. 99).
— [En parlant des capacités intellectuelles d'une pers.] Tel était Barthélemy à quinze ans : âme modérée, affectueuse et fine, esprit vif, curieux, délié, avide de savoir (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 7, 1851-62, p. 189). Lui seul avait l'intelligence assez déliée pour analyser la situation (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1284).
— [En parlant d'une étude quelconque] Analyse déliée. Une objectivité spécifique (...) offre (...) au sens du mystère une problématique plus déliée que l'objectivité naturaliste (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 19).
Prononc. :[delje]. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. 1121-35 « fin, mince, délicat » fém. plur. delïetes (PH. DE THAON, Bestiaire, 782 ds T.-L.); 2. 1585 « habile, fin (au fig.) » (N. DU FAIL, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, Œuvres facétieuses, t. 2, p. 57 et 58). B. Subst. 1706 le délié de la plume (RICH.). Du lat. class. delicatus qui est à l'orig. des formes d'a. fr. de type deugié attestées dep. la Chanson de Roland (éd. J. Bédier, 3389 : herbe verte et delgee, v. aussi GDF. et T.-L., s.v. deugié; FEW t. 3, p. 33 b), le type délié étant formé sur delicatus sur le modèle de mots où -ié correspond au groupe phonét. -icatu (FEW t. 3, p. 34) et ayant été ultérieurement influencé par le part. passé de délier. Fréq. abs. littér. :467. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 717, b) 484; XXe s. : a) 473, b) 829. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 136. — QUEM. /e s. t. 4 1972.
1. délié, ée [delje] adj. et n. m.
ÉTYM. 1181; adapt. du lat. delicatus avec infl. de délier. → Délicat.
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1 Littér. Qui est d'une grande minceur, d'une grande finesse. ⇒ Fin, grêle, menu, mince. || Fil délié. || Trait de plume délié. || Écriture déliée. || Un son délié. || Formes déliées. || Taille déliée. ⇒ Aérien (cit. 1), élancé, mince, souple, svelte.
1 Les joueurs étaient de jeunes enfants de huit à douze ans, agréables de visage et déliés de tournure (…)
E. Fromentin, Une année dans le Sahel, p. 219.
♦ N. m. :
1.1 Elle venait de lire dans un magazine que la beauté des femmes se mesure au délié de leurs genoux.
Michel Déon, Tout l'amour du monde, p. 134.
2 Elle (l'âme qui a oublié Dieu) dit : je suis une vapeur, je suis un souffle, je suis un air délié ou un feu subtil.
Bossuet, Sermon pour la profession de Mlle La Vallière.
3 (…) cette erreur est si déliée que, pour peu qu'on s'en éloigne, on se trouve dans la vérité.
Pascal, les Provinciales, 3.
4 (…) ces idées légères, déliées, sans consistance (…) qui, comme la feuille du métal battu, ne prennent de l'éclat qu'en perdant de la solidité.
Buffon, Disc. sur le style, p. 20.
♦ N. m. (1706). Cour. || Un délié : la partie fine et déliée d'une lettre (par oppos. aux pleins). — Fig. :
5 (La plume de Voltaire…) est trop fine; il ne réussit que les « déliés ».
Gide, Journal, 9 juil. 1923.
2 (1580). Fig. || Un esprit délié, qui a beaucoup de pénétration. ⇒ Fin, pénétrant, subtil. || Analyse déliée.
6 (…) peintre incomplet, il n'eût su tout rendre, mais plume habile, déliée et pénétrante, il trouvait moyen d'atteindre et de fixer les impressions intérieures les plus fugitives et les plus contradictoires.
B. Constant, Adolphe, Introduction, p. 6.
♦ Vx. (Personnes). ⇒ Habile, souple, subtil.
7 (…) métaphysicien assez délié pour vouloir réconcilier la théologie avec la métaphysique.
Voltaire, le Siècle de Louis XIV, 34.
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CONTR. Épais, gros, lourd, massif.
HOM. Formes du v. délier.
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2. délié, ée [delje] adj. et n. m.
ÉTYM. 1611; p. p. de délier.
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1 Qui n'est plus lié. || Cordons déliés.
2 Fig. Qui a une grande agilité. || Ce pianiste a les doigts déliés. — N. m. || Avoir un bon délié. — ☑ (1673). Avoir la langue déliée : avoir une grande facilité d'élocution, être bavard.
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CONTR. Lié. — Embarrassé, malhabile.
HOM. Délier.
Encyclopédie Universelle. 2012.