souple [ supl ] adj. A ♦
1 ♦ (Personnes) Particulièrement docile, capable de s'adapter adroitement à la volonté d'autrui, aux exigences de la situation. « Mazarin, toujours souple et insinuant » (Vigny). Être souple aux volontés de l'opinion.
♢ Accommodant. La direction est souple sur les horaires.
2 ♦ Capable d'adaptation intellectuelle. « Fénelon avait l'esprit le plus souple qui fût au monde » (Faguet). « La plus souple des formes d'expression, qui est le dialogue » (Valéry).
3 ♦ Qui donne une impression de gracieuse aisance et de liberté. ⇒ aisé. « Chaque année rendait le dessin de Gavarni plus souple, plus libre, plus large » (Gautier).
B ♦ (Choses concrètes)
1 ♦ (fin XIIIe) Qu'on peut plier et replier facilement, sans casser ni détériorer. ⇒ élastique, flexible, maniable. « On utilisait, pour faire des liens, certaines tiges souples d'osier, de noisetier » (Duhamel).
2 ♦ Qui se plie et se meut avec aisance (membres, corps). « Jamais je n'eus le poignet assez souple [...] pour retenir mon fleuret » (Rousseau). « Un corps souple et musclé » (F. Mauriac). ⇒ agile. « Cette démarche ailée, souple » (Céline). ⇒ aisé, léger. — Loc. (cf. supra A, 1o) Avoir l'échine souple, les reins souples : savoir céder; supporter les humiliations.
3 ♦ Techn. Moteur souple, qui admet divers carburants.
⊗ CONTR. Buté, indocile, têtu; intransigeant. 1. Ferme, raide, rigide.
● souple adjectif (latin supplex, -icis, suppliant) Qui se plie, se déforme aisément ; flexible : La lame souple d'un fleuret. Qui est ou se fait sans à-coups, sans raideur : La démarche souple d'un félin. Qui a beaucoup de facilité pour mouvoir son corps, lui imposer des positions, des mouvements divers : Faire des exercices pour rester souple. Se dit d'une méthode, d'un règlement, d'une structure susceptibles d'accepter des aménagements, des modifications : Un horaire souple. Qui se plie aisément aux circonstances, s'adapte aux changements : Un négociateur qui a su rester souple. Qui est assez docile, malléable : À cet âge, les enfants sont encore assez souples. ● souple (synonymes) adjectif (latin supplex, -icis, suppliant) Qui se plie, se déforme aisément ; flexible
Synonymes :
- flexible
- pliable
- pliant
Contraires :
- cassant
- rigide
Qui est ou se fait sans à-coups, sans raideur
Synonymes :
- agile
- élastique
Contraires :
- raide
Qui a beaucoup de facilité pour mouvoir son corps, lui...
Contraires :
- ankylosé
- engourdi
- gourd
- raidi
Se dit d'une méthode, d'un règlement, d'une structure susceptibles d'accepter...
Synonymes :
- élastique (familier)
- relâché
Qui se plie aisément aux circonstances, s'adapte aux changements
Synonymes :
Qui est assez docile, malléable
Synonymes :
- docile
- malléable
- maniable
- obéissant
Contraires :
- buté
- entier
- indocile
- obstiné
- récalcitrant
- rétif
- têtu
souple
adj.
rI./r (Choses)
d1./d Qui se courbe ou se plie aisément, sans se rompre ni se détériorer. Un plastique souple. Ant. rigide.
d2./d (Membres, articulations, corps.) Qui peut se mouvoir, jouer facilement. Avoir le poignet très souple.
rII./r (Personnes)
d1./d Dont le corps est souple.
d2./d (Abstrait) Qui est capable de s'adapter à des situations très diverses. Un esprit souple.
⇒SOUPLE, adj.
A. — [En parlant d'êtres animés]
1. [En parlant d'une pers. ou d'un animal] Qui a le corps, les membres flexibles, dépourvus de raideur. Synon. agile; anton. raide. Athlète, danseur souple; rester souple. Ces souples animaux [des singes], qui bondissaient de branche en branche et que rien n'arrêtait dans leur marche (VERNE, Île myst., 1874, p. 239). Je n'ai point encore vu en Italie une femme vraiment séduisante (...). Pas une femme longue, souple, aux seins menus, au teint de fleur (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1910, p. 248).
— En partic.
♦ [En parlant du corps ou de l'une de ses parties] Qui se plie, qui se meut avec aisance. Anton. raide, rigide. Buste, taille souple; bras, hanches, jambes, poignets souples; musculature souple. Tapi dans l'herbe humide (...) Le tigre au ventre jaune, au souple dos rayé, Dormait (LECONTE DE LISLE, Poèmes ant., 1852, p. 333). Les muscles de ses bras, énormes, souples, huilés comme des bielles (...) fonctionnent puissamment, allègrement, sous la peau blanche (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 278).
♦ [En parlant d'un mouvement, d'une attitude] Où se manifeste de l'aisance. Allure, démarche, pas souple; gestes souples; jeu souple de la nuque. À chacune de leurs rencontres, Valérie répondait poliment de la tête (...) mais il voyait son regard noir brûler de passion, il trouvait des encouragements dans son teint ravagé et dans le balancement souple de sa taille (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 60). Les sujets les plus musclés se distingueront toujours nettement par la vigueur de leurs détentes, leurs atterrissages souples (BOURGAT, Techn. danse, 1959, p. 16).
2. [En parlant d'une pers.] Capable de se soumettre docilement à la volonté d'autrui, de s'adapter étroitement aux exigences d'une situation. Synon. influençable, malléable; anton. entêté, obstiné, têtu. Être d'un caractère, d'une nature souple; être souple à suivre l'opinion, aux désirs de qqn; négociateur, politicien souple. Si Frédéric le voulait, il aurait le premier rôle. Il lui conviendrait, il faut un comédien souple (BALZAC, Corresp., 1838, p. 484). Exercez-vous à être (...) docile et (...) souple entre les mains divines (BERNANOS, Joie, 1929, p. 556).
♦ Péj. [En parlant d'une pers. ou, p. méton., de son comportement] Qui est d'une complaisance excessive. Ce peu de paroles la confondit; elle devint souple, obséquieuse, et ne s'occupa plus que de gagner quelques conditions (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 591). Les longues phrases des philosophes et les souples paroles des courtisans autour de nous se sont emberlificotées (CLAUDEL, Visages radieux, 1947, p. 788).
— [P. méton.,] [en parlant d'aptitudes artistiques ou intellectuelles] Qui, par sa variété, sa richesse, est susceptible de produire des effets très divers, de s'adapter aisément à des situations, à des intérêts divers. Synon. agile, délié, ouvert; anton. figé, rigide. Esprit, imagination, intelligence souple; souple pensée. Je tâche de considérer la patience comme ma première qualité (...). J'écris « patience »; je devrais dire « obstination »; mais il faut une obstination souple (GIDE, Journal, 1905, p. 170). Malgré (...) les ressources de la plus souple diplomatie (...), l'universalité de sa culture, les éclairs d'un génie qui, en plein treizième siècle, entrevit la réconciliation de l'Orient et de l'Occident, il partait sous les huées (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 339).
— Loc. fig. (Avoir) (l')échine souple, (les) reins souples; (être) souple comme un gant. (Manifester) (une) complaisance excessive, servile. Ils sont tous comme ça, ces serins d'hommes. En public, roides comme des crins; dans le tête-à-tête, souples comme des gants (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 14). Ces êtres à l'échine souple sont dangereux. Ils sont organisés élastiquement pour passer par tous les trous (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 64).
B. — [En parlant d'une matière, d'un matériau ou, p. méton., d'une chose faite d'une matière, d'un matériau]
1. Qui peut être courbé, plié sans casser ni s'abîmer. Synon. flexible; anton. rigide. Bois, roseau souple; branches, lianes souples; souples tiges du chèvrefeuille; acier souple; câble, lame souple; lentilles de contact souples. Les filins d'acier devaient être très souples. Il fallait les couler par l'avant, et, en tenant une extrêmité, les faire passer sous la coque (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 200):
• 1. Ils enlevèrent (...) leurs avirons des anneaux qui les attachaient au bordage; ils les lièrent ensemble avec les cordes de leurs filets; ils posèrent un des coussins du bateau sur ces cordes; ils formèrent ainsi un brancard souple et flottant...
LAMART., Raphaël, 1849, p. 183.
— En partic. [En parlant d'un ressort ou, p. méton., d'un mécanisme, d'un objet comportant un ou plusieurs ressorts] Qui répond vite et sans à-coups aux mouvements qu'on lui imprime. Anton. dur. Suspension souple d'une voiture; sommier souple. Les ressorts plats à lames elliptiques (...) doivent être souples et résistants (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p. 198).
2. Dépourvu de raideur, qui se prête facilement. Anton. raide. Cuir, fourrure, papier, peau, tissu souple; bagage, sac, valise souple, à fond souple; chapeau de feutre souple; gants, mocassins, vêtements souples; plis souples d'une jupe. Les laines souples d'un tapis (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 90). Elles voyaient enfin sur un homme du linge souple, de la soie, il leur semblait que la vie s'était assouplie pour les hommes (GIRAUDOUX, Bella, 1926, p. 70).
— En partic. Cheveux souples. Lorsque le chœur léger des jeunes chasseresses Déroule au vent du soir le flot des souples tresses (LECONTE DE LISLE, Poèmes ant., 1852, p. 13). La tristesse de la bouche mal dissimulée par une moustache encore blonde, qui avait dû être souple (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 478).
— COUT. Col souple. Col qui n'est ni amidonné, ni entoilé. Anton. col dur. Sa chemise était à col souple et ouvert (GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., 1922, p. 140).
3. Qui a la capacité de s'étirer, se déformer, se dilater, s'étaler, etc. facilement. Synon. élastique. Peinture, plastique souple; pneu souple. Dans le tuyau d'expiration de mon masque je crache des aiguilles de glace. De temps à autre, il me faut écraser, à travers le caoutchouc souple, le bouchon de givre qui m'étouffe (SAINT-EXUP., Pilote guerre, 1942, p. 296). Le nougat de Montélimar est à pâte souple et blanche (BRUNERIE, Industr. alim., 1949, p. 32).
— Spécialement
♦ AGRIC. Sol, terrain, terre souple. Sol, terrain, terre facile à travailler (d'apr. PLAIS.-CAILL. 1958).
♦ INFORMAT. Disque souple. Disque magnétique de petite dimension utilisé pour l'enregistrement des données. Synon. disquette. Les disques souples (...) sont des mémoires magnétiques mobiles, très économiques, réalisés par dépôt d'enduit magnétique sur un film polyester (Le Nouvel Observateur, 9 oct. 1982, p. 61).
C. — [En parlant de choses abstr.]
1. [En parlant d'un système, d'une doctrine, d'une règle, d'une méthode] Qui peut être assorti de nuances, modifié afin de mieux s'adapter aux circonstances; qui n'est pas rigide ou systématique dans son application. Anton. figé, rigide. Contrat, loi, procédure, réglementation souple; contrôle, gestion, organisation souple; philosophie, psychanalyse souple; diplomatie, politique souple; éducation souple. Toute règle bien faite est souple et droite; les esprits durs la font de fer (JOUBERT, Pensées, t. 1, 1824, p. 271):
• 2. ... pour remédier aux inconvénients que présentent les trains omnibus (...) on tend de plus en plus à les remplacer par des véhicules automoteurs qui permettent une exploitation plus souple, plus variée et moins onéreuse à la fois.
BAILLEUL, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 149.
— En partic. Horaire(s) souple(s). Dans une administration, une entreprise, répartition des heures de travail hebdomadaire en fonction de nécessités diverses. Sans tapage, la pratique des horaires souples se répand avec succès à travers la France. Dans le privé comme dans l'administration (Le Point, 8 mars 1976, p. 64).
2. Dans le domaine intellectuel. Qui se prête, s'adapte à des exigences variées; qui rend compte de réalités, de points de vue divers ou contraires. Antithèse, confrontation souple; formulation, traduction souple. On ne trouverait guère, chez Jung ou chez Freud, une définition de l'inconscient plus souple (...) que ces lignes inspirées à Tieck (...) par l'étude de Shakespeare (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 222). Platon (...) joue de la plus souple des formes d'expression, qui est le dialogue (VALÉRY, Variété V, 1944, p. 169).
3. Littér. Qui donne une impression d'harmonie, de gracieuse aisance, de liberté. Écriture, langue, prose souple; cadence souple des alexandrins; formes, lignes souples d'une architecture; voix souple; jeu souple d'un pianiste. Mme Alphonse Daudet sait inventer ces mots merveilleux. Sa phrase légère et souple a continuellement des trouvailles (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 173). La rapidité de la danse, sa légèreté, son rythme, sont transposés à merveille en langage plastique: dessin souple et nerveux, palette discrète et comme aérienne (DORIVAL, Peintres XXe s., 1957, p. 118).
Prononc. et Orth.:[supl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1160 « docile, complaisant, traitable » (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 8176); 1580 péj. (MONTAIGNE, Essais, II, 17, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 647: ny double, ny soupple, ny accommodant sa foy à la volonté d'autruy et aux occasions); 2. ca 1175 « humble, suppliant » (BENOÎT DE STE-MAURE, Chron. ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 13924); 3. a) 1580 « qui peut s'adapter à différentes coutumes, disciplines » (MONTAIGNE, op. cit., I, 26, p. 166: le corps encore souple, on le doit plier [...] à toutes façons et coutumes); 1588 péj. « qui varie selon les situations » (ID., ibid., III, 12, p. 1034: Il n'est rien si soupple et erratique que nostre entendement); b) 1580 voix et haleine souple [de merles, de perroquets] (ID., ibid., II, 12, p. 441). B. Concr. 1. a) ca 1170 agn. « (en parlant du vent) léger » suple vent (Vie de St Edmond, éd. H. Kjellman, 1405); b) ca 1200 « (d'une partie du corps — d'un animal) mou » keue souple [d'un roncin] « queue tombante, basse » (JEAN BODEL, Fabliaux, Deus chevaus, éd. P. Nardin, 165); c) ca 1380 bras soupple « qui se déplie, se meut facilement » (JEAN LEFÈVRE, Vieille, 130 ds T.-L.); 2. ca « (en parlant d'une chose) qui se plie facilement, sans s'altérer » subst. « sorte d'étoffe » (Les Faits des Romains, éd. L. F. Flutre, p. 626, 7), empl. isolé, v. Romania t. 65 1939, p. 533; 1583-90 adj. fig. (BRANTÔME, Grands capitaines fr., Maréchal de Montmorency ds Œuvres, éd. L. Lalanne, t. 3, p. 354: Il le [le peuple de Paris] rendit souple et maniable comm'un gand de chevrotin de Vandosme); 1680 peau souple; gant souple (RICH.); 3. 1269-78 « (d'un terrain) meuble, facile à travailler » (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 10120). Empr. au lat. supplex « qui plie les genoux, qui se prosterne, suppliant »; de là l'évol. en a. fr. vers le sens abstr. de « soumis, humble » et vers le sens concr. de « qui plie facilement, flexible ». Fréq. abs. littér.:1 510. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 200, b) 2 167; XXe s.: a) 3 124, b) 2 356.
DÉR. Souplement, adv. a) D'une manière souple, avec souplesse et légèreté dans le mouvement. Courir, marcher, retomber, se relever souplement; écureuil qui bondit souplement. Elle courait, comme un petit animal, la tête et le buste légèrement inclinés vers la droite, souplement, sans raideur (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 782). b) En s'accommodant aux circonstances, en se soumettant aux volontés d'autrui. Agir souplement. [Les extravertis] sont en général assez souplement adaptés au milieu, mais sans le dominer (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 80). Je navigue souplement, je multiplie les nuances, les digressions aussi, j'adapte enfin mon discours à l'auditeur (CAMUS, Chute, 1956, p. 1545). c) Sans rigidité, selon des lignes souples. Rideaux qui retombent souplement. La lune brillait assez déjà pour qu'on pût distinguer (...) la tranche des briques superposées, leurs hachures en diagonale dont les nuances évoluaient souplement, d'un rose tendre et charnel à des rouges vifs de coquelicots (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 56). d) De façon non systématique, en fonction des circonstances. Appliquer la loi souplement. C'est dans le cadre de cette organisation pourvue des pouvoirs, moyens et ressources nécessaires, et leur jeu minutieusement et souplement réglé, que s'accomplit la mission de l'école normale (Encyclop. éduc., 1960, p. 114). — []. Att. ds Ac. dep. 1762. — 1res attest. a) fin XIIe s. « humblement » (Homélies de St Grégoire sur Ezéchiel, 40, 17 ds T.-L.), b) 1532 « adroitement, subtilement » (RABELAIS, Pantagruel, XII, éd. V.-L. Saulnier, p. 97, 212), c) 1534 « avec souplesse, agilité » (ID., Gargantua, XXXV, éd. R. Calder et M. A. Screech, p. 204, 15); de souple, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér.: 20.
souple [supl] adj.
ÉTYM. V. 1265, sens 2.; sople « humble, abattu », v. 1130; lat. supplex « suppliant », proprt « qui se plie en se prosternant ». REM. L'adjectif en épithète est normalement placé après le nom.
❖
1 (V. 1378). Concret. (Des membres du corps). Qui se plie et se meut avec aisance. || Poignet (→ 1. Fleuret, cit.), jambe (→ Plié, cit. 2), bras, membres souples (→ 1. Fouine, cit. 1; posséder, cit. 32). ⇒ Agile. || Reins, hanches (cit. 7), taille souple (→ Négligé, cit. 1; ployer, cit. 5). || Musculature (cit. 1), corps (cit. 21) souple (→ Avantage, cit. 18; contourner, cit. 2; glisser, cit. 14). || Femme souple et leste (cit. 3). || « … le clown agile Plus souple qu'Arlequin » (→ Bouffon, cit. 2). || Rester souple. ⇒ Décontracté. — Marche (2. Marche, cit. 9), démarche (→ Onduleux, cit. 3), allure souple. ⇒ Ailé, aisé, dégagé, félin, léger. || Pas gaillard (cit. 6) et souple. || Gestes souples (→ Génération, cit. 18). — ☑ Fig. Avoir l'échine, les reins souples : savoir s'adapter à toutes les circonstances, se soumettre, pour en tirer le meilleur profit (→ ci-dessous, 2.).
1 (…) cette démarche ailée, souple et précise qu'on trouve, si fréquente, presque habituelle chez les femmes d'Amérique (…)
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 426.
♦ (1549). Choses. Qu'on peut plier et replier facilement, sans casser ni détériorer. ⇒ Élastique, flexible, maniable (cit. 2). || Tiges souples de certains arbustes (→ Grotte, cit. 2; lien, cit. 1). || Le tissu cartilagineux est souple (→ Articulation, cit. 3). || Cheveux, moustaches (cit. 5) souples (→ Chevelure, cit. 5; épaisseur, cit. 6; favori, cit. 11; plaquer, cit. 3). || Cuir souple (→ Ganter, cit. 2). || Étoffe souple (→ Éprendre, cit. 14; falbala, cit. 3; fuseler, cit.). || Chemise à col (cit. 11) souple (opposé à dur). || Disque souple. || Plastique souple. — Chapeau à bords souples (→ Rajeunir, cit. 7). || Ressorts souples (→ Membre, cit. 3). || Pâte encore souple. ⇒ Ductile, mou (→ Croûte, cit. 7). || Rendre souple. ⇒ Assouplir.
2 Abstrait. a (Personnes). Qui est particulièrement docile, capable de s'adapter adroitement à la volonté d'autrui, aux exigences de la situation. ⇒ Docile. || Attentifs (cit. 19), dociles et souples. ⇒ Compréhensif. || Il faut être souple pour réussir. ⇒ Adroit, ondoyant (→ Fortune, cit. 35). || Souple et insinuant (cit. 2). || Caractère souple. ⇒ Liant. || Souple comme un gant. || Souple aux volontés de qqn (→ Docile, cit. 1). || Souple à suivre l'opinion (→ Ondoyant, cit. 2).
2 Fénelon avait l'esprit le plus souple qui fût au monde. Les contraires ne s'y combattaient point, unis entre eux par un lien naturel, une facilité et une flexibilité onctueuse qui était répandue partout.
Émile Faguet, Études littéraires, XVIIe s., « Fénelon », III.
3 Mais Colette était (…) trop souple pour ne pas s'adapter instantanément aux façons de Christophe. Elle n'avait même pas besoin de s'appliquer pour cela. C'était un instinct de la nature. Elle était femme. Elle était une onde sans forme.
R. Rolland, Jean-Christophe, Foire sur la place, I, p. 733.
b (1580). Qui est capable d'adaptation, qui n'est pas systématique ni uniforme. || Esprit délié, délicat et souple (→ Bœuf, cit. 9). || Imagination souple (→ Opérer, cit. 4). — Prose, langue souple (→ Déplacer, cit. 10; généraliser, cit. 3; 1. poétique, cit. 3). || Le dialogue (cit. 6), la plus souple des formes d'expression. || Morale souple et morale raide (→ Astreignant, cit.). || Une organisation, un règlement souple.
c (1342). Qui donne une impression de gracieuse aisance et de liberté. ⇒ Aisé. || Coup de pinceau souple et gracieux (→ 1. Ferme, cit. 8). || Dessin souple et large (cit. 12). || Sculpture souple et moelleuse (→ 3. Poli, cit.). || Formes, lignes, contours souples (→ Hancher, cit. 4; moelleux, cit. 2; repentir [se], cit. 8; et aussi nervure, cit. 2). — Un style souple et léger.
❖
CONTR. Coriace, dur, ferme, raide, rigide. — Buté, entier, étroit, indocile, inflexible, monolithique, récalcitrant.
DÉR. Souplement, souplesse.
COMP. Assouplir.
Encyclopédie Universelle. 2012.