demi-sel [ d(ə)misɛl ] adj. et n. m. I ♦ Adj. Qui n'est que légèrement salé. « cette fraîche assiettée de beurre demi-sel » (Huysmans). — Fromage demi-sel, et subst. (1929) un demi-sel : fromage frais de vache, légèrement salé et d'une pâte homogène. II ♦ N. m. (1894 « homme qui exerce un métier régulier mais vit aussi de proxénétisme »; de (beurre) demi-sel, proprt « ni salé, ni pas salé ») Arg. et péj. Homme, garçon qui affecte d'être du milieu sans se comporter comme le milieu l'exige. Des demi-sel ou des demi-sels. « je l'ai pris longtemps pour un gars d'aventure, mais c'est rien qu'un demi-sel » (Céline). — Par ext. Lâche.
● demi-sel nom masculin invariable Fromage frais, de forme carrée, salé à 2 %. Beurre légèrement salé. Populaire. Souteneur qui n'appartient pas au milieu ; individu qui affecte d'être affranchi. ● demi-sel (difficultés) nom masculin invariable Orthographe Des demi-sel (invariable). ● demi-sel adjectif invariable Se dit d'un produit légèrement salé : Beurre demi-sel.
demi-sel
n. m. inv.
d1./d (En appos.) Beurre demi-sel, peu salé.
d2./d Fromage blanc frais, légèrement salé.
d3./d Arg., péjor. Malfaiteur peu aguerri.
⇒DEMI-SEL, subst. masc.
A.— Fromage gras et frais qui est légèrement salé, fabriqué avec du lait de vache (d'apr. COURTINE 1972).
— En constr. d'appos. avec valeur d'adj. Qui n'est que légèrement salé. Beurre, fromage demi-sel.
B.— Arg. Proxénète qui exerce un métier régulier, mais n'appartient pas au milieu et dont le milieu se méfie. Un demi-sel n'est jamais autre chose qu'un souteneur à la petite semaine (LE BRETON 1960).
— P. ext. Personne dont un milieu quelconque considère qu'elle ne fait pas, ou pas encore complètement partie des siens. Mais comme je restais pantois, la bouche ouverte, il [le soldat] haussa les épaules, méprisant : — Encore un demi-sel, fit-il (VIALAR, Morts viv., 1947, p. 30).
Prononc. :[d()]. Étymol. et Hist. 1. 1742 porc au demi-sel (Suite des dons de Comus, II, 36 ds QUEM. Fichier); 2. 1894 subst. arg. (ds ESN.). Composé de demi et de sel. Fréq. abs. littér. :2. Bbg. QUEM. 2e s. t. 2 1971.
demi-sel [d(ə)misɛl] adj. et n. m. invar.
ÉTYM. 1842, porc au demi-sel; comp. de demi-, et sel.
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1 Jusqu'à ce couvert de campagne, ces verres propres, cette fraîche assiettée de beurre demi-sel, cette cruche à cidre, qui aidaient à l'intimité de cette table éclairée par une lampe (…)
Huysmans, Là-bas, V, p. 57.
♦ Fromage demi-sel et, subst. (1929), un demi-sel : fromage gras et frais légèrement salé.
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II N. m. invar. (1894, « homme qui exerce un métier régulier mais vit aussi de proxénétisme »; de (beurre) demi-sel, proprt « ni salé, ni pas salé »). Argot. et péj. Homme, garçon qui affecte d'être du milieu sans se comporter comme le milieu l'exige; faux souteneur. || Des demi-sel.
2 Robinson, je me disais encore… je l'ai pris longtemps pour un gars d'aventure, mais c'est rien qu'un demi-sel…
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 355.
3 Et là-bas, eux, comment imagineraient-ils la Huchette, le poste de secours improvisé dans le cloître de Saint-Séverin, le curé avec ses allures d'aumônier baroudeur, les petits gars à tête de demi-sel qui font le tri des armes « prises à l'ennemi » ?
François Nourissier, Allemande, p. 275.
Encyclopédie Universelle. 2012.