dérailler [ deraje ] v. intr. <conjug. : 1>
1 ♦ Sortir des rails, en parlant d'un wagon, d'un train. Faire dérailler un train. Les wagons ont déraillé.
2 ♦ (1858) Fig. Aller de travers. « Son geste déraillait, cherchait la carafe ailleurs que sur la chaise » (Cocteau).
♢ Fam. S'écarter du bon sens. ⇒ déraisonner, divaguer.
● dérailler verbe intransitif Sortir des rails, en parlant d'un train, des wagons. Familier. Fonctionner mal : La pendule déraille. Familier. S'écarter de son but, aller de travers, s'écarter du bon sens ; déraisonner, divaguer : Elle prend de l'âge et déraille un peu. ● dérailler (synonymes) verbe intransitif Familier. S'écarter de son but, aller de travers, s'écarter du bon...
Synonymes :
- déraisonner
- divaguer
- radoter
dérailler
v. intr.
d1./d Sortir des rails. Le convoi a déraillé.
|| Sortir des pignons du dérailleur, pour une chaîne de vélo.
d2./d Fig., Fam. Fonctionner mal, se dérégler, dévier. Ce baromètre déraille complètement.
d3./d Fig., Fam. S'égarer dans un raisonnement; perdre tout bon sens. Syn. déraisonner.
⇒DÉRAILLER, verbe intrans.
A.— CH. DE FER. Sortir des rails. Trois (...) trains militaires ont déraillé hier, les rails ayant été enlevés (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 194) :
• 1. La berline d'Étienne venait de dérailler, au passage le plus difficile. Il n'arrivait point à rouler droit, sur ces rails qui se faussaient dans la terre humide...
ZOLA, Germinal, 1885, p. 1167.
— P. anal. Faire passer la chaîne d'une bicyclette d'un pignon sur un autre à l'aide du dérailleur. On « déraille » pour « mettre le grand » sur la « polymultipliée » (Comment parlent les sportifs ds Vie Lang. 1952-54, p. 137).
♦ Fam. [Le suj. désigne un mécanisme, une machine] Fonctionner mal. La pendule déraille (DUB. 1967, Lexis 1975).
B.— P. métaph. ou au fig. Dévier; s'écarter de son but; s'engager dans l'erreur. Ce garçon-là a déraillé... Il s'est bien mal conduit avec nous, et pourtant je vous assure qu'il valait mieux que ça (BOURGET, Physiol. am. mod., 1890, p. 163). Il avait essayé de boire. Son geste déraillait, cherchait la carafe ailleurs que sur la chaise (COCTEAU, Enfants terr., 1929, p. 180). Mais revenons aux faits; ne déraillons pas; procédons avec méthode et par ordre (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p. 228).
— En partic., MUS. S'écarter de la ligne mélodique. Ils ne jouaient ni très juste ni très en mesure; mais ils ne déraillaient jamais (ROLLAND, J.-Chr., Aube, 1904, p. 61).
♦ P. anal. :
• 2. ... il [M. de Guermantes] m'entraîna vers maman en me disant : « Voulez-vous me faire le grand honneur de me présenter à Madame votre mère? » en déraillant un peu sur le mot mère.
PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, p. 338.
— P. ext. [Le suj. désigne une pers.] S'écarter du bon sens, du sens commun, déraisonner, divaguer. Papa m'inquiète un peu. Il maigrit. Il déraille. Il griffonne toute la journée (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 205).
Prononc. et Orth. :[], (je) déraille []. Cf. -ailler. Enq. :/, (D)/ (il) déraille. Ds Ac. 1878 et 1932. LITTRÉ recommande les formes dérailer, dérailement prononcées [], [], plus proches des formes angl. d'orig. et qui évitent la confusion avec railler. Étymol. et Hist. 1838 derayer (Commerce de Lyon, 27, v. ds WEXLER, p. 55, note 80); 1842 dérailler (Journal des chemins de fer, p. 128, c. 3 ds BONN.); fig. 1858, avr. (GONCOURT, Journal, p. 462). Dér. de rail; préf. dé-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :57.
DÉR. 1. Déraillard, subst. masc., pop., péj. Petit train qui donne l'impression d'être exposé à des déraillements. L'humble déraillard d'Alexandre à Port-Saïd, qui s'en va à l'allure d'une vieille bête fatiguée (THARAUD, Passant Éthiopie, 1936, p. 54). — 1re attest. 1903 (d'apr. A. DAUZAT, L'Arg. de la guerre, 1918, p. 74); du rad. de dérailler, suff. -ard. 2. Dérailleur, subst. masc. a) Ch. de fer. Dispositif permettant de faire sortir un véhicule des rails (cf. CHAMPLY, Nouv. Encyclop. prat., t. 4, 1927, p. 210). Attesté ds Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr. et QUILLET 1965. b) [P. anal. de fonction] Cycles. Dispositif permettant de faire passer la chaîne d'une bicyclette d'un pignon sur un autre. Ainsi cette magnifique bécane, munie d'un dérailleur (...) comment se défendre de l'acquérir? (ARNOUX, Solde, 1958, p. 199). — []. — 1res attest. a) 1916-17, synon. de déraillard (d'apr. ESNAULT, Notes compl. Poilu, 1956); b) 1927 technol. (R. CHAMPLY, loc. cit.); du rad. de dérailler, suff. -eur2.
dérailler [deʀɑje] v. intr.
ÉTYM. 1842; derayer, 1838; 1856, sens fig., La Châtre; de 1. dé-, rail, et suff. verbal -er.
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1 Sortir des rails (en parlant d'un wagon, d'un train). || Faire dérailler un train. || Les wagons ont déraillé et se sont renversés sur le ballast.
♦ Par anal. Faire passer la chaîne d'une bicyclette sur un autre pignon, à l'aide du dérailleur.
2 (1858). Fig. et fam. Aller de travers. ⇒ Dévier. || Geste qui déraille.
1 Il avait essayé de boire. Son geste déraillait, cherchait la carafe ailleurs que sur la chaise (…)
Cocteau, les Enfants terribles, p. 215.
♦ Voix qui déraille. || Instrument de musique qui déraille, qui s'écarte de la ligne mélodique.
2 Tous les danseurs s'arrêtent un instant, saluent d'une clameur généreuse le nom de Hoover ou celui de Smith, et se reprennent à gambiller pendant que le jazz déraille, rote, foire, insulte joyeusement à la musique.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, IX, p. 148.
♦ Fam. S'écarter du bon sens. ⇒ Déraisonner, divaguer.
3 N'appelle pas le médecin, je ne déraille pas. Je dis ce que je pense, c'est tout.
S. de Beauvoir, les Belles Images, p. 255.
♦ (1890, Bourget). S'écarter de la norme, de la vie normale.
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DÉR. Déraillement, dérailleur.
Encyclopédie Universelle. 2012.