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déraisonnable

déraisonnable [ derɛzɔnabl ] adj.
• déb. XIVe; desraisnable XIIIe; de dé- et raisonnable
Qui n'est pas raisonnable. absurde, excessif, insensé, irrationnel. Conduite déraisonnable. Décision déraisonnable. irréfléchi. « Les femmes inspirent l'amour, bien qu'il soit déraisonnable de les aimer » (France). C'est tout à fait déraisonnable. Il serait déraisonnable d'insister. ⊗ CONTR. Raisonnable; normal, sensé.

déraisonnable adjectif Qui manifeste un manque de jugement ; absurde, irréfléchi, insensé : Conduite déraisonnable.déraisonnable (synonymes) adjectif Qui manifeste un manque de jugement ; absurde, irréfléchi, insensé
Synonymes :
- absurde
- extravagant
- fantasque
- farfelu
- fou
- illogique
- incohérent
- inconséquent
- insensé
- irrationnel
- loufoque (familier)
- saugrenu
Contraires :
- équilibré
- judicieux
- logique
- posé
- rationnel
- réfléchi
- sage
- sensé

déraisonnable
adj. Qui n'est pas raisonnable. Personne déraisonnable. Il serait déraisonnable de partir maintenant.

⇒DÉRAISONNABLE, adj.
A.— [En parlant d'une pers.] Qui manque de raison dans ses actes ou dans sa manière d'être. Une conduite déraisonnable, des goûts déraisonnables. Lucile était violente, impérieuse, déraisonnable (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 35). Soyez déraisonnables tout un jour. Vous aurez, pour la triste raison, tout le reste de la vie (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 515).
PARAD. a) Synon. absurde, extravagant, incohérent, inconscient, inconséquent, insensé, irréfléchi, farfelu (fam.), loufoque (fam.). b) Anton. équilibré, posé, réfléchi, sage, sensé.
Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Ce goût dépravé de l'absurde, ce désir du déraisonnable que chacun de nous porte caché dans un repli de son cœur (A. FRANCE, Vie littér., 1890, p. 335).
Ds le domaine de la pathol., littér. Synon. de aliéné mental. Cet homme (...) qui voulant expliquer à des visiteurs d'un hôpital d'aliénés qu'il n'était pas lui-même déraisonnable, malgré ce que prétendait le docteur (PROUST, Fugit., 1922, p. 540).
B.— [En parlant d'une proposition, d'une situation] Qui s'écarte de la raison. Aujourd'hui, j'ai reçu de très convenables propositions de location [de la maison] pour six ans. Eh bien, c'est illogique et déraisonnable (GONCOURT, Journal, 1870, p. 576).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694, s.v. desraisonnable; ds Ac. 1718-1932, sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1370-72 desraisonnable (ORESME, Ethique, éd. A. D. Menut, p. 143). Dér. de raisonnable; préf. dé(s)-, (lat. dis-); cf. l'a. fr. desraisnable, 1re moitié XIIIe s. (Comm. sur les Ps., Rich. 963, p. 266 ds GDF.). Fréq. abs. littér. :300. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 289, b) 388; XXe s. : a) 558, b) 484.
DÉR. Déraisonnablement, adv., rare. D'une manière déraisonnable. Agir, parler, penser déraisonnablement. Lechy Elbernon. — (...) Qu'est-ce qui vous retient? Pourquoi ne vous tuez-vous pas? Marthe. — Vous parlez déraisonnablement (CLAUDEL, Échange, 1894, III, p. 703). Il était comme son père entreprenant à l'excès, déraisonnablement confiant en son étoile (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 197). []. Ds Ac. 1694 s.v. desraisonnablement; ds Ac. 1718-1932 sous la forme moderne. 1re attest. 1353 (VARIN, Archiv. administrat. de la ville de Reims, t. 3, p. 41 ds LITTRÉ); de déraisonnable, suff. -ment1, cf. 1220-25 desraisnablement (G. DE CAMBRAI, Barlaam et Jos., 6164 ds T.-L.). Fréq. abs. littér. : 11.

déraisonnable [deʀɛzɔnabl] adj.
ÉTYM. V. 1371, desraisonnable; desrenable, XIIIe; de 1. dé-, et raisonnable.
Cour. Qui n'est pas raisonnable. Absurde, bête, exagéré, excessif, extravagant, fou, inconvenant, insensé, irraisonnable, irrationnel. || Conduite déraisonnable. Léger, mauvais. || Idées, arguments déraisonnables. Cornu. || Décision déraisonnable. Arbitraire, illégitime, injuste, irréfléchi. || Propos déraisonnables. Insanité. || Rêver à des choses déraisonnables et vaines. || Visionnaire aux idées déraisonnables, extravagantes.Il est, il n'est pas déraisonnable de penser…
1 Les choses du monde les plus déraisonnables deviennent les plus raisonnables à cause du dérèglement des hommes.
Pascal, Pensées, V, 320 bis.
2 Et demeurant incapable d'être touché des intérêts d'autrui, il est non seulement rebelle à Dieu, mais encore insociable, intraitable, injuste, déraisonnable envers les autres (…)
Bossuet, Traité de la concupiscence, XI.
3 (…) les femmes inspirent l'amour, bien qu'il soit déraisonnable de les aimer.
France, Thaïs, p. 67.
(Personnes). || Il, elle est déraisonnable.Vx (avec un compl. → ci-dessus, cit. 2).
DÉR. Déraisonnablement.

Encyclopédie Universelle. 2012.