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dérisoire

dérisoire [ derizwar ] adj.
• v. 1327; bas lat. derisorius, de deridere « se moquer de »
1Vx Qui est dit ou fait par dérision; méprisant, moqueur. Ton dérisoire.
2(1862) Mod. Qui est si insuffisant que cela semble une moquerie. ridicule; insignifiant, minime, piètre. Un salaire dérisoire.
3Qui mérite d'être tourné en ridicule. « Une pitié lui venait au cœur devant ce dérisoire ennemi » (Genevoix). « Aucune objection, aucun adversaire ne lui semblait négligeable ou dérisoire » (Mondor).
⊗ CONTR. Respectueux; important.

dérisoire adjectif (bas latin derisorius) Qui est insignifiant, minime, au point négligeable : Prix dérisoire. Qui paraît ridicule par son caractère médiocre : Les mesures pour faire face à cette crise sont dérisoires.dérisoire (synonymes) adjectif (bas latin derisorius) Qui est insignifiant, minime, au point négligeable
Synonymes :
- infime
- minime
- négligeable
- piètre
- ridicule
- vain
Qui paraît ridicule par son caractère médiocre
Contraires :
- capital
- important
- précieux

dérisoire
adj.
d1./d Litt. Qui incite à la dérision. Des propos dérisoires. Il était dérisoire dans son malheur.
d2./d Ridiculement bas, insignifiant. Un salaire dérisoire.

⇒DÉRISOIRE, adj.
A.— Qui est dit ou/et fait par dérision. Allan, je vous en prie, quittez ce ton dérisoire (GRACQ, Beautén., 1945, p. 139) :
1. Enfin le duc de Berri se mit en route à petites journées; il arriva à l'Écluse. « Sans vous, mon oncle, dit le roi, nous serions déjà en Angleterre ». Le duc de Berri ne fit qu'en rire, et répondit par des moqueries et des paroles dérisoires, tournant le tout en plaisanterie. Il examina pourtant les préparatifs, et l'on crut qu'enfin on allait partir; ...
BARANTE, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 1, 1821-24, p. 349.
2. Et comme les chanteurs parvenus à la note la plus haute qu'ils puissent donner continuent en voix de tête, piano, il se contenta de murmurer, et en riant, comme si en effet cette peinture eût été dérisoire à force de beauté : ...
PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, p. 254.
B.— P. anal. Qui est négligeable au point de ne pas pouvoir être pris en considération. Proposition dérisoire, offres dérisoires (Ac. 1835-1932) :
3. Dans les premiers embarras de son veuvage, un homme astucieux, M. Roque, lui avait fait des prêts d'argent, renouvelés, prolongés malgré elle. Il était venu les réclamer tout à coup; et elle avait passé par ses conditions, en lui cédant à un prix dérisoire la ferme de Presles.
FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, t. 1, 1869, p. 115.
4. Dans ce malentendu tour à tour dérisoire ou dramatique, tous les torts certes ne sont pas du côté des historiens.
MARROU, De la Connaissance hist., 1954, p. 262.
Rare. [En parlant d'une pers.] :
5. Puis un jour, laissant là sa petite maison, emportant ses meubles et son mari dérisoire, elle déménagea et s'en fut habiter très loin de nous, ...
COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, p. 78.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1473 « fait ou dit par dérision, pour se moquer » lettres derisoires (JUV. DES URS., Hist. de Charles VI ds LA CURNE); 2. 1791 « trop insignifiant pour être pris en considération » insignifiant et dérisoire (ROBESP., Discours, Sur marc argent et journées ouvriers, t. 7, p. 163). Empr. au b. lat. derisorius « dérisoire, illusoire ». Fréq. abs. littér. :482. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 184, b) 222; XXe s. : a) 579, b) 1 425.
DÉR. Dérisoirement, adv. De manière dérisoire. Si L. ne vous envoie pas l'argent que je lui demande, je vais devoir laisser Cuverville avec, dans nos tiroirs, une somme dérisoirement insuffisante (GIDE, Journal, 1914, p. 450). []. 1re attest. 1440-75 (G. CHASTELL., Chron. des D. de Bourg., éd. Kervyn de Lettenhove, IV, 76, 234); de dérisoire, suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 19.
BBG. — QUEM. 2e s. t. 3, 1972.

dérisoire [deʀizwaʀ] adj.
ÉTYM. V. 1327, in D. D. L.; bas lat. derisorius, du supin de deridere « se moquer de ». → Dérision, dérider.
1 (Av. 1473). Vx. Qui est dit ou fait par dérision; Dédaigneux, ironique, méprisant, moqueur, railleur. || Une proposition dérisoire. || Ton dérisoire.
2 (1791). Mod. Qui est si insuffisant que cela semble une moquerie. Insignifiant, minime, négligeable, pauvre, petit, piètre, ridicule, vain. || Un salaire dérisoire. || Ses vastes projets n'ont abouti qu'à des résultats dérisoires (→ C'est une montagne qui accouche d'une souris). || Vendre quelque chose à un prix dérisoire.
1 Ce brusque rappel aux réalités dérisoires du lendemain écrasa ma douleur sous une sensation unique de petitesse, et m'atteignit en plein désespoir comme un coup de férule.
E. Fromentin, Dominique, p. 119.
1.1 Nous étions en pleine savane; les quelques arbres rabougris qui la parsèment ne fournissent qu'une ombre dérisoire (…)
Gide, Voyage au Congo, p. 774.
3 (Personnes). Qui paraît ridicule par son insignifiance, sa faiblesse.
2 Une pitié lui venait au cœur devant ce dérisoire ennemi, ce bout de fillette maigrichonne, mouillée de pluie sous ses guenilles.
M. Genevoix, Raboliot, V, p. 130.
3 Aucune objection, aucun adversaire ne lui semblait négligeable ou dérisoire.
Henri Mondor, Pasteur, Avant-propos, p. 9.
3.1 Conscient que je ne puis me séparer de mon temps, j'ai décidé de faire corps avec lui. C'est pourquoi je ne fais tant de cas de l'individu que parce qu'il m'apparaît dérisoire et humilié.
Camus, le Mythe de Sisyphe, Pl., p. 165.
CONTR. Admiratif, déférent, respectueux, révérencieux. — Capital, énorme, grand, important, précieux.
DÉR. Dérisoirement.

Encyclopédie Universelle. 2012.