vain, vaine [ vɛ̃, vɛn ] adj.
• déb. XIIe; lat. vanus
1 ♦ Vx Vide. « De vains tombeaux » (P. Corneille) :des cénotaphes. — Mod. Vaine pâture.
2 ♦ Vieilli Qui est sans consistance, sans réalité. ⇒ irréel. « Nous sommes abusés par de vaines images » (France).
♢ Littér. Dépourvu de valeur, de sens. ⇒ creux, dérisoire, frivole, futile, insignifiant. Loc. Ce n'est pas un vain mot : c'est une chose prise au sérieux. « La gloire n'est pas un vain mot pour moi » (E. Delacroix).
♢ Qui n'a pas de base sérieuse, qui est sans fondement. ⇒ chimérique, 1. faux, illusoire. « Épicure affranchit les âmes des vaines terreurs » (France). Un vain espoir [ vɛnɛspwar ]. ⇒ fallacieux.
♢ (Personnes) Léger, frivole. « Nos prêtres ne sont point ce qu'un vain peuple pense » (Voltaire).
3 ♦ (XIVe) Cour. Qui est dépourvu d'efficacité, reste sans effet. ⇒ inefficace, infructueux, inutile. Faire de vains efforts (cf. C'est peine perdue). Une discussion vaine. ⇒ futile, stérile. « La lutte est vaine » (A. Gide). « Écœuré de vaines attentes » (Courteline). De vains regrets. ⇒ superflu. — Impers. « Il est vain et dangereux de se proposer un objectif inaccessible » (Maurois).
♢ Loc. adv. EN VAIN : sans obtenir de résultat, sans que la chose en vaille la peine. ⇒ inutilement, vainement. « Ce qui est terrible, ce n'est pas [...] de mourir, mais de mourir en vain » (Sartre). Il a appelé plusieurs fois, mais en vain (cf. Sans succès). Il a protesté en vain, en pure perte.
4 ♦ Littér. Fier de soi sans avoir de bonnes raisons de l'être; qui veut se faire admirer pour des choses frivoles. ⇒ glorieux, prétentieux, suffisant, vaniteux. Un homme superficiel et vain. L'histoire « rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines » ( Valéry). « Vaine de ses richesses » (France) :tirant vanité de ses richesses.
⊗ CONTR. 1. Efficace, utile; fondé.
⊗ HOM. Vin, vingt; veine.
● vain, vaine adjectif (latin vanus, vide) Se dit d'une action qui ne produit pas l'effet souhaité : Opposer une vaine résistance. Il serait vain de protester. Qui est sans fondement, sans justification : De vaines espérances. Littéraire. Qui est sans valeur, futile, insignifiant : Des plaisirs vains. Littéraire. Qui ne s'occupe que de choses futiles, superficielles, qui est plein de suffisance, de vanité : Un homme vain. ● vain, vaine (difficultés) adjectif (latin vanus, vide) Construction et registre Dans l'expression soignée, en vain est souvent utilisé en tête de proposition et entraîne alors l'inversion du sujet : en vain avons-nous essayé de l'en dissuader. ● vain, vaine (expressions) adjectif (latin vanus, vide) En vain, sans obtenir le moindre résultat ; inutilement, en pure perte : Se sacrifier en vain. Un vain mot, un mot vide de sens, sans signification. ● vain, vaine (homonymes) adjectif (latin vanus, vide) vainc forme conjuguée du verbe vaincre vaincs forme conjuguée du verbe vaincre vin nom masculin vingt adjectif numéral vingt nom masculin invariable vins forme conjuguée du verbe venir vint forme conjuguée du verbe venir vînt forme conjuguée du verbe venir vaine veine nom féminin ● vain, vaine (synonymes) adjectif (latin vanus, vide) Se dit d'une action qui ne produit pas l'effet souhaité
Synonymes :
- stérile
Contraires :
- efficace
- utile
Qui est sans fondement, sans justification
Synonymes :
- chimérique
- faux
Contraires :
- fondé
- justifié
- légitime
- motivé
Littéraire. Qui est sans valeur, futile, insignifiant
Synonymes :
- creux
- dérisoire
- futile
- vide
Contraires :
- profond
- sérieux
- vrai
Littéraire. Qui ne s'occupe que de choses futiles, superficielles, qui est...
Synonymes :
- vaniteux
Contraires :
- humble
- modeste
En vain
Synonymes :
vain, vaine
adj.
d1./d Vaine pâture: droit de faire paître des bêtes sur les terres d'autrui quand elles ne portent pas de récolte.
d2./d Vide de sens. Ce n'est pas un vain mot.
— Qui n'est pas fondé, illusoire. Vain espoir.
d3./d (Sens moral.) Litt. Dépourvu de profondeur, de valeur. Plaisirs vains.
— (Personnes) Dont l'esprit, les préoccupations manquent de profondeur.
— Plein de vanité. Syn. futile, frivole.
d4./d Qui reste sans effet. Démarche vaine. Vains efforts. Syn. inutile, inefficace.
d5./d Loc. adv. En vain: inutilement; sans succès.
⇒VAIN, VAINE, adj.
A. — Vx. Vide, dégarni, où rien ne pousse. Vain tombeau, cénotaphe; terres vaines. Le Tarrinzeau-field avait passé aux lords Tadcaster, lesquels l'avaient exploité en lieu public. Puis le Tarrinzeau-field était devenu vaine pâture et propriété paroissiale (HUGO, Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 111).
— DR. Droit de vaine pâture.
B. — Moderne
1. [En parlant d'une chose]
a) Dépourvu de réalité. Synon. sans fondement, chimérique, illusoire. Vain simulacre; vaine apparence, image. Alors tout fut connu, êtres et rapports; tout ce qui est, et même tout ce qui peut être dans l'ordre des êtres, tels que notre raison les perçoit: car, ou la raison humaine n'est qu'une lueur vaine et trompeuse, ou tout, êtres et rapports, existans et même possibles, est compris dans cette catégorie générale, et la plus générale possible, cause, moyen, effet (BONALD, Législ. primit., t. 1, 1802, p. 16). Le destin des mélancoliques pasquins de mon espèce est de poursuivre, leur vie durant, quelque vain fantôme de passion, d'art ou de philosophie, puis de s'endormir dans la sainte et unique réalité du sein de Dieu (MILOSZ, Amour. init., 1910, p. 237).
b) Qui ne repose sur rien de sérieux, de solide; qui n'est que manifestation futile. Synon. faux1, illusoire. Vain bavardage, discours; vaine crainte, parole; vaine gloire, protestation; vains propos, espoirs. Elle le garda ainsi caché et enfermé dans sa chambre toute la journée du lendemain, mais la nuit suivante, toute vaine espérance étant dissipée, mon père écrivit avec soin le nom de l'enfant et la date de sa naissance et de sa mort sur un papier qu'il plaça entre deux vitres et qu'il ferma avec de la cire à cacheter tout autour (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 226). Il ne pouvait se résoudre à ce que la vérité et la pureté ne fussent que de vains mots, sans nul soutien (PSICHARI, Voy. centur., 1914, p. 5).
— Loc. Ce n'est pas un vain mot. Ce n'est pas un mot en l'air, c'est sérieux. La grande table annoncée n'était point un vain mot, ni la chère plantureuse à quoi ces gens auraient droit, tout mis en place. À marcher dès la pointe du jour, à remuer les sacs, à rouler les barriques, à transporter à dos ou sur les poings des meubles de bois plein, on acquerrait un estomac comme un abîme (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 157).
c) Qui est sans effet, qui se révèle inefficace. Synon. stérile. Vaine agitation, curiosité, lutte, production; vain combat, effort; œuvre, souffrance, tentative vaine; larmes vaines. Cette expérience de toutes choses étant impossible à l'espèce humaine, sa science sera donc toujours incomplète et vaine (SENANCOUR, Rêveries, 1799, p. 26). Mais comme il faut que tout, dans ce domaine [de l'Esthétique], soit impossible à circonscrire, elles [les recherches] n'ont été vaines qu'imparfaitement, et leur insuccès n'a pas laissé d'être parfois curieusement, créateur et fécond (VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 262).
♦ Il est vain de + inf. Il est inutile de. Qu'on n'objecte pas, comme le font quelques socialistes et quelques positivistes, qu'il est puéril et vain d'invoquer la justice, que c'est une idée toute métaphysique et ployable en tous sens, et qu'en cette pourpre banale toutes les tyrannies se sont taillé un manteau (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p. 135).
2. [En parlant d'une pers., de ses comportements, etc.]
a) Qui fait preuve d'orgueil et de suffisance. Synon. glorieux, vaniteux. Ils détestent le mensonge et les hableurs; les hommes vains et présomptueux, les fanfarons, sont pour eux une secte pernicieuse (BAUDRY DES LOZ., Voy. Louisiane, 1802, p. 86). Je m'avisais un peu tard que les sciences exactes peuvent seules construire et armer les intelligences et que nos professeurs de lettres faisaient de nous des esprits sonores et creux, des êtres vains, incapables de toute tâche sérieuse (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 510).
♦ Vain de. Qui tire vanité de. Presque tout le monde ici [aux Enfers] est assez vain de sa vie passée. Les scélérats eux-mêmes font parade de leur abominable gloire (VALÉRY, Eupalinos, 1923, p. 131).
b) Qui dénote de la vanité. Vaine ostentation. La manière nettement scientifique, la fructueuse démonstration, l'envol expliqué, la jolie causerie préalable, et pour terminer la séance, le gracieux « lâcher » des pigeons... Ils les prévenait lui-même toujours, en petit laïus préliminaire: Messieurs, Mesdames, Mesdemoiselles... Si je monte encore à mon âge, c'est par vaine forfanterie! Ça vous pouvez croire! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 458).
c) Vieilli ou région. [Dans des jurons] Vain nom de Dieu. L'y a une fille, Vain Dieu! — soupira le Tambour-Major — qui vous ferait tourner les foies blancs (JOUVE, Scène capit., 1935, p. 13). « (...) La condition que je pose n'est-elle pas bien raisonnable? Te sens-tu tellement livré d'avance? Malheureux! Je te vois assez dément pour refuser. » « Vain nom du Christ! » « Mais il faut que tu aies juré » (JOUVE, Scène capit., 1935, p. 97).
Prononc. et Orth.:[], fém. []. [] au masc. devant voy. ex. ce vain amour []. Homon. vin, vingt; formes de venir et vaincre ; veine. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. En parlant d'inanimés 1. a) ) 1re moit. XIIe s. « sans consistance, sans valeur, sans fondement solide » (Psautier de Cambridge, éd. Fr. Michel, II, 1: Purquei [...] li pueple penserunt veines choses? [populi meditati sunt inania]; XCIII, 11: kar veines sunt [les cogitatiuns des humes] [quoniam vanae sunt]); ) 1174-78 spéc. veine gloire « gloire futile, vanité » (ÉTIENNE DE FOUGÈRES, Livre des manières, éd. R. A. Lodge, 383), cf. 1174-82 (CHRÉTIEN DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 40); ) ca 1175 « changeant, frivole » (BENOÎT DE STE -MAURE, Chron. des ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 10247: le siecle vain e muable, Faus e a toz escolorjable); cf av. 1465 (CHARLES D'ORLÉANS, Ballades, LX, 8 ds Œuvres, éd. P. Champion, p. 85: Ce monde n'est que chose vaine!); ) 1688 « creux » (en parlant du style) style vain et puérile (LA BRUYÈRE, Caractères, Des Ouvrages de l'esprit ds Œuvres, éd. J. Benda, 1962, p. 90); b) XIVe s. « inutile, qui n'aboutit à rien » (GUILLAUME DE NANGIS, Annales de St Louis, Paris, 1761 ds LA CURNE: Le privilege aus freres pescheurs et meneurs [...] fust vain appellé); 1538 [prières] vaines et inutiles (EST, s.v. vanus); 1688 science vaine (LA BRUYÈRE, op. cit., p. 89); c) id. « faible, inapte » [cf. II 1] paroles vaines « mots trop faibles pour exprimer ce que l'on voudrait dire » (ID., op. cit., Des esprits forts, ibid., p. 461); 2. a) ca 1220 « vide » (GUI DE CAMBRAI, Barlaam et Josaphat, éd. C. Appel, 2086: les .v. lors lampes erent vainnes [des vierges folles]); 1690 vain tombeau « cénotaphe » (FUR.); b) ) 1264 veinne pasture (doc. Arch. nat. M 1 ds GDF. Compl., v. aussi lat. médiév. vanum pasturagium ds DU CANGE, s.v. pasturagium); ) 1611 terre vaine (COTGR.). B. En parlant de pers. 1. 1130-40 « faible, sans force morale » (WACE, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 438); ca 1150 « faible, épuisé » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 674); 2. ca 1165 « léger, inconstant » cuer vain e muable (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 13864); cf. av. 1662 (PASCAL, Pensées, 205 B ds Œuvres, éd. J. Chevalier, p. 1142: il est si vain [l'homme], qu'étant plein de mille causes essentielles d'ennui, la moindre chose, comme un billard et une balle qu'il pousse, suffisent pour le divertir); 3. 1176-84 « qui a le désir de paraître, vaniteux » feme fausse et vaine (GAUTIER D'ARRAS, Eracle, éd. G. Raynaud de Lage, 4919). Du lat. vanus « vide, où il n'y a rien », fig. « creux, vain, sans fondement, sans consistance, mensonger; trompeur, fourbe ». Vaine gloire est prob. formée d'apr. les comp. b. lat. vaniglorius « dont la gloire est vaine » (s.d. Pseudo-Grégoire ds BLAISE Lat. chrét.), vanagloriosus (XIIIe s. ds DU CANGE), de là, l'a. fr. vanaglorieus; vaneglorieus ca 1265, BRUNET LATIN, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, II, XXIII, 3, p. 193 et 40, p. 194. Fréq. abs. littér.:7 991. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 14 531, b) 7 922; XXe s.: a) 10 531, b) 11 005.
vain, vaine [vɛ̃, vɛn] adj.
ÉTYM. V. 1175; vein, v. 1120; lat. vanus, même sens. REM. En liaison, vain se prononce [vɛn]. Ex. : vain espoir [vɛnɛspwaʀ].
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1 Vx. Vide, dégarni. || Vain tombeau : cénotaphe (cf. Corneille, Polyeucte, I, 3). — Mod. (dr.). || Vaine pâture. || Terres vaines et vagues (2. Vague). ⇒ Inculte.
♦ Par métaphore (l'idée de « vide » est ici dominante).
1 Vains objets dont pour moi le charme est envolé ? (…)
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !
Lamartine, Premières méditations, « L'isolement ».
2 a Vieilli ou poét. (plutôt avant le nom). Qui est sans consistance, sans réalité. ⇒ Irréel. || Ombre (1. Ombre, cit. 50 et 51) vaine, vaine apparence (cit. 21). || Vains fantômes (cit. 16). || Vaine idole (cit. 7). || Vaines images (→ Abuser, cit. 13). || Les vaines fantaisies (cit. 13) de nos songes. || Est-ce un vain rêve ? (→ Image, cit. 4). || Vaine apparence (→ Immuable, cit. 2; maudire, cit. 12). || Une chimère vaine (→ Apercevoir, cit. 3).
2 Hélas ! L'image est vaine et les pleurs éternels !
Valéry, Poésies, « Narcisse parle ».
b Littér. (plutôt avant le nom). Dépourvu de valeur ou de sens; qui n'est ni solide ni sérieux. ⇒ Creux, dérisoire, frivole (cit. 1 à 3), futile, insignifiant, puéril. || Vaines paroles (→ Badinage, cit. 1; tarir, cit. 5). ⇒ Calembredaine, faribole. || Le solide bonheur est préférable (cit. 1) aux vains plaisirs. || « Tout est vain en nous, excepté le sincère aveu (cit. 15) que nous faisons de nos vanités devant Dieu » (→ aussi Doigt, cit. 19; 1. sable, cit. 5). || « C'est un sujet merveilleusement vain, divers (cit. 1) et ondoyant, que l'homme ».
♦ ☑ Loc. Ce n'est pas un vain mot : c'est une chose prise au sérieux. || La gloire n'est pas un vain mot pour moi (→ Enivrer, cit. 7).
♦ Qui n'a pas de base sérieuse, qui est sans fondement. ⇒ Chimérique, 1. faux, illusoire. || Vaine gloire (→ Égoïsme, cit. 1; humilité, cit. 9). || Épicure affranchit (cit. 12) l'âme des vaines terreurs. || Vain espoir, espoir vain. ⇒ Impossible (→ Songe, cit. 4). || Vaine excuse (→ Payer, cit. 7).
c (Personnes). ⇒ Léger (cit. 20). || « Nos prêtres ne sont point ce qu'un vain peuple pense » (1. Penser, cit. 39; → aussi Assembler, cit. 34; attrouper, cit. 1). || Le peuple n'est pas si vain qu'on dit (→ Fonder, cit. 25).
3 Nous avons donc montré que l'homme est vain, par l'estime qu'il fait des choses qui ne sont point essentielles (…)
Pascal, Pensées, V, 328.
3 (XIVe). Cour. (avant le nom, en épithète). Qui est dépourvu d'efficacité, qui reste sans effet. ⇒ Inefficace, infructueux, inutile. || Mais les élans qu'il fit furent vains. || Faire de vains efforts (→ Bourbier, cit. 1; et aussi arriver, cit. 12; dépasser, cit. 18; discréditer, cit. 3; et → C'est peine perdue). || « Puisqu'après tant d'efforts ma résistance est vaine » (→ Entraîner, cit. 14). || La lutte (cit. 9) est vaine (→ aussi Marché, cit. 12). || Vaines conjectures (→ Ignorance, cit. 12). || Vaine discussion. ⇒ Oiseux. || Vaines tentatives (→ Opposer, cit. 10). || Vaines souffrances (→ Acclimater, cit. 2). || Vain regret (cit. 11). ⇒ Stérile, superflu. || Vaines attentes (→ Disputer, cit. 12). || Vains souhaits (→ Moquer, cit. 12). || « Quel fruit recevront (cit. 8)-ils de leurs vaines amours ? ». || Sang gaspillé, larmes vaines (→ Révolution, cit. 6). || Alexis ou le Traité du vain combat, récit de Marguerite Yourcenar.
4 Moi, je n'ai pour me guider que des situations plus ou moins analogues, où j'ai constaté quelles précautions étaient efficaces et quelles autres vaines (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XVI, p. 221.
♦ Impers. || Il est vain de… (suivi de l'infinitif) : il est inutile et sans intérêt de… (→ Bourgeoisie, cit. 2; inaccessible, cit. 12; matériel, cit. 2).
5 Il est vain d'agir ou de s'abstenir; il est indifférent de vivre ou de mourir. J'ai renoncé en effet aux choses vaines qui font communément le souci des hommes.
France, Thaïs, p. 28.
4 (V. 1165). Personnes; placé après le nom, en épithète. Littér. Fier de soi sans avoir de bonnes raisons de l'être; qui veut se faire admirer pour des choses frivoles. ⇒ Glorieux (cit. 14), vaniteux (→ Orgueil, cit. 13). || C'est un homme vain, assez vain. || « Te mesurer (cit. 23) à moi ! Qui t'a rendu si vain… ? ». || « (…) bruyants (cit. 1) dans leurs faits et vains dans leurs paroles ». || « L'histoire (cit. 24) rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines ». — « Et dans ces grands tombeaux où leurs âmes hautaines (cit. 4) Font encore les vaines (…) ». ⇒ Important. — Vain de… : qui tire vanité de… (→ Âge, cit. 65; étaler, cit. 32).
6 Les gens vains ne peuvent être habiles; car ils n'ont pas la force de se taire.
Vauvenargues, Réflexions et maximes, 548.
7 (…) la seule erreur d'un secrétaire de mairie lui avait valu cette particule dont, toute jeune déjà, elle devint si vaine, et préoccupée, que toute sa vie en fut en quelque manière orientée (…)
P.-J. Toulet, la Jeune Fille verte, III.
♦ (Choses). Avant ou après le nom. Qui est d'une personne vaine, qui marque de la vanité. || Vaine ostentation (cit. 2). || Leur parure vaine (→ Art, cit. 18). || « Que ces vains ornements (cit. 2), que ces voiles me pèsent ! » (→ aussi 1. Parer, cit. 15). || Une parole vaine et pleine d'ornements affectés (cit. 15).
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II ☑ En vain. Loc. adv. (V. 1112; lat. pop. in vanum). Sans obtenir de résultat, sans que la chose en vaille la peine. ⇒ Inutilement, vainement. || « En vain nous appelons mille gens à notre aide » (cit. 4). || « En vain sur les autels (cit. 4) ma main brûlait l'encens ». || « Mais je demande (cit. 8) en vain quelques moments encore ». || C'est en vain que… (→ Atteindre, cit. 22; 1. geste, cit. 16; prétendre, cit. 14). || Ce n'est pas en vain que… (→ Gronder, cit. 5). || Mais en vain (→ Cadet, cit. 1). ⇒ Peine (perdue). — (Avec inversion du sujet). Littér. || En vain reprit-il ses arguments un par un (Barrès, la Colline inspirée, p. 90); en vain chercherait-on parmi eux… (Morand, New York, p. 174), in R. Le Bidois, l'Inversion du sujet, p. 121.
8 (…) ce qui est terrible, ce n'est pas de souffrir ni de mourir, mais de mourir en vain.
Sartre, Situations III, p. 31.
♦ Spécialt (Marot). || Prendre le nom de Dieu en vain, jurer Dieu en vain : employer sans nécessité le nom de Dieu dans un serment.
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CONTR. Agissant, efficace, utile.
DÉR. Vainement.
Encyclopédie Universelle. 2012.