désavouer [ dezavwe ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1265; de dés- et avouer
1 ♦ Ne pas vouloir reconnaître pour sien. — (Choses) ⇒ nier, renier. Désavouer un ouvrage. « Plus je suis près de les désavouer [mes paroles], plus cassant, net et péremptoire est le ton de ma voix... » (A. Gide). — (Personnes) Désavouer un collaborateur. Vx « Je le désavouerais pour frère ou pour époux » (P. Corneille).
♢ Dr. Désavouer la paternité d'un enfant, déclarer qu'on n'en est pas le père. Désavouer un enfant.
2 ♦ Rétracter. Désavouer une opinion qu'on avait soutenue. Désavouer les propos qu'on avait tenus. ⇒ se dédire, dénoncer, revenir (sur).
3 ♦ Déclarer qu'on n'a pas autorisé (qqn) à agir comme il l'a fait. Désavouer un mandataire, un ministre.
4 ♦ Refuser son approbation à (qqch., qqn). ⇒ désapprouver. Désavouer qqn, sa conduite. ⇒ blâmer, condamner, réprouver. « Je répugne à désavouer les lois de mon pays, surtout devant un étranger » (Duhamel). — Homme politique désavoué par son parti.
⊗ CONTR. Approuver, avouer, confirmer, reconnaître.
● désavouer verbe transitif Refuser de reconnaître quelque chose comme sien, le renier ; rétracter : Désavouer sa signature. Déclarer qu'on n'a pas autorisé quelqu'un à faire ce qu'il a fait : Désavouer un ministre. Signifier à quelqu'un qu'on ne se reconnaît plus dans ce qu'il fait ou dit ; désapprouver : Les électeurs ont désavoué le candidat. Être en contradiction avec quelque chose, quelqu'un : La vie de beaucoup de gens désavoue leurs principes. Opérer le désaveu d'un mandataire, d'un enfant de son épouse. ● désavouer (expressions) verbe transitif Ne pas désavouer quelque chose, le juger conforme à ses opinions, l'approuver. ● désavouer (synonymes) verbe transitif Refuser de reconnaître quelque chose comme sien, le renier ; rétracter
Synonymes :
- dénier
- rétracter
- se défendre de
Déclarer qu'on n'a pas autorisé quelqu'un à faire ce qu'il...
Synonymes :
- désapprouver
Signifier à quelqu'un qu'on ne se reconnaît plus dans ce...
Synonymes :
- renier
désavouer
v. tr.
d1./d Ne pas vouloir reconnaître comme sien. Désavouer une signature. Désavouer un enfant.
d2./d Déclarer qu'on n'a pas autorisé (qqn) à dire ou à faire qqch. Désavouer un ambassadeur.
d3./d Désapprouver. Désavouer la conduite de qqn.
⇒DÉSAVOUER, verbe trans.
A.— Refuser de reconnaître comme vrai ou d'approuver. Quasi-synon. blâmer, condamner, renier.
1. [L'obj. désigne un acte ou une attitude du suj.] Nier quelque chose, ne pas le reconnaître. Ne jamais me repentir de mes actions ou de mes paroles en désavouant le passé (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 2, 1859, p. 197).
— Emploi pronom. réfl. Se dédire, se renier. Je prends honte de moi, me désavoue, me renie (GIDE, Si le grain, 1924, p. 581) :
• 1. ... on a rarement le cœur de se désavouer et de crier sur les toits qu'on a cru un jour les menteurs sur parole; il faut être bien fort pour ces aveux publics, on aime mieux avoir été complice que naïf.
NIZAN, La Conspiration, 1938, p. 48.
2. Infliger un démenti ou un blâme.
a) [L'obj. désigne une pers. ou son attitude] Désavouer une démarche; désavouer formellement, ouvertement. Il [Poil de Carotte] sait Madame Lepic capable de le désavouer en public (RENARD, Poil carotte, 1894, p. 94) :
• 2. Toute femme donc qui a l'air de faire bon marché du secret de toutes les femmes, du bien commun de son sexe, est désavouée comme une impudique, réprouvée comme une sacrilège, et cela par les plus douces et les plus généreuses de ses compagnes.
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 193.
— En partic. Refuser d'entériner la conduite d'un mandataire. Il [l'empereur] ne voulut pas ratifier les préliminaires du traité et désavoua même son agent à Paris, comme ayant dépassé ses pouvoirs (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 538). Dupleix fut désavoué dans l'Inde où il nous taillait un empire (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 293).
b) [L'obj. désigne un inanimé abstr.] Désavouer publiquement cette spéculation (BLOY, Journal, 1893, p. 75). Qu'est-ce que l'Église attend pour désavouer la guerre? (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 1006).
— P. anal. Certains jugements spontanés (...) que la raison désavoue (COURNOT, Fondem. connaiss., 1851, p. 227).
B.— Refuser de reconnaître comme sien. Synon. renier.
1. [L'obj. désigne une pers.] Désavouer un enfant; désavouer qqn pour son parent (Ac. 1798-1932). Ignorant si mon père ne m'avait pas désavoué et ne me repousserait pas pour jamais (CONSTANT, Cahier rouge , 1830, p. 65).
Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé désavoué, ée en emploi adj. Cet enfant désavoué, qui aimait son père, qui tous les ans s'acheminait chez lui pour y apporter le pardon de sa mère; mais qui, tous les ans, se cognait contre la porte de la maison paternelle, inexorablement fermée (BALZAC, Goriot, 1835, p. 21).
2. [L'obj. désigne une chose, gén. un ouvrage]
Je n'ai pas à désavouer mes œuvres de jeunesse (GIDE, Journal, 1910, p. 308) :
• 3. — Tant mieux, reprit Dominique, cela me prouve qu'en bien comme en mal vous m'estimez ce que je vaux. Il y a là deux volumes de pareille force. Ils sont de moi. J'aurais le droit de les désavouer, puisqu'ils ne portent point de nom;...
FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 31.
— Ne pas désavouer. Reconnaître digne de soi. Une de ces symphonies naturelles que n'eût pas désavouée un compositeur de l'avenir (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 150).
Prononc. et Orth. :[dezavwe], (je) désavoue [dezavu]. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. desadvoüer (tréma pour maintenir la diérèse); ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1. 1176 « renier (quelqu'un) » (E. DE FOUGÈRES, Manières, éd. J. Kremer, Marburg 1887, 1076); ca 1255 dr. féodal (P. DE FONTAINES, Conseil, éd. A. Marnier, chap. 13, § 15 : provez qu'il ait son seignor désavoé); 1283 « refuser de reconnaître ce que l'on tient de son seigneur » (PH. DE BEAUMANOIR, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1418); 2. 1283 « refuser de reconnaître une action, les agissements de quelqu'un » (ID., op. cit., § 803); 3. 1580 « revenir sur ce qu'on a dit ou fait » (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, livre 3, chap. 10, p. 1144); 4. 1671 « être en contradiction avec » (POMEY). Dér. de avouer; préf. dé(s)-. Fréq. abs. littér. :239. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 402, b) 221; XXe s. : a) 268, b) 390.
désavouer [dezavwe] v. tr.
❖
1 Ne pas vouloir reconnaître pour sien. ⇒ Nier, renier; désaveu. || Désavouer un ouvrage. Dr. || Désavouer son écriture, sa signature.
1 — Le désavouerez-vous, pour n'avoir pas de seing ?
— Pourquoi désavouer un billet de ma main ?
Molière, le Misanthrope, IV, 3.
2 (…) les paroles qui m'échappent sont celles dont je ne suis plus maître et que je voudrais ressaisir aussitôt; plus je suis près de les désavouer, plus cassant, net et péremptoire est le ton de ma voix pour les dire, et plus insupportable me devient la moindre contradiction.
Gide, Journal, 18 avr. 1916.
♦ (1176). || Désavouer qqn. ⇒ Méconnaître, renier, renoncer. || Désavouer un enfant. || Désavouer qqn pour son parent. Dr. || Désavouer la paternité d'un enfant, déclarer qu'on n'en est pas le père.
3 Je le désavouerais pour frère ou pour époux.
Corneille, Horace, II, 6.
4 L'enfant conçu pendant le mariage a pour père le mari. Néanmoins, celui-ci pourra désavouer l'enfant, s'il prouve que, pendant le temps qui a couru depuis le trois centième jusqu'au cent quatre-vingtième jour avant la naissance de cet enfant, il était, soit par cause d'éloignement, soit par l'effet de quelque accident, dans l'impossibilité physique de cohabiter avec sa femme.
Code civil, anc. art. 312.
2 Dénoncer après avoir soutenu (une opinion). ⇒ Rétracter. || Désavouer une opinion qu'on avait professée, soutenue. || Désavouer les propos qu'on avait tenus. — Désavouer une promesse. ⇒ Dédire (se).
3 Déclarer qu'on n'a point autorisé (qqn) à agir comme il l'a fait. || Désavouer un mandataire, un ambassadeur.
4 Refuser son approbation à (ce que qqn dit ou fait). ⇒ Contredire, désapprouver. || Désavouer un ami duquel on tient à se désolidariser.
5 La Reine, qui m'entend, peut me désavouer (…)
Racine, Bérénice, V, 7.
6 Désavoué maintenant par les siens, réprouvé, repoussé, et désespérant, d'autre part, de devenir immédiatement ministre du roi, il s'engageait de plus en plus dans la voie nouvelle où il cherchait, à plus ou moins longue échéance, une tout autre et plus grande fortune.
Louis Madelin, Talleyrand, I, III, p. 43.
♦ Désavouer la conduite de qqn. ⇒ Blâmer, condamner, réprouver. || Désavouer une doctrine. || Désavouer un procédé déloyal. || Principes que la morale désavoue.
7 Va faire chez tes Grecs admirer ta fureur :
Va, je la désavoue, et tu me fais horreur.
Racine, Andromaque, V, 3.
8 C'est vrai, dit Mr. Pitkin, je suis bon citoyen, je répugne à désavouer les lois de mon pays, surtout devant un étranger.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, V, p. 82.
9 Durant les crises de dépression, que je n'ai que trop connues, pareilles à celles que je traversais alors, je prends honte de moi, me désavoue, me renie, et, comme un chien blessé, longe les murs et vais me cachant.
Gide, Si le grain ne meurt, III, II, p. 330.
❖
CONTR. V. Approuver.
DÉR. Désaveu, désavouable, désavoué.
Encyclopédie Universelle. 2012.