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écourter

écourter [ ekurte ] v. tr. <conjug. : 1>
• v. 1175 escurter; de é- et court
1Rare Rendre plus court en longueur. Il avait « écourté sa barbe, coupé ses cheveux » (Giraudoux). diminuer, raccourcir. Spécialt Écourter un chien, un cheval, leur couper la queue. ⇒ courtauder.
2Rendre plus court en durée. J'ai dû écourter mon séjour. « Pour écourter autant que possible tes heures de captivité » (Courteline). Écourter un exposé. abréger.
3Rendre anormalement court. tronquer. Fausser la pensée d'un auteur en écourtant les citations. P. p. adj. « On ne trouve dans Mably que des idées écourtées » (Chateaubriand). Un dénouement écourté.
⊗ CONTR. Allonger, développer.

écourter verbe transitif Diminuer la longueur de quelque chose ; raccourcir : Écourter sa barbe. Diminuer la durée de quelque chose, l'abréger : Nous avons dû écourter d'une semaine nos vacances. Abréger, tronquer un texte, une phrase : Écourter une scène. Raccourcir la queue d'un chien ou d'un cheval. ● écourter (synonymes) verbe transitif Diminuer la longueur de quelque chose ; raccourcir
Synonymes :
- couper
- diminuer
- raccourcir
- réduire
Diminuer la durée de quelque chose, l'abréger
Contraires :
- allonger
- rallonger
Abréger, tronquer un texte, une phrase
Synonymes :
- rogner
- simplifier
- tronquer
Contraires :
- développer

écourter
v. tr.
d1./d Rendre plus court en longueur. écourter une jupe.
Spécial. écourter un chien, lui couper la queue ou les oreilles. écourter un cheval, lui couper la queue.
d2./d Rendre plus court en durée. écourter une conversation. Syn. abréger.

⇒ÉCOURTER, verbe trans.
A.— Rendre plus court.
1. Rendre plus court en longueur. Écourter une barbe, des cheveux, une jupe.
Emploi adj. L'habit français, mesquin, écourté, conservait cependant quelque élégance (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 262).
Spéc. Écourter un animal (chien, cheval notamment). Lui couper la queue et/ou les oreilles. Si le petit chien a la queue courte, tu pourras l'appeler Bobtail, qui veut dire écourté (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1833, p. 93).
P. méton. Oreilles écourtées (cf. GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 13). Trompe écourtée (cf. FLAUB., Salammbô, t. 2, 1863, p. 152).
2. Littér. En durée. Écourter un séjour, un voyage, une visite. Synon. abréger. Les touristes, faute de logement, écourtent leur séjour (JOCARD, Tour. action État, 1966, p. 188) :
1. En réalité, sa permission était de quatre jours. Mais il pensait l'écourter : il n'avait guère envie de passer à Paris quatre longs jours, réduit à des soins improvisés, exposé à cent occasions de fatigue.
MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, p. 790.
3. [En parlant de l'espace-temps]
a) [d'une distance parcourue ou à parcourir] Il n'est pas nécessaire de mettre autant de mois pour me suivre; on peut d'ailleurs écourter le chemin que je propose (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 12).
b) [d'une énonciation orale ou écrite] Écourter un discours, un texte. Je tiens à vous annoncer mon accouchement. De là cette lettre écourtée. Je vous écrirai bientôt plus longuement (HUGO, Corresp., 1873, p. 360). J'arrêterai ici cet exposé que j'ai volontairement écourté (JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 48).
B.— Péj. [Employé surtout au part. passé-adj.] Rendre plus court que la norme attendue. Synon. tronquer.
1. [En parlant principalement des ouvrages de l'esprit] Ne pas donner d'ampleur, de développement suffisant. Écourter une scène, une citation. Version odieusement écourtée (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 86). Selon les protestants anglais, les catholiques récitent un « Pater » écourté d'une phrase (GREEN, Journal, 1935-39, p. 234) :
2. L'opinion s'est montrée parfois rigoureuse pour Jean de Mitty, qui fut le premier éditeur de Leuwen, vers 1894. Je veux bien que le texte qu'il nous offrit à cette époque paraisse désormais un texte regrettable, écourté, assez gravement altéré peut-être; ...
VALÉRY, Variété II, 1929, p. 75.
2. [En parlant de gestes, d'attitudes] Il s'inclina cérémonieusement devant Mlle Verdure, qui lui fit une révérence écourtée (GIDE, Isabelle, 1911, p. 607) :
3. Tu leur as déjà entendu réciter [aux prêtres de Thèbes] la formule? Tu as vu ces pauvres têtes d'employés fatigués écourtant les gestes, avalant les mots, bâclant ce mort pour en prendre un autre avant le repas de midi?
ANOUILH, Antigone, 1946, p. 177.
3. Au fig. Notre esprit incline sans cesse (...) à rétrécir et à écourter les réalités qu'il touche (TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p. 144).
Prononc. et Orth. :[], (j')écourte []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1174-76 escurter « rendre plus court » (G. DE PONT-STE-MAXENCE, Vie de St Thomas, éd. E. Walberg, 584), spéc. « couper (la queue d'un animal) » (ID., ibid., 4954); 2. 1690 « rendre trop court » (FUR.); 3. 1846 « abréger » (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, p. 663 : Un été absent ou écourté). Dér. de court; préf. é-, dés. -er. Fréq. abs. littér. :121.
DÉR. 1. Écourtement, subst. masc., rare. Action d'écourter (en durée); son résultat. L'écourtement d'un entretien. « Nos parents ne sont pas la principale cause de l'écourtement de notre visite » (PROUST, Sodome, 1922, p. 821). []. 1re attest. 1891 (RENAN, Hist. peuple Isr., t. 3, p. 399); du rad. de écourter, suff. -ment1. Fréq. abs. littér. : 1. 2. Écourticher, verbe trans. fam., région. (Canada), surtout au part. passé-adj. Raccourcir à l'excès. Écourticher une jupe. P. méton. Fille écourtichée. Habillée trop court. La belle Bernadette Salvail, écourtichée dans sa robe blanche (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 206). [], (j')écourtiche []. 1re attest. 1909 (DIONNE); 1945 (GUÈVREMONT, loc. cit.); du rad. de écourter, suff. -icher (-iche et -er).

écourter [ekuʀte] v. tr.
ÉTYM. V. 1175, escurter; de é-, court, et suff. verbal.
1 (V. 1175). Rendre plus court (dans l'espace). Diminuer, raccourcir, rapetisser, rogner. || Il faut écourter cette jupe, ce manteau. || Vos cheveux gagneraient à être écourtés. Couper. || « Il avait (…) écourté sa barbe, coupé ses cheveux » (Giraudoux).
(V. 1175). Spécialt. || Écourter un chien, lui couper la queue ou les oreilles. || Écourter un cheval, un chat, lui couper la queue.
2 (1846). Rendre plus court (en durée). || Écourter une visite. || Écourter un voyage. || J'ai dû écourter mon séjour.(À la fois en longueur et en durée). || Écourter son chemin par un raccourci.
1 (…) moi, qui fais des miracles, tu le sais bien, pour écourter autant que possible tes heures de captivité (…)
Courteline, Boubouroche, II, 1.
3 Rendre plus court (une production de langage). Abréger, alléger, résumer. || Il faudra écourter ce chapitre, ce dernier acte. || Il est tard, tâchez d'écourter votre discours ( Laconisme).
4 Donner moins d'ampleur à (un geste). || Écourter ses gestes; écourter une révérence.REM. Rare, sauf au p. p. :
2 Elle lui fit un salut gracieusement écourté, qui n'avait rien de compromettant, et dont la familiarité n'excluait pas la dignité.
Baudelaire, la Fanfarlo.
5 (1690, Furetière). Péj. Rendre anormalement court. Tronquer. || Fausser la pensée d'un auteur en écourtant les citations.
——————
écourté, ée p. p. adj.
(Sens 1). || Jupon, vêtements écourtés.
3 (…) il ne vit plus qu'une vieille édentée,
Au teint de suie, à la taille écourtée.
Voltaire, in Pierre Larousse.
(Sens 2 à 4). || Dénouement écourté. || Conclusions, démonstrations, citations écourtées. Tronquer (→ aussi ci-dessus, cit. 2).
4 On ne trouve dans Mably que des idées écourtées.
Chateaubriand, in Pierre Larousse.
5 Tu en es encore à la tentation d'Antoine. L'ébat du zèle écourté, les tics d'orgueil puéril, l'affaissement et l'effroi.
Rimbaud, les Illuminations, Jeunesse, IV.
CONTR. Allonger, amplifier, développer, prolonger…
DÉR. Écourtement, écourticher.

Encyclopédie Universelle. 2012.