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effraction

effraction [ efraksjɔ̃ ] n. f.
• 1404; lat. jurid. effractura, d'apr. fraction
Dr. Bris de clôture (effraction extérieure) ou de serrures (effraction intérieure). Vol avec effraction. Fam. 4. casse, fric-frac. Pénétrer dans une maison par effraction.

effraction nom féminin (latin effractus, de effringere, briser) Rupture, forcement ou enlèvement de tout dispositif servant à fermer un passage ou une clôture. (L'effraction qui constitue un délit est une circonstance aggravante de certaines infractions : vol, violation de domicile… L'usage de fausses clés est assimilé à l'effraction.)

effraction
n. f. DR Bris de clôture, fracture de serrure. Vol avec effraction.

⇒EFFRACTION, subst. fém.
A.— DR. PUBL. Bris de clôture, fracture de serrure effectué(e) pour pénétrer dans une propriété publique ou privée; dégradation de meubles en vue de s'en approprier le contenu. Vol avec effraction; pénétrer par effraction; effraction extérieure, intérieure. Ni la grille de la cour, ni la porte d'entrée de la maison ne portaient des traces d'effraction (BALZAC, Splend. et mis., 1847, p. 558). Il ne bougea pas, garda le silence et refusa de porter plainte quand l'effraction fut constatée (GREEN, Journal, 1934, p. 195).
Rem. On rencontre ds la docum. un ex. du verbe dér. pronom réfl. s'effractionner. Pénétrer par effraction dans son propre domicile. Je viens rôder... devant mon logement... [afin] de me voler, de m'escalader et de m'effractionner moi-même, afin de me faire empoigner (SUE, Myst. Paris, t. 8, 1842-43, p. 265).
B.— P. anal.
1. Pénétration accidentelle ou violente. La lame avait pénétré par l'effraction dans la panse, la panse sous cette surcharge s'était enfoncée (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 360). Il sillonna dans le sens de la longueur cette fosse où il n'avait pénétré que tard, par effraction (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. fr., 1908, p. 221).
2. Au fig. Violation d'un domaine réservé, mental, religieux, artistique. Par effraction; sans effraction. Le seul royaume du ciel se prend par effraction (PÉGUY, Myst. Sts Innoc., 1912, p. 93). Je n'ai pas le droit d'entrer dans ces âmes, je ne sais pas y entrer sans effraction et sans violence (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 373). Méthodes d'effraction de la personnalité (H. Banck ds ROB. Suppl. 1970) :
Puis une ressemblance négative existe entre eux, trop éveillés, qui essayent par effraction de s'introduire dans le rêve, et moi, qui dors debout et qui essaye de m'introduire par effraction dans la réalité.
COCTEAU, Poésie critique II, Monologues, 1960, p. 53.
Prononc. et Orth. :[]. Transcrit, avec [] ouvert à l'initiale, sous l'influence des lettres redoublées ds LITTRÉ, BARBEAU-RODHE 1930 et à titre de var. ds WARN. 1968. Les dict. ne notent pas [f] double bien que le mot figure chez ROUSS.-LACL. 1927, p. 174 dans la liste de ceux où le redoublement de la consonne est le plus gén. marqué. Le mot est admis ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1404 (N. DE BAYE, Journ., I, 98 ds QUEM. Fichier); attest. isolée av. le XVIe s. (Amyot ds GDF. Compl.). Dér. avec suff. -ion du rad. du lat. effractus, part. passé de effringere « rompre, briser, ouvrir avec effraction »; cf. b. lat. jur. effractura « effraction » représenté par effracture (1614 attest. isolée ds GDF. Compl.). Fréq. abs. littér. :85.
DÉR. Effractionnaire, adj., dr. publ. Coupable d'effraction. Si l'on peut comparer les divers personnages de ce livre à ceux d'un mélodrame, le voleur effractionnaire sera le brigand sans foi ni loi (BALZAC, Œuvres div., t. 1, 1824-30, p. 88). 1re attest. 1824-30, id.; de effraction, suff. -aire.

effraction [efʀaksjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1404; lat. pop. effractio, -onis, du lat. effractura « vol avec effraction », de effractum, supin de effringere « rompre », de ex-, intensif, et frangere « rompre ». → Fraction.
1 Dr. (et cour.). Bris de clôture fait en vue de s'introduire sur une propriété publique ou privée; fracture de serrures à l'intérieur de ce lieu (hors les cas prévus par la loi). || Effraction extérieure, intérieure (ci-dessous, cit. 2). || Pénétrer par effraction dans une maison, un musée. || Trace d'effraction. || Il y a eu effraction. || Vol avec effraction.
1 Est qualifié effraction, tout forcement, rupture, dégradation, démolition, enlèvement de murs, toits, planchers, portes, fenêtres, serrures, cadenas, ou autres ustensiles ou instruments servant à fermer ou à empêcher le passage, et de toute espèce de clôture, quelle qu'elle soit.
Code pénal, art. 393.
2 Les effractions extérieures sont celles à l'aide desquelles on peut s'introduire dans les maisons, cours (…)
Les effractions intérieures sont celles qui, après l'introduction dans les lieux mentionnés en l'article précédent, sont faites aux portes ou clôtures du dedans, ainsi qu'aux armoires ou autres meubles fermés.
Code pénal, art. 395-396.
3 Il délibéra en lui-même pour savoir s'il n'attaquerait pas la porte (…) à grands coups de pavé. Une réflexion l'arrêta : « Pas d'effraction, pas de dégradation; il vaut mieux aller trouver mon ami le préfet de police ».
Nerval, les Nuits d'octobre, IV.
4 Il est arrivé qu'un grand nombre de Français, réagissant violemment, sont sortis de l'Église en quelque sorte par effraction et en adversaires, mais la plupart y sont restés, en vertu d'un modus vivendi ménageant leur liberté d'esprit.
André Siegfried, l'Âme des peuples, III, III, p. 64.
2 Fig. et didact. Violation (d'un domaine mental, artistique…).
5 Le mécanisme de son action (narco-analyse) donne lieu à des interprétations diverses, mais, à ce sujet, on est obligé de rappeler les problèmes (…) relatifs aux méthodes d'effraction de la personnalité (…) La crainte de la prise du moi est particulièrement marquée dans certaines psychoses à leur début.
H. Baruk, Psychoses et névroses, p. 115.
Par effraction, sans effraction : avec violence, sans violence.
DÉR. Effractionnaire.

Encyclopédie Universelle. 2012.