effrayant, ante [ efrɛjɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1539; de effrayer
♦ Qui inspire ou peut inspirer de la frayeur, de l'effroi. ⇒ angoissant, effroyable, épouvantable, paniquant, terrible, terrifiant, terrorisant. Des bruits effrayants. « Quelque songe effrayant cette nuit l'a frappé » (Racine). « Elle était inquiétante à voir [...] et si effrayée qu'elle était effrayante » (Hugo).
♢ Par ext. Qui fait naître un sentiment voisin de l'effroi. « cet effrayant génie se nommait Blaise Pascal » (Chateaubriand). ⇒ redoutable.
♢ Fam. Extraordinaire, extrême. ⇒ formidable. Il fait une chaleur effrayante. Des prix effrayants. ⇒ effarant.
⊗ CONTR. Rassurant.
● effrayant, effrayante adjectif Qui cause de la frayeur ; épouvantable, horrible : Un cri effrayant. Extraordinaire ou excessif au point de causer un grand étonnement ; formidable : Un appétit effrayant. ● effrayant, effrayante (synonymes) adjectif Qui cause de la frayeur ; épouvantable, horrible
Synonymes :
- affreux
- atroce
- épouvantable
- horrible
- terrible
Contraires :
- agréable
Extraordinaire ou excessif au point de causer un grand étonnement ;...
Synonymes :
- affolant
- effarant
- inouï
- stupéfiant
effrayant, ante
adj. Qui effraie, qui inspire l'effroi. Un spectacle effrayant.
|| Par exag., Fam. Excessif, très pénible. Une chaleur effrayante.
⇒EFFRAYANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.— Part. prés. de effrayer.
II.— Emploi adj.
A.— Qui frappe ou qui est susceptible de frapper de frayeur, d'effroi. Cauchemar, rêve effrayant. Un effrayant troupeau d'hommes et de femmes en haillons (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 466). L'agonisant tenait le mouchoir de Jean-Louis, et il fixait maintenant cette proie de ses yeux effrayants, aussi vides que ceux d'un mort (BERNANOS, Crime, 1935, p. 755) :
• 1. L'escalier n'était pas moins effrayant; des chaînes, des carcans, des clefs de prison... pendaient aux murs.
FRANCE, Le Livre de mon ami, 1885, p. 75.
SYNT. Apparition, aventure, histoire effrayante; péril, personnage, récit, regard, rictus, spectacle, spectre effrayant; effrayant et fantastique; lugubre et effrayant.
— Emploi subst. Je vais à cette porte, et je regarde. Voici l'effrayant qui commence (HUGO, Rhin, 1842, p. 364) :
• 2. ... il [Barnier] s'emportait contre le sentimentalisme scientifique de Malivoire... contre sa manie... de cacher l'effrayant des maladies sous les euphémismes mélodieux.
GONCOURT, Sœur Philomène, 1861, p. 276.
B.— 1. Qui étonne, fait peur par son caractère extraordinaire. Des proportions effrayantes. C'est le fond de ce glacier surtout qui est effrayant. Il semble que ce soit là les bornes du monde (CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1833, p. 104). Voilà le miracle, dans cette courte vie de Jacqueline Pascal : la jeune sœur d'un « effrayant génie » l'a toujours dominé (MAURIAC, Pascal et sa sœur, 1931, p. 6) :
• 3. Me voilà dépouillé, Seigneur, comme vous seul savez dépouiller, car rien n'échappe à votre sollicitude effrayante, à votre effrayant amour.
BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, p. p. 1170.
2. P. exagér. Qui surprend grandement.
a) [Suivi d'un compl. introduit par de, ce, comme, etc. souvent dans l'expr. c'est effrayant...] Je vis ses yeux [de Madeleine] effrayants de douceur tout près des miens (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 137). Quand on aime quelqu'un, c'est effrayant comme on pense peu aux autres (PAGNOL, Marius, 1931, III, 2e tabl., 1, p. 181) :
• 4. ... fourrageant ses cheveux d'un beau châtain doré, il me confiait en souriant : « c'est effrayant ce que je suis compliqué! »
BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 201.
b) Absol. (intensif). J'ai voulu savoir le nombre de mes minutes. C'est effrayant, 168 millions et quelque mille! (E. DE GUÉRIN, Journal, 1840, p. 118). L'argent file entre mes doigts comme du sable, c'est effrayant (BERNANOS, Journal curé campagne, 1936, p. 1035) :
• 5. ... cette assemblée apparaissait si policée et son luxe si effrayant que Janeway regarda ses bottes poussiéreuses, son habit souillé, ses culottes déchirées sans plus oser faire un pas.
MORAND, Parfaite de Saligny, 1947, p. 96.
C.— Fam. Considérable, excessif. Bruit, vacarme, appétit effrayant. On me remit un effrayant paquet de lettres et de journaux (MAUPASS., Sur l'eau, 1888, p. 325). Un secret (...) qu'elle ne retenait plus que par un effrayant effort (BERNANOS, Mauv. rêve, 1948, p. 965) :
• 6. La jalousie produit sur nous l'effet du sel sur la glace; elle opère avec une effrayante rapidité, la dissolution totale de notre être.
FRANCE, La Vie littér., t. 1, 1888, p. 353.
SYNT. Chiffre, consommation, gaspillage, mortalité, travail, vitesse effrayant(e); ravages effrayants; une masse effrayante de; d'une complication effrayante.
Rem. La docum. atteste l'adv. effrayamment. D'une manière effrayante. Ses yeux s'agrandirent effrayamment, ses lèvres frémirent (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 404).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Pour [] ouvert à l'initiale, cf. effrayer. Ds Ac. 1718-1932. Fréq. abs. littér. : 2 535. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 363, b) 4 913; XXe s. : a) 4 813, b) 2 382.
effrayant, ante [efʀɛjɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1539; p. prés. de effrayer.
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1 Qui inspire ou peut inspirer de la frayeur, de l'effroi. ⇒ Affreux, atroce, effroyable, épouvantable, horrible, ignoble, laid, monstrueux, redoutable, sinistre, terrible. || Des bruits, des cris effrayants. || Un spectacle effrayant (→ Désespérant, cit. 1). || Mystère effrayant. ⇒ Affolant (→ Côté, cit. 15). || Il a fait un rêve effrayant, un cauchemar effrayant. || Visage d'une laideur effrayante. ⇒ Repoussant. || Elle était d'une pâleur effrayante. || Calme effrayant (→ Colère, cit. 16). || Silence effrayant. ⇒ Inquiétant. || Liberté effrayante (→ Choix, cit. 10).
1 Le roi d'un noir chagrin paraît enveloppé.
Quelque songe effrayant cette nuit l'a frappé.
Racine, Esther, II, 1.
2 Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : « Souviens-toi ! »
Baudelaire, les Fleurs du mal, Spleen et idéal, « L'horloge ».
3 Elle était inquiétante à voir (…) et si effrayée qu'elle était effrayante.
Hugo, Quatre-vingt-treize, III, IV, 3 (→ Anxiété, cit. 6).
♦ Par ext. Qui, par sa force, son intensité, fait naître un sentiment voisin de l'effroi. ⇒ Terrible. || Énergie effrayante (→ Atome, cit. 18). || C'est effrayant. || Il est effrayant d'ambition.
4 Il était très difficile de croire, il y a environ cent ans, que les corps agissaient les uns sur les autres, non seulement sans se toucher et sans aucune émission, mais à des distances effrayantes (…)
Voltaire, Dict. philosophique, Feu.
5 Il y avait un homme qui, à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques (…) cet effrayant génie se nommait Blaise Pascal.
Chateaubriand, le Génie du christianisme, III, II, VI.
♦ N. m. || L'effrayant de l'affaire, c'est que… || Il adore l'effrayant, les films d'épouvante.
2 Par exagér. Fam. ⇒ Extraordinaire, formidable, immense, terrible. || Il a un appétit effrayant. || Sa capacité de travail est effrayante. || Il fait une chaleur effrayante. || Des prix effrayants.
6 Les snobs (au XVIIIe s.) voulant parler et juger quand même, lançaient des mots vides ou ridicules : une jolie femme était « effrayante »; c'est presque notre formidable (…)
Brunot, Hist. de la langue franç., VI, I, II, p. 771.
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CONTR. Attirant, rassurant, séduisant. — Infime, ridicule.
DÉR. Effrayamment.
Encyclopédie Universelle. 2012.