Akademik

égout

égout [ egu ] n. m.
esgoz v. 1260; de égoutter
IVx Liquide qui s'égoutte; écoulement des eaux de pluie. Dr. Servitude d'égout : servitude conventionnelle consistant à supporter l'égout des toits d'un immeuble voisin. IIMod.
1Techn. Canal qui permet l'écoulement des eaux de pluie. chéneau, gouttière. Spécialt Rangée d'ardoises, de tuiles formant saillie hors d'un toit; versant d'un toit. Toit, comble à deux égouts.
2(1538) Cour. Canalisation, généralement souterraine, servant à l'écoulement et à l'évacuation des eaux ménagères et industrielles des villes. conduit, puisard; tout-à-l'égout. Les eaux d'égout (eaux pluviales, eaux des services publics, eaux usées, eaux-vannes, etc.). « L'égout Montmartre est un des plus dédaléens du vieux réseau » (Hugo). Égouts collecteurs. Visiter les égouts de Paris. — BOUCHE D'ÉGOUT : orifice pratiqué sur le bord d'une chaussée pour permettre l'écoulement des eaux dans le sous-sol. Le voleur jeta le sac vide dans une bouche d'égout. — RAT D'ÉGOUT : gros rat fréquentant les égouts. T. d'insulte Tu n'es qu'un rat d'égout !
3Fig. et littér. Bourbier, cloaque. « J'ai entendu traiter mon œuvre d'égout, d'immondice » (Zola).

égout nom masculin (de égoutter) Conduite, généralement souterraine, destinée à évacuer les eaux usées d'une agglomération dans le milieu extérieur ou vers une station d'épuration. Littéraire. Lieu où se rassemblent les individus les plus vils ; cloaque : Ce quartier est l'égout de la ville. Partie inférieure du versant d'un toit. (L'égout ne se distingue du reste du versant que lorsqu'il est retroussé.) Sorte de chéneau. ● égout (citations) nom masculin (de égoutter) Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 L'histoire a pour égout des temps comme les nôtres. Les Châtiments, III, 13 Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 L'égout c'est la conscience de la ville. Tout y converge et s'y confronte. Dans ce lieu livide, il y a les ténèbres, mais il n'y a plus de secrets. Chaque chose a sa forme vraie, ou du moins sa forme définitive. Le tas d'ordures a cela pour lui qu'il n'est pas menteur. Les Misérables Pierre Reverdy Narbonne 1889-Solesmes 1960 Le rêve est un tunnel qui passe sous la réalité. C'est un égout d'eau claire, mais c'est un égout. Le Gant de crin Plonégout (difficultés) nom masculin (de égoutter) Orthographe Sans accent circonflexe sur le u (ne pas se laisser influencer par des mots comme goÛt et ragoÛt). ● égout (expressions) nom masculin (de égoutter) Servitude d'égout, obligation qui incombe au propriétaire d'établir son toit de façon que les eaux de pluie s'écoulent sur son terrain ou sur la voie publique. ● égout (synonymes) nom masculin (de égoutter) Littéraire. Lieu où se rassemblent les individus les plus vils ; cloaque
Synonymes :
- bourbier
- cloaque
- sentine

égout
n. m. Canalisation souterraine servant à l'évacuation des eaux pluviales et usées (système du tout-à-l'égout). Bouche, regard, plaque d'égout.
|| Fig., litt. Lieu souillé, cloaque.

⇒ÉGOUT, subst. masc.
A.— Action d'égoutter; résultat de cette action. Il a recueilli l'égout de plusieurs sources et en a fait de belles fontaines (Ac.). Sur ses [du vallon] parois polies par l'égout des ravines, nulle herbe, nulle fleur ne pend par ses racines (LAMART., Jocelyn, 1836, p. 607). Les égouts de lessivage [de la masse cuite] sont classés par ordre de pureté et recueillis dans des bacs distincts (SAILLARD, Betterave, 1923, p. 490).
En partic. Chute et écoulement des eaux de pluie sur les toits. Il n'est pas permis de laisser tomber l'égout de ses eaux chez son voisin. On fait des canaux de plomb pour recevoir l'égout des eaux (Ac.).
♦ ,,Servitude d'égout. Servitude conventionnelle consistant à supporter les eaux pluviales coulant du toit de l'immeuble voisin`` (CAP. 1936).
B.— P. méton., usuel
1. Installation ou conduit servant à l'écoulement d'un liquide.
a) Canal longeant le bord d'un toit et permettant l'écoulement des eaux de pluie. La hauteur de la couverture est prise pour le devis à partir du rang de tuiles situées au-dessus de l'égout (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 4, 1928, p. 41).
En partic. ,,Dernières tuiles ou ardoises placées au bas d'un comble et qui jettent les eaux pluviales en avant du mur`` (CHESN. 1857).
Pente d'un toit. Toit à deux égouts. Les premières églises de monastères romans (...) avaient quelquefois un porche (...) Cette construction peu élevée [était] surmontée d'un toit en appentis ou à double égout (LENOIR, Archit. monast., 1856, p. 73).
b) Canalisation étanche, généralement souterraine, servant à l'évacuation des eaux de pluie, des eaux ménagères et industrielles d'une ville. Conduite, plaque d'égout; bouche, regard d'égout; tout-à-l'égout. Courettes, culs-de-sacs, égouts à ciel ouvert, rues étranglées et sinueuses débouchant bizarrement sur des places informes (VAN DER MEERSCH, Empreinte, 1936, p. 59) :
1. Il y a sous la rue Saint-Denis un vieil égout en pierre qui date de Louis XIII et qui va droit à l'égout collecteur dit grand égout, avec un seul coude, à droite, à la hauteur de l'ancienne Cour des Miracles, et un seul embranchement, l'égout Saint-Martin, dont les quatre bras se coupent en croix.
HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 532.
Rat d'égout. Terme d'injure. Je ne l'ai pas étranglé, je ne lui ai pas cassé les reins, à ce sale petit rat d'égout? (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 211).
P. métaph. ou au fig. ,,Lieu où viennent affluer les choses, les gens les plus vils`` (DG). Cette ville, ce lieu est l'égout du pays (Ac. 1835-78). Pons était d'ailleurs partout une espèce d'égout aux confidences domestiques (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 39) :
2. Nous autres, (...) qui vivons ici, dans ce palais de la justice qui est l'égout de la société, où viennent échouer toutes les infamies, ...
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, L'Assassin, 1887, p. 589.
2. MÉD. VÉTÉR. [Chez le cheval, l'âne] Égout nasal ,,Orifice du conduit lacrymal`` (DG).
Prononc. et Orth. :[egu]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1260 « conduit pour l'écoulement des eaux » esgoz (Liv. de Jost. et de Plet, IV, 18 ds GDF. Compl.); av. 1755 fig. (ST-SIMON, Mémoires, éd. A. de Boislisle, XIII, 252); 2. 1538 « eau qui s'écoule peu à peu » (EST.). Déverbal de égoutter. Fréq. abs. littér. :496. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 343, b) 1 778; XXe s. : a) 749, b) 412. Bbg. CHAUTARD (Émile). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 340.

égout [egu] n. m.
ÉTYM. XIIIe, esgor; déverbal de égoutter (esgouter).
———
I Vx ou littér. Action de s'égoutter; eau, liquide qui s'égoutte. || Recueillir l'égout de plusieurs sources.Spécialt. Chute et écoulement des eaux de pluie. Écoulement.
0.1 Ici, dans la forêt marécageuse, sous l'égout des arbres, avec le dégel qui commence, on finira par mariner tout autant.
Roger Vercel, Capitaine Conan, I, p. 11.
Dr. || Servitude d'égout : servitude conventionnelle consistant à supporter l'égout des toits d'un immeuble voisin.
1 De l'égout des toits. — Art. 681. Tout propriétaire doit établir des toits de manière que les eaux pluviales s'écoulent sur son terrain ou sur la voie publique; il ne peut les faire verser sur le fonds de son voisin.
Code civil, art. 681.
———
II Mod.
1 Techn. Canal qui permet l'écoulement des eaux de pluie. Chéneau, gouttière.Spécialt. Rangée d'ardoises, de tuiles formant saillie hors d'un toit ( Avant-toit, battellement). || L'égout d'un toit. || Un solement, ravalement soutenant l'égout d'un toit.
Versant (d'un toit). || Toit en bâtière, à deux égouts. Comble (à deux égouts).
2 Vétér. || Égout nasal d'un cheval, d'un âne : orifice étroit où débouche le canal lacrymal, et qui conduit les larmes jusque dans les nasaux.
3 (1538). Cour. Canalisation, généralement souterraine, servant à l'écoulement et à l'évacuation des eaux ménagères et industrielles des villes. Canalisation, conduit, puisard. || Un égout, les égouts. || Les eaux d'égout : eaux pluviales, eaux des services publics, eaux sales, eaux-vannes ou eaux de vidange, boues des rues, ordures ménagères. || Évacuation des eaux d'égouts dans la mer, dans les fleuves. || Épuration biologique naturelle ( Épandage), artificielle ( Nitrification [par lits bactériens]) des eaux d'égouts.Réseau d'égouts (→ Dédaléen, cit. 1). || Égout élémentaire. || Égouts collecteurs (→ Chemise, cit. 6). || Branchement d'un égout. || La galerie, la cunette ou cuvette, la banquette ou trottoir d'un égout. || Curage, dragage, nettoyage des égouts au moyen d'une raclette (dite rabot), de chasses d'eau, de siphons intermittents.Loc. || Système du tout-à-l'égout, conduisant les eaux usées directement dans les égouts. Tout-à-l'égout.Bouche d'égout : orifice pratiqué sur le bord d'une chaussée pour permettre l'écoulement des eaux. || Plaque d'égout. || Regard, siphon obturateur d'un égout.Au plur. || Les égouts de Rome, construits par les Tarquins. Cloaque. || Les égouts de Paris. || Visiter les égouts.
2 Tortueux, crevassé, dépavé, craquelé, coupé de fondrières, cahoté par des coudes bizarres, montant et descendant sans logique, fétide, sauvage, farouche, submergé d'obscurité, avec des cicatrices sur ses dalles et des balafres sur ses murs, épouvantable, tel était, vu rétrospectivement, l'antique égout de Paris. Ramifications en tous sens, croisements de tranchées, branchements, pattes d'oie, étoiles comme dans les sapes, cæcums, culs-de-sac, voûtes salpêtrées, puisards infects, suintements dartreux sur les parois, gouttes tombant des plafonds, ténèbres; rien n'égalait l'horreur de cette vieille crypte exutoire, appareil digestif de Babylone, antre, fosse, gouffre percé de rues, taupinière titanique où l'esprit croit voir rôder à travers l'ombre, dans de l'ordure qui a été de la splendeur, cette énorme taupe aveugle, le passé. Ceci, nous le répétons, c'était l'égout d'Autrefois.
Hugo, les Misérables, V, II, IV.
3 (…) le ruisseau, lit funèbre où s'en vont les billets doux et les orgies de la veille, charriait en bouillonnant ses mille secrets aux égouts (…)
Baudelaire, la Fanfarlo.
3.1 Jeter le paquet, sans le défaire, constituerait de tous les points de vue la solution la plus simple. Le soldat, qui traverse une rue latérale, avise précisément une bouche d'égout, devant lui, près de l'angle arrondi du trottoir. Il s'en approche et, surmontant ses courbatures, il se baisse, de manière à contrôler que la boîte n'est pas trop haute pour passer par l'ouverture arquée, taillée dans la bordure de pierre.
A. Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe, p. 156.
Rat d'égout : gros rat fréquentant les égouts.(Terme d'insulte). || Espèce de petit rat d'égout !
4 Fig. Lieu où viennent aboutir les gens les plus vils, les souillures, les vices. Bourbier, cloaque.
4 Le goût, l'exemple et la faveur de feu roi avaient fait de Paris l'égout des voluptés de toute l'Europe (…)
Saint-Simon, Mémoires, 453, 112.
5 (…) le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux.
A. de Musset, On ne badine pas avec l'amour, II, 5.
6 Née dans un port breton, d'une ribaude à matelots malencontreusement fruitée par un cosmopolite inconnu, nourrie on ne savait comment, dans cet égout, polluée dès son enfance (…)
Léon Bloy, le Désespéré, p. 52.
Réceptacle où l'on dépose les choses dont on veut se débarrasser. Exutoire.
7 Pons était d'ailleurs partout une espèce d'égout aux confidences domestiques, il offrait les plus grandes garanties dans sa discrétion connue et nécessaire (…)
Balzac, le Cousin Pons, Pl., t. VI, p. 557.
DÉR. Égoutier.
COMP. Tout-à-l'égout.

Encyclopédie Universelle. 2012.