élucubration [ elykybrasjɔ̃ ] n. f.
• 1750; lucubrations 1594; bas lat. elucubratio, de elucubrare « travailler, exécuter en veillant », de lucubrum « veille »
♦ Vx Ouvrage exécuté à force de veilles et de travail.
♢ Mod. Péj. Œuvre ou théorie laborieusement édifiée et peu sensée. ⇒ divagation. On ne peut prendre au sérieux toutes ces élucubrations. « les élucubrations de tous ces entrepreneurs de bonheur public » (Baudelaire).
● élucubration nom féminin (bas latin elucubratio, -onis) Production déraisonnable, absurde, issue de recherches laborieuses ; divagation, extravagance : On ne peut pas prendre au sérieux ses élucubrations. ● élucubration (synonymes) nom féminin (bas latin elucubratio, -onis) Production déraisonnable, absurde, issue de recherches laborieuses ; divagation, extravagance
Synonymes :
élucubration
n. f. Péjor. OEuvre de l'esprit, réflexion laborieusement construite, absurde ou sans intérêt. D'interminables élucubrations.
⇒ÉLUCUBRATION, subst. fém.
Iron., souvent au plur.
A.— Action d'élucubrer; recherche laborieuse et patiente pour composer un ouvrage érudit ou un texte d'une certaine longueur. Je souhaite (...) que, de leurs élucubrations, il sorte (...) quelque bonne découverte utile au genre humain (JOUY, Hermite, t. 1, 1811, p. 327). Le travail d'élucubration était partout dans nos rangs, parfois savant et profond, parfois naïf et sauvage (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 343).
B.— P. méton. Ouvrage, texte produit à force de veilles et de travail. J'avais lu l'élucubration de Zola dans le « Figaro ». Elle a remué « la ville et la province » (FLAUB., Corresp., 1878, p. 176) :
• Je prépare une petite élucubration pas trop sotte, émaillée de citations variées, pour montrer qu'on connaît un peu son Molière; ...
COLETTE, Claudine à l'école, 1900, p. 201.
— P. ext. et péj. Production déraisonnable, extravagante. Il y avait dans sa bibliothèque un rayon réservé à la cabale, à la magie noire, aux plus bizarres élucubrations (A. DAUDET, Trente ans Paris, 1888, p. 71). Des monuments semblables aux élucubrations brésiliennes de Rio et de Santos, tout en verre, sous un climat tropical, et à trente-six étages (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 218).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1594 lucubration (Satyre Menippee, éd. E. Tricotel, t. 1, p. 214); 1750 « ouvrage fait en veillant » (PRÉV.); 1835 péj. (Ac.). Empr. au b. lat. elucubratio « travail fait de nuit », dér. de elucubrare (v. élucubrer). Fréq. abs. littér. :98.
élucubration [elykybʀɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1750; lucubrations, 1594; du bas lat. elucubratio, du supin de elucubrare « travailler, exécuter en veillant », de lucubrum « veille ».
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♦ Surtout au pluriel.
1 Vx. Action d'élucubrer; travail consacré à un ouvrage de l'esprit. ⇒ Élaboration. || Un travail d'élucubration. || Voilà le fruit de ses élucubrations.
♦ Résultat de ce travail prolongé, ouvrage ainsi composé. ⇒ Construction (de l'esprit). || De savantes élucubrations.
2 Mod. (Péj.). Œuvre ou théorie laborieusement édifiée et peu sensée ou très obscure. ⇒ Divagation.
1 Il n'eût tenu qu'à moi de mettre M. le cardinal d'accord avec lui-même, en laissant disparaître les traces des rapports qui me concernaient : il m'eût suffi de retirer des cartons, lorsque j'étais ministre des Affaires étrangères, les élucubrations de l'ambassadeur (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 282.
2 (…) je m'étais entouré des livres à la mode dans ce temps-là; je veux parler des livres où il est traité de l'art de rendre les peuples heureux, sages et riches, en vingt-quatre heures. J'avais donc digéré — avalé, veux-je dire, — toutes les élucubrations de tous ces entrepreneurs de bonheur public (…)
Baudelaire, le Spleen de Paris, XLIX.
Encyclopédie Universelle. 2012.