embarbouiller [ ɑ̃barbuje ] v. tr. <conjug. : 1> ♦ Fam. et vieilli Troubler, embrouiller (qqn) dans ses idées. — Pronom. ⇒ s'emberlificoter, s'empêtrer. « Ne nous embarbouillons pas dans les métaphores » (Balzac).
● embarbouiller verbe transitif Familier. Troubler quelqu'un, lui faire perdre le fil de ses idées. ● embarbouiller (synonymes) verbe transitif Familier. Troubler quelqu'un, lui faire perdre le fil de ses idées.
Synonymes :
⇒EMBARBOUILLER, verbe trans.
A.— [Correspond à barbouiller I] Barbouiller complètement. Des guignes noires, dont il [un bébé] s'embarbouillait tout le museau (SAND, Maîtres sonneurs, 1853, p. 224). La couche de craie embarbouillant à mi-hauteur les vitres des blanchisseries (COURTELINE, Linottes, Panthéon-Courcelles, 1897, p. 172).
— P. métaph. La terre était toute embarbouillée de paganisme (...) toute asservie au culte des faux dieux (PÉGUY, Myst. charité, 1910, p. 130).
B.— [Correspond à barbouiller II B] Au fig.
1. [Le suj. désigne une pers.; l'obj. désigne un inanimé] Mélanger de manière confuse. Synon. confondre, embrouiller. Il [Lally-Tollendal] citait ses illustres aïeux les rois d'Irlande et embarbouillait le procès de son père dans celui de Charles Ier et de Louis XVI (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 571).
— Emploi pronom. ou passif. S'égarer (dans une situation compliquée). Synon. s'embarrasser, s'empêtrer. Un tas de bêtises dans lesquelles vous allez vous embarbouiller (BALZAC, Goriot, 1835, p. 119). Me trouver embarbouillé (...) dans un genre d'affaires à qui la guerre ne vaut absolument rien (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 161).
2. [Le suj. désigne un inanimé; l'obj. désigne une pers.] Embrouiller quelqu'un, lui faire perdre le fil de ses idées. Synon. troubler. Des rêveries confuses (...) lui embarbouillaient la tête (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 34).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Embarbouillé, ée, en emploi adj. [Correspond à embarbouiller A] Au fig. Grossier, mal affiné. Anton. débrouillé. À force d'affection j'aurais su tirer quelque chose de tout ce qu'il y a en toi, d'embarbouillé et de barbare (MONTHERL., Fils personne, 1943, III, 4, p. 331). b) Embarbouillage, embarbouillement, subst. masc. [Correspond à embarbouiller B] Action d'embarbouiller; résultat de cette action. Synon. complication, embrouillamini. Il [Dieu] nous a parlé sans détours ni embarbouillements. Il ne faisait pas des manières, des embarbouillages. Il parlait tout uniment (PÉGUY, Porche Myst., 1911, p. 238). c) Emmargouillé, ée, adj. (Quasi-)synon. de embarbouillé. L'église est sale; mais les sculptures de François Ier sont emmargouillées de badigeon jaune (HUGO, Rhin, 1842, p. 26).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1. 1530 embarboyllez « barbouiller, salir » (PALSGR., p. 549); 2. av. 1755 pronom. « s'embrouiller » (ST SIMON, Mémoires, éd. A. de Boislisle, XXIV, 181); 1835 part. passé « avoir les facultés mentales endormies » (BALZAC, Corresp., t. 2, p. 714). Dér. de barbouiller; préf. en-. Fréq. abs. littér. :16.
embarbouiller [ɑ̃baʀbuje] v. tr.
ÉTYM. Fin XVIIe; « barbouiller », 1530; de em- (en-), et barbouiller.
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1 Vieilli. Barbouiller complètement.
2 Fig. et fam. Embarrasser, troubler (qqn) dans ses idées. — V. pron. Se troubler, perdre le fil de ses idées. ⇒ Emberlificoter, embrouiller. || S'embarbouiller dans des explications confuses. ⇒ Empêtrer (s').
1 Les conférences continuaient à Rastadt; Villars s'y embarbouilla si mal à propos, qu'il fallut le désavouer (…)
Saint-Simon, Mémoires, t. IV, XVII.
2 « Les circonstances sont variables, les principes sont fixes. Les principes sont le pivot sur lequel marchent les aiguilles du baromètre politique. » Tous les rédacteurs partirent d'un éclat de rire (…) — Enfin, reprit Finot, ne nous embarbouillons pas dans les métaphores (…)
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 766.
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CONTR. Dégager, dépêtrer.
Encyclopédie Universelle. 2012.