empâtement [ ɑ̃patmɑ̃ ] n. m.
• 1600; « embarras » 1355; de empâter
1 ♦ Agric. Engraissement (des volailles).
2 ♦ (1798) Épaississement diffus du tissu sous-cutané, produisant un effacement des traits (⇒ bouffissure). « Sa mentonnière destinée à retarder l'empâtement des joues et du menton » (Colette ).
3 ♦ (1752) Peint. Couche épaisse de pâte colorée. « J'aime assez ce genre de paysage [...] où les arbres sont de gros empâtements verts, les routes de gros empâtements blancs » (Alain-Fournier).
⊗ HOM. poss. Empattement.
● empâtement nom masculin Action de rendre pâteux ; état de ce qui est empâté : L'empâtement de l'écriture. Effacement des traits, des lignes du corps sous l'épaississement des tissus, de la graisse : Empâtement du visage. Diminution de la souplesse de la paroi abdominale ou des fosses lombaires, mal délimitée, ressentie par le médecin lors de la palpation, témoignant d'un processus inflammatoire ou infectieux. Relief produit, sur un tableau, par l'application de couches épaisses de matière picturale. ● empâtement (homonymes) nom masculin empattement nom masculin
empâtement
n. m.
d1./d état de ce qui est empâté ou pâteux. L'empâtement de la langue, de la voix.
|| PEINT Superposition de couches de peinture ou étalement d'une couche épaisse sur un tableau.
d2./d Engraissement d'une volaille.
d3./d état d'un visage ou d'un corps empâté, bouffi.
⇒EMPAT(T)EMENT, (EMPATEMENT, EMPATTEMENT)subst. masc.
A.— Ce qui sert de patte, de pied, de base à quelque chose.
1. Base élargie d'une pièce.
a) ARBORIC. Base épaisse du tronc ou de la branche. Un fromager énorme, au monstrueux empattement, que l'on contourne; de dessous le tronc, jaillit une source (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 691). Le point d'attache du rameau sur la sous-mère est l'empattement (BOULAY, Arboric. et prod. fruit., 1961, p. 49). Le sarment s'articule sur le bois de l'année précédente par un empattement (LEVADOUX, Vigne, 1961, p. 13).
b) ARCHIT. Maçonnerie en saillie à la base d'un mur. Il est toujours bon de donner un assez fort empatement à la partie inférieure des fondations (VIOLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 22).
— Dans l'archit. romane. Griffe à la base d'une colonne Synon. bases appendiculées (d'apr. BACH.-DEZ. 1882 et VOGÜÉ-NEUFVILLE 1971).
c) P. anal., TYPOGR. Trait plus ou moins épais aux extrémités d'un jambage. P. ext. Plein. Empattements de la lettre; empattements obliques à la base des jambages. Il s'agit d'un type dont les caractéristiques essentielles sont : uniformité de graisse, absence d'empattement (Civilis. écr., 1939, p. 615) :
• Ils ont mieux compris l'importance pour leurs travaux des notions de graisse, d'empattement et de mise en pages, de l'effet esthétique obtenu, en dehors de toute décoration, par le simple jeu des caractères.
L'Hist. et ses méthodes, 1961, p. 593.
2. Pièces juxtaposées servant de pied à une grue (cf. Ac. 1798-1932).
B.— TECHNOL., mod. Largeur occupée par la base d'une pièce de machine ou d'un objet quelconque. Empattement d'un talus; empattement d'un rail, d'un coussinet; machines à empattement rigide.
— Spéc., AUTOMOB. L'empattement (distance entre l'essieu avant et l'essieu arrière) (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p. 20).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762-1835 avec un seul t : empatement. Ds Ac. 1878 et 1932 avec 2 t. Étymol. et Hist. 1. 1499 « ce qui sert de pied à quelque chose pour le soutenir » (Registres des délibérations du bureau de la ville de Paris, I, 5, ds QUEM. Fichier); 1676 (FÉLIBIEN : On appelle l'Empatement d'une muraille ou les fondemens d'un mur, la partie la plus basse, & qui doit estre large à proportion de l'espaisseur & hauteur qu'on veut donner à la muraille, ou edifice); 2. 1812 « base élargie d'un tronc d'arbre ou d'une branche » (MOZIN); 3. 1873 automob. empattement (Dict. technologique fr.-all.-angl., 337 ds QUEM. Fichier). Dér. du rad. de empatter; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. Empattement : 5. Bbg. Archit. 1972, p. 72. — BALL (R. V.). Nouv. dat. pour le vocab. de l'automob. Fr. mod. 1974, t. 42, p. 253. — MARSAUD (M.). L'Impr. des timbres-poste. Banque Mots. 1974, n° 8, p. 201. — QUEM. 2e s. t. 4 1972.
empâtement [ɑ̃patmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1600; « action d'embarrasser », v. 1355; de empâter.
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1 Action d'empâter, de couvrir de pâte; résultat de cette action. — (Souvent au plur.). Amas de pâte ou d'une matière analogue. || Des empâtements de boue, de glace.
2 (1752). Peint. || Empâtement (de couleurs) : couches épaisses de couleurs (pour produire un relief).
0 Il y a un défaut (…) spécialement dans la femme attachée au cheval; cela manque de vigueur et d'empâtement.
E. Delacroix, Journal, 11 avr. 1824.
♦ Gravure. Effet du même ordre obtenu en augmentant la densité des tailles et des hachures.
♦ Imprim. Obstruction de l'œil d'une lettre (par un défaut d'encrage ou de papier).
♦ Par ext. (Péj.). Surcharge dans l'écriture. || Empâtement du style.
3 (1798). Épaississement diffus du tissu sous-cutané, produisant un effacement des traits (⇒ Bouffissure). || L'empâtement des joues, du menton. — Empâtement de la bouche, de la langue, surcharge provoquée par la salive, par une matière pâteuse. — Par ext. Manque de netteté dans la voix. || Empâtement de la parole.
4 Agric. Action d'engraisser (des volailles). ⇒ Engraissement.
REM. Ne pas confondre avec le paronyme empattement [ɑ̃patmɑ̃].
Encyclopédie Universelle. 2012.